Les idées en vrac, la fatigue qui cerne son visage crispé. Une journée passé dans les feuilles, les plans, les idées. Bucky, le chef des ingénieurs, vait sous sa tutelle toute une équipe de plus jeunes que lui. Des jeunes bornés, mais intelligents. Des jeunes peu solidaires, très solitaires, mais avec une patience remarquable pour des CAHOS, quand il s'agissait d’œuvrer au bon fonctionnement de la team. Bucky aimait le rôle qu'il avait au sein des CAHOS mais cela n'empêchait en rien de le fatiguer toujours un peu plus, comme tout en ce moment. Il avait enfin quitter les lieux, avec le désir ardent de retrouver sa maison, ses enfants. Espérer pouvoir fermer l’œil l'histoire de quelques heures et tenter d'oublier tout les démons qui le possédait, sans relâche. Chien errant qu'il est, chien errant qu'il est devenu, il vagabonde dans la ville. Un éclaireur de sa team lui a indiqué une porte en territoire ATOM. C'est peut-être dangereux, puis Bucky n'a plus l'envie de se battre, pas aujourd'hui. Pourtant, il n'a plus la force d'aller chercher ailleurs, préférant donc suivre les informations de l'éclaireur.
Il entend un vrombissement soudain, aigu, douloureux. Le train crie sur les rails et dans un automatisme, Bucky se crispe, plisse les yeux. Il le sait, que le train ne s'arrêtera pas. Mais ce train peut le mener directement et beaucoup plus rapidement en territoire ennemi, vers l'issue qui le fera rentrer chez lui. Alors il souffle, prend son élan et court. Il y arrive et sans plus réfléchir, saute, la main s'agrippant immédiatement à la barre. La vitesse est si folle qu'il fait un roulé-boulé dans le wagon mais Bucky se redresse, dépoussiérant sa veste en cuir marron, replaçant le colt python bien dans son ceinturon. Malgré ce vacarme sans nom, Bucky distingue un bruit qui n'a rien à faire ici. Un bruit qui ne présage rien de bon et plus dépité que motivé, Bucky souffle bruyamment et marmonne dans sa barbe. Là, une silhouette, masculine, se distingue. Un visage d'homme, plus jeune que lui et qu'il ne connait pas, fais son apparition dans le wagon.

Je n’ai pas envie d’être là, murmure-t-il, l’air insolent. Ses mains sont glissées dans ses poches, son regard est lourd et son visage fermé. Il n’a pas envie d’être là. Pour tout dire, il aurait davantage préféré se terrer dans un trou et attendre que ça passe. C’est très simple, Bjorn n’aime pas les missions. C’est un poids qui pèse bien trop lourd sur ses épaules, un poids contre lequel il ne parvient pas à faire grand-chose. Là, aujourd’hui, il doit aller loin. Trop loin. Et pour cette raison, il n’a pas d’autre choix que de prendre le train. C’est un peu dérangeant, comme idée. Ce train ne s’arrête jamais. Il file à une vitesse acceptable mais monter dedans est loin d’être une facilité évidente. Il faut faire de son mieux, il faut aller tout droit, et surtout, il ne faut pas hésiter. La moindre hésitation peut devenir fatale. Quand il s’élance lui-même, il n’est pas certain à cent pourcent qu’il parviendra à faire ce qu’il faut, il est même persuadé qu’il finira par se cogner violemment la tête avant d’arriver. Mais il parvient. De justesse cependant. Et il ne réfléchit pas plus, il ne trouve pas d’intérêt à cela. Lorsqu’il se redresse enfin, il a réussi à monter, il a un peu mal aux mains, à force de s’accrocher pour ne pas tomber, et il s’est cogné le genou droit. Ce qui n’a rien de très plaisant. Mais il se masse légèrement d’une main avant de regarder autour de lui. La surprise lui fait poser les yeux sur deux personnes déjà présentes. Les deux sont plus âgés que lui. Il ne connaît pas forcément tous les membres de sa tribu mais il se permet pourtant de penser qu’ils n’en font pas partis. Il ne les a jamais vu au QG. Et il est espion. Alors forcément… il sait qu’on peut s’infiltrer discrètement mais puisqu’il s’agit de son job dans l’équipe, il les connaît aussi. Ils ne sont pas de chez lui. Il le sent. Il y a le temps, avant l’arrivé. Plusieurs heures. Il ne sait pas s’il pourra rester en vie, au contact de ces gens. Il l’espère, bien entendu, mais puisqu’il ne peut pas le garantir, il ne peut pas vraiment y faire grand-chose. C’est une situation compliquée. « J’imagine que nous sommes ensemble pour un bon moment. Puis-je croire que nous n’allons pas nous entretuer ? ». Mais bien sûr, dans ce jeu, il semble impossible pour certaines personnes de rester tranquille. L’envie de sang coule chez trop de personnes.

Il n'est pas seul. En voîla un second qui s'engouffre dans le train, un autre homme qu'il ne reconnait pas. Sa bonne tête ne l'inquiète pas vraiment, pour le moment. Pourtant il n'ose pas se faire de fausses idées, il ne peut plus se permettre d'erreur. Dans un automatisme, sa main glisse sur le manche de sa machette et Bucky ne cherche pas à être discret. Il se veut menaçant, ne jamais passer pour un lâche ou pour un faible. A vrai dire, c'est plutôt le premier arrivant qui l'inquiète. Le CAHO n'arrive pas du tout à le cerner et une certaine méfiance s'installe rapidement. Le son de sa voix, ce sourire en coin, cela ne présume rien de bon, rien de sain. « Tout dépendra de notre camarade. Moi, je ne suis pas là pour ça. » Un rire plein de sarcasme sort de la gorge du téméraire Bucky qui ose même rouler les yeux au ciel.Camarade, il se rpend pour un communiste ou quoi ? Ses doigts se resserrent sur le manche et là, une faible lueur dorée attire le regard de Seth. Pas de doute, il sait très bien ce que c'est. Ces écus, ils sont pour lui et pas pour les deux inconnus. Il n'y aura aucun partage mais Seth ne se rue pas directement sur la jackpot. Au lieu de ça, d'un coup sec, il retire sa machette du fourreau. "Camarade ? Tu me sembles un peu avenant." Son regard glacial se pose sur le premier arrivé, puis sur le plus jeune. Personne ne bouge d'un cil, comme dans un vieux western. La tension est palpable, mais Bucky n'attaque pas. Pas encore. "J'ai pas l'intention d'être votre ami, à vous deux." Car il sait qu'au seul mot de travers, le sang de Bucky étant bien trop bouillant, il n'hésitera pas.

Dans le train, la situation devient étrange. Entouré de deux hommes qui pourraient se révéler plus fort que lui, il ne sait pas vraiment où donner de la tête. Le physique n’est pas tout, fort heureusement. Bjorn sait se défendre. Il n’a jamais tué personne, mais il a déjà essayé, l’autre étant plus assoiffé de sang. Peut-être que dans la situation actuelle, il est question de la même chose, c’est une éventualité. Il ne sait juste plus où donner de la tête. Perdu dans une situation qui lui échappe. Parce qu’il pourrait mourir, dans la situation ici présente. Il pourrait mourir en une seconde et il n’a pas envie de perdre une nouvelle vie inutilement. Mais si ça se révèle nécessaire, il ne va pas cacher qu’il ne pourra pas y faire grand-chose. Peu à l’aise, dérangé face à une situation qui lui échappe, il ne pensait pas réaliser cette mission avec de la compagnie. Surtout si elle se révèle comme ça. Le plus jeune des deux autres s’affiche comme raisonnable, déclarant qu’il n’est pas là pour ça. C’est un assez bon début. Ce n’est pas la réponse la plus agréable et la plus pacifique qui soit mais ça lui va. Alors son attention se porte sur le troisième homme. Celui sur le côté, celui qui attend, juste là. Lui, il n’a pas l’air d’être sympa ou agréable. Et bien sûr, c’est sans appel. Il est là, à faire le gros dur. A s’offusquer pour le terme camarade. Il a le regard glacial et, en réalité, Ghost se surprend à penser qu’il doit agir ainsi pour faire le caïd. Qu’il se trouve malin à dégainer son arme si rapidement. Il n’a pas l’intention d’être un ami ? Non mais il s’est cru où ? Ce n’est pas ce qu’il demandait. « Je n’ai jamais demandé à être ton ami. J’aimerais juste faire le trajet sans crever. Parce que dans le fond, je t’ai pas franchement fait grand-chose. ». Il grimace, un peu agacé par tout ça. Mais qu’est-ce qu’il pourrait y faire de plus, hein ?

Les regards deviennent trop acérés, sans doute celui de Bucky plus que les autres. La tension brûle dans ses veines et il n'est plus qu'à deux doigts de se laisser emporter. Cette face si sombre qui l'habite et qu'il a pourtant encore trop de mal à apprivoiser. Bucky est double, un jour réfléchi et protecteur, l'autre sanguin et vengeur. Les mots qui glissent de sa gorge sont implacables. C'est là que le plus jeune murmure un « Je n’ai jamais demandé à être ton ami. J’aimerais juste faire le trajet sans crever. Parce que dans le fond, je t’ai pas franchement fait grand-chose. » ATOM. Plus de doute, seulement une certitude indélébile. Trop naïf, trop juste. Il ne lui reproche pas, la justice étant quelque chose qui tient bien trop à coeur pour Seth Gallagher. Et là, le CAHO cerne tout aussi vite son autre ennemi. « Tu uses ta salive, dude. Regarde-le, il a déjà décidé de nous buter pour avoir la paix. Pas vrai ? C'est tellement plus drôle de se débarrasser de nous plutôt que d'essayer de cohabiter, surtout quand... on cache quelque chose. » Les yeux de Bucky se plisse et la poigne sur le manche de la machette se fait de plus en plus ferme. C'est un violet, plus violet tu meurs. Il pue la manipulation. Tout le problème et là, car il semblerait que si Bucky voit clair dans son jeu : s'unir avec le bleu pour sa propre survie; cela ne coule peut être pas de source pour l'ATOM, qui y verrai certainement une possibilité de s'en sortir lui aussi. Unis, les deux ennemis sont bien plus redoutables. Bucky soupire, tendu comme un arc, le regard plus perçant que jamais. Ces yeux azurés se posent sur celui du présumé ESHU. "C'est petit. T'as peur de moi ? De m'affronter seul ? Aussi lâche que votre réputation." Bucky s'intéresse maintenant un peu plus à l'ATOM. Il éprouve moins de haine envers lui mais reste sur une vigilance constante. Comment va t'il réagir ? Quel choix va t'il faire ? ATOM ou pas, il en reste moins prévisible. "T'as le choix entre le manipulateur ou te battre seul. Après tout, ce n'est qu'une question d'honneur."