Guenièvre

Elle ne tarde pas à s’engager sur les talons de sa compagne, le silence morbide entrecoupé uniquement par les bruits de la lutte qui fait rage entre les deux femmes. Dans ce monde où chacun et chacune avait la chance de pouvoir se hisser à des sommets impensables, elles avaient choisi la voie de la colère, de la violence. Incompréhensible. Sous son masque, Guenièvre pousse un soupir qu’elle est la seule à entendre, puis s’assure, à tâtons, qu’elle est bien armée. On n’était jamais trop prudent : les gens désespérés pouvaient être si imprévisibles, après tout. Ses doigts trouvent le manche de la matraque télescopique accrochée à sa ceinture; rassurée, elle se positionne près de la Dame du Lac lorsque cette dernière intervient finalement. Elle est trop proche, trop vulnérable; imprudente, même, de se planter ainsi à portée d’arme des antagonistes. Là où sa partenaire lève ses mains en signe de bonne foi, Guenièvre croise ses bras sous sa poitrine, laissant entrevoir une parcelle de son uniforme sous le manteau sombre qui la recouvre.

– Retournez chacune à votre quartier général. Il semble qu’il soit inutile de poursuivre cet affrontement insensé. Sa voix est posée, calme, mais autoritaire – il est évident qu’elle ne tolérerait guère de voir son avertissement ignoré. Son regard masqué se pose sur la silhouette de la blonde, clairement bien plus mal en point que son adversaire avant de s’attarder sur sa collègue. Encore fallait-il qu’elles puissent s’y rendre avant d’expirer.

– On a de quoi vous soigner pour éviter le pire pendant votre trajet du retour. Ce serait bête de crever au bout de votre sang avant de pouvoir demander de l’aide à vos coéquipiers.

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