Elle arpente tel un fantôme les dunes du désert, ses pieds foulant le sable dans une allure monotone, à la fois légère et écrasante. Le désert commence à devenir familier pour labelle blonde sauvage. Solitaire, comme une louve, dans cet endroit elle se sent libre de ces mouvements. Et pourtant, elle sait combien les dangers sont grands ici. C'est dans ces plaines ensoleillées qu'elle s'est faîte battre à mort par son ancienne alliée Nightingale et ici aussi qu'elle a retrouvé sa soeur jumelle après tant de temps à s'être fuies mutuellement. Mais elle a prit goût à ce nouvel endroit et aime cette adrénaline nouvelle qui coule dans ses veines, ce plaisir à les découverte. Peut-être pour se sentir moins seule. Étonnant paradoxe pour une fille seule dans l'immensité vide.

La louve solitaire en croise une autre. Une autre peu amicale, à moins que ce soit Lagertha qui ne le soit pas. Qui ne le soit plus. Elles se frappent sans raison, si ce n'est que la règle principale de Darwin's Game est de tuer. Sauvage, rude, la blonde exilée se bat sans relâche jusqu'au coup finale. La lame de son sabre japonais rencontre la jugulaire de son ennemie et cette dernière s'effondre, les mains pressées sur le cou ensanglantée, avant de se volatiliser, une vie l'ayant quitté. Lagertha sent l'hémoglobine glisser le long de la courbe de son visage de porcelaine, se mêlant aux grains de sables. La blonde ne sait même pas si ce sang l'appartient. Elle a mal un peu partout, tente de reprendre son souffle.

Mais elle la sent. Cette présence. Elle a beau être pliée, les mains sur les cuisses, le souffle haletant, Lagertha aperçoit le bas du corps d'un autre joueur, à une cinquantaine de mètre d'elle. Malgré la fatigue, elle se redresse immédiatement, le katana brandit. Mais la pauvre joueuse ne distingue pas grand chose dans l'obscurité. Cette obscurité qu'elle n'a même pas pu appréhender. La voilà seule encore, face à ce nouvel ennemi, dans la sombre nuit qui s'abat sur les dunes. Mais l'homme s'approche et Lagertha plisse des yeux. Les formes de ce visage lui semblent familières, mais elle n'est pas sûre. Mais quand un rayon de lune éclaire ces cheveux bruns, cette peau blanche et la forme de ce nez qu'elle commence à connaître, le doute s'envole trop vite. "Day ?" Un sourire franc se dessine sur son visage en sang mais très vite, un peu trop sur le contrôle constant ces deniers temps, elle l'efface et reprend cet air dur, renfrogné. Mais la joueuse range son arme dans son fourreau, silencieusement. Elle s'approche à son tour, vers cet homme qui l'intrigue encore. Qu'est ce qu'elle peut être contente de le voir, que ce soit lui et non un autre. Pourtant, Lagertha n'a pas envie qu'il le sache. "Tu me suis ?"
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La relation qu'entretiennent Day et Lagertha est assez inexplicable. Il est CAHO, elle est fugitive, ancienne GAIA jusque dans son coeur. Elle est le jour, il est la nuit. Il est à la force, elle est la folie. Deux opposés qui ont toutes les raisons de se détester, de se battre et de se tuer.
Et pourtant.

Il se cherchent et se fuient, le jeu s'est installé naturellement, il n'y a jamais eu effusion de sang. Ils se jugent, repoussent les limites autant personnelles que celles de l'adversaire. Jusqu'où l'autre ira t'il, qui ira le plus loin dans ses retranchements ?
La blonde le voit s'approcher d'elle, lentement, surement, avec toujours autant d'assurance, bien plus qu'elle n'en a. Elle se sent vulnérable mais se laisse faire, sans pour autant lâcher la garde. C'est ainsi que d'être fugitive, seule et livrée à soi-même. Lagertha, elle n'a plus confiance en personne. Pourtant, elle est comme un aimant et a bien du mal à déjouer les lois du magnétismes quand il s'agit de l'impétueux CAHO. Peut-être bien. Il faut bien quelqu'un pour sauver tes jolies petites fesses. Il s'arrête devant la fougueuse guerrière, sourire au lèvres, tantôt narquois, tantôt frimeur. Si la blonde n'avait pas autant de fierté, ce sourire serait contagieux. Mais elle se contente de dandiner de la tête, crispée, tenant de reprendre l'avantage sur l'affrontement en cours, affrontement qu'elle affectionne particulièrement. T'es blessé ? Si tu veux te nettoyer un peu. Lagertha ne répond pas immédiatement, inspecte les gestes du CAHO, lui qui sort et tend un haut propre. Elle se rend compte alors de sa situation. La blonde ne doit pas franchement être jolie à voir et réalise toute l'hémoglobine qu'elle a sur le visage. Elle se rend compte aussi de l'extrême fatigue dans laquelle elle se trouve, ses muscles sont tendus, son dos douloureux. Elle accepte docilement le présent. "Merci..." La fugitive ne lâche pas des yeux Day quand elle essuie son visage tuméfié et grimace quand le tissu frotte sa lèvre ouverte et gonflée. Elle ne sait plus trop comment réagir face à cet homme, trop épuisée pour prendre le dessus. Elle n'a qu'une envie, c'est de s'écraser sur le sable, regarder les étoiles et trouver le sommeil, en paix. Alors, dans un demi-sourire, elle se retourne et avance vers le sommet de la dune. Là, elle s'assit, les jambes en tailleurs, enlevant sa veste malgré la fraîcheur de la nuit mais encore en sueur après le combat livré. Lagertha voit Day toujours à la même place, à une vingtaine de mètres d'elle. Elle le regarde, sourire en coin. Il est beau, ainsi, sous le reflet de la lune, au milieu de cette étendue déserte, où il n'y a que lui et elle. "Viens par là." Il pourrait décider de s'en aller, la quitter une nouvelle fois. Pourtant, elle sait qu'il va la rejoindre et elle en joue, même si au fond d'elle même, elle espère qu'i viendra. Même si elle ne veut pas encore se l'avouer.
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