THE GAME HAS CHANGE \ EIVLYS

« Faust, Faust ! Lâche-ça cinq minutes tu veux. On a des nouvelles des éclaireurs ! » Ca, comme le dénigrait tant le joueur aussi pressé qu'excité c'était une énième caisse qu'il chargeait en direction de Holetook. Il ne savait pas ce qu'il y avait dedans mais c'était surement plus que nécessaire à leur survie. Tout ce qu'allait contenir ce bateau tout juste réparé était des vivres, des armes, divers matériaux qu'ils avaient décidé de mettre en sécurité. Des mesures quelque peu exceptionnelles avaient été prises avec la récente déclaration de guerre dont Faust était l'un des témoins principale. Quoiqu'il en soit, il dut se résoudre à lâcher la caisse en bois lourdement chargé, la laissant sur le quais, à la charge d'un autre. Et comme à chaque fois qu'une nouvelle arrivait, le QG s'animait en peu plus. Sur le chemin, il rattrapa le joueur qui était venu le chercher si hâtivement. « Deux joueurs de l'équipe d'éclaireurs sont revenus il y a cinq minutes. Les autres ne devraient pas tarder avec un joueur eshu en prime ! Ils disent l'avoir aperçu sur le nouveau territoire qu'on a sécurisé, près des quais. » Ca n'étonnait pas Faust. On n’établissait pas un territoire en mettant de la douleur et des panneaux d'indication. Il y aurait bien quelques jours avant que les autres joueurs comprennent que le terrain bleu avait avancé et qu'ils leur seraient maintenant impossibles d'atteindre les quais nord sans y risquer leur peau. Et pour cela, il fallait des joueurs comme celui qui arrivait, pour montrer l'exemple. « On devrait l'enfermer dans les centenaires et puis peut-être l'interroger ? On en sait rien après tout, c'était peut-être un espion. » Faust haussait les épaules, moins envieux à l'idée de recueillir un eshu dans entre les murs des atoms. Si tout le monde semblait voir ça comme une récompense, il y voyait lui une vraie bombe à retardement. Les eshus n'étaient pas connu pour leur fidélité, mais si le joueur en question avaient de bons amis, ces derniers se battront pour le récupérer. C'était un véritable fardeau. Il ne pouvait se permettre de le garder trop longtemps. Mais il préférait garder cette décision pour lui, sachant qu'il en décevrait plus d'un. Et puis, un semblant de victoire de temps en temps remontait toujours le moral. Il était sorti du QG, décidé à accueillir le reste des éclaireurs pour les féliciter et surtout, pour un détail. Le groupe arrivait l'air plus que fier, poussant non sans délicatesse l'intruse que tout le monde attendait. Une joueuse et non un, comme tout le monde s'était imaginé. Ils avaient pris loin de liés ses mains dans son dos, d'attacher ses deux chevilles d'un bout de corde qui devait l'obliger à faire petit pas à petit pas et elle était tantôt bousculé par des mains autoritaires, tantôt par le canon d'un fusil constamment pointé sur son dos, lui rappelant qu'au moindre faux pas elle serait achevée sur le champ. Le brun avait les bras croisés sur son torse quand ils arrivaient à sa hauteur, planté dans le sol d'un air autoritaire plus destiné à l'eshu qu'à ses joueurs. Ils la poussèrent une énième fois, suffisamment pour la mettre à genoux, des mains fermement accrochés à ses épaules pour la clouer au sol. « Regarde ce qu'on a trouvé Faust, fouinant jenesaisquoi. Surement en train d'espionner. On l'a prise par surprise, du gâteau pour l'attraper je te raconte pas ! Bon boulot, on lèvera nos verres à ça ce soir. Mais avant de la faire rentrer, couvrez-lui la tête. Je ne veux pas qu'elle voit le QG. » Il les avait félicité d'un sourire qui brisa le temps d'un instant toute la sévérité dont il pouvait faire preuve avant d'enfoncer son regard sur l'otage. Une jeune femme comme il en avait l'habitude de voir sur DG. Mais pas assez jeune pour s'attirer toute la pitié du leader qui avait en horreur tous ces étudiants qui se lançaient à corps et âme dans le jeux. Il ne la considéra pas très longtemps qu'un atom arriva en courant, un sac de toile entre les mains qui s'empressa d'abattre sur la tête de l'eshu. [...]
Comme promis, le soir même Roy leva son verre à l'équipe d'éclaireur de la journée, ne manquant jamais une occasion pour célébrer même une petite victoire comme celle-ci. C'était son secret pour toujours motiver les joueurs à mieux faire, à bien faire surtout. Et comme à leur habitude, ils mangèrent tous ensemble dans un hangar ouvert sur les quais qui s'étendaient aussi loin que la mer le faisait. Les murs rouillés rougissaient à la lueur des flammes allumés dans de vieux tonneaux. Finissant son verre, Faust quitta l'assemblé assez discrètement pour rejoindre un coin reculé du QG, là où lumière n'avait pas été pris la peine d'être allumée ne serait-ce que pour les quelques gardes qui prenaient soin des cellules. Et les cellules des atoms étaient particulières. Sur mesure, typiquement dans leur thème. Des vieux centenaires étaient tournés face à la mer, l'un des pans découpé dans la taule et remplacés par des barreaux. Non seulement les prisonniers n'avaient vu que sur une mer désespérément plate, mais ils prenaient de plein fouet tous les vents marins à même de provoquer du petit rhume au coup de froid les plus fatals. L'un des gardes lui indiqua que l'eshu était dans une de ces géantes caisses de taule, puis il alluma l'un des tonneaux non loin que la chaleur vienne à lui. Faust fit le tour jusqu'à se poster devant les barreaux, tenant dans ses mains un verre d'eau et une assiette de reste. Il tapa le verre contre le fer pour la réveiller avant de passer le tout à travers les barres de fer. « J'espère que tu ne vas pas te plaindre. La plus part étaient pour te torturer quand moi je t'apporte de quoi te remplir un peu le ventre. Mon but n'est pas de te tuer. »

« Je reviens dans un instant. », promit-elle, certaine qu'elle allait bel et bien revenir parmi les siens dans l'espace de quelques minutes. Elle ne devait que chasser, que rapporter de quoi manger ce soir, parce qu'ils étaient bientôt à cours de ressources. Les éclaireurs étaient partis faire leur boulot - Eivlys ne se sentait pas réellement concernée, elle savait qu'ils se débrouilleraient. Mais en réalité, elle n'allait pas que chasser. Oui, elle avait enfilé son arc et son carquois, et enfilé le manteau de cuir qui la suivait - le danger les guettaient, tous se devaient de prendre les mesures nécessaires pour être en sûreté. Mais la brune avait eu vent d'un certain nom qui avait résonné dans ses oreilles. Faust. Ce pseudonyme ne lui était pas inconnu - et il serait trop hasardeux que ce ne soit pas le même qu'elle avait connu. Ce joueur de World of Warcraft, avec qui elle avait joué des heures, des jours, et des nuits durant. Avec qui elle avait rigolé sur les vocaux, à toujours dire des conneries, à toujours s'éclater en foutant des raclées à l'Alliance en joueur contre joueur. La jeune femme se doutait - il avait pu être attiré par le jeu, après tout, pourquoi pas ? Elle l'avait été et depuis, elle ne touchait plus à WoW, bien que son abonnement soit toujours actif. Elle s'était donc fait mission d'intégrer les rangs des ATOMs, parce que apparemment, c'est de ce clan dans lequel il avait été rangé. Il fallait qu'elle se fasse capturer, même si cela semblait totalement irresponsable de sa part. Il fallait qu'elle se fasse attraper, avec tous les risques que cela accompagnait. Ainsi, elle pourrait foutre une raclée à Faust de l'avoir lâchement abandonnée, tristement, du jour au lendemain. La jeune femme s'attarda peu de temps près des quais, et dès que ce fut fait, dès que les éclaireurs des atoms posèrent un regard sur elle, eshu égarée, elle fut attrapée. Étrangement, elle ne se débattit pas. Elle fut une captive plutôt silencieuse - et les cons étaient trop idiots pour se rendre compte qu'elle n'avait été capturée simplement parce qu'elle le désirait. Sinon, jamais elle ne se serait laissée emportée aussi facilement. Mais bref. Si on lui posait la question, elle mettrait cela sur le compte de la faim. Et c'était en quelques sortes vrai, puisque la brune n'avait rien mangé depuis des heures, et son estomac commençait sérieusement à crier famine. Mais les eshus ne s'aperçurent apparemment pas de son absence, puisqu'elle n'entendit pas parler d'une tentative de reprise. Les cons, ils allaient payer à son retour. Car oui, elle s'échapperait. Peu importe comment, mais elle le ferait. Elle trouvait toujours un moyen de se tirer des merdiers pas possibles dans lesquels elle avait le don de se fourrer.
Cette fois, c'était plus grave. Ils ne la ménagèrent pas; aussitôt arrivée près du chef selon les connards qui la tenaient, ils prononcèrent son pseudonyme. Faust. Un sourire mince étira les lèvres d'Eivlys. Elle ne l'imaginait pas aussi bien foutu, tiens. Ouais, parce que les joueurs de mmo, en général, ils ne sont pas canons...

Ils ne se gênèrent pas pour pointer un canon sur sa tête. Un signe de tu bouges, tu crèves. Ils la flanquèrent par terre aussi, jusqu'à temps qu'elle soit agenouillée devant leur chef, qui était son ancien ami. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire idiotement, se rappelant de très bons souvenirs. Mais soudain, après coup, elle avait la rage au corps. Il était du clan ennemi, et elle était dans le camp des traîtres. Qu'allait-il penser d'elle? Non pas que cela la dérange particulièrement, mais ils avaient eu de sacrés moments ensemble, à déconner de quatre heures l'après-midi jusqu'à quatre heures du matin. Au moment où elle allait parler, on lui cacha la tête. Il ne voulait pas qu'elle voit le QG, ce qui était normal. Elle aurait fait pareil, en tant que cheffe des Eshus. Mais elle ne l'était pas, et ne le serait probablement jamais. Elle était beaucoup trop discrète pour cela.
Eivy fut emmenée aux cachots, où on la laissa, à crever dans le froid. Le vent marin était glacial, et elle ne tarda pas à frissonner. De plus que la faim n'aidait franchement pas. Elle se contentait bien de restes, pour le coup... [...] À la fin de la soirée, comme si ses souhaits avaient été exaucés, elle entendit une porte s'ouvrir. Eivlys fut surprise - à cette heure? Avait-elle perdu la notion de temps? Elle était recroquevillée, contre les barreaux de sa prison temporaire. Elle fusilla du regard celui qui apportait de la nourriture. Faust. Encore lui. Son corps bougea, pour aller saisir la nourriture. Elle avait faim, que pouvait-elle faire? « J'espère que tu ne vas pas te plaindre. La plus part étaient pour te torturer quand moi je t'apporte de quoi te remplir un peu le ventre. Mon but n'est pas de te tuer. » Elle étouffa un rire. Elle avala le tout et le regarda, penchant légèrement sa tête sur le côté, se demandant s'il allait se rappeler sa voix. « Dis-donc, Faust, j't'imaginais moins mignon. » Elle mangea une nouvelle bouchée, souriant une fois le tout dans son estomac. « Tu m'reconnais pas, hein? Oh, je t'imaginais un peu plus grassouillet aussi... » Les préjugés, toujours et encore, tel était le monde des gamers. Mais elle n'en avait pas honte, Eivy en était même fière. Elle lui sourit après ses paroles, attendant qu'elles le percutent de plein fouet, laissant une mèche rebelle de ses cheveux dans son visage, qui commençait à se réchauffer lentement.

Devant les barreaux, là aux bords des quais, l'air frais ne mit pas longtemps à faire frissonner le brun, regrettant de ne pas avoir pris de quoi se couvrir avant de venir. Il pensait alors ne faire qu'un aller-retour, que si la jeune femme ne se montrait pas bavarde, il repartirait aussitôt. Ça devait être une torture pour elle, pas pour lui. Puis elle soudain elle se mit à rire, s'adressant à lui comme s'il ne lui était pas étranger. Roy redressait son regard, la dévisageant sous tes ses traits ne serait-ce que pour une impression de déjà-vu. Mais rien. Il ne connaissait rien de cette brune et il avait pas envie d'avoir à faire avec eshu, ça aurait été le comble vu la situation. Néanmoins, elle, elle semblait le connaître. Et ça faisait battre le coeur de l'homme mille à l'heure, mêlant adrénaline et panique à son sang. Si bien qu'il en ignorait le frisson qui lui parcouru l'échine causé par le vent frais sur sa nuque qui perlait de sueur froide. En savait-elle trop ? De quoi, il n'en savait rien. Mais d'être ainsi dans le flou l'agaçait, l'effrayant même. Puis il se rendit compte (ou bien il se ramenait à la raison devant sa panique exagéré) qu'il ne s'agissait pas de la première fois qu'il utilisait le pseudo Faust. Avant DG, il avait écumé les jeux en lignes pendant des mois. Il n'avait rien à faire de ses journées. Il y avait peut-être des centaines voire des milliers de joueur qui avait vu ce pseudo -en y prêtant attention ou non-. Mais pour qu'elle s'en souvienne aussi bien, c'est qu'elle avait dû le fréquenter un minimum. Une dizaine de partie tout au plus ? Ou d'heure, ça dépendait du jeu. Lui en tout cas, n'avait aucune idée du pseudo sous lequel elle pouvait se cacher. Peut-être même qu'elle pouvait lui mentir. Mille et une questions qui traversait son esprit et dont le regard agité ne dissimulait rien. Ca l'amuse et lui ça le rend fou. « Non... Tu ne me dis rien. Finit-il par avouer non sans un sourire maladroit histoire d'en finir avec sa tronche d'ahuri. Pourquoi ? On est censé se connaître ? » Et puis soudain Roy se détendit. C'était peut-être moins complexe que ça. Comment avait-il fait pour oublier qu'il était l'unique chef des bleus, que son pseudo était connu de quasiment tout joueur qui avait survécu plus de quelques jours. Il soupira et permit même un léger rire, posant son épaule contre les barreaux. « Excuse-moi de ne pas retenir les visages et pseudo des joueurs que je croise. Surtout ceux qui abordent la couleur violette. J'ai déjà assez à faire en me méfiant de vous. »

Elle avait cessé de manger depuis de longues minutes, depuis qu'il la dévisageait d'un air peu certain. C'est clair, ils ne s'étaient jamais vus, ils n'auraient pas pu se connaître simplement en se dévisageant. Néanmoins, Eivlys avait espoir qu'en lui chuchotant son pseudonyme, qu'il se souvienne. Mais pour le moment, elle se contenta d'afficher une moue à l'apparence triste, voire même carrément déçue. Bien entendu, elle s'en doutait - il ne fallait tout de même pas espérer qu'il la reconnaisse en un clin d'oeil - mais elle le croyait plus intelligent que cela. Après des heures à jouer ensemble et à se taper des fous rires dignes de jeunes mariés, elle aurait crû. Mais la brune ne se laissait pas démonter, sa moue étant bien factice, visant à provoquer chez lui un souvenir quelconque. Elle finit par soupirer - et par le dévisager un peu plus. Sans savoir pourquoi, l'homme avait l'air fatigué. Peut-être s'était-il trop battu pour sa survie, dans le jeu. Addictif, il était impossible d'en décrocher. Il leur permettait d'échapper à la réalité, tout en conservant une certaine partie de cette dernière. La jeune femme s'étira, laissant échapper un râle. « Tes hommes ont la poigne ferme. La prochaine fois, dis-leur dont de me traiter avec un peu plus de gentillesse... » Cette putain de guerre entre les atoms et les eshus durait - perdurait - même, et en ce moment, cela ne lui rendait pas la vie facile. La brune s'était rendue compte qu'elle aurait très bien pu faire partie du clan de Faust - elle en avait les qualités, mais apparemment, les attaques furtives convenaient plus aux violets. « Oui, on est censés se connaître. » Elle ne rajouta rien. Seul son sourire aurait pu donner un indice quelconque - mais la brune savait très bien que ce ne serait pas le cas. Elle posa son regard dans le sien, lorsqu'il insulta son équipe, et se recula, l'espace d'un instant. « Tant de haine, si peu de clémence... » Eivlys roula les yeux, et tendit sa main - qui prenait de drôles de couleurs dû au froid - à Faust, déterminée à se présenter une bonne fois pour toutes. « Sylvanas. Tu m'aurais donc oubliée, après tout ce temps... » Cette fois, malgré ce sourire, malgré cette désinvolture, elle était blessée. Dans son orgueil, dans sa fierté, mais aussi plus profondément... Parce qu'elle pensait qu'il se serait souvenue d'elle, malgré qu'elle était l'ennemie. Ce n'était peut-être pas prudent de révéler son identité au clan adverse, mais après tout, elle s'en foutait atrocement. Tout ce qu'elle voulait, c'était discuter avec lui. Lui demander comment il avait osé lâchement l'abandonner, du jour au lendemain. Et lui faire ravaler sa fierté de chef.

Au vu de la confiance de la jeune femme devant lui, ils s'étaient forcément connus, à un moment ou un autre de leur vie. Mais ne pas retrouver lequel faisait tourner Roy en bourrique. Il se détestait, lui et sa mémoire défaillante. La vieillesse, déjà ? Il s'impatientait, attendant qu'elle crache le morceau quand bien même il essayait de ne pas perdre la face. Il haussait à peine les épaules quand elle demandait à être traitée plus gentiment. Quelle idée de porter la couleur violette aussi. Oui, on est censés de connaître . Mais où ? Où bon sang ?! Le brun aurait bien saisit les barreaux entre ses mains et les secouer avec force dans l'espoir que ça la secoue aussi et qu'elle se décide à lui dire. Puis il perdit son sang-froid. Non, il ne se mit pas à hurler. Mais son visage ahuri témoignait de sa prise de conscience. Enfin. A sa voix c'était... « Syl. » Qu'il prononça en même temps qu'elle se présentait en bonne et du forme désormais. Elle avait surement compté les secondes le temps durant lequel il était resté hébété avant de se reprendre. « Syl ! Syl putain qu'est-ce que tu fou là ? » Faust était sorti de son absence et avait presque sursauté à l'évocation de son nom. Il s'était approché contre les barre de fer, collé même à elle pour saisir la main de la jeune femme, glacée remarquait-il. Lui demander ce qu'elle faisait là n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. S'excuser aurait surement mieux défais cette mine qu'elle semblait faire. Quel con mais quel con il faisait. « Comment je pouvais deviner que c'était toi ! Tu aurais dû me dire ton pseudo dès le départ j'aurais... Enfin tu vois. » Il se mordit la lèvre, sachant qu'il ne s'agissait pas d'une excuse. Parce qu'au-delà du physique, il était censé connaître la voix de la jeune femme comme celle d'une ancienne amante tant il l'avait entendu. Des heures et des heures de jeu en ligne lui revenait soudainement à l'esprit. Jusqu'au jour où plus rien. Jusqu'au jour où il s'était inscrit à Darwin's Game. Il attendait ce reproche, ses questions voir une engueulade. Elle était en droit après tout. Alors, comme tout bon enfant, Roy repoussa le moment fatidique. Armé de son sourire taquin, il ne se cachait pas d'une longue observation sur son amie. « Je t'imaginais plus... Plus comme une joueuse de WoW. Quoi ? Me regarde pas comme ça, j'ai imaginé ce que j'ai pu ! Et même si ta voix me disait bien quelque chose je me doutais pas que... Ok je m'enfonce. Oublie tu veux. » Fidèle à lui-même, dès qu'il s'agissait de se rattraper il devenait complètement maladroit. Trop franc, trop naïf. Il grattait sa barbe du dos de sa main, regardant à gauche puis à droite pour balayer sa gêne. Et il revint à elle, posant son regard sur cette jeune femme aux traits plus charmants qu'il ne l'aurait cru. Elle était là, enfermée par ses ordres dans cette géante boîte rouillée. Elle était ESHU. « Fidèle à la horde à ce que je vois... » Essayait-il d'ironiser alors qu'il ne se cachait de lui dire qu'elle était dans le mauvais camp. Sinon il aurait déjà fêté cette retrouvaille d'une embrassade.