death match : antagonisme
pyrrha & scar

D’un caractère exaspérant de nature, Pyrrha s’était avérée particulièrement sensible au capharnaüm de la cabane d’Hener – certains jours, sa solitude prenait le pas, et sa passivité s’effaçait face au besoin empressant de calme. Elle s’était alors échappée sans grande prouesse dans les bois, ce territoire qu’elle avait fait sien, partant à la conquête de quelconques ingrédients pour renflouer ses provisions. Peinant à trouver du chelone, comme si la baie s’était évaporée de tous les buissons épineux de la région, Pyrrha s’était conciliée avec la nature en tombant sur de la convallaria. C’est accroupie dans la broussaille pour rassembler les fruits à coque qu'elle avait récolté, appréciant particulièrement de ne présenter aucun signe manifeste de l’allergie qui l’aurait terrassé dans la réalité par un simple toucher, que le nuisible était entré en collision avec son espace de quiétude.

Pyrrha observa avec scepticisme l’inconnu qui semblait sillonner avec difficulté entre les arbres : il scrutait le feuillage aux alentours comme à la recherche d’un signe distinctif. Une sensation d’exaltation se profila paisiblement dans ses veines, hérissant son échine telle une réaction chimique entre deux combustibles. La maître-chimiste rangea rapidement ses affaires et se faufila à son tour entre les conifères, ombre silencieuse sur les pas de sa proie. Une envie doucereuse caressa sa conscience païenne, s’insinuant au plus profond de son être. Elle ne devrait pas, elle le savait, poursuivre furtivement ce joueur avec une telle convoitise. Pyrrha sombrait progressivement dans ses interdits, dans sa répulsion.

Après qu’ils soient repassés pas moins d’une dizaine de fois dans les mêmes alentours – décidément, la forêt n’était pas à l’avantage de cette pauvre âme égarée – Pyrrha décida de mettre un terme à sa divagation. Dans un raclement de gorge, une injonction s’échappa d’entre ses lèvres ; encore camouflée dans sa végétation, quelques pas devant lui. « Hum hum. » railla la donzelle, se délectant presque de la situation à venir. Autant révulsée par ses démons qu’attirée par sa souffrance, Pyrrha l’inlassable macchabée ballotée dans des eaux sombres. Le prédateur à la chevelure de neige émergea d’entre les arbres pour faire face au joueur, et apposa son dos avec indolence sur l’un d’eux. « Je ne pense pas que ce soit par là. » Bras croisés tranquillement sur sa poitrine, rictus se dessinant à la commissure de ses lèvres – Pyrrha s’était perdue dans le pantin esclave de ses besoins les plus sombres.

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pyrrha & scar

Si la révélation de la présence de Pyrrha avait suscité de la surprise chez la brebis égarée, les traits de son visage n’en laissaient rien prétendre. Le joueur se maintenait à une certaine distance d’elle, dans la méfiance si symptomatique de l’univers du darwin’s game – peut-être même évaluant déjà toutes les opportunités s’offrant à lui. Dans la mesure où il en avait, car la chimiste entendait bien réduire considérablement ses options. L’âme perdue se fendit d’une esquisse sur les lèvres, engendrant une certaine aversion chez la jeune femme tant la courtoisie semblait illusoire entre ces conifères. L’homme cherchait manifestement à retrouver le chemin de la ville, et Pyrrha se questionna l’espace de quelques secondes superflues sur sa team d’appartenance. Leur situation géographique dans la forêt et son désir d’atteindre le bitume de darwin harbor laissaient supposer son affiliation aux atom. Un léger pincement tordit ses lèvres alors qu’elle envisageait cette révélation, pertinemment conscience de l’alliance avec son propre camp. « Peu importe la route que tu prendras … tu ne manqueras pas d’arriver quelque part, si tu marches assez longtemps. » finit-elle par énoncer, reprenant les paroles du chat du Cheshire – divagations des méandres de sa matière grise alors que la situation lui faisait penser au livre de Lewis Carroll. « Si tu parviens encore à marcher. » La sentence résonna clairement entre les feuillages, indiquant sans nul doute possible l’issue de cette conversation. Une joie funeste imprégna l’océan brun de son regard, alors que l’indéfectible rictus reprit sa place à la commissure de ses lèvres. Peu lui importait les alliances entre les différents teams peuplant ce territoire virtuel, Pyrrha avançait à l’unisson avec Murphy selon la première loi de son existence : celle du plus fort. La silhouette élancée se détacha du tronc sur lequel elle s’était appuyée, et ravala la distance avec son interlocuteur de quelques pas. Dans un bruissement léger, une dague effilée glissa dans sa main, la lame enduite d’un épais liquide grisâtre de sa fabrication. « Un autre jour, tu aurais peut-être pu me convaincre. Mais aujourd’hui, je ne pense pas pouvoir te venir en aide. » La bienveillance n’était pas dans ses trempes, et le loup de ses entrailles ne demandait qu’à se repaître d’une pauvre âme égarée.

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pyrrha & scar

Pyrrha tournait autour de sa brebis égarée comme une âme assoiffée, ses pas glissant sur les feuilles tel un mirage. Elle se délectait de la situation, du désarroi du pauvre jeune homme. « Peut-être bien. » Ses paroles soufflaient doucement entre ses lèvres, presque inaudibles, retentissant dans l’air épris d’un courant électrique. La maître-chimiste l’observait se retourner, sur lui-même, incertain, le regard hasardeux entre le feuillage. Quelque chose en elle bourdonnait, étirait ses membres dans chaque fibre de ses muscles, prêt à s’élancer. Un être tapis dans des profondeurs qu’elle exécrait, dont elle ne pouvait se soustraire avec une passion malsaine. Dans ses mains, la lame s’impatientait. Pyrrha disparaissait dans un démon qu’elle ne connaissait que trop bien, celui répandant le sang. Alors que le soldat atom s’adressait une nouvelle fois dans le vide, elle lui concéda sa requête et s’avança vers lui, à découvert des arbres mais dans le dos de sa proie. Prédateur agile et silencieux, en un mouvement rapide, la lame entailla le bras de l’homme et Pyrrha recula de quelques pas, sereinement. « Je suis là. » La jeune femme dégageait un calme presque sinistre, les lèvres étirées dans un sourire hanté. Elle avait fait exprès de ne pas le taillader, d’y aller modérément. Sa lame était enduite d’une mixture préparée par ses soins, contenant de la poudre de sparaxis – en plus de la coupure précise, l’égaré allait ressentir de vives brûlures. Pyrrha et sa dépendance au feu, jusque dans ses poisons – car telles étaient ses meilleures armes.

20 points de vie VIE 20/20
relique du sadique (inférieur) : +3 dégâts/tour
total des dégâts : 4 points