Sa philosophie de la vie c’était qu’elle pouvait mourir à tout moment. Ce qu’il y avait de tragique selon elle c’est qu’elle ne mourrait pas.

Poupée aux yeux exacerbés, elle a un goût anisé la beauté. Une sorte d'amertume bien caché derrière les coutures de son palpitant écorché, une saveur métallique qui brûle le palais. Un goût de sang, un met d'antan.  Elle n'est qu'une convalescente face au destin dépendant de son hasard injuriant. (▽) Née dans cet enfer renfermé, Chicago et cette société où trônait les âmes égarées, elle avait eu la chance de se vanner de sa facilité, de ce statut social arrogant de bien fortuné. Famille aisée, foyer consumé, amour partagé. Son enfance fut partagée entre les hurlements et les engouements. Père futile, mère volatile. Ses parents n'étaient que le triste reflet d'une réussite blâmée, mais surtout d'un amour destructeur. Ils se fracassaient sous les yeux de leur gamine, s'écrasant pour mieux se retrouver. Laissant à leur enfant comme consolation une définition abjecte des ressentiments.  (▽) Mais la poupée a grandi dans cette atmosphère de sursis. Ne se souciant plus des disputes ni des atrocités qui hantaient ses pensées. Elle s'était élevée l'absurdité en effaçant les mots aiguisés en s'aveuglant de ses propres banalités. Fuyant la lourdeur de ce foyer pour se retrouver dans sa scolarité.  (▽) Et elle avait tout pour réussir, des capacités aisées, des facilités là où tant d'autres galéraient. Marlow, la jolie et l'envie. On la détestait tout autant qu'on l'aimait. Par ce visage poupin où déjà un charme apparaissait. Ses traits fins attisant, piquant à vif. Elle était belle la pureté, assez belle pour devenir la reine des abeilles. Celle que tout le monde craignait pour sa férocité, pour son arrogance sans arrêt. Elle la reine supérieure, la suprême qui détenait l'intérêt de chaque pions de cet échiquier. Mais l'ange aux cheveux corbeaux ne cherchait pas ce contrôle surfait, ni ce climat anesthésié de préjugés, elle était bien trop vraie pour s'attacher à ce statut de connasse sans coeur. Plastique au cerveau creux et aux désirs d'enjeux.  (▽) Elle était de celle qui se mélangeait pour mieux crever de sourires, de rires. La joie était sa drogue, son opium, sa morphine. Elle n'avait pas besoin de cette supériorité pour se sentir entière. Elle avait besoin simplement d'eux, cette petite bande d'attardé. Ce gars qu'elle avait appris à aimer malgré ces allures de bourrin, ce gamin enrobé que tout le monde rejetait pour ces différences et ce visage familier qui l'avait suivi du bac à sable jusqu'au bahut. Ils étaient tous opposés, ils étaient tous si divergents mais leurs contrastes faisaient leurs cohérences.  (▽) Vous savez vous ce que c'est le premier amour? Cet acte enfantin de prôner des sentiments béants, d'aimer jusqu'à en saigner et pourtant ne voir que le bien dans une relation à contre sens. Marlow ne croyait pas en ce conte de facilité à cause de son enfance agitée mais lui il avait écarté tous ses préjugés au travers de ces baisers. Il avait réparé la peine des pots cassés pour combler un vide dément. Noa, c'était son prénom, c'était une rédemption aux arrières goûts de condamnation. Elle en était folle la poupée, tarée au point de s'aveugler de la vérité qui un jour lui éclata à la gueule d'une violence malsaine. (▽) Et tout ça à cause de la possessivité, de la jalousie d'un homme qui voyait son bien se faire voler. La peur pouvait rendre les gens déments, violents et sanglants. Et lui s'était révélé de son horreur dans sa rancoeur à cause de regards attendris de la part d'un de ses amis. Lui qu'il détestait, ce gamin Lucas là, ce roux, depuis le début il avait remarqué son attirance pour sa poupée. Par ses divers faits. Cette manière qu'il avait de la regarder, de lui sourire... Cette vulnérabilité qui se réveillait sur son visage lorsqu'il la contemplait. Il n'avait jamais pu se le piffrer au grand désespoir de Marlow. Ce dernier étant le meilleur ami de celle ci. Mais cette complicité, cette amitié resplendissante brulait les veines de cet amant agité, de ce gars qui avait besoin de se sentir sécurisé.  (▽) Alors Noa se l'accapara car elle était sienne et seulement sienne. Elle lui appartenait et personne ne lui enlèverait. Le gamin était à bout, pourri par la rage, moisi par la jalousie. Il lui interdisait de revoir son meilleur ami, la menaçant ouvertement mais Marlow bien qu'amoureuse refusa. Et le calvaire commença. L'enfer s'était imprégné de cet amour enflammé pour en faire un brasier. Doucement et lentement, la torture devenant plus acide, plus difficile. Au début, ce n'était que des insultes, des injures pour tenter de la contrôler puis venait les poings qui s'écrasaient sur la mâchoire fine de la poupée. Les tabassages discrets, les cris étouffés... Marlow était à sa merci, la peur la consumant alors qu'elle se taisait, qu'elle devenait inerte à chacune des journées. Les baisers n'avaient plus les saveurs outrepassées, les caresses plus cette tendresse innocente.  Tout ne devenait qu'un piège malsain, qu'un engrenage cruel et elle subissait, elle gardait le secret... Mais elle le provoquait, elle lui prouvait par a + b l’être minable qu'il était, fierté exacerbée chez cette pureté qui en payait un peu plus les frais.(▽) Même elle s'installa avec lui après le lycée croyant que ça le calmerait. Mais Noa aimait bien trop son jouet, bien trop la peur qu'il lisait dans ses prunelles d'ambre pour s'arrêter. (▽) Personne ne remarquait les marques que Marlow cachait, personne n'avait vu sa beauté s'éteindre sous les étoffes dans lesquelles elle s'engouffrait pour se teinter. Elle n'était plus jolie la poupée, elle était brisée, son visage de porcelaine était fissuré. Et pourtant, elle s'était appliquée ce masque de paraitre, ce sourire mensonger comme protection pour éviter les suspicions.  (▽) Même ses parents ne se rendirent compte de son calvaire, tout ce qui les intéressaient c'était l'avenir de leur fille, la fierté qu'ils ressentiraient en la voyant s'élever. Mais malgré ses facilités, l'ange brun les décevait  choisissant une voie si différente de leurs fantasmes envieux.(▽) L'art et sa particularité. Les traits qu'elle dessinait, les fresques onduleuses qui lui permettait de se vider les pensées. Elle fit quelques années d'études supérieures avant de les abandonner pour prôner son indépendance. Et heureusement, elle trouva une boîte qui l'accueillit lui permettant d'exprimer toute sa liberté. (▽) Mais même sa passion ne suffisait pas pour qu'elle se sente en vie. Elle se perdait Marlow et la drogue des sourires n'était que souvenir. (▽) Sa dépendance elle la creusa dans un autre univers, dans une utopie bien plus dangereuse que la réalité. Un jeu qui la conduira à sa perte mais au fond Marlow elle était déjà un peu enterrée... (▽)

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