QUÊTE : UN MONDE SANS FIN

quête : un monde sans fin

post pnj

- roman zielinski
- wyatt bannerman
- arthur abramovic

Premier voyage lourde cargaison du bateau ATOM réparé par les ingénieurs aéronautiques. Deux d'entre eux, Roman et Arthur, accompagnés par Wyatt, sont chargés par la team de débarquer sur Holetook Island assez de nourriture et d'armes pour avoir de quoi survivre au cas où le Chantier Naval subirait le même sort que l'Usine désaffectée. Une fois la mission réussie, les trois hommes décident d'explorer un peu l'île qui reste aujourd'hui encore et toujours sauvage. Oui mais voilà, en essayant de rentrer au bateau pour repartir à Darwin Harbor, ils se rendent compte qu'ils tournent en rond. Peu importe la direction qu'ils prennent, ils reviennent toujours au même point. Le jeu - aussi parfait soit-il - connaît aussi des bugs, et ils en sont aujourd'hui victime.

OBJECTIF(S) : rentrez en vie au chantier naval. pour cela, utilisez trois fois le pnj "LEVEL DESIGN" (cf restrictions/un lancé par joueur), puis le pnj "MOBS" si vous arrivez à reprendre la mer tous les trois, parce que l'odeur de la nourriture aura attiré les bêtes sauvages sous-marines alentours.
JOUEURS : 3 joueurs.
RÉCOMPENSE(S) : 30 écus/joueurs + 5écus/team si vous ne rentrez pas en vie (les réserves auront été acheminées malgré tout). +10écus/team si vous rentrez en vie.

restrictions:

quête: un monde sans fin ====> ft roman et arthur

Deux ingénieurs et un éclaireur pour transporter de la marchandise vers l'île récemment sous leur coupe. En soi, Wyatt trouvait ça léger, il aurait préféré qu'ils soient une dizaine de mecs. Pourquoi? Parce que quand on a l'habitude de l'océan, de la forêt, et des prédateurs, avec la sale manie de se faire courser par tout ce qui passe, cette manoeuvre de transfert de marchandises était pour le moins risquée. Il avait volontiers mis à disposition ses capacités aiguisées au service des deux hommes, qui lui râlaient parfois dessus pour les risques qu'il prenait, mais avec qui ils s'entendaient trés bien. Eux étaient prudents et avisés, lui, ce n'était pas son rôle. On lui demandait des actes et de l'efficacité, c'était son job de courir, observer, foutre en danger sa vie, amener les choses d'un point A au point B et de surveiller, tracer les nouveaux terrains, explorer et ressentir tout son environnement. Perché sur le point le plus haut du bâteau, il avait observé les alentours liquides au fur et à mesure de la traversée... il vit une masse passée à un moment, mais la garda en ligne de mire jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Les ressources sur le bâteau allaient forcément attirer des créatures et certainement pas les plus cools, vu celle qu'il avait croisé avec Vincent quelques jours avant... Moches, puantes et foutrement dangereuses. Le convoi atteignit son but, et en plus de laisser la cargaison à bon port, ils durent explorer ce lambeau de terre sauvage. Merci Artemisia pour le kit de médecine... bien que cet endroit ne lui inspirait pas confiance. Pourquoi personne n'avait-il élu domicile dans cet endroit depuis le temps, alors que cela semblait être un point stratégique de choix. Autant de questions qui passèrent par centaines dans sa tête tout au long de l'exploration, où chaque seconde, chaque recoin n'échappait pas à son regard ou à son ouïe. Sauf que voilà... voilà des heures qu'ils tournent. Pourquoi le soleil restait-il devant alors qu'ils tournent en rond... ils sont déjà passé par là. Comme il le sait? Parce qu'à force de douter, reconnaissant certains arbres, certains rochets, il a attaché une sacoche à un arbre. Une sacoche qu'ils ont retrouvé. Une fois. Deux fois. Trois fois. Jusqu'à ce que Wyatt ne monte dans un arbre sous les râles de ses deux partenaires. Ça commençait à faire chier cette histoire et la nuit tombait.

[Après jet de dés]

Une branche après l'autre, il essaie de se hisser jusqu'en haut, surveillant qu'il se fait pas attaquer par une saleté volante, non parce que ça aussi il a déjà testé, et quand on fait un mètre quarante, on peut se planquer, genre faire "je suis une fougère!" mais pas quand on fait presque le mètre quatre vingt dix et qu'on a une pancarte "bouffez-moi" sur le front. Il pousse sa capuche de la main et plisse les yeux. Ah... mieux. Là. Vu! Il regarde vers le bas, et visualise le parcours à suivre, tendant un bras, en direction du bateau qu'il voit d'ici. Un gros coup de vent lui rappelle que ce qu'il fait est bien suicidaire, du coup, il redescend rapidement avec souplesse, pose les deux pieds au sol, et expire pour reprendre son souffle, rajustant sa casquette et tend le bras: "Par là. A 500 m. Si on suit les rochers, on y arrive." Qui dit rochers, dit mer plus bas, donc Wyatt ne s'en approche pas trop. Il leur jette un regard inquiet "Ca va aller?" Faut dire que lui se tape des kilomètres et des kilomètres par jour dans le jeu. Eux, c'est tout autre chose. Alors naturellement qu'il s'inquiète. Il n'aimait pas ça, ce n'était pas normal, on se croirait dans une de ses series télé là, bloqués sur une ile à plus savoir où est le nord du sud... Et en plus de ça, le temps semble se gâter...

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'PNJ : LEVEL DESIGN' : 2

Une expédition enrichissante, valorisante, même, qui laisse un goût amer en bouche maintenant qu’ils sont visiblement coincés dans une boucle sans fin. Les mêmes buissons, les mêmes coups de couteau frustrés sur les mêmes troncs d’arbres, la même sacoche suspendue à la même branche par Squirrel, qui semble moins dépité que son aîné. Roman serre les dents, suivant tout de même l’éclaireur, qui s’y connaît assurément mieux que lui en matière d’orientation. Il tripote nerveusement son flingue, par réflexe, par précaution. Ils avaient passé une bonne partie de la journée à décharger le bateau et à entasser les provisions, l’autre à explorer l’île – l’erreur de base. « Si je me souviens bien, j’ai mentionné qu’il serait bon de rentrer aussi tôt que possible histoire d’aller récolter quelques lauriers bien mérités », raille-t-il alors que Squirrel grimpe dans un arbre sous le regard préoccupé du chef des ingénieurs. Les bras croisés sur sa poitrine, il soupire. Il sait que leur exploration n’a pas été vaine, mais il se mord désormais les doigts, voyant que leur retour n’est pas tout à fait simple. Les nouvelles de Squirrel, toutefois, assouplissent sa grimace contrariée – il y avait encore de l’espoir d’atteindre le bateau avant qu’il ne fasse noir.

« Ouais, je tolère » que Roman lâche simplement en réponse à la question de l’éclaireur. Il n’avait pas le choix d’être en forme pour son travail et ça lui servait généralement assez bien dans le jeu, même s’il ne sortait que rarement du quartier général. « Et toi? » Il se tourne vers son camarade ingénieur. L’intérêt se veut bienveillant, même s’ils reprennent aussitôt la route, longeant les rochers avec prudence. Un coup de vent était vite arrivé, et on était toujours à la merci de la température signée Darwin’s Game.

Ils marchent en silence pendant quelques minutes – Roman observe la mer, les vagues, pendant que la clarté le lui permet encore. Rien ne laissait présager qu’ils auraient droit à un retour houleux, heureusement. « Regardez là-bas », fait-il finalement un peu soudainement. « C’est assez nivelé pour qu’on puisse descendre par-là, non? » L’escarpement était pratiquement façonné pour faire office de descente et les rapprocherait de la plage, où le bateau les attendait. C’était encore à quelques instants de marche, mais ça serait un pas dans la bonne direction.

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'PNJ : LEVEL DESIGN' : 2

Un monde sans fin

SQUIRREL & KRAKEN & KABOOMOVIC

A la question de Kraken, la bouche de Kaboomovic lâcha un « Ca va » ramolli dans une macédoine de fatigue et d’anxiété, mais ses sourcils tombant contre le rebord de ses yeux soulignés par une inexpressivité épouvantable murmuraient le contraire. Et ce malgré le faible sourire qu’il s’efforça d’afficher pour renforcer la sincérité de sa réponse. La première fois que les semelles d’Arthur foulèrent la terre moite de cette maudite île pour débarquer les premiers caissons de vivres, c’était en l’honorable compagnie de Dagger - si on reprenait les mots exactes de cette dernière. - Leur interlocution à base de cris et de coups de poing dans les murs avait annoncé la couleur de la chanson, l’apothéose de la partition étant cette effroyable tempête qui les avait retenu sur Holetook un jour de plus. Aujourd’hui, deuxième tentative, nouvelle équipe et le retour au chantier naval se faisait encore une fois attendre. Mais ce coup-ci, la cause de leur retard était bien plus préoccupante pour l’esprit enfermé dans une rassurante rationalité du brun : ils tournaient en rond depuis des heures. C’est ce que la sacoche suspendue leur avait hurlé à la gueule lorsqu’ils la croisèrent à nouveau malgré leurs nombreuses précautions. Ce que les mêmes arbres marqués par leurs poignards leur sifflaient au nez dans une hilarité silencieuse. Ce que la boussole fredonnait dans son immobilité la plus anormale entre les doigts de l’ingénieur. Ce que la logique d’Arthur, bouillant dans une marmite d’angoisse, tâchait d’analyser entre les restes de sa concentration qui partait en fumée. A côté de lui, Dagger avait laissé place à sa moitié, Kraken. Une coopération bien plus honorable que la précédente - si on reprenait les pensées exactes du petit Juif. - Il avait beaucoup de respect pour son chef. Il était réfléchi, intelligent et appliqué, trois qualités rentrant parfaitement en résonnance avec le système de valeur de son collègue. Kraken, il suffisait d’un tressaillement de la commissure de ses lèvres pour que Kaboomovic comprenne ce qui tournait dans sa tête. Une étrange empathie commune développée au prix de nombreuses heures de collaboration. Mais en ce moment, il n’aimait pas ce qu’il lisait dans le regard sombre de son partenaire : l’inquiétude. La même que la sienne bien que plus nuancée grâce à son sang froid légendaire. Le même qui, sans doute, l’aidait à surmonter les crises parfois voire souvent effrayantes de Dagger. Devant les deux ingénieurs, Squirrel ouvrait la marche. Il était le seul à garder de l’entrain dans son allure malgré la nuit qui approchait à grand pas. Du peu qu’Arthur le connaissait, cela ne l’étonnait guère. Ce gars là était une vraie bombe chargée en énergie émotive dont le compte à rebours se déclenchait automatiquement dès qu’il se trouvait en situation de survie. Avec l’état dans lequel ils se trouvaient, il semblait sur le point d’exploser sous le poids du stress ce qui faisait tourner la mécanique de ses jambes encore plus rapidement. Cette constatation ne rassura pas davantage l’étudiant. Cela signifiait que chaque partie de ce trio d’infortune puisait ses forces dans sa dernière réserve, celle rempli du carburant le plus ingouvernable appelé la peur. Selon l’estimation du brun, il ne leur restait que quelques heures avant que la panique ne les submerge. Ou du moins, avant qu’elle ne prenne le contrôle de sa rationalité. Il se connaissait. Il se connaissait surtout en état d’anxiété intense. Assez pour redouter ce moment. Lorsque Kraken pointa un escarpement qu’il décrit comme étant assez nivelé pour qu’ils puissent y descendre, Arthur avala la dernière bouchée d’espoir qu’il lui restait pour continuer.

Cet espoir, il n’en avait plus une miette lorsque la chaleur rassurante du soleil avait laissé place à sa sœur pâle et froide. Tout ce qu’il lui restait, c’était la faim, la soif, l’épuisement physique, l’éreintement moral et surtout la crainte de ne jamais pouvoir sortir de cette boucle sans fin qui les ramenait toujours à cette sacoche dont la silhouette habiterait leurs prochains cauchemars. Depuis le temps qu’ils erraient dans cette partie oubliée de la carte, en dehors de toute logique acceptable, ils en avaient conclu qu’il s'agissait d’un dysfonctionnement majeur du Darwin’s Game. Un fichu bug qui les retenaient prisonniers dans le plus petit des nœuds virtuels de la fichue toile informatique de ce fichu jeu. Kaboomovic était à bout de nerf. Passé le stade où il n’était plus capable de penser autrement que sous forme de phrases exclamatives, il entra dans la phase où sa rationalité avait terminé sa mutation. A présent, il était animé par une logique glaciale qui étouffa son magma d’émotions jusqu’à l’éteindre complètement. Une logique implacable qui discerna dans le phénomène une seule solution possible : la déconnexion. Il balança son sac et y enfonça sa main sans dire un mot. Un redémarrage du programme devrait régler le problème. Et dans le Darwin’s Game, tout le monde savait qu’il n’y avait qu’un seul moyen pour revenir sur la page d’accueil. Il sortit des entrailles de tissus son flingue qu’il colla contre sa tempe d’un geste mécanique.

WILDBIRD

Dernière édition par Arthur Abramovic le Mer 24 Fév - 4:32, édité 4 fois

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'PNJ : LEVEL DESIGN' : 5

quête: un monde sans fin ====> ft roman et arthur

Wyatt eut un sourire en coin à la réponse de Kraken. Solide et maîtrisé, il n'en doutait pas, comme à son habitude. Un ainé que beaucoup respectaient chez les Atom. Il était tellement différent des deux ingénieurs, d'un grand rationnel, de sang froid et d'un intellect plus fourni que le sien. Lui était tout au plus un mec des coins sauvages, excellent dans son domaine, mais quand on lui présentait un protocole d'études supérieures, il se perdait dans les chiffres, faute de ne jamais avoir fait de grande école... Il n'avait même jamais fréquenté une école plus d'un an à cause de ses parents globe-trotteurs. Un gosse construit sur la vie du monde, pure et dure, qui était devenu homme en survivant dans un univers rudimentaire, lui demandant de constamment s'adapter et d'accuser les coups de la vie. Un survivant accroc du grand air et qu'un livre effrayait plus qu'une course de 20km dans les bois. C'était pour cette raison que Wyatt avait de l'admiration pour ses deux acolytes de mission. Ils avaient des compétences qu'il n'aurait jamais, bien qu'il ait les siennes aussi mais sa compulsion à se sousestimer sans cesse, le poussait aussi à toujours repousser ses limites et devenir meilleur.

La réponse de Kaboom (oui parce que le reste du pseudo, il le retient jamais) le laisse sceptique. Il était certes nulle pour certaines choses mais pas pour comprendre les autres. Il le regarde de haut en bas. Non, il n'allait pas bien. Le blond se mit à s'inquiéter pour lui. Quoi c'était son rôle aussi non? Guider mais s'adapter à ceux qu'il accompagnait aussi. Il ralentit la marche près à porter son partenaire de rando foireuse s'il fallait. Il avait déjà fait pire, ce n'était qu'un aléa de plus à ses yeux. Ils étaient en vie. Tant que ce critère là était ok, alors rien n'était un problème aux yeux du jeune sentinelle. Gérer le stress, il savait parfaitement faire depuis presque trois mois qu'il avait passé dans le jeu. Entre se faire courser par des caho furieux, des créatures sauvages, ce qui était pareil en soin, se perdre, tomber dans des trous ou des torrents, manquer de faire écraser par des immeubles... il faisait que ça , se faire stresser, mais visiblement ce n'était pas le cas de Kaboom.

Plus il longeait les rochets et plus il se rendait compte, que son collègue semblait perturbé. Sans compter que cette connerie de "on tourne en rond et on sait pas pourquoi", continuait. Ils avaient pourtant descendu, puis pris le chemin qui devait mener au ponton naturel... et plus rien! Les voila retourner au même point...! peu après l'endroit où il était monté dans l'arbre... Fait chier, ils vont devoir encore descendre cet endroit escarpé? Cette fois ci, Wyatt se jure de ne plus quitter le bord des vagues, peu importe le risque. Ils finiraient forcément par tomber sur le navire non? La soif et la faim commençait à se faire sentir... Même le soleil semble n'en faire qu'à sa tête. C'est frustrant et déroutant à force.
Squirrel gardait Kaboom en coin d’œil. L'éclaireur s'engagea de nouveau dans une descente de rocaille. Il sortit un de ses parangs, décidant de descendre jusqu'aux vagues, prêt à le planter dans le sol s'il glissait et commença à descendre en biais vers l'accès. Ils allaient peut-être réussir à se sortir de ce merdier qui durait un peu trop à son gout bien qu'il soit d'une patience hors norme.

Et qui dit en premier dit que quand Kaboom commença à griller sa pile, il était bien sûr tout en bas. Il se retourne après s'être assuré qu'aucune bestiole ne les attendait en bas, dans un recoin quelconque ou sur le rivage, et plisse les yeux en voyant le brun fouiller dans son sac. Il baisse son keffie de son visage quand l'arme sort de son sac et qu'il la dirige sur sa tempe. "Putain... Kraken empêche-le!" qu'il gueule, le chef des ingénieurs étant plus près que lui pour ça. Il ne perd pas de temps, et fait demi tour aussi vite que possible dans les gravats, remontant à l'aide de sa lame bloquée entre les rochets. "Déconne pas, on est presque arrivé!" Il aurait du le porter ou l’assommer ou il en sait rien merde, il déteste quand ça tourne comme ça! Il dérape et se mange presque un rochet dans le ventre. Une vie, c'est peut-être rien pour Kaboom mais ça a une tout autre valeur surtout quand on arrive dans les dernières. Si sa soeur avait eu une vie de plus, une seule économisée, il ne l'aurait pas perdu et aurait pu la ramener à la raison. Il n'aurait pas non plus vu sa fiancée crevé devant lui y'a un mois de ça... Alors fuck, il était hors de question que Kaboom fasse ça. Il ragea contre lui-même et se poussa vers le haut, grimpant toujours plus , rejoignant presque Kraken , quand le coup retentit et il se figea dans la montée... Son cœur sauta un battement... le regard grand ouvert vers le haut... les mains agrippées sur les rochers... Il ferma les yeux, son front tombant contre la pierre froide, en serrant les dents... merde... MERDE!!

L’atmosphère – figurative autant que littérale – s’alourdissait dangereusement. Ils étaient fatigués, épuisés, découragés, mais il fallait poursuivre. La série de découvertes positives qu’ils avaient faites avait suffi à remettre un peu d’aplomb dans le policier, qui envisageait désormais avec un certain positivisme qu’ils puissent rentrer dans un futur proche. Leurs coéquipiers les attendaient déjà sans doute avec inquiétude – du moins, certains d’entre eux. Il imaginait aisément Drathir rongée par les remords d’avoir commandité cette expédition. Quoi qu’il en soit, l’escalier naturel qu’il avait pointé se rapproche à mesure qu’ils marchent, dans un équilibre précaire, sur les falaises rocheuses, en proie aux vents marins.

Squirrel dévale l’escarpement avec une agilité qu’il ne lui aurait pas devinée. Le jeune homme semble réellement fait pour la survie, pour la forêt – il est habile, et surtout, prêt à aider les autres en cas de besoin. Après tout, c’était largement plus facile de survivre en équipe. Son arme pointée en direction de l’éclaireur, prêt à l’assister s’il devait tomber sur de vilaines créatures, il la replace solidement dans son holster, prêt à descendre lui aussi. Mais les avertissements de son camarade le stoppent net dans son mouvement – il se retourne lentement vers Kaboomovic sidéré par ce qu’il voit. Impossible; pas lui. Exit Darwin’s : Roman prend entièrement possession de Kraken alors qu’il se voit confronté à nouveau à une situation à laquelle il a à faire bien trop souvent. « Kaboom… laisse tomber ton arme, on va discuter, OK? » Il s’avance d’un pas, lentement, comme pour éviter de détonner par inadvertance la bombe à retardement qu’était devenu son collègue.

Il entend, derrière, les exhortations de Squirrel, qui remonte visiblement la pente par solidarité avec ses camarades. « On est une équipe. On y parviendra tous ensemble », que le policier poursuit. Il voit les doigts du suicidaire se resserrer et, du tac au tac, se lance sur lui afin de dévier le canon de l'arme, avec succès. Le coup détonne, faisant voler quelques oiseaux colorés hors des arbres, sans doute effrayés par le bruit soudain, mais Kaboomovic est toujours parmi eux. Il pose sa main sur l’arme, espérant que ça suffise à le dissuader de s'en servir. « On y est presque. Squirrel a même réussi non seulement à descendre, mais aussi à remonter l'escarpement. Une fois qu'on sera sur la plage, c'est une question de temps avant qu'on rentre au QG. » Il ose espérer que ça suffira à le convaincre que ce n'était pas la bonne solution.

Un monde sans fin

SQUIRREL & KRAKEN & KABOOMOVIC

Chaque heure qui s’écoulait, s’additionnant aux nombreuses autres cellules temporelles de ce long supplice sans fin, était un nouveau plomb qui sautait sous la caboche de Kaboomovic. Il était arrivé au point où sa tour de contrôle était plongée dans le noir. La locomotive de ses pensées à la mécanique hyperactive s’était immobilisée sur le quai d’une idée unique. Une idée simple mais entêtante : la déconnexion et tout ce qu’elle sous-entendait. C’est ce qui poussa le sourire calme de ceux qui ont déjà pris leur décision sur ses lèvres lorsque Kraken acheva sa tirade pleine d’un espoir qui ne pouvait plus résonner dans les fonctions réflectives éteintes de l’ingénieur : « Je l’ai toujours admiré » dit-il « Cet acharnement typique aux Atom à garder leurs morts en vie. » Avec l’intime conviction coincée dans les rouages de son esprit détraqué que la partie n’avait pas d’autres alternatives que de s’achever ici, ses doigts se resserrèrent contre la gâchette. « Je suis désolé que tu aies à voir ça. » Puis ses yeux se fermèrent. Il entendit le bruit de choc répété d’une course dans sa direction avant celui de la détonation.

Une seconde et l’imagination morbide d’Arthur le fit deviner la trajectoire de la balle. Il la sentit déchirer la chaire droite de son crâne, creuser l’os temporal, tracer un sillon dans les deux hémisphères cérébraux dans une traversée horizontale avant de jaillir hors de sa tempe gauche dans une projection de liquide céphalo-rachidien et de cervelle. Et puis, la seconde suivante, il y eut le sifflement. Un bourdonnement assourdissant provoqué par l’onde mécanique brève, forte et intense qui balaya ses fils vibratiles. Il mit quatre secondes de plus à ramasser sa concentration éparpillée en mille morceaux dans la déflagration pour reconnaître que cet acouphène était du au coup de feu qui avait claqué contre son oreille. Il lui en fallut trois autres pour récupérer ses cinq sens. Le touché lui fit comprendre que c'était de la terre qui frottait sa joue tandis que la vue, dans un clignement amorphe de l’œil, lui révéla qu’on l’aidait à se relever. Il était en vie. Un crétin qui n’avait rien compris à la situation dans laquelle ils se trouvaient venait de lui sauver la vie. Il entendit la voix voulue rassurante de son collègue lui dire qu’ils y étaient presque, qu’ils progressaient, que ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils n’arrivent au QG. Ce même acharnement typique aux Atoms qu’il flattait quelques instants plus tôt fit serrer les dents du brun. « C’est une erreur informatique Kraken. Je ne t’apprend rien, je sais très bien que tu l’as compris. Tout comme tu sais que nous ne sommes pas en mesure de lutter contre ce type de dysfonctionnement. » Sa prononciation était pâteuse, une déficience révélatrice sur son état de choc. Il se laissait traîné par son aîné comme un sac de chair désossé, vociférant leur mort à venir dans le langage scientifique. « Les logiciels sont les produits les plus complexes de l’intelligence humaine. Ce ne sont pas des moteurs qu’on peut modifier à notre guise, ils sont immatériel. Sans consistance ni existence. Virtuel. Il n’existe pas d’outil ou de pièce miracle pour les réparer. Tu l’as compris. Je sais que tu l’as compris. Tout ce qu’on peut faire, c’est se déconnecter. »

C’est là qu’il remarqua qu’il était au bord de l’escarpement. La même descente qui les avaient ramenés quelques instants plus tôt à la sacoche. La vision de la trousse pendue lui déchira ce qu’il lui restait de raison. Le mouvement brusque qui secoua son corps fut bref mais suffisant pour surprendre ses équipiers. « Arrêtez ! » Il répéta cette supplication en continue tandis que ses semelles agrippèrent le sol pour immobiliser leur marche. « Arrêtez … Je vous en supplie. » Ses yeux s'accrochèrent à ceux de Kraken dans une expression douloureuse d’incompréhension. Il savait. C’était un être de logique comme lui. Il savait que le raisonnement de Kaboomovic était probable. C’est ce que ses pupilles lui hurlaient au visage.

WILDBIRD

type pnj

5 : PENALITE QUÊTE

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Le monde semble s'acharner contre les pauvres ATOM, qui ne sont pas arrivés au bout de leurs peines. Alors que Wyatt s'acharne à rejoindre Roman et Arthur en haut de la falaise, un faux-mouvement de sa part provoque un éboulement terrible qui l'entraîne dans sa chute. Son corps heurte les rochers en contrebas et se dématérialise sur le champ. Mais l'horreur ne s'arrête pas là. En haut, Arthur, déjà affaibli, est entraîné à son tour et n'a pas le temps de se rattraper au bord. Le second des trois ATOM disparaît sous les yeux impuissants de Roman, seul survivant de l'éboulement.

PENALITE QUÊTE : suite à la suppression de wyatt, obligation de trouver quelque chose pour le faire sortir. I love you

arthur étant en absence et destiné à mourir suite au résultat "5" du tirage précédent, lui aussi perd une vie (déjà retirée). :coeur:

roman peut continuer la quête.

Peut-être que Kaboomovic avait raison. Peut-être qu’il n’y avait aucune façon d’éviter un dysfonctionnement pareil. Le code le poussait à s’arracher une vie, et face à un imprévu, avait trouvé une autre façon d’arriver à ses fins. L’éboulement qui avait emporté ses deux compagnons l’avait épargné de justesse malgré ses vaines tentatives de les rattraper.
Les rochers avaient fini par stopper leur course en contrebas, plongeant l’île dans un silence désespérant. Roman se sentait comme Tom Hanks dans Seul au monde, confronté à la solitude la plus déchirante qu’il ait jamais ressentie, bien que seule une poignée d’instants ne se soient écoulés depuis la dématérialisation de ses coéquipiers. Un long soupir remue le silence : il descend avec prudence l’escalier naturel formé par le glissement de terrain, finissant par atterrir sur la plage, où la douce mélodie du ressac semble l’apaiser momentanément. Dans son sac, il attrape un crayon et son carnet, y gribouille quelques mots à l’effet qu’il reviendrait les chercher, avant de fixer la feuille à la falaise à l’aide d’une branche logée entre deux rochers. Dans un mode parfait, ça tiendrait, ça les rassurerait qu’ils n’étaient pas condamnés à demeurer pour toujours sur l’île.

Roman saute à bord du bateau après l’avoir poussé jusqu’à une profondeur acceptable, osant un dernier regard sur la catastrophe. Au moins, il n’avait pas besoin de poser les yeux sur les cadavres de ses camarades. Heureusement, même si le fait d’être seul compliquait la chose, il était en mesure de préparer l’embarcation et de la mener à bon port sans l’aide d’un équipage. Le navire avait beau être obsolète et difficile à manier, le vent est de son côté et il n’a pas trop de difficulté à atteindre le chantier naval. Il aurait voulu que l’expédition soit couronnée de succès – techniquement, la mission avait été réussie, et le réserves avaient été déchargées sur l’île sans heurt. Mais revenir en tant que seul membre de l’équipage le pèse, même s’il sait avec certitude qu’aucun de ses amis n’en était à sa dernière vie. Il se sent responsable, malgré tout, et il ne peut rien y faire.

- FIN -