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 « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]
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MessageSujet: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyMer 11 Nov - 0:02
 

Roman ∞ Drathir

The night is so long when everything's wrong, ify you give me your hand I will help you hold on. Tonight, tonight. This is the last night you'll spend alone, look me in the eyes so I know you know. I'm everywhere you want me to be. The last night you'll spend alone. I'll wrap you in my arms and I won't let go, I'm everything you need me to be. I won't let you say goodbye and I'll be your reason why. The last night away from me, away from me.


Elle fait la fière, elle fait la grande. Elle s’époumone face à la médiocrité, prodigue des conseils et rassure à sa manière. Elle crache sur les caho et cette guerre, danse avec ses lames à longueur de journée quand ce n’était pas son fusil de précision qui chantait pour elle. Bras droit atom qui s’assure d’être à la hauteur, conseillant leur chef et s’adaptant à ce nouveau rôle qui lui avait été confié. Elle sait que c’est mérité, elle a plus qu’à le prouver bien que personne ne semble en douter. C’est qu’elle semble presque intouchable aux côtés de Roy, c’est qu’elle paraît à sa place, princesse arrogante qui part toutefois au front, en première ligne pour se battre comme n’importe qui. Ça flatte son égo, ça favorise son image, une image qu’elle tient particulièrement à renvoyer à ses comparses parce que cela donnait l’impression qu’elle ne doutait pas. Ni d’eux, ni de leur victoire, ni de rien. Son assurance frôle l’inconscience mais elle sait qu’elle n’a pas le choix. Faut bien faire semblant. Faut bien y croire. Si elle y croit pas, si elle se raccroche pas à cette force, qu’est ce qu’il lui reste ? Rien. Le jeu c’est tout ce qui lui reste, c’est à la fois son exutoire et sa hantise, la solution et le problème. Elle sait pas vivre sans, bien plus fière de la vie qu’elle mène dans cette fausse réalité que celle qu’elle mène en dehors. C’est qu’elle était belle dans le jeu, fière guerrière intouchable, à la fois respectée et méprisable. Sa haine s’y développe, elle se trouve des cibles, elle s’acharne dessus, rancunière qu’elle est. Elle mène à bien ses vengeances tout comme elle veut mener à bien cette guerre. Mais ça change rien à ce qui se passe quand elle se déconnecte. La majorité de ses départs se faisaient de son plein gré, suite à une porte de sortie récemment trouvée par ses soins ou ceux des éclaireurs sous ses ordres. Désormais elle se faisait bien plus souvent éjectée, avec violence, à cause d’un caho ou deux. Ce soir là cependant elle a la chance de sortir d’elle-même, revenant à la réalité parce qu’elle le désirait, après des heures et des heures passées à tuer ou à réfléchir à comment tuer à l’avenir. Elle n’est pas morte, pourtant quand elle retrouve l’écran de son ordinateur devant elle, la blonde est essoufflée. Ça lui bouffe tout : son temps, son énergie, sa motivation. Ce jeu la tuerait, elle en prend conscience désormais alors même qu’elle en riait durant les premières semaines. Mais aujourd’hui ça lui saute au visage, vérité cinglante difficile à encaisser. Elle allait mourir à cause de ce jeu. D’une façon ou d’une autre. Reprenant son souffle, Drathir laisse ses doigts s’aventurer sous le t-shirt ample qui lui servait de pyjama, effleurant la dentelle de son sous-vêtement pour remonter sur son ventre. Elle frissonne, ferme les yeux pour inspirer mais les rouvre aussitôt en songeant à ce qu’elle avait vécu un peu plus tôt.

Torture. Le mot la heurte, la blesse, la rend faible. Ça l’écœure et elle en gronde, agacée par ces pensées nocives qui la bousillent un peu plus chaque jour. Elle aurait aimé être forte, insensible même, pour ne pas avoir à songer chaque jour aux traitements que ce caho lui avait infligé. Il était dingue, un psychopathe digne de la réputation de son équipe, digne de côtoyer Aura. Il avait passé des heures à ouvrir des plaies, à remuer sa lame en leur sein pour lui arracher des hurlements à n’en plus finir. Elle lui avait craché au visage, littéralement, mais laissant aussi sa haine et son venin suinter de ses mots, de ses respirations. Elle l’avait haït, maudit, et les sentiments demeuraient, farouches. Elle aurait sa vengeance, elle lui ferait subir le même sort. Elle n’était pas comme Astrid, pas comme Roy. Elle, elle aurait sa revanche. Elle, elle lui arracherait le même nombre de cris, et le même nombre de vies. Car une vie elle en avait bien perdu une, quand malgré l’expertise de son tortionnaire son corps avec lâché, impuissant face à tant de douleur, de sang, de souffrance. La chair à vif, les plaies sanguinolentes, les poumons enflammés qui lui intimaient de cesser de hurler de la sorte tant elle manquait de souffle pour le faire. Elle avait voulu mourir, sans jamais oser réclamer la sentence à l’homme qui lui infligeait ces tourments. Malgré ses cris, malgré cette faiblesse apparente, elle s’était montrée trop fière pour réclamer un seul instant de répit. Le répit elle l’avait obtenu, à force de mots et de courage, elle s’était octroyée des instants doucereux sans une lame qui lui remuait les entrailles. Elle s’était battue pour ça, battue tout du long, battue pour ne pas le supplier de mettre un terme à tout ça. Et finalement elle avait lâché prise, poupée crevée entre les mains d’un fou. En revenant à la réalité elle avait pleuré. Elle. Drathir. Obligée de pleurer pour évacuer toute cette souffrance, cette douleur qui la lançait encore même une fois loin de la pièce lugubre où elle avait été enfermée. Elle avait eu l’impression de crever une seconde fois, sur le sol de son salon. Et ce ne fut finalement que lorsqu’elle se calma, qu’elle daigna réclamer de l’aide. Il fallait qu’on la retrouve, il fallait qu’on l’arrache de là. Elle n’avait pas demandé à Astrid, peu envieuse de mêler son amie à ce genre d’histoire sordide. Elle n’avait pas appelé Roman, trop agacée par les regards blasés qu’il avait pu lui lancer suite à ses récentes conneries. Elle voulait pas être jugée, d’aucune manière, aussi son choix s’était-il porté sur Roy. Leur relation devenait plus privilégiée et elle savait qu’il ne lui accorderait nulle pitié, nulle clémence, nul jugement si ce n’est un simple avertissement. Cela n’avait pas loupé.

Cela faisait un peu plus d’une semaine en temps réel qu’elle avait été arrachée des griffes de ce psychopathe. Une semaine qu’elle passait à hurler toutes les nuits, au grand damne de ses voisins. Les cauchemars se multipliaient, elle qui ne rêvait pourtant jamais se voyait désormais prisonnière de ces derniers. Tout se passait bien, puis de nouveau elle se voyait capturée, torturée. Et elle arrivait pas à s’en sortir. Elle arrivait jamais à s’en sortir. La seule chose qui la réveillait c’est quand l’horreur du rêve atteignait son paroxysme, quand ce qu’elle revivait la menait à la perte de sa vie. C’est cette mort, inconsciente, qui la réveillait en sursaut, souvent dans un dernier cri. Et elle demeurait là, tremblante, en sueur, terrifiée à l’idée de se rendormir, terrifiée à l’idée qu’il puise la chercher ici même. Elle se sentait en sécurité nulle part. Et ça lui manquait, terriblement. Ça lui manquait de ne plus se soucier des plaisirs ou des erreurs simples de la vie, ça lui manquait de ne plus compter sur quelqu’un, de ne plus se reposer sur qui que ce soit. La solitude, appréciable d’ordinaire, devenait un fardeau une fois mêlée à la paranoïa et l’effroi. Elle était seule, seule contre tous, seule contre de plus en plus d’ennemis et progressivement elle avait l’impression qu’elle ne saurait pas faire face. Comment le pourrait-elle ? Ils étaient trop nombreux. Et elle était seule. C’est con d’en arriver à se dire ça malgré la présence évidente d’amis à ses côtés. Mais l’amitié c’est pas suffisant, ça suffit pas à combler les vides, à soigner les plaies et effacer les cicatrices. De ça elle en était convaincue. Ce fut finalement avec cette même angoisse que la blonde, une fois encore, se détourna de l’écran de son ordinateur et se glissa dans son lit. Elle inspire, plusieurs fois, comme pour faire des provisions d’oxygène, un souffle qui finirait par lui manquer si elle se faisait de nouveau happer par ses cauchemars. Et cela ne manque pas. La blonde s’était déjà couchée relativement tard et elle ne put dormir qu’un peu plus d’une heure avant d’être secouée de frissons. Les images se succèdent, toujours les mêmes, saisissantes, cruelles, vibrantes de réalisme. Les hurlements qui lui échappent, eux, sont bien réels alors qu’elle se laisse emporter par ces visions. Elle s’en rend pas compte, agitée sous les draps, incapable de se réveiller, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle entend pourtant le bruit autour d’elle, comme un meuble qu’on défonce mais pourtant même ces bruits semblent trouver une place dans son cauchemar tant et si bien qu’elle ne se réveille pas. Ce n’est que lorsqu’elle sent qu’on l’empoigne sincèrement que la blonde se redresse brutalement.

Sa main fusait déjà en direction de la table de chevet, ou un couteau et un pistolet se trouvaient désormais rangés depuis quelques temps déjà. Mais ses doigts se heurtent à la silhouette qui se tenait désormais près d’elle et dont elle prend entièrement conscience, levant les yeux en sa direction. Roman. La peur qui lui nouait les entrailles se voit brièvement remplacée par la stupéfaction et au final seule une intense confusion se lit au fond de ses prunelles d’émeraudes. Elle comprend pas comment il a atterri là, elle sait pas non plus quelle heure il peut être, se demande si elle avait prévu quoi que ce soit et, de par son absence, se demande s’il a pu s’inquiéter à ce sujet. Lui avait-elle dit quoi que ce soit ? Avait-elle prévu de le voir ? Bien sûr que non. Se flagellant mentalement pour ces questions stupides et son incapacité à réfléchir correctement, Drathir se recula finalement avec plus de douceur, ramenant sa main contre elle, repoussant au passage sa chevelure en arrière, le souffle court. Déglutissant péniblement, la sueur perlant sur son front, ce fut d’une voix enrouée qu’elle le questionna. « Qu’est ce que… Qu’est ce que tu fous ici ? Dagger tente difficilement de retrouver son souffle, son regard s’attardant un peu partout si bien qu’elle prend finalement conscience du fait qu’elle n’avait, une fois de plus, fait qu’un cauchemar. Elle risquait rien là. Surtout pas avec lui, tout du moins c’est ce qu’elle s’efforce à penser sur le moment. Consciente de la piètre image qu’elle devait renvoyer, la blonde tente de sauver les apparences et s’autorise finalement un sourire narquois, ramenant son regard dans le sien. Pour une fois que je fais chier personne et surtout pas toi. »  C’est pas ce que diraient les voisins.
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyVen 20 Nov - 5:23
Leur fausse bonne entente lui déplaît. En d’autres circonstances, il aurait fait ce qu’il fait le mieux : couper les ponts et éviter au maximum les endroits où ils risquaient de se rencontrer. Mais le sort en avait décidé autrement, et ils étaient condamnés à se côtoyer sur une base quasi quotidienne – lorsque Kraken ne s’enfermait pas dans le hangar, où il savait que Dagger n’avait aucune raison d’aller. Ils sont courtois, échangent quelques politesses qui ne trahissent en rien leur historique bien plus intime, mais Roman n’est pas dupe. Faust désapprouve de son insistance à ne pas accorder à Drathir la chance qu’elle mérite. Astrid se fait plus qu’évidente dans ses tentatives de les réconcilier. Par Dieu, même Mera, qu’il voyait pour la première fois, l’exhortait à pardonner à l’infirmière ses agissements parfois maladroits, mais bien intentionnés. Peut-être que c’était lui, le problème, en fait. À vrai dire, c’était définitivement lui. En n’arrivant pas à se pardonner son soulagement lors de la perte de leur enfant à naître, alors même qu’il était dévasté, il ne parvenait pas à tirer un trait sur ce qui l’avait poussé à claquer la porte sur leur relation. Incapable d’oublier, incapable de recommencer, il en venait à se demander si ça n’était pas lui qui s’entêtait.

Il avait fallu l’intervention de Faust – de Roy, plutôt – pour qu’il daigne admettre qu’il avait de quoi s’excuser. Non content de savoir que l’influence du chef qu’il était dans le jeu se répercutait également sur les conseils prodigués à Chicago même, par texto, qui plus est, Roman s’était plié aux suggestions de l’ancien militaire. S’excuser ne lui coûterait rien d’autre qu’un peu de dignité, un peu d’honneur masculin, et aurait le mérite de prouver qu’il n’était pas qu’un abject personnage. Qu’il n’avait pas oublié ce qu’ils avaient vécu, malgré tous les reproches qu’elle avait pu lui faire. Dix ans, dix longues années – pratiquement un tiers de sa vie. Comment mettre ça complètement derrière?

Il est tard lorsqu’il passe à son appartement. Assuré par Roy qu’elle ne travaillait pas de nuit, il est un peu passé onze heures lorsqu’il frappe doucement à la porte, persuadé de trouver une Drathir éveillée à cette heure qu’il sait hâtive pour les habitudes de la blonde. Il entend des bruits à l’intérieur, mais aucune réaction; il frappe à nouveau, un peu plus fort, osant même lancer un « Drathir? » à travers le bois de la porte. Aucune réaction. Il croise les bras sur sa poitrine, agacé de s’être déplacé pour rien alors même qu’il aurait pu profiter d’une soirée à veiller au pub avec ses collègues, profitant d’une avant-midi de congé bien méritée le lendemain. Peut-être qu’il n’aurait pas dû se pointer à cette heure, aussi – c’était bête de sa part. Il soupire, puis tourne les talons avant d’entendre un cri de frayeur déchirer le silence. Ses réflexes prennent le dessus et, sans plus de cérémonie, il donne un coup d’épaule dans la porte. Voyant que celle-ci résiste, il opte pour un coup de botte en pleine serrure qui a l’effet escompté : la porte cède et s’écrase lourdement dans le mur. Il dégaine son arme de service, prêt à s’en servir si nécessaire, mais n’aperçoit rien au premier coup d’œil. Il se dirige lentement vers ce qu’il croit être la chambre de Drathir, où il la trouve, seule et en sécurité – si l’on faisait abstraction de ce qui semblait être les cauchemars les plus violents qu’il lui avait été donné de constater. Il range son arme et s’approche, prêt à la réveiller pour l’extirper de sa torpeur.

Le bras qui fuse soudainement lui soutire un réflexe et il attrape le poignet de Drathir pour l’empêcher de le frapper en pleine face. La blonde se réveille; Roman plonge son regard dans le sien, tout aussi confus, incertain de la suite d’événements qui l’avait mené à son chevet. Il s’assoit sur le bord du lit alors qu’elle se redresse, visiblement stupéfaite de l’apercevoir – et avec raison. « Arrête de faire genre », qu’il lui reproche, son ton toutefois doux, inquiet, même. « J’ai cru que j’allais te retrouver en petits morceaux quand je t’ai entendue crier. » Il soupire, passe une main nerveuse dans ses cheveux bruns, puis pose à nouveau son regard sur la silhouette de la femme. La lumière qui traverse les rideaux ne lui permet pas de bien distinguer les contours de son visage, mais quelque chose clochait réellement sans qu’il puisse mettre son doigt sur l’élément fautif. « Depuis quand tu fais ces cauchemars? C’est lié à quelque chose? » qu’il ne peut s’empêcher de demander. Il ne sert à rien de le nier – il a tout vu, tout entendu, et son inquiétude est évidente. Il tend la main pour la poser sur le genou nu de Drathir, toujours tapie au fond de son lit. L’adrénaline tombe doucement et il parvient de nouveau à respirer normalement au bout de quelques interminables minutes. Il étire l’autre bras pour allumer la lampe de chevet, se trouvant ainsi forcé de constater l’atrocité des cicatrices qui marquent le corps de la blonde. Il fronce les sourcils, passe ses doigts sur les marques foncées qui parcourent ses cuisses, effleurant les vestiges des plaies. Il est consterné par ce qu’il voit. S’il doit garder une certaine distance avec les victimes qu’il rencontre au quotidien, celle-ci lui va droit au cœur, un pincement douloureux qui le frustre au plus haut point. « Dis-moi. Dis-moi ce qu’il s’est passé. » Les dents serrées, il relève le regard vers Drathir. Il ne l’avait pas aperçue dans un tel état de vulnérabilité depuis qu’il lui avait annoncé son départ. Et il réalisait désormais qu’il ne voulait plus jamais la voir souffrir ainsi.
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyVen 20 Nov - 14:50
 

Roman ∞ Drathir

The night is so long when everything's wrong, ify you give me your hand I will help you hold on. Tonight, tonight. This is the last night you'll spend alone, look me in the eyes so I know you know. I'm everywhere you want me to be. The last night you'll spend alone. I'll wrap you in my arms and I won't let go, I'm everything you need me to be. I won't let you say goodbye and I'll be your reason why. The last night away from me, away from me.


Elle a du mal à assimiler la situation, ayant besoin de temps pour prendre pleinement conscience du fait qu’elle se trouvait dans son lit, à l’abri, et en présence de Roman. La blonde ignore comment il est arrivé là. Pourquoi se trouvait-il dans les parages ? L’entendait-on brailler depuis la rue, était-elle aussi pitoyable que cela ? Avait-on porté plainte contre elle ? Ses voisins étaient peut-être las de ses cris. Muette, Drathir ramenait doucement sa main contre elle, après avoir cherché à s’emparer des armes qui avaient trouvé place dans le tiroir de sa table de nuit depuis une semaine déjà. Il l’avait intercepté, probablement plus par réflexe qu’autre chose, pensant sûrement qu’elle avait été sur le point de le frapper instinctivement. Cela lui convenait. Sur le moment, Drathir ne se sentait pas de l’affronter, angoissée par le regard qu’il pourrait poser sur elle s’il découvrait de tels objets à son domicile. Elle n’en avait jamais eu besoin, avait même affirmé ne pas aimer ça lorsqu’ils se sont retrouvés pour la première fois au sein du jeu. Elle ne mentait pas toutefois : elle n’aimait pas ça, encore qu’elle niait apprécier de plus en plus la sensation procurée par une lame entre ses doigts. Mais cela devenait une nécessité, il en allait de sa survie. Elle devait se défendre, car il ne faisait pas de doutes que l’on viendrait la chercher jusqu’ici. Toutefois elle avait l’impression d’être la seule à en arriver à de telles extrémités et elle craignait qu’il ne comprenne pas, qu’il la juge pour ceci comme il la jugeait pour tout le reste. Pourtant, alors qu’elle demeurait incapable de deviner la raison de sa présence ici et de ce fait était tout aussi incapable de prévoir ses réactions, le brun se montre doux et l’inquiétude teinte sa voix. C’est ce sentiment, loin de la haine farouche ou de la fausse cordialité de ces derniers temps, qui l’incite à relever les yeux vers lui, la gorge nouée. J’ai cru que j’allais te retrouver en petits morceaux quand je t’ai entendue crier. Il ne s’était donc pas attendu à la retrouver dans cet état, ce qu’elle aurait pu comprendre juste en captant la lueur confuse, qui faisait écho à son ressenti, dans le regard de son interlocuteur. Il ne s’était pas attendu à ça et avait craint, pendant un instant, qu’elle ne soit agressée. Drathir s’accroche à ça, à cette inquiétude, à ce sentiment que quoi qu’il puisse en dire il ne se détournait pas encore entièrement d’elle. Il la regretterait, et ce simple constat ravive les flammes qu’elle essayait définitivement d’éteindre depuis qu’il l’a laissée chez Roy.

Redressée sur son lit, ses jambes ramenées instinctivement vers elle, la blonde ne sait que faire. Elle se sent incroyablement perdue, d’autant plus que la présence de son ancien compagnon lui impose une sorte de pression dont elle se serait volontiers passée. L’émeraude de ses yeux s’attarde tantôt sur le faciès du brun tantôt sur les draps, fixant un point invisible dans le but de ne penser à rien. Et ce point invisible la sauve lorsque son interlocuteur la questionne quant à la régularité de ses cauchemars, l’interrogeant quant à l’histoire qui se cache derrière tout ça. Un frisson lui échappe alors qu’elle repense à ses visions, sa gorge se noue et c’est péniblement qu’elle répond à la première partie de la question, les mots franchissant péniblement le barrage de ses lèvres. « Une semaine. » Elle tient pas à lui mentir. Elle tient cependant à l’occuper suffisamment longtemps avec cette simple information, comme si le fait de donner une fourchette quant à sa période d’effroi pouvait le tenir en haleine indéfiniment. Elle fuit son regard aussi, observant plutôt sa main libre dont les doigts refusaient obstinément de lâcher le pan du drap auquel ils s’étaient accrochés. Elle inspire, profondément, avant d’adoucir son emprise sur le tissu. C’est là qu’elle le sent. Cette main qu’il pose sur son genou, un contact simple qui lui arrache cependant un frisson indéfinissable. Une main sur l’épaule, une poignée de main destinée à s’entraider mutuellement dans des courses poursuites pour assurer leur survie, les contacts entre eux étaient rares et simples, d'ordinaire. Ça l’avait un peu moins été lorsque, un peu trop ivre, le blond l’avait gratifié d’une bise sur sa joue, mais cela s’arrêtait bien là. Elle ne savait que penser de ces doigts ainsi posés sur sa peau. Ce n’est pourtant que le genou mais cela suffit à la perturber sur le moment. C’est pour cela qu’elle repose ses prunelles vers sa jambe mais, surprise par l’éclat pourtant relativement faible de la lampe de chevet, elle plisse les yeux et ramène instinctivement un peu plus ses jambes vers elle. C’est qu’elle semblait presque prête à se recroqueviller, grognon qu’elle a toujours été dès lors qu’il s’agissait de son sommeil. Cette fois ci, les raisons de son repli sont bien différentes. Elle veut pas de cette lumière, elle veut pas voir ses propres cuisses ainsi balafrées, elle veut pas qu’il éclaire les traces de cette souffrance qu’elle ne parvient guère à gérer. Mais c’est pire lorsque Roman se permit de faire dévier ses doigts, ces derniers effleurant désormais sa peau avec toute la délicatesse du monde. La réaction ne se fait pas attendre toutefois.

La main de la blonde fuse, se refermant précipitamment sur celle de son compagnon, et elle se fige ainsi. Le cœur de la blonde s’emballe, au même titre que sa respiration, sa poitrine se soulevant d’une façon anarchique qui témoignait de ses angoisses. Et ça la tue, que d’avoir aussi peur. Sa poigne se fait tremblante autour des doigts du brun et elle hésite, presque choquée par sa propre réaction. Elle avait voulu le repousser. Cela avait été son souhait premier, électrocutée par ce simple contact sur ce qu’il restait de ses plaies. Elle ne supportait plus qu’on la touche. Même une simple tape sur l’épaule de la part d’un membre de l’équipe la mettait dans tous ses états, et chaque jour elle devait batailler pour ne pas frapper. Chaque touché la brûle, lui fait mal, et cette fois ci n’avait pas fait exception. Ça la dérange, ça la rend triste. Elle s’en veut de simplement avoir pu penser qu’il lui voudrait du mal, qu’il oserait la saigner encore plus. Elle a envie de pleurer aussi, désespérée par ses propres réactions, désespérée par ses peurs. Il y a de cela quelques semaines encore, elle aurait tué pour qu’il la touche ainsi. Elle aurait tué pour qu’il daigne caresser ses cuisses, et toute autre partie de son corps. Et là elle avait eu envie de le repousser pour cela. Ce n’était pas contre lui, et elle aurait aimé le lui faire comprendre, mais sa gorge la fait terriblement souffrir en cet instant si bien qu’aucune parole ne franchit le barrage de ses lèvres. Drathir compense en s’adoucissant, au fil des secondes, voir des minutes, qui passent. Ses doigts demeurent agrippés autour de ceux de son interlocuteur, mais désormais la poigne a pour but de l’obliger à demeurer immobile. Parce que la raison reprenait le dessus sur ses instincts les plus primaires, parce que maintenant le réflexe passé, elle ne désirait rien de plus que la présence du brun à ses côtés. Car désormais elle prenait pleinement conscience de sa douceur contre sa peau, de sa chaleur, du bien-être que pouvait procurer un simple contact dès lors qu’il n’avait pour objectif que celui de la rassurer. Toutefois elle tente encore de faire comme si de rien était, alors que tout la trahissait, alors qu’il avait conscience de la douleur qui l’étreignait à chaque respiration. « Ouais, je sais… ça ruine mon joli tatouage. » Qu’elle commente, un peu piteuse, dans une tentative d'humour ratée au possible. Un simple coup d’œil en direction du serpent suffit à lui arracher un nouveau frisson. C’est qu’elle était incapable d’interpréter les balafres qui perçaient l’animal ancré autrement que comme étant un mauvais présage. Ou un ignoble rappel de ce qu’elle avait subi. C’est que l’animal semble transpercé de part en part. Sans nul doute que les cicatrices deviendront plus claires avec le temps, sans doute que ça se verra moins. Mais pour l’heure, il lui est juste insupportable de les visualiser.

C’est pour cela qu’elle relève les yeux, refusant de le lâcher toutefois. Et enfin il la questionne, la mâchoire nettement crispée. Enfin il lui demande de tout lui raconter, à moins qu’il ne la supplie de le faire ? Elle l’ignore. Analyser les sentiments du brun lui demandait des efforts qu’elle ne se sentait pas de fournir tant ses propres émotions l’étouffaient. Nouveau tremblement, nouvelle gêne, nouvelle envie d’éclater en sanglots. Ne me le demande pas, supplie-t-elle en silence, l’émeraude de ses yeux reflétant son angoisse, l’horreur de la situation. Elle allait devenir folle, constamment tiraillée par deux besoins diamétralement opposés : d’un côté elle ne veut pas en parler, plus jamais, convaincue que le silence lui permettrait d’oublier plus facilement ; mais de l’autre elle voudrait hurler. Hurler son chagrin, ses peurs, sa colère, sa souffrance. Elle voudrait lui dire combien elle a eu mal, combien elle a pleuré, combien de fois elle a eu l’impression de mourir, combien de fois elle eut préféré que cela soit le cas. Elle aurait aimé vanter ce qu’elle appelait courage, également, tant elle s’était refusée à supplier pour un sort plus doux, tant elle avait refusé de céder à son tortionnaire autre chose que des cris. Elle s’était battue, jusqu’au bout, et elle se raccrochait désespérément à cette idée pour ne pas avoir l’impression d’avoir été faible. Comment peut-on parler de faiblesse dans une telle situation ? « J’ai… ses doigts remontent le long du poignet du brun, puis d’une partie de son bras. Dans un tic nerveux qu’elle ne s’explique pas, elle se met à caresser sa peau de son pouce, détournant d’ailleurs les yeux de ceux de son interlocuteur pour se focaliser sur cette chair qu’elle caressait doucement. L’infirmière se mord la lèvre, férocement, ravalant le sanglot qui menace de lui échapper tandis qu’elle formule sa phrase uniquement dans son esprit. Rien que d’y penser ça la tue mais elle s’efforce à le lui dire, à avouer. Un caho m’a torturé. Cela résume bien, et elle ne se sent pas d’en faire plus. Elle essaye pourtant. C’était… Mais aussitôt ses lèvres se pincent fermement. Elle pouvait pas lui dire, pas comme ça, pas de cette façon. Alors Drathir cherche un autre moyen, son esprit fumant pour se focaliser sur autre chose que la douleur. Et pour ça il y avait la colère. Colère contre le caho, colère contre le jeu. Passant sa langue sur ses lèvres, les prémices d’un ricanement lui échappe, bref. J’ai fais l’arène. C’était violent. C’était brutal, et c’était sauvage. Mais ça… C’est pas un jeu. C’est plus un jeu. Pas pour moi. Emportée par un élan qu’elle ne saurait définir, la blonde avait pivoté, se penchant vers le brun et tendant la main pour ouvrir le tiroir de sa table de chevet. Un revolver s’y trouvait par conséquent, ainsi qu’un couteau qui ne servait sûrement pas à étaler le beurre. Plus maintenant. » Conclut-elle dans un souffle à peine audible, immobile. En voulant lui montrer les armes, soudainement bien moins inquiète à l’idée qu’il puisse la juger pour ça, la blonde s’était rapprochée encore de lui. L’envie la dévore, l’envie de se blottir dans ses bras, de quérir sa chaleur, son étreinte, ses baisers. L’envie de l’entendre dire qu’elle n’avait plus à avoir peur, qu’elle n’était plus seule. L’envie de l’entendre lui promettre qu’il ne partirait pas, qu’il resterait. Mais elle n’ose pas amorcer le moindre geste. C’était inutile maintenant. Elle aurait dû l’appeler plus tôt, elle aurait dû le prévenir. Mais cela lui semblait dénué de sens après leur dernier échange. Même si, une fois encore, elle ne peut s’empêcher de se demander la raison de sa présence ici.
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyMar 1 Déc - 5:30
L’horreur qu’il lit dans les yeux de Drathir le consterne, dévoile à nouveau une partie de lui qu’il pensait ensevelie, naufragée; le navire qui avait coulé au fond de son cœur lorsqu’il avait pris la décision de claquer la porte. Il ne l’avait pas fait de gaieté de cœur et regrettait son choix, quelque part. Peut-être s’était-il précipité, peut-être avait-il mal jugé. Peut-être avait-elle raison lorsqu’elle disait qu’il était doué à régler les problèmes du reste du monde, mais pas les siens – pas les leurs. Ou alors les sentiments qui refaisaient surface après avoir croisé le regard brisé de Drathir supplantaient sa raison, prenaient le dessus sur ce qui avait pu le faire partir. Le malheur, les disputes, la constante impression que Drathir ne se remettrait jamais de sa fausse couche… la culpabilité. Celle qu’il avait ressentie juste après le soulagement de savoir qu’il ne serait pas père avant son temps.

Il pose la question, mais ne s’attend pas à une réponse. Il connaît suffisamment son interlocutrice pour savoir qu’elle détournerait sans doute le sujet, d’une façon ou d’une autre – mais la sincérité de la réponse le surprend, même si elle ne couvre que la moitié du sujet amené. Une semaine de cauchemars sans relâche, de torture psychologique… Roman fronce doucement les sourcils, visiblement inquiet, tendant la main pour poser délicatement ses doigts sur la peau de la blonde. La lumière se fait et le policier peut ainsi constater l’étendue des dégâts, les lacérations qui couvrent la peau pâle de l’infirmière. Des blessures qui, à Chicago, sont bien plus psychologiques que physiques, bien qu’il imagine aisément qu’elles n’ornent pas seulement les jambes de Drathir. La réaction de la blonde le prend de court – la main fuse et l’arrête net dans son geste qui se voulait toutefois rassurant. Mais il comprend. N’était-il pas ironiquement bien placé pour saisir l’ampleur des dommages que son tortionnaire avait pu lui faire subir?
Elle retient sa main, mais ne l’éloigne pas. Il la laisse donc reposer là où Drathir le laisse faire, sur son genou, sans bouger, laissant simplement le temps à l’infirmière de réaliser qu’il n’était pas là pour lui faire de mal. Au contraire. Plus les secondes s’égrènent, plus son cœur s’embrase, envahi par une autre forme de culpabilité; celle de ne pas avoir été présent, encore une fois, lorsqu’elle en avait le plus besoin. Il n’était pas idiot – il était évident que le jeu était un prétexte pour elle, une façon de se rapprocher de lui. Et il devait parfois se faire violence pour ne pas céder. Il ne pouvait guère prétendre que les années passées avec Drathir avaient été une perte de temps – à plus d’une reprise, il s’était surpris à songer qu’il aurait aimé passer le reste de sa vie à ses côtés. Mais le destin en avait décidé autrement… ou plutôt, il avait forcé celui-ci en la laissant derrière. Il n’était pas prêt à admettre tout haut son erreur. Il était toutefois prêt à faire un pas dans la bonne direction.

Drathir semble s’adoucir et il retourne sa main pour saisir doucement ses doigts, alors qu’elle semble décidée à ce que les siens restent là où ils sont, caressant tendrement sa peau avec son pouce. Une habitude qu’il avait toujours eue avec elle et qui revenait au galop tant la situation s’y prêtait. On ne mettait pas définitivement derrière autant d’années d’intimité, après tout. À sa remarque, il affiche un petit sourire; même forcée, la blague démontrait une certaine ouverture à sa présence qu’il ne manque pas de noter. Mais une question lui brûle les lèvres et il ne manque pas de la poser, convaincu qu’il n’y pourrait rien, mais certain de sa capacité à apaiser les maux qui la tourmentaient. Le mot CAHO lui fait fermer doucement les yeux, exaspéré, comme s’il s’en doutait, quelque part – c’était tout à fait leur genre, eux qui, pour la plupart, voyaient le jeu comme un exutoire pour leurs passions les plus sanglantes. Elle mentionne l’arène comme si c’était un pique-nique en campagne et il ne peine pas à la croire – et cette certitude est renforcée par le contenu du tiroir que Drathir daigne lui dévoiler. Un pistolet standard qu’il était habitué à voir dans le cadre de son travail et un couteau qu’il savait presque tout aussi dangereux que les balles entre les mains de l’infirmière. Elle prétend que ce n’est plus un jeu et il se voit forcé d’acquiescer, convaincu par les dispositions prises par la femme pour se défendre, même dans la sécurité de son foyer.

En d’autres circonstances, il aurait su comment réagir. Mais il était si proche, si intime avec la victime que ses notions apprises sur les bancs d’école ne servaient à rien – il ne pouvait faire rien d’autre qu’écouter son cœur et d’espérer que cela apaise les maux de Drathir. Il se lève, faisant quelques pas en direction de la porte d’entrée, qu’il referme finalement avec plus délicatesse qu’il ne l’a ouverte. Se rassoyant au bord du lit, il prend la peine d’ôter ses bottes militaires, portées dans le cadre de ses fonctions, puis se cale contre la tête du lit, passant un bras autour des épaules de la blonde pour la serrer contre lui. Malgré les années, c’est comme s’ils ne s’étaient jamais scindés, l’infirmière retrouvant parfaitement la place qu’il lui accordait autrefois, contre son épaule. Il resserre son bras autour Drathir, l’attirant doucement contre lui, puis pose sa tête sur la sienne. Il n’a besoin de rien dire – ses gestes ne parlaient-ils pas d’eux-mêmes? Sans doute la blonde comprendrait ses intentions. Il resterait immobile toute la nuit s’il le fallait – si elle le souhaitait. Il ne regrette pas les paroles qu’il a pu lui cracher au visage lors de leur dernière rencontre, mouvementée, dans la cuisine chez Roy. Après tout, il les avait pensées, et l’hypocrisie n’était pas son genre malgré tout. Mais il comptait bien se racheter, d’une façon ou d’une autre, et cela commençait dès ce soir.
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyMar 1 Déc - 16:56
 

Roman ∞ Drathir

The night is so long when everything's wrong, ify you give me your hand I will help you hold on. Tonight, tonight. This is the last night you'll spend alone, look me in the eyes so I know you know. I'm everywhere you want me to be. The last night you'll spend alone. I'll wrap you in my arms and I won't let go, I'm everything you need me to be. I won't let you say goodbye and I'll be your reason why. The last night away from me, away from me.


Etrangement, il ne dit rien. Une situation qu’elle juge particulièrement ironique étant donné que la raison principale qui l’avait poussée à ne pas prévenir son compagnon, était sa crainte de l’entendre la juger, encore, ce qui l’aurait particulièrement agacée. Elle ne voulait pas l’entendre dire qu’elle n’était décidément bonne qu’à s’attirer des problèmes, à elle et à lui en l’impliquant finalement, une fois avait suffi. Alors elle n’avait rien dit, préférant faire appel à Roy tant pour son sauvetage que pour attendre de lui qu’il garde le silence sur ce qu’il s’était passé. Elle ne pouvait paraître faible aux yeux de qui que ce soit, elle ne pouvait guère donner l’impression que ses ennemis avaient réussi à la toucher plus profondément que jamais. Ce serait mauvais pour le moral, pour son image aussi peut être, encore qu’elle aurait sans nul doute eu le droit à la compassion de ses pairs. Mais il ne fallait pas donner plus d’importance aux caho qu’ils n’en méritaient, d’autant plus que ce n’était pas pour la guerre que son tortionnaire s’en était pris à elle. Les raisons étaient plus puériles, insignifiantes, témoignant de la folie de l’homme qui l’avait marqué. En tous les cas le silence du brun la prend au dépourvu, mais n’est finalement pas pour lui déplaire. Encore que. Elle ne sait pas, demeurant partagée entre sa propre envie de se taire et celle de mettre de mots sur les émotions qui l’étouffaient, elle était de ce fait tout aussi hésitante quant à ce qui serait la réaction parfaite de la part de son interlocuteur : plus de silence, ou plus de questions ? Mettant fin à ce débat intérieur en estimant qu’elle ne pouvait, de toute manière, rien lui réclamer, la blonde se contente de prendre des notes sur les moindres faits et gestes de Roman. Elle prend note de sa douceur, de sa patience, une patience qui suffit à lui compresser le cœur tant elle n’y avait pas eu le droit ces derniers temps, ni même lors des derniers instants de leur couple. Ces simples contacts lui rappellent que l’être humain est un être social de nature, et qu’elle était loin de faire exception à la règle quoi qu’elle puisse en prétendre. Le silence constant qui planait dans son appartement, rappelant sa solitude, l’effrayait de plus en plus. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, seule, pour affronter ses démons. Elle avait peur qu’on vienne la chercher, la tuer. Elle avait décidément peur de beaucoup de choses, surtout si l’on s’amusait à la comparer à cette femme qu’elle était dans le jeu, inébranlable comme dirait le meneur atom. Assurée, arrogante, pragmatique. Rien ne lui faisait peur là bas, en théorie. Et pourtant. Ce n’était qu’une façade, juste sa grande gueule qui jouait son rôle à merveille.

C’est sans nul doute ce constat qui la pousse à la plaisanterie, un humour pathétique auquel elle-même semble très peu croire, mentionnant son tatouage bafoué par les cicatrices. Mais il sourit, et elle en prend également note. Cela semble peut-être stupide mais elle se raccroche à cette simple esquisse, comme si cela prenait l’allure d’une lueur d’espoir, ou tout simplement une lueur justement, bien plus vivace et chaleureuse que l’éclat de la lampe à ses côtés. Ça la change, agréablement, de ce qu’elle avait pu connaître de lui ces dernières semaines. C’est d’autant plus appréciable qu’il répond à ses caresses, s’emparant doucement de ses doigts tandis qu’elle effleurait sa peau de son pouce, une habitude qu’ils avaient toujours eue. Une marque de tendresse, dans les bons comme les mauvais moments, preuve d’amour ou excuses silencieuses, tout pouvait passer dans ce simple geste. Et cette fois ci il ne fait que la renvoyer à la multitude de souvenirs qu’elle possédait de son compagnon.  Ça bourdonne au fond de son crâne, les images se succèdent provoquant en elle tantôt le désir de sourire tantôt celui d’éclater en sanglots, déjà à fleur de peau qu’elle était. Son cœur bat la chamade et elle ne tente même plus de le calmer, sachant cela impossible. D’autant plus que, bien vite, ses souvenirs se voient balayés par ceux, plus récents, de l’enfer qu’elle avait vécu. Elle hésite, elle essaye, elle ravale les sanglots qui nouent sa gorge tandis qu’elle résume la situation, incapable d’en dire plus même si elle le désirait. Alors, poussée par un élan de colère qu’elle ne s’explique pas vraiment, l’infirmière préfère soudainement se pencher le temps de dévoiler le contenu du tiroir de sa table de chevet. Pistolet. Couteau. Sa paranoïa semble gravée en lettres d’or sur les armes, ces dernières témoignant de la peur qui lui dévorait les entrailles à chaque instant désormais. En journée cela passait encore, mais la nuit… Entre la terreur naturelle et celle provoquée en prime par ses cauchemars, elle avait l’impression de vivre un véritable enfer. Et là encore, si elle avait craint son jugement l’espace d’un instant, ce dernier ne vient pas. Il ne commente pas, se contentant d’acquiescer d’un signe de tête. Il comprend. Il n’adhère peut-être pas, sûrement pas même, mais il comprend. C’est bien là tout ce qu’elle pouvait espérer. Elle aurait aimé s’éterniser toutefois, s’expliquer un peu plus, le questionner également. Avait-il cette impression de danger permanent lui aussi ? Ou bien cela ne touchait-il qu’elle, d’autant plus que ses fonctions de policier lui donnaient sûrement une autre vision des choses. Le danger, ça avait toujours été une part de sa vie.

Ravalant un soupir qui, autrement, aurait été un subtil mélange de lassitude et de soulagement, la blonde ne fait que froncer les sourcils dès lors que son compagnon se dérobe à elle. Il lui échappe et cela ne lui plaît guère, lui arrachant un frisson tandis qu’elle l’observe se relever sans un mot. Elle n’ose pas dire quoi que ce soit, se mordant férocement la langue pour ravaler la question qui menaçait de lui échapper instinctivement. Qu’est ce que tu fais ? Parce qu’elle doutait. Evidemment qu’elle doutait de lui, de sa capacité à rester et non plus à claquer la porte dès la première difficulté. Dès qu’elle devenait trop compliquée. A deux reprises il était parti, sans un mot de plus, sans une explication quelconque alors même que, des années durant, elle l’avait pensé incapable de tels départs précipités. Alors elle hésite, incertaine, éprouvant d’avance une pointe de colère à la simple idée qu’il puisse encore l’abandonner après avoir eu à faire face à sa vulnérabilité. Mais elle s’efforce de lui laisser le bénéfice du doute, s’accrochant à la douceur dont il avait fait preuve jusque là, à l’inquiétude qui avait teintée sa voix. Il n’aurait pas fait tout ça, déjà, pour partir ensuite comme un voleur, pas vrai ? Alors, les yeux fermement clos, Drathir tente d’apaiser les battements de son cœur et, au passage, de faire taire sa peur la plus primitive : la peur de l’abandon. Elle prend la peine d’écouter également et fut de ce fait rapidement rassurée en entendant les bruits de pas partir, certes, mais surtout revenir en sa direction. Rouvrant les yeux pile lorsque sa silhouette se dessine dans l’encadrement de la porte de la pièce, l’infirmière a l’impression que son cœur était sur le point d’exploser, mais également que l’étau qui le compressait daignait enfin s’envoler, un paradoxe qui se résume en un seul mot. Soulagement. Intense, vivace, sincère. Conservant le silence cependant, la blonde se contente de se décaler légèrement depuis son lit, lui laissant de la place lorsqu’il prend la peine de se rasseoir, retirant finalement ses chaussures. Et tandis qu’il s’installe à ses côtés, a moitié appuyé sur la tête de lit, elle se prépare déjà à faire de même, savourant le plaisir simple de le sentir l’attirer à lui. Inspirant profondément, savourant cet instant de quiétude qui chassait la noirceur de ses récents cauchemars, ce fut instinctivement qu’elle trouva sa place contre son compagnon.

Ainsi inclinée contre lui, reposant sur son épaule, elle niche bien vite son visage dans le cou du brun, y frottant presque la tête tel un félin quémandant de l’affection. Cela ne dure que le temps de s’installer confortablement. Sans gêne, sûrement parce que les habitudes reviennent au galop, elle profite d’être à moitié sur lui pour intercaler l’une de ses cuisses entre celles du policier, s’évertuant à chaque seconde de maximiser le contact entre eux. L’une de ses mains repose à hauteur de ces mêmes cuisses, tandis que l’autre remonte jusqu’au sommet de son torse, la paume de sa main demeurant sur le tissu de sa chemise mais ses doigts effleurant déjà la peau de son cou. Nouvelle inspiration alors qu’il achève de maintenir son emprise sur elle en déposant sa tête sur la sienne et en raffermissant sa prise sur son épaule. Une fois encore il ne dit rien, mais elle n’en attend pas plus de sa part. Il était là. Et en cet instant, c’est tout ce qui comptait pour elle. Si les visions de sa torture s’estompent définitivement sur le moment, ce sont toutefois d’autres souvenirs qui refont surface, ceux de leur rupture. Elle avait été incapable de le retenir ce jour là, à dire vrai elle n’avait même pas essayé, trop mal en point pour cela, trop fière aussi. Elle avait été incapable de se battre pour lui, et elle se rendait compte que s’il multipliait les départs, pas une seule fois elle n’avait vraiment essayé de l’en empêcher. Cette fois ci encore, alors qu’elle avait cru pendant un instant qu’il la laisserait de nouveau, elle n’avait pas été capable de dire ce qu’elle éprouvait. Les torts étaient clairement partagés, elle ne prendrait pas seule la responsabilité de leurs ruptures répétées, toutefois elle admettait désormais qu’elle aurait dû faire plus. Dire plus. C’est ce constat qui, après avoir noué sa gorge, la pousse à chuchoter quelques mots, toujours lovée contre lui, son visage contre son cou et son souffle caressant de ce fait la peau de ce dernier, au même rythme que ses doigts.  « J’aurais dû te supplier… Supplier pour qu’il reste, pour qu’il ne l’abandonne pas. Supplier pour qu’il y réfléchisse, au moins, et ne se contente pas de claquer la porte sur un coup de tête. Te rattraper… Alors même qu’il partait, alors même qu’il revenait le temps de prendre ses affaires, un instant durant lequel elle n’avait rien fait de plus que de demeurer immobile. Trop fière. Trop têtue. Te retenir. Définitivement. Lui rappeler l’intensité de leur relation, l’indéfectible tendresse qu’ils se portaient. Lui assurer qu’ils surmonteraient tout, qu’elle irait mieux, qu’elle avait besoin de lui pour cela mais qu’elle saurait lui rendre au centuple sa patience et son amour. Elle aurait dû mettre sa fierté de côté, surmonter tout ce qui pouvait lui barrer la route, l’affronter lui s’il le fallait pour lui faire comprendre que son départ était l’idée la plus stupide qu’il avait jamais eu. Surtout aussi brutalement. Surtout à ce moment là. Il n’aurait jamais dû la quitter. Elle n’aurait jamais dû le laisser faire. Et elle prend conscience du détail qui, peut-être, aurait fait la différence durant cette sale période entre eux. J’aurais dû te rappeler, à chaque instant, que je t’aimais. » Plus que tout.

Elle frissonne, se maudissant pour ce qu’elle estimait être ses erreurs. Elle avait été en droit de se montrer faible suite à sa fausse couche, elle avait eu le droit de tomber en dépression. Mais elle aurait dû lui dire que cela passerait, qu’elle ne renoncerait pas, à rien, et surtout pas à lui. Elle aurait dû lui dire, chaque jour, chaque seconde, qu’elle l’aimait et qu’elle était reconnaissante de le savoir à ses côtés. Mais elle n’en avait rien fait. Peut-être que cela aurait tout changé. Et alors la blonde fut, plus qu’à n’importe quel autre moment, tentée de l’embrasser. Mais il demeurait hors de portée, littéralement et métaphoriquement, aussi se contenta-t-elle de déposer longuement ses lèvres dans son cou, marquant sa peau de son attention. « Reste. Demande-t-elle. Pour quelques temps… Pour toujours, fut-elle tentée de dire mais en cet instant précis elle ne cherchait pas à combler son désir pour lui, son besoin viscéral de le récupérer, de le reconquérir pour passer sa vie à ses côtés. Cela n’avait pas non plus été son souhait premier lorsqu’elle avait pris la parole quelques minutes plus tôt, affirmant ce qu’elle aurait dû faire pour, peut-être, préserver leur relation. Non, elle voulait avant tout qu’il reste pour l’aider, parce sa présence était ce qu’il y avait de plus bénéfique en ce monde. Elle voulait qu’il reste parce qu’elle avait besoin de lui, vraiment besoin, et ce pour un peu plus que le temps d’une nuit. C’était au-delà de toute passion, de tout amour. Une forme d’égoïsme à l’état pur, aussi. Elle était fatiguée. Cela se sentait, se voyait. Et elle aurait aimé passer plus d’une nuit à pouvoir retrouver un semblant de tranquillité. Cependant, comme à chaque fois qu’elle demeurait incertaine, Drathir ne fait un pas en avant que pour mieux reculer d’un autre, comme de crainte de subir des représailles qu’elle ne saurait encaisser. Alors, après l’aveu, après la confession, venait cette touche d’humour destinée à lui offrir une porte de secours s’il le désirait. Peut-être devrait-elle cesser de lui offrir ces échappatoires, mais elle ne le ferait jamais, s’étant toujours refusée d’être la femme qui posait des ultimatums. Tu me dois un serrurier d’ailleurs. Ou même une nouvelle porte, j’ai pas vu l’étendue des dégâts. » Elle s’autorise l’ombre d’un sourire qu’il ne verrait sûrement pas, demeurant immobile, et dans l’attente, cette fois, d’un commentaire quelconque.
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Paul Rhodes
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyVen 11 Déc - 5:33
Le silence, qui lui aurait déplu en d’autres circonstances, l’apaise étrangement. Il avait fermé la porte et s’était posé dans le lit, déterminé à y rester – et à voir la façon dont Drathir se nichait contre lui, il n’avait pas intérêt à se dérober. Il passe lentement ses doigts dans les longs cheveux blonds de l’infirmière, pensif, distrait, la laissant se caler contre lui autant qu’elle le désirait. Ils n’avaient pas été aussi proches depuis leur rupture – sauf peut-être la fois où il l’avait embrassée sur la joue, en plein jeu, bien qu’il n’en ait aucun souvenir. Peut-être était-ce pour le mieux, en quelque sorte. Le contact nostalgique le fait presque frissonner; il peut presque prévoir les prochains gestes de Drathir, malgré les années. Rien ne vient interrompre ce moment de calme, de silence, de sérénité avant que la blonde ne brise le silence, murmurant des mots de regret qui lui causent un pincement au cœur. Il s’en voulait de ne pas nier sur-le-champ, de la laisser exprimer ainsi ce qu’elle estimait qu’elle aurait dû faire, dire. Il s’était toujours jugé seul responsable de son départ, l’attribuant à son impatience, à son intransigeance, à son incapacité à appliquer à sa vie personnelle les concepts qu’il utilisait au quotidien dans le cadre de son travail. Il s’était considéré comme fautif, et voilà que Drathir prenait une part du blâme – ce qu’il ne tint pas à démentir. Peut-être par lâcheté, peut-être simplement pour ne pas avoir à perdre trop de temps à discuter des histoires du passé. « Shhh… », qu’il souffle seulement, resserrant doucement son bras autour de ses épaules. « N’y pense plus. »

Mais il n’était pas sot – il savait que ni elle ni lui n’oublieraient la douleur de leur rupture. Il était impossible de recommencer à zéro, mais ils pouvaient au moins faire l’effort de ne plus y penser, de ne plus s’accuser, de passer outre pour le bien d’un futur commun qu’il commençait à entrevoir. Peut-être avait-il gagné la maturité qu’il lui manquait pour réaliser son erreur. Cela ne ramènerait pas les années qu’ils avaient perdues, mais leur offrait la chance d’en créer d’autres sur de nouvelles bases. Dommage que celles-ci soient fondées sur le jeu…
Si Drathir regrette de ne pas l’avoir retenu, il regrette de ne pas avoir été plus démonstratif. Loin d’être le type romantique, n’ayant pas la spontanéité requise pour de tels actes à l’eau de rose ni l’initiative de préparer des surprises ou d’organiser des sorties. Il manque de tact, cherche trop souvent les mots parfaits, laissant filer le moment idéal. Mais s’il y a une chose qu’il sait qu’il peut faire, avec le recul, c’est la protéger, dans tous les aspects de leur vie. La protéger d’elle-même, de lui, de Chicago, de Darwin Harbour. Et cette fois, il ne faillirait pas à sa tâche.

Elle le supplie de rester, lui offrant rapidement une blague sans doute destinée à lui détendre l’atmosphère, à lui offrir une échappatoire s’il la désirait. Mais il ne mord pas. « Je ne vais nulle part », qu’il répond finalement, après un silence. Il pose ses lèvres sur le sommet de la tête de Drathir, se voulant rassurant. Mais à l’intérieur, il bout, un mélange de douce compassion et de rage contrôlée, de mépris – la raclure qui avait fait subir un tel manège payerait. Tôt ou tard; la vengeance est un plat qui se mange froid, et Roman le savait mieux que quiconque. Tout ce qu’il avait appris, dans le jeu et en dehors, il le mettrait en œuvre pour rendre la monnaie de sa pièce au monstre qui avait osé faire subir une telle torture à la blonde. Il esquisse toutefois un bref sourire à la mention de la porte. « Je réparerai tout ça demain. Ça tiendra jusqu’au matin. » Matin qui, d’ailleurs, s’approche à grands pas – les minutes de paisible silence s’étaient égrenées jusqu’à afficher une heure et demie, alors même qu’il avait l’impression que n’avoir passé que quelques minutes auprès de la blonde. Quelques instants de calme suffisent à l’endormir, un sommeil entrecoupé de longs éveils au cours desquels il s’assure de la quiétude de l’infirmière, qui semble dormir à poings fermés. À la croire, ça n’était pas arrivé depuis un moment. C’est pourquoi, lorsqu’il se décide finalement à se lever, au moment où l’horloge sonne neuf heures, il prend toutes les précautions du monde pour ne pas la réveiller, la déplaçant délicatement sur son oreiller. Il remonte les couvertures, ferme les rideaux et s’éclipse en silence, espérant qu’elle profite encore de quelques instants de sommeil bien mérités.

Il rejoint la cuisine à pas de loup, dans un silence presque complet. Il prépare du café, coupe les fruits qu’il trouve pour s’en faire un petit-déjeuner rapide. Un sentiment étrange – celui de la normalité – s’empare de lui. Comme s’il était si habitué à cette vie qu’il réalisait qu’il n’avait pas entièrement oublié comment la vivre. Comme si les gestes ne lui avaient jamais entièrement échappé. Assis à la table de la cuisine, sirotant un café bien trop chaud, observant sans trop de conviction un pamphlet, gracieuseté d’un groupe religieux qui l’avait sans doute glissé dans la boîte aux lettres, il tourne la tête lorsqu’il entend la porte de la chambre s’ouvrir. Il adresse à la silhouette toujours endormie de Drathir un bref sourire, portant ensuite sa tasse à ses lèvres. « Promis, j’ai pas oublié la porte », se défend-il immédiatement, ses commissures s’étirant doucement. « Tu as bien dormi? » Tu as bien dormi, cette fois? avait-il eu envie de dire, mais il s’était abstenu. Autant ne pas ressasser la veille.

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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyVen 11 Déc - 14:44
 

Roman ∞ Drathir

The night is so long when everything's wrong, ify you give me your hand I will help you hold on. Tonight, tonight. This is the last night you'll spend alone, look me in the eyes so I know you know. I'm everywhere you want me to be. The last night you'll spend alone. I'll wrap you in my arms and I won't let go, I'm everything you need me to be. I won't let you say goodbye and I'll be your reason why. The last night away from me, away from me.


N’y pense plus. C’était difficile, ça le serait pour n’importe qui mais ça l’était d’autant plus pour elle. Malgré son incapacité à faire véritablement du mal à son compagnon, elle demeurait rancunière et capable de ruminer faits et gestes pendant des semaines ou des mois. Elle n’avait pas prévu leur rupture, ne l’avait pas vu venir, à aucun moment. Sûrement parce qu’elle était trop obnubilée par d’autres pensées, mais même sans cela la décision du blond était tombée comme un couperet, brutalement. Elle n’avait cessé de mettre des mots sur les raisons qui avaient pu pousser le policier à la quitter et bien vite s’était blâmée pour cela. Elle aurait dû être plus forte, elle aurait dû le retenir. Pourtant elle comprend où son interlocuteur veut en venir à ainsi lui réclamer de garder le silence quant à leur passé. Cela s’était produit, il n’y avait rien de plus à en dire. Et puis, il était là désormais. Immobile dans son lit tandis qu’elle se nichait contre lui sans gêne quelconque, elle était, malgré les années, trop habituée à ce genre de contacts pour hésiter. Qui plus est, elle avait trop attendu de pouvoir bénéficier de cette tendresse pour oser se retenir désormais. Si la blonde ne s’était pas mise à jouer pour le rejoindre, ne s’attendant vraiment pas à le recroiser dans cet univers parallèle, force est d’admettre qu’elle désirait attirer son attention depuis qu’elle l’avait revu. Le jeu était un prétexte formidable, bien que douloureux par instant. C’est qu’il avait résisté un moment le bougre. En tous les cas Drathir ne pouvait qu’apprécier sa présence en cet instant, frissonnant à ces doigts le long de sa chevelure, chevelure qui avait toujours constitué un point faible chez elle. Soupirant d’aise dans son cou, ce fut dans une dernière supplique qu’elle lui intima de rester. Cette nuit. Et puis pour quelque temps encore. Il la rassure après un court silence, lui assurant qu’il n’avait pas l’intention de partir. Il n’irait nulle part. Malgré les doutes qu’elle avait pu avoir à son sujet quelques minutes plus tôt, Dagger n’hésite pas à lui faire confiance en cet instant précis. Elle le crut d’office et se contenta d’hocher doucement la tête pour marquer son approbation. Un hochement de tête bien vite suivit d’un léger ricanement, quelque peu moqueur bien que sincèrement amusé alors qu’elle conclut dans un souffle : « J’ai bien envie de voir ça. » Pour un tas de raisons. Roman se mettant au bricolage pouvait la plonger dans deux états différents : l’hilarité absolue dès lors qu’il se loupait, ou une excitation totale dès lors qu’il se montrait confiant et efficace dans ses travaux. Il n’y avait rien de plus sexy qu’un homme au travail. Alors cet homme en particulier… Inutile de donner les détails.

Quoi qu’il en soit le silence revint et il ne fallut qu’une poignée de minutes supplémentaires pour qu’elle s’endorme contre le brun. Bien que la nuit fût bien entamée, le sommeil fut profond et incroyablement réparateur. Pas de cauchemars, pas d’angoisse, pas d’effrayant sentiment de solitude. Elle ne se réveilla pas et n’eut pas besoin de ça pour savoir, au fond, qu’il était toujours à ses côtés, contre elle. Elle n’en doute pas plus et ne s’inquiète pas lorsque, à son réveil, Drathir se retrouve seule dans le lit, les couvertures ramenées sur elle. Se donnant quelques minutes de réflexion, hésitante quant à la conduite à adopter, ce fut finalement les quelques bruits discrets en provenance de la cuisine qui la ramenèrent à la réalité. Réfléchir dès lors qu’il était questions de sentiments n’était guère dans ses habitudes, ce qui l’opposait à Roman d’ailleurs, aussi n’hésita-t-elle pas plus longtemps à se redresser doucement, délaissant le lit défait pour quitter la chambre. L’émeraude de ses yeux se vrille d’office sur la silhouette de son compagnon, café en main. Malgré que sa tenue soit quelque peu chiffonnée, il demeure bien plus habillé qu’elle. Toujours vêtue de ce simple t-shirt trop ample, la tignasse sans nulle doute ébouriffée comme à chaque fois qu’elle se réveillait, sans parler de ses traits sûrement encore endormis. Pourtant elle ne doutait pas du fait qu’elle devait être rayonnante en un sens, tant ce sommeil lui avait fait du bien. Instinctivement le policier lui promit qu’il n’avait pas oublié la porte et elle leva les mains pour plaider son innocence. « J’ai rien dis » se défend-elle à son tour, un sourire amusé aux lèvres. C’est qu’elle n’était pas crédible une seule seconde, bien qu’encore dans les vapes il était clair qu’elle n’aurait pas loupé une occasion de lui rappeler les dégâts causés à sa porte, et sa promesse de réparer cette dernière. Mais il la connaissait bien décidément, trop bien, au point qu’il avait prévu la remarque. Ça lui plaît, d’être aussi prévisible. Là où elle se serait énervée dans d’autres circonstances, face à quelqu’un d’autre, elle ne peut qu’apprécier de constater qu’il n’a rien oublié de ce qu’elle a été. Dix années de vie commune, dix années que la rupture et les moments passés loin de l’autre n’avaient pas pu effacer. Malgré les changements qui s’étaient opérés en eux, ils demeuraient les même en un sens, et cela lui convenait parfaitement.

Demeurant dans l’encadrement de la porte, accoudée à cette dernière, la blonde s’accorda quelques secondes pour réfléchir quand il demanda si elle avait bien dormi. La réponse était évidente, et pourtant elle se donne un moment, sûrement pour constater le tact dont il faisait preuve à son égard bien qu’il n’eut guère besoin de prendre autant de précautions. Hochant finalement la tête, son sourire s’adoucit et elle avoue. « Divinement bien. Ça faisait un moment… Et avec le boulot qui s’accumule, je crache pas sur une bonne nuit. Il comprenait sans nul doute, leurs métiers respectifs impliquaient de faire face aux vagues de décès provoqués par le jeu. En tous les cas le sourire de la blonde reprend une note moqueuse alors qu’elle poursuit. Enfin, c’est toujours mieux que toi je suppose. Je t’ai pas trop emmerdée ? Elle n’avait pas eu l’occasion de s’en rendre compte, bien trop fatiguée pour cela, mais dormir à deux était toujours quelque chose de compliqué. Ce n’était jamais aussi féerique que ce que l’on disait, certes il y avait la chaleur et la tendresse, mais justement parfois on avait trop chaud à demeurer ainsi collé à l’autre, où il se bouffait les cheveux de la blonde, ou elle lui bousillait le bras à force de s’appuyer dessus. Et ils avaient perdu l’habitude, en un sens. Détournant finalement les yeux sur un dernier coup d’œil amusé, Drathir se dirigea alors vers la cuisine, se servant également une tasse de café avant de s’approcher de la porte. Ce fut par pure provocation qu’elle montra au policier avec quelle facilité on pouvait ouvrir cette dernière désormais, avant de la refermer et de se pencher pour récupérer le courrier récemment distribué. Jetant de rapides coups d’œil aux différentes lettres, elle laissa les factures sur le comptoir de la cuisine, balança d’office à la poubelle les publicités et soupira devant une lettre en particulier qu’elle ne prit pas le temps d’ouvrir tout de suite, préférant s’installer avant cela, prenant ses aises sur une chaise face à roman et pivotant sur le côté pour mieux déposer ses pieds sur l’assise voisine. Sirotant son café, tapotant l’enveloppe du bout des doigts, Drathir préféra finalement laisser libre court à sa curiosité, ancrant son regard dans celui du brun avant de le questionner après un bref silence. « Je suis curieuse, entame-t-elle tranquillement, ce qui ne retirait en rien le sérieux de la question qui allait suivre. Pourquoi t’étais dans le coin hier ? Oh que oui, elle voulait savoir, s’étant posée la question à peine s’était-elle réveillée en sursaut en le découvrant à ses côtés. Mais elle n’avait pas osé demander hier, sûrement parce que cela n’avait pas tant d’importance et qu’elle n’avait pas voulu briser l’instant. Et puis elle était fatiguée, encore et toujours. C’est pour cela qu’elle ne demande que maintenant, se justifiant un peu plus dans un haussement d’épaules, démontrant ainsi le peu d’intérêt qu’elle pouvait accorder à la réponse au fond. Elle n’irait pas le juger, c’est ce qu’elle espère faire comprendre de part son attitude. Elle n’espérait rien non plus. Tout du moins elle n’espérait plus rien depuis cette nuit passée à ses côtés : elle savait désormais à quoi s’attendre avec lui. En partie du moins. T’avais pas l’air… Conscient de ce qui avait pu m’arriver, donc j’imagine que ta présence était liée à autre chose. Ce fut en attendant une réponse qu’elle daigna ouvrir la fameuse lettre afin d’en survoler le contenu rapidement. Elle lui laisse même pas vraiment le temps de répondre à sa précédente question qu’elle commentait déjà le discours que sa mère lui offrait sur papier. Insulte. Insulte. Insulte subtile. Bisous. Merci maman, dire que t’as osé me menacer de les appeler. Levant les yeux au ciel, agacée par le contenu du courrier et déchirant déjà la lettre avant de laisser les morceaux rejoindre la poubelle non loin, elle posa alors une nouvelle question, qui l’intéressait bien plus désormais. Comment vont tes parents ? » Son intérêt pour ces derniers était sincère. Si elle n'avait jamais entretenu de bons rapports avec sa famille, il en était tout autre avec celle de Roman. Ses parents avaient toujours été chaleureux avec elle, elle les appréciait sincèrement et se doutait que l'inverse avait été tout aussi vrai. Cependant elle n'avait pas osé garder le contact après sa rupture, estimant que le couple soutiendrait leur fils quoi qu'il arrive. Elle ne souhaitait pas, de toute manière, les obliger à prendre parti d'une façon ou d'une autre. Qui plus est, les problèmes de couple, les disputes, tout cela n'avait jamais regardé qui que ce soit, hormis Roman et elle.
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Paul Rhodes
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyLun 14 Déc - 6:10
Le sommeil avait été peu réparateur, mais il n’avait que lui à blâmer. Il avait dormi habillé, pas tout à fait à plat, et s’était réveillé en sursaut au moindre mouvement de la blonde, anticipant une crise de larme alimentée par quelque cauchemar vicieux. Mais il n’en avait rien été et il réalisait plutôt, maintenant qu’il était levé, tasse de café à la main, qu’il s’était infligé lui-même une mauvaise nuit. Mais pour lui, ça n’en était qu’une, alors que Drathir traînait derrière elle une dette de sommeil peu enviable.
Celle-ci émerge d’ailleurs de la chambre, arrachant Roman à sa lecture peu intéressante. Son commentaire le fait sourire, mais il s’attarde plutôt à la description de son sommeil, définitivement plus engageant que le sien, même s’il n’en laisse rien voir – si ce n’est son uniforme froissé. « Pas du tout », lui répond-il, se levant pour se resservir du café, imitant la blonde. Un mensonge pieux qui n’avait que du bon. Drathir n’avait pas besoin de se sentir mal, en plus, de lui avoir coûté une nuit reposante. Et puis, ça lui avait fait plaisir, même s’il ne l’admettait pas dans ces mots.

Il fait quelques pas dans la même direction qu’elle alors qu’elle se dirige vers la porte, mais s’arrête pour l’observer. Il ricane dans sa tasse lorsqu’elle lui fait peu subtilement remarquer à quel point la porte est facile à ouvrir, haussant les épaules. « Si t’avais été en train de te faire cambrioler, tu me ferais moins de reproches », lui signale-t-il avec humour. Reprenant place à sa chaise, bientôt imité de la blonde, il la laisse trier son courrier en silence, profitant de sa tasse pendant qu’elle est chaude, observant les faits et gestes de son interlocutrice. À sa question, il reste d’abord silencieux, puis pose finalement son regard dans celui de Drathir. « Comme ça, je sais pas. J’ai cru qu’on aurait pu discuter de la dernière fois, mais avec du recul, autant en rester là. » Ce n’était qu’à moitié vrai; si la raison de sa visite avait en effet rapport avec leur dernière rencontre, il n’était pas tout à fait prêt à dire tout haut que c’était Roy qui l’avait poussé à s’inquiéter pour elle. Déjà, elle le prendrait sûrement mal – que l’idée de vienne pas de lui. Non, il marchait sur des œufs, lui offrant une demi-vérité pourtant crédible, avant de replonger dans son café, lui faisant clairement comprendre qu’il ne débattrait pas davantage du sujet.

Elle semble laisser tomber, ouvrant la dernière lettre qui restait, manuscrite, ce qui laissait croire qu’elle venait d’une personne proche – une lettre personnelle comme on n’en voyait que trop peu désormais, dans la foulée de la commodité de la communication numérique. C’est en entendant Drathir résumer le contenu de la lettre qu’il comprend qu’elle vient de sa famille. De sa mère, plus précisément, comme le souligne la blonde, lui rappelant qu’il a failli appeler jusqu’en Irlande juste pour l’embêter il y a à peine une poignée de semaines. Il ricane. « Aux grands maux, les grands remèdes », s’amuse-t-il simplement en se remémorant cette soirée somme toute exécrable. Leurs attitudes à toutes les deux – Astrid et Drathir – lui avaient presque fait remettre en question l’amitié qu’il portait à la première et la relation qu’il avait eue avec la seconde. Il porte sa tasse à ses lèvres, mais s’arrête à mi-chemin, abruptement, lorsqu’il entend la question de la blonde. Elle ne savait pas. C’était évident, et à vrai dire il n’avait pas de façon pour que ce soit autrement. Ils ne s’étaient pas adressé la parole depuis qu’il avait commencé dans le jeu, et l’ambiance de Darwin Harbour était loin d’être propice à ce genre de discussion. Surtout qu’il l’évitait, autant que possible… Ils n’avaient plus d’amis en commun, depuis le temps, et de leurs cercles communs actuels, seule Astrid était au courant, et elle était suffisamment discrète pour éviter de le mentionner à Drathir, de toute évidence. Dans un sens, il aurait préféré ne pas avoir cette discussion avec elle, ne pas avoir à lui étaler le fait devant les yeux. Ses parents avaient toujours adoré Drathir, et ils avaient passé plusieurs étés en Pologne, à la maison familiale, profitant de leurs maigres vacances à tous les deux, ou encore des longs étés lorsqu’ils étaient toujours à l’université.

« Ils, euh… Ils sont décédés. En février. »

De toute évidence, il n’en était pas encore remis. C’était encore bien trop frais dans sa mémoire et il n’avait eu personne pour en discuter, sinon Astrid – mais en raison des problèmes suffisamment conséquents de cette dernière, ils n’avaient évoqué le sujet qu’une ou deux fois. Il avait fait un voyage éclair en Pologne le temps des funérailles, mais y avait laissé la moitié de son âme. Il s’en voulait, après coup, d’être parti, d’avoir opté pour les opportunités qu’offraient les Amériques plutôt que de passer du temps avec ses parents. Il s’en mordait les doigts, désormais, plus seul que jamais. Il n’avait pas envie de s’étaler sur le sujet, mais connaissant l’attachement de Drathir pour les Zielinski – et inversement – il lui offre quelques détails, prononcés à voix basse. « Un naufrage tout bête. Ils ont retrouvé l’épave, mais jamais les corps. » Happés par la mer qu’ils aimaient tant. Si d’autres auraient déploré l’absence de corps à enterrer, Roman relativisait, osant espérer qu’ils étaient plus heureux laissés à eux-mêmes dans l’immensité de l’océan. Un peu utopique, sans doute, mais il avait moins regretté les cercueils vides que ses oncles et ses tantes, qui n’avaient pas la même vision, ce brin de poésie qui l’avait empêché de sombrer à son tour.

Il se lève finalement, offrant à Drathir un petit sourire désolé, optant pour passer directement à la réparation de la porte. L’activité lui changerait les idées, et laisserait le temps à la blonde de digérer la nouvelle, si elle en avait besoin. Il cherche instinctivement les outils dans un tiroir, parvenant à mettre la main sur un tournevis et une paire de pinces qui feraient sans doute l’affaire. Il resserre les pentures, redresse le pêne de la poignée et s’assure que le tout fonctionne en utilisant les clefs de Drathir, qu’il pêche sur la table de l’entrée. C’est une opération simple, considérant que s’il n’a rien cassé, il suffit d’ajuster l’ensemble des pièces pour les remettre dans leur état initial. Calmé par ce brin de travail qui, en tout, ne dure que quelques minutes, il retourne finalement à la table pour terminer le café refroidi qui l’y attendait. Un coup d’œil à sa montre et il hausse les sourcils. « J’vais devoir aller bosser bientôt », lui annonce-t-il finalement, pinçant les lèvres. Heureusement qu’il avait de quoi se changer dans son casier au travail, sinon, l’uniforme froissé lui aurait valu quelques regards mauvais. « T’as besoin de quelque chose avant que je parte? » Il range sa tasse près de l’évier, soucieux de ne rien laisser traîner, attrape une tranche de pain et du fromage histoire de ne pas rentrer au boulot le ventre vide – même s’il craquera sans doute pour le libanais du coin le moment venu. « Et euh… » Il hésite. « Si t’étais sérieuse, alors… je peux rentrer ici après. » Elle lui avait demandé de rester et il était prêt à le faire pour quelque temps, jusqu’à ce qu’elle aille mieux, jusqu’à ce qu’ils puissent redéfinir leur relation, dans quelle direction ils iraient. Que ça fonctionne ou non, dans tous les cas, cette fois ce serait civil et adulte, et ils auraient l’occasion de discuter davantage.
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MessageSujet: Re: « Reste. Pour une fois, reste. [Roman]   « Reste. Pour une fois, reste. [Roman] EmptyLun 14 Déc - 23:28
 

Roman ∞ Drathir

The night is so long when everything's wrong, ify you give me your hand I will help you hold on. Tonight, tonight. This is the last night you'll spend alone, look me in the eyes so I know you know. I'm everywhere you want me to be. The last night you'll spend alone. I'll wrap you in my arms and I won't let go, I'm everything you need me to be. I won't let you say goodbye and I'll be your reason why. The last night away from me, away from me.


Difficile de déceler le vrai du faux, la blonde demeurait persuadée qu’il n’avait pas pu passer la meilleure nuit de sa vie au vu des circonstances pourtant il lui clame le contraire et elle ne daigne pas relever. Peut-être disait-il vrai malgré tout, au fond cela n’avait surtout aucune importance et ce fut pour cela que Drathir se contenta d’hocher la tête, se dirigeant vers la cuisine le temps de se servir une tasse de café à son tour avant de s’éloigner de nouveau en direction de la porte d’entrée. Bien qu’ayant été prévisible jusque là, l’infirmière ne résiste pas à la tentation de le charrier un peu plus, ouvrant et refermant la porte avec facilité, un sourire moqueur aux lèvres. Il répond avec le même humour, lui arrachant un sourire amusé. Evidemment si elle s’était fait agresser ou cambrioler durant la nuit, et qu’il était intervenu pour ça, elle n’aurait guère pu faire le moindre commentaire quant à sa serrure déglinguée. « J’aurais préféré tiens. Un voleur, contrairement à un cauchemar, ça s’étrangle. » La remarque, malgré le sourire qu’elle continuait d’arborer, est on ne peut plus sérieuse. Simple constat teinté d’indifférence. Elle n’avait jamais eu peur de cogner, ses déboires passés en témoignent, et depuis qu’elle jouait c’était pire encore. Aussi aurait-elle préféré un connard à tabasser plutôt que d’obscurs rêves qui la hantent chaque soir et contre lesquels elle ne peut strictement rien. En tous les cas si la blonde se permet de se moquer avec douceur, cela ne change rien au sentiment de gratitude qui l’étreignait. Elle rit des méthodes du brun mais demeurait satisfaite qu’il en soit arrivé à ces extrémités, qu’il se soit inquiété pour elle, qu’il soit venu, qu’il soit resté. C’est d’ailleurs en songeant aux raisons qui ont pu pousser son interlocuteur à passer la voir la veille qu’elle se dirige vers une chaise face à lui, prenant place en étirant ses jambes sur l’assise voisine et triant son courrier distraitement. Dagger daigne alors le questionner et ne relève les yeux en sa direction que le temps d’écouter la réponse qu’il a à lui offrir. Un silence avait suivi mais il se justifie rapidement. Une excuse somme toute assez légère, une excuse qu’elle ne sait pas analyser correctement. Il avait voulu discuter. Ce n’était pas dans ses habitudes, surtout ces temps ci mais elle ne relève pas. Encore une fois elle préfère laisser de côté ses doutes et sa suspicion pour se concentrer sur ce qui était vraiment important : il était resté. Cette nuit, ce matin, il était resté à ses côtés. Peu importe les raisons qui avaient pu l’amener ici, ce n’est pas ce qui avait de la valeur à ses yeux, et elle n’était de toute manière pas assez sotte pour lancer le débat.

Hochant de nouveau la tête en guise de réponse, la blonde se focalisa alors sur la lettre qu’elle avait entre les mains, l’ouvrant et parcourant brièvement son contenu avant d’en résumer la teneur en quelques mots. Insulte, insulte, insulte subtile. Ses rapports avec ses parents étaient de plus en plus tendus mais se faisaient surtout rares, la preuve étant que ces derniers se voyaient contraints d’envoyer des lettres pour parvenir à lui faire passer un message et, comme à chaque fois qu’elle ouvrait l’un desdits courrier, elle s’en voulait de ne pas être capable de foutre au feu ces saloperies avant même d’en décortiquer le contenu. Ce fut avec un naturel presque effrayant qu’elle releva à voix haute ces quelques passages désobligeants : elle n’avait pas à cacher cela à son ancien compagnon, il était parfaitement au courant de la situation après tout. Levant les yeux au ciel à la remarque du brun, estimant qu’elle n’avait pas été si terrible que ça durant cette fameuse soirée, elle déchire finalement la lettre en plusieurs morceaux qu’elle jette rapidement avant de s’intéresser aux parents de son interlocuteur. Faut dire qu’elle les appréciait bien plus que les siens et n’avait eu, depuis leur rupture, aucune nouvelles de ces derniers. Peut-être n’aurait-elle pas dû. Tout du moins Drathir comprend aussitôt s’être engagée sur un terrain glissant en voyant le policier s’interrompre dans son mouvement, un peu trop brusquement pour que cela paraisse normal. Fronçant les sourcils, aussi curieuse que soucieuse, elle attend qu’il daigne s’expliquer et la sentence tombe, un peu trop brutalement au final. Ils sont décédés. L’infirmière se fige à son tour, sincèrement surprise, confuse aussi. En février ? Cela faisait presque un an désormais. Une année. Et elle l’ignorait. « Je suis désolée. » La phrase avait été soufflée, sincère, pourtant l’on sentait une certaine précipitation, une certaine hâte, dans sa voix. Elle s’empresse tout autant de détourner les yeux, resserrant ses doigts autour de sa tasse, ramenant cette dernière près de son ventre comme pour se réchauffer. Si Drathir s’excuse aussi vite c’est parce qu’elle craignait de ne plus être capable de le faire si elle laissait les secondes s’écouler. Parce qu’au fond elle lui en voulait. Elle lui en voulait de n’avoir rien dit, de lui avoir caché ça. Elle aurait aimé savoir, ayant la sale impression d’être une gamine qu’on aurait tenté de préserver ou, pire, qu’on aurait jugé pas assez grande pour comprendre ou encaisser. Elle sait pourtant qu’elle n’avait pas le droit d’exiger quoi que ce soit, ce n’était pas sa famille à elle, ils avaient rompus, et il avait eu d’autres chats à fouetter à l’époque. Lui-même avait dû gérer ce décès, inutile de rajouter son ex dans l’équation. Pourtant elle se sent mal, avec ce sentiment désagréable d’être la dernière au courant.

Ravalant un soupir la blonde écouta son interlocuteur quand celui-ci lui donna quelques précisions. Un naufrage. L’épave a été retrouvée, mais pas les corps, et étrangement ce constat fait doucement sourire l’infirmière. Elle daigne relever les yeux vers lui, bien qu’il ne la regarde pas, et rajoute de nouveau quelques mots, compréhensive. « Je crois qu’ils pouvaient pas espérer mieux. Certes ils étaient partis trop tôt, et mourir de vieillesse dans son lit est une mort sans nul doute plus paisible. Pourtant pour une famille de marins comme celle de Roman, un naufrage sonnait naturellement comme une mort douce et naturelle. Bien qu’ils n’en aient pas parlé, Drathir approuvait la poésie de son compagnon, estimant également qu’abandonner les corps à l’océan était une bonne chose. De toute manière ce n’est pas d’avoir les corps en décomposition dans une boîte qui rendrait la disparition plus facile à accepter. En tous les cas elle n’insiste pas, consciente de la douleur que le sujet semble encore provoquer chez Roman, se contentant de rendre à ce dernier cette esquisse de sourire un peu triste, le laissant finalement s’éloigner. Demeurant à sa place, l’infirmière médite et digère l’information, caressant du regard son compagnon qui s’activait soudainement avec la porte. Elle sait que dans d’autres circonstances elle se serait mise à le siffler, provocante, amusée. Mais en cet instant précis elle le voit sans vraiment le voir, ne pouvant s’empêcher de l’imaginer réparer dieu seul sait quoi en compagnie de son père. Des instants privilégiés qu’ils n’auront plus, elle en est désolée pour lui, elle en a mal pour lui également. Fait chier. Grogne-t-elle pour elle-même, se relevant un peu trop brutalement et achevant de boire son café avant de délaisser la tasse dans l’évier. Passant une main dans son visage puis ses cheveux elle soupira de nouveau avant que Roman n’achève son œuvre et ne revienne s’installer à table, achevant également son café avant de signaler qu’il devrait bientôt filer bosser. Hochant doucement la tête pour faire part de sa compréhension, la blonde ne s’attendit cependant pas à ce qu’il lui demande si elle avait besoin de quelque chose avant ça. Touchée par ce nouvel élan d’inquiétude, si l’on peut dire, elle s’autorisa l’ombre d’un sourire, ancrant son regard dans celui de son interlocuteur. Si elle avait besoin de quelque chose ? Les idées fusaient dans son esprit, des demandes plus ou moins salaces qui ne franchissent pourtant pas le barrage de ses lèvres. Son silence parlait peut-être de lui-même ceci dit. Non ça ira » conclut-elle simplement, gardant pour elle ces quelques élans provocants et envieux et l’observant se servir une maigre pitance, non sans un sourire.

Le sourire disparaît cependant lorsqu’il reprend la parole, faisant preuve d’une hésitation qui ne lui était pas coutumière. Drathir s’attendait presque à une seconde mauvaise nouvelle lorsqu’il annonça finalement que, si elle n’avait pas changé d’avis, il pouvait revenir après son service. L’inspiration que prit la blonde fut plus profonde, témoignant sûrement d’une forme de soulagement même si, au fond, les questions se bousculaient déjà. Faisait-il cela uniquement pour rendre service ? Fallait-il y voir autre chose ? Cela le dérangeait-il ou au contraire cela lui plaisait-il que de partager de nouveau son quotidien ? Espérait-il que cela dure ? Trop de questions, trop de doutes, trop d’espoirs. L’infirmière s’y perd et décide se ressaisir en répondant simplement à la question implicite de son interlocuteur. « J’étais sérieuse oui, souffle-t-elle à son attention, le plus simplement du monde. A croire qu’elle était ivre hier soir. Mais elle avait bel et bien pensé chaque mot prononcé ce soir là. Le silence s’installe, quelques secondes, peut-être minutes elle n’en sait trop rien, tandis qu’elle demeurait immobile, debout à côté de lui. Elle jauge sa tenue froissée, ce qui lui arrache de nouveau l’ombre d’un sourire avant qu’elle ne relève les yeux vers lui. A ce soir alors. A ce soir. Quelques mots, de simples mots, qui peuvent avoir un impact phénoménal. Combien de fois s’étaient-ils dit cela ? Combien de fois s’étaient-ils souhaités une bonne journée, elle en se moquant et en lui souhaitant d’arrêter plein de vilains, et lui en lui demandant de ne tuer personne à l’hôpital ? C’est naturel, une habitude qui lui arrache même un frisson, qui lui fait louper un battement de cœur. Inspirant de nouveau elle le laisse s’éloigner, elle le laisse travailler. Il arrive à hauteur de la porte, l’ouvre, s’apprête à partir. Roman ! Il se tourne et elle demeure là, comme une conne, à ne pas savoir quoi dire. Ses lèvres tremblent, comme sur le point de susurrer mille et une phrases, pourtant rien ne vient. Dans son esprit en revanche, ça fuse de part en part. Que voulait-elle dire ? Merci. Je t’aime. Embrasse moi. Aime moi en retour. Reviens. Je suis désolée. Mais elle le sait, ce qu’elle veut, en cet instant précis, ne compte pas. Ce qu’elle veut n’est pas ce qui doit être dit. Alors, faisant fit du silence peut-être un peu trop long qu’elle venait d’imposer, elle conclut dans un sourire. Ça  te va vraiment bien le brun. » C’est futile, c’est insignifiant, inutile. Ça méritait pas qu’elle le rappelle et le retienne de la sorte. Mais malgré tout, peut-être que ça résume bien tout ce qu’elle avait voulu dire.
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