Nul doute que si Evey était du genre vulgaire et à jurer comme un charretier, une litanie d’injures passeraient ses lippes pour s’échapper. Mais, Evey comme Hedgehog restent dans la retenue, et prennent sur elle, dans n’importe quelle situation. Même quand on se retrouve suspendu par un filet au-dessus d’un piège allié, et que le seul moyen de s’en sortir implique un pourcentage de chance de mourir dans ledit piège, ou de s’y blesser, ou de tomber dedans, ou de finir bêtement attaqué par les animaux sauvages du Darwin’s Game qui rôdent autour d’eux. Pourtant, ça aurait dû être particulièrement simple : retrouver les émissaires GAIA au point de rendez-vous, récupérer les coordonnées du nouvel emplacement de leur QG et repartir pour les communiquer aux ATOM. Mais rien n’est jamais simple, dans ce jeu, et quand les minutes sont devenues heures et que le jour a commencé à laisser place à l’obscurité, il a fallu rebrousser chemin. Et, quiconque connait un peu la forêt sait à quel point celle-ci devient dangereuse une fois la nuit tombée. D’autant plus dans une situation aussi précaire. Plus que la peur, plus que l’angoisse, c’est la lassitude face à la situation qui prend Hedgehog. Il lui semble, que systématiquement, elle se retrouve coincée dans ce genre de situations grotesque où la seule issue est une mort probable. Mais, plus que tout, c’est un vilain tour de l’esprit qui masque ingénieusement toute marque d’anxiété pour laisser la place au raisonnement. Les pupilles observent le terrain. « On peut… On peut tenter de se libérer, commence-t-elle. Si on a de la chance, on peut même éviter le piège, mais sinon, il y a un espace, là – elle le pointe du doigt. On trouvera un moyen pour remonter ensuite. » C’est d’ailleurs fascinant de constater à quel point Hedgehog change remarquablement vite, dans cet univers. Quelques semaines avant, c’est un état d’esprit fataliste qui l’aurait laissé pantelante.

La main va chercher le poignard à sa ceinture et la lame entame doucement les fibres du cordage. Hedgehog s’est habituée à la présence de l’arme, et à son emploi – rarement pour se défendre comme Faust lui a dit. Elle y voit néanmoins un progrès. Ca demande de la concentration de se maintenir dans le piège tout dans tentant de s’y échapper, et lorsque enfin elle arrive à sauter, elle constate avec joie qu’elle n’est pas blessée, et que son seul soucis à venir sera de faire avec les prédateurs qui s’approchent puis sortir de ce trou – et se tenir à la décision de ne plus jamais accepter de missions de la sorte.

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'PNJ : LEVEL DESIGN' : 3

Les choses ne pouvaient être pire non ?

Une mission plutôt simple avait été confiée à Hedgehog et Vulcan dans de telles circonstance. Ils devaient se rendre à un point de rendez-vous pour récupérer des informations sur le nouveau QG des Gaïa. En effet, la guerre n'avait pas été tendre avec eux et leur maison était littéralement partie en fumée. Le point de rendez-vous était clair, c'est pourquoi on ne les avait envoyés que tous les deux, après tout, il ne fallait pas attirer l'intention. Vulcan ne connaissait pas trop Hedgehog, il l'avait croisé quelque-fois au campement, sans trop avoir fait connaissance avec elle, et Peter ne l'avait pas croisé IRL, du moins, il ne s'en souvenait pas vraiment.

Les choses auraient pu bien se passer, mais dans ce jeu, Peter allait apprendre à ces dépends, qu'être optimiste n'était pas quelque-chose de durable. Ni d'intelligent. Quand les heures ont commencé à défiler sans l'ombre d'un Gaïa à l'horizon, il était temps de faire machine arrière, il leur était peut-être arrivé quelque-chose et les deux ATOM n'avaient pas vraiment envie de le savoir sur le moment. Malheureusement, sur le chemin du retour, ils furent pris au piège d'un mécanisme de leurs alliés. C'était un comble, se faire attraper et menacer pour une confection de ceux qui ne leur veulent pas de mal. Dans les mailles du filet, Vulcan était particulièrement mal à l'aise. Quand ses pieds ne touchaient plus le sol, il se sentait comme un oiseau tombé du nid, incapable de faire quoique se soit d'utile. Il se dit néanmoins que les choses pouvaient être pires vu qu'ils n'étaient que dans un filet, ils auraient pu directement tomber dans le trou rempli de pieux. Il ne vit pas vraiment les bêtes sauvages s'approcher doucement, trop occupé à essayer de se dépatouiller dans l’entre-lat de mailles. Sa co-équipière semblait plus à l'aise et analysait déjà la situation : « On peut… On peut tenter de se libérer. Si on a de la chance, on peut même éviter le piège, mais sinon, il y a un espace, là – elle le pointe du doigt. On trouvera un moyen pour remonter ensuite. ». Plus que mal à l'aise, la voix tendue et n'osant pas trop regarder les pieux du bas il lui répondit néanmoins d'un ton calme, comme lorsqu'il se trouvait dans l'exercice de ses fonctions de pompier : « C'est toujours quelque-chose à tenter, si tu arrives à atteindre le couteau qui est à ta ceinture ! ». Elle sortit alors le-dit couteau et commença à s'occuper méthodiquement des mailles.

Des sueurs froides commencèrent à couler le long du cou du jeune homme. Comme une sorte de mauvais pressentiment. Les premières mailles cèdent et il la voit réussir à s'extraire du piège. Cela ne doit pas être si compliqué non ? Peter ne put retenir un rire nerveux et se tordit pour voir où la jeune femme avait atterri. Et en pareil moment il ne put retenir : « Comme à l’accrobranche ! » avant d'essayer de se redresser pour passer par le trou formé. Mais il se prit maladroitement le pied dans un trou et passa la tête la première ! Son poids et la pesanteur fit le reste, balançant son corps droit sur un pic, l’empalant de tout sous long, ne lui laissant aucune chance, une expression de surprise figée sur le visage.

HS : C'est bien, je commence bien mes premiers pas dans les quêtes moi ! Essaye de t'en sortir au moins en mémoire de Peter

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'PNJ : LEVEL DESIGN' : 5

Evey se fige alors qu’une gerbe de sang l’éclabousse des pieds à la tête, et que le corps de Vulcan se désagrège en milliers de petits pixels. Pour autant, elle n’a pas le temps de s’attarder sur la perte de son allier, puisque l’un des prédateurs qui leur tournaient s’approche dangereusement du trou où elle se trouve, et dont elle n’a, pour l’instant, aucun moyen de sortir sans se faire attaquer immédiatement après. Et comme si la situation n’était pas assez délicate, l’obscurité lui posera bientôt un souci de plus. Un rapide tour du petit précipice lui permet de trouver un pan de terre à escalader une fois le détail des animaux réglés. Et ceux-ci s’agitent de plus en plus, comme attiré par cette proie facile qui suinte la peur. Pourtant, elle essaie de ne pas céder à la panique, bien trop consciente qu’elle n’a pas ce luxe. Sur le point de baisser les bras, un énorme bruit la fait sursauter. C’est loin, pense-t-elle, mais suffisamment puissant pour parvenir jusqu’ici, et surtout, suffisamment inquiétant pour les animaux fuient sans plus s’attarder. Il ne lui en faut pas plus pour qu’elle s’élance à son tour et s’extirpe du piège avec difficulté, avant de s’élancer dans les bois, en priant pour ne pas se perdre. Mille fois, Hedgehog manque de se tordre une cheville dans une racine, de tomber et de se blesser, durant sa course. Jamais, elle ne se retourne, jamais elle ne s’accorde le luxe d’un regard en arrière, et c’est pantelante qu’elle se présente devant l’entrée du quartier générale, couverte de sang, de boue et épuisée. En quelques mots pressés, elle raconte l’attente, le piège, et sa course. On la rassure et lui assure qu’on préfère la savoir sauve que perdue dans la forêt – l’épisode de l’incendie et des attaques sauvages qui ont suivies marquent encore bien vivement les esprits.

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'PNJ : MOBS' : 2