Elle a marché pendant des kilomètres, soucieuse, intriguée, traversant les territoires eshu sans même s'y arrêter. Une grande première, sans doute. Il est bien loin le désert désormais, bien loin ce sahara où elle récupère un semblant de majesté, gouvernant des grains de sable à défaut de régner sur ce qui devrait être sa team. Arrivée à l'embouchure de la rive gauche, Némésis lève les yeux vers cette île magistrale, désormais aux mains des miliciens. La blonde soupire. Elle a l'impression que le jeu la dépasse désormais, tout change tellement vite, brusquement, sans crier gare. Comme les autres, elle est restée bouche bée face à la nouvelle, face à cette annonce qui bouscule un monde déjà établi. Qui est l'ennemi désormais ? Elle ne sait plus très bien. Ce dont elle est certaine néanmoins, c'est que jamais elle ne se rallierait à la cause de cette police armée, qui à défaut de vendre la paix, crée un climat de terreur. La situation idéale pour implanter une tyrannie. Elle n'est pas folle, Némésis se méfie.

Et pourtant, là voilà qui emprunte l'un des ponts menant à cette île renommée. Avalon. Et elle n'est pas la seule. Il y a foule de curieux ou de badauds ce qui l'oblige à resserrer sa cape autour de son visage. Némésis ne veut pas être reconnue, elle hésite même à faire machine arrière. Elle ne comprend pas très bien pourquoi John Doe lui a donné rendez-vous dans cet endroit, et c'est sans doute la curiosité qui la pousse à avancer jusqu'à l'entrée de la ville où un milicien encapuchonné l'interpelle. « Tes armes. ». Elle soupire, tergiverse. Il ne lui semble pas prudent de rentrer dans ce nouveau territoire sans être armée, mais l'ancienne reine n'a guère le choix. Soupirant une nouvelle fois, elle tend ses deux flingues – dont l'un offert par son ancien second – et son couteau de chasse qu'elle a volé à un gaia. « Prenez en soin, je ne compte pas rester longtemps en ces lieux. », qu'elle répond un peu sèchement avant de s'avancer dans cette île de légende. Et c'est là qu'elle le voit. John Doe. Son fidèle bras droit. Son ancien fidèle bras droit. Celui qui l'a toujours aidé quand d'autres lui ont tourné le dos. Elle s'approche, un sourire sur les lèvres. « Pourquoi m'as-tu donné rendez-vous ici ? Ne me dis pas que... tu es milicien ? », chuchote-t-elle comme si le fait de murmurer attirerait moins l'attention sur eux. Elle a du mal à assimiler cette information, elle n'y croit pas et pourtant, l'idée germe dans sa tête, malgré tout. Impossible, il ne se montrerait pas totalement à découvert, à moins qu'elle ait raté l'annonce de son ''coming-out''. « Je n'aime pas trop cette sensation d'être désarmée... », ajoute-t-elle en détaillant l'endroit de ses yeux, cherchant à comptabiliser le nombre de miliciens présents ici, de potentiels ennemis.

John Doe était arrivé depuis longtemps sur Avalon. Non seulement parce qu'il ne supportait pas d'être en retard, mais aussi parce qu'il était curieux de voir cette île. La vérité était qu'il voulait également sonder les figures encapuchonnées pour tenter de démasquer les miliciens. N'ayant pas l'esprit de Sherlock Holmes, il savait déjà qu'il ne pourrait pas réussir à cette tâche Herculéenne. Pourtant, rien ne lui interdisait d'essayer n'est-ce pas ? L'annonce qui était passée il un a peu concernant les miliciens ne l'avaient pas plus surpris que ça. De tout temps, du peu qu'il se souvienne : il y avait toujours des personnes contre les phénomènes de mode. Enfin... DG allait bien au-delà de cela. Il avait fait plus de mort que le cancer, la cigarette même probablement. Quand les autorités sanitaires déclarent la nécessiter de creuser des fosses communes : c'est qu'il y a péril dans la demeure. John Doe avait regardé comme tous avec stupeurs et horreurs ces corps auxquels on ne donne pas une cérémonie, des engins de constructions se contentant de les pousser dans d'immenses trous. Les historiens parlaient déjà d'un début de cataclysme. Rien de bon après tout ne pouvait sortir de ce désastre. Les zombies ont été un fléau. Cela était une évidence et toutes les éminences scientifiques s'accordaient à dire cela. Il faut dire qu'avec toutes les séries sur les morts-vivants : il n'y avait rien d'étonnants à ce que certains se prennent pour Rick Grimes.
Alors, quand Jack a vu la folie dans laquelle tombe Chicago, il n'a pas jugé ou cassé du sucre sur le dos des miliciens qui voulaient juste réduire la violence dans un jeu où elle est omniprésente. Le combat était aussi ridicule que titanesque. Le jeu ne saurait pas être arrêté comme ça. Quand bien même les miliciens faisaient assez bien lue travail pour s'interposer comme les rumeurs le disent entre deux adversaires lors d'un dm : il était évident que la résistance ne tarderait pas à gronder. Quand bien même le jeu est détruit un jour ou l'autre : il laisserait tellement de joueurs dans l'addiction qu'il y aurait encore une catastrophe démographique causée par des suicides. Jack savait qu'il ferait partie de ces personnes. S'il se savait fort, endurant physiquement, il avait depuis longtemps compris que psychologiquement il ne tenait pas la route. Il n'était pas un mouton, juste trop faible d'esprit pour pouvoir résister au mal qui grandit dans la réalité et dans le jeu. Ses vies étaient comptées et c'est bien pour cela qu'il avait pris la décision de réconcilier Harley Quinn et Némésis : les deux femmes, avec Lucilla et Hazel, qui comptaient à ses yeux dans le jeu,

Les ESHU étaient avant-gardistes selon John Doe. Avoir deux régentes partagées le pouvoir... Voilà ce qu'il lui a plu le plus dans cette équipe. Alors, voir les deux reines se déchirer, savoir que Némésis était seule dehors : cela ne lui plaisait pas. Il était calme, le genre silencieux quand il était question du jeu de pouvoirs. Mais il avait décidé d'intervenir. Il était le bras droit et comptait bien être le trait d'union entre les deux blondes. Suicidaire ? Oui. Il l'était.

Ainsi donc, il a donné ses armes aux gardes à l'entrée, il ne résiste pas, se plie à la loi et rentre. Il savait de toute façon qu'en cas de nécessité : un bon coup de poing valait toujours la peine de transgresser les règles de l'île. Les panneaux dispersés un peu partout étaient comme une piqûre de rappel. Il s'est assis sur une caisse en bois en attendant que la première ESHU arrive. Némésis d'abord. Il attend, laissant ses jambes pendre dans le vide. Il regarde le sol, réfléchit, son esprit jonglant entre le visage d'Ida et celui de son frère. Il repensait aux dernières conversations qu'il avait eut avec eux, tentant d'analyser, de comprendre où était ses erreurs. C'est la voix de l'ancienne reine des abeilles qui le sort de ses pensées. Il relève la tête, sourit doucement :

"Na.... J'suis pas assez intelligent pour ça. Complots et tout, très peu pour moi. Puis j'sais pas mentir et je ne veux pas être un menteur aux yeux de mes proches."

Réponds John Doe dans un haussement d'épaules.

"Meh... Faut bien qu'ils sentent quelques parts qu'ils ont dû pouvoir hein ? C'est humain de vouloir posséder la sensation d'un certain contrôle."

Le bras droit se décale pour laisser de la place à la jeune femme. Il gratte sa barbe, réfléchit à ce qu'il allait dire. La vérité était qu'il n'avait pas encore pensé au discours qu'il allait utiliser. Typique de l'homme.

"J'aimerais que tu reviennes au QG." Voilà. C'était dit. Il rentrait dans le vif du sujet au lieu de faire mille et une pirouette. "Le mec qui tua prit une vie, je l'ai chassé : encore et encore, je suis certain qu'il reviendra pas. Tous ceux qui avaient de près ou de loin quelque chose à voir ont aussi été chassés et.... Disons qu'ils ont avalé bien comme il faut leur leçon." John Doe regarde Némésis. "Tu sais pourquoi j'ai décidé d'être bras droit ?" Il est sérieux. "Car j'aimais le fait qu'il y est deux chefs. Deux femmes qui plus est. Ça veut dire deux opinions, deux façons de voir les choses : deux solutions pour au final ne prendre qu'une seule et même décision." Il prend une grande inspiration "Attention hein, je ne te dis pas de reprendre le pouvoir si t'en a pas envie, mais.... Tu mérites ta place parmi les ESHU."

John Doe n'a pas changé, cela lui fait un bien fou de le retrouver, lui, sa carrure, le sourire qu'il lui adresse, ce regard amical. Étrangement, même ainsi désarmée, elle se sent en sécurité en sa présence. Ce n'est sans doute pas pour rien qu'il est devenu bras droit un jour. L'eshu en impose sans forcément le vouloir. L'idée qu'il soit milicien lui effleura rapidement l'esprit, et elle ne se prive pas de lui poser la question, même si elle se doute d'avance de la réponse. « Ce n'est pas une question d'intelligence, mais c'est tout à ton honneur. », répond-elle en lui souriant franchement, acquiesçant face à ses propos sensés. Némésis n'est pas certaine qu'il suffit d'être intelligent pour rejoindre ce groupe, mais là où John Doe ne se trompe pas, c'est qu'il faut surtout une bonne dose de complotisme. La blonde se demande d'ailleurs si les eshu ne comptent pas dans leur rang un bon nombre de miliciens, même si pour l'instant, ce sont les atom qui se sont surpris à être le gros des troupes. Un court silence s'installe alors que chacun cherche avec soin les mots qu'ils vont prononcer. Les murs ont des oreilles, certainement plus à Avalon qu'ailleurs.

Némésis se montre suspicieuse, jetant de brefs coup d’œil ici là pour vérifier les intentions de ceux qui sont à portée de vue. Même si la présence de John Doe la rassure, elle aurait aimé tenir fermement ses armes à feu entre ses mains, histoire de pouvoir répliquer immédiatement au moindre risque potentiel. Il n'en est rien. Et la bombe n'est finalement pas celle qu'elle attendait. J'aimerais que tu reviennes au QG.. Les yeux de Némésis s'écarquillent face à cette révélation alors que son cœur se met à battre un rythme plus irrégulier qu'à l'accoutumée. Elle n'écoute plus vraiment la suite, son esprit reste marqué par les propos que vient de prononcer son ami. Némésis entend à peine combien elle a été vengé, combien l'homme qui l'a assassiné a pu souffrir, regretter, il n'y a plus que la perspective de son retour à la pieuvre mélomane qui clignote dans son cerveau. Puis, le regard que lui lance John Doe qui accapare son visage. « Non, dis moi. », répond-elle, sincèrement curieuse. Elle hoche la tête au fur et à mesure de ses explications. C'est ce qui lui plaisait aussi. Cette idée d'être deux, de devoir coopérer, comme un monstre à deux têtes, et de multiples bras prêts à les servir. Une pieuvre à deux têtes de toute évidence. Cela la touche réellement. « Merci », qu'elle murmure doucement alors que ses yeux pétillent d'une lueur nouvelle. Il est vrai qu'elle aime cette sensation que procure le pouvoir, elle ne peut le nier, mais peut-être aime-t-elle encore plus le fait même d'être eshu, et non échouée dans le Darwin's Game. Elle veut être au centre du game, pas mise à l'écart. Même si elle obtient des informations essentielles, même si elle noue des contacts, même si elle s'infiltre dans les méandres de la carte, Némésis ne peut pas faire ses pions aussi bien que si elle avait été au cœur de la pieuvre. « Tu m'aiderais à réintégrer le quartier général ? », demande-t-elle à son ami, lui pressant le bras pour signifier combien ses propos la touche mais un obstacle demeure. « Je ne suis pas certaine qu'Harley Quinn soit du même avis... »

Le bras droit hoche nonchalamment ses épaules. « Si tu le dis… J’sais pas si l’honneur à sa place dans le jeu de toute façon. » Il n’avait pas réfléchi trop au pourquoi, du comment de la chose, mais c’était quelque chose d’acté dans sa tête. Ceux qui prétendaient avoir un honneur mentaient ou bien manipulaient et ceux qui l’étaient vraiment partaient en premier. Ceux qui avaient des principes aussi. Heureusement pour John Doe, il n’en avait pas vraiment. Sauf ceux de protéger ceux qu’il tenait en estime. Ce qui faisait de lui le dernier des imbéciles… Fallait bien être bon quelque pat non ? En regardant la blonde, il se demandait si un jour elle le trahirait, le frapperait dans le dos et lui ferait amèrement regretter l’aide qu’il lui avait apportée depuis qu’ils jouaient. Regardant autour, cherchant potentiellement un danger quelconque, il pose finalement son regard sur ses mains qu’il masse doucement. Il prend son courage à deux mains et annonce tout de suite ce qu’il aimerait. Arracher le pansement d’un coup pour éviter que ça fasse mal trop longtemps. Némésis lui manquait. C’était une faiblesse à avouer et l’idée que la demoiselle l’utilise contre lui traversa son esprit avant de le faire longuement soupirer. Quel con il faisait ! Il n’apprendrait jamais il faut croire.
Continuant de révélation en révélation, il lève finalement son regard vers elle et explique pourquoi il a décidé d’être bras-droit, pourquoi il a voulu s’impliquer dans une équipe qui au fond ne l’intéressait pas plus que cela. Ce n’étaient que des individuelles, les ESHU n’étaient pas une équipe comme les GAIA ou les ATOM. Ils n’étaient pas soudés. Le simple ‘’merci’’ de la reine déchue le fait doucement sourire. A sa question, John Doe hoche la tête :

« Bien sûr que je t’aiderais ! Je ne t’aurais pas dit ça si je n’avais pas un plan derrière la tête… » Il grimace : « Il est probablement pas très bon, va probablement foirer, mais j’aurais au moins essayé un. » Il serre et desserre ses poings pour étirer ses doigts : se préparant ainsi à rendre les coups si jamais on venait les faire chier. Il ne laisserait personne faire du mal à Némésis tant qu’il serait là. Surprit en sentant sa main sur son bras, il regarde ce contact et sourit en coin. Oui. La blondinette était là. Il pouvait encore la faire revenir près de lui. « Les gens ont tendance à oublier que… Que je suis aussi bras droit. J’ai donc mon mot à dire ! » Il souffle ses paroles, passant sa langue sur sa lèvre inférieure. « Je lui ai proposé de venir nous retrouver ici. Pour qu’on puisse en discuter tous les trois. On va tous jouer cartes sur table et on verra ce qu’il en sort. » Il s’attendait déjà à ce que cela jase. Après tout, il n’y avait pas que des miliciens sur cette île et voir Queenie, John Doe ainsi que Némésis parler ensemble étaient un mauvais présage pour certains. Il passe sa main dans les cheveux de la joueuse doucement au début avant de les ébouriffer : « T’inquiète Blondie, je ne te laisserais pas tomber. Tu devrais le savoir depuis le temps non ou bien t’as pas encore compris que toi et moi c’est comme le développement durable : c’est fait pour continuer. » Il rigole de sa blague pas drôle du tout avant de reporter son attention sur les autres : « En attendant que Queen arrive : tu es allée où ? Tu as fait quoi depuis la dernière fois que je t'ai vu ? »

John qui me donne rendez-vous en terrain neutre, ça pue la réconciliation à milles lieues à la ronde. Quelle autre raison sinon ? S'il voulait discuter de quelque chose de confidentiel, il l'aurait fait ailleurs et à un endroit où nous aurions tous deux pu garder nos armes respectives. Les pensées sombres, j'avance en direction des miliciens qui récoltent les armes et commence à faire comme tous les autres, non sans me dire que je suis en train de me mettre inutilement en danger. Tout en ce moment sonne comme un danger ; pourtant Dieu sait que je peux me défendre à mains nues. D'un air bougon, je dépose ma batte, le poignard Buck ainsi que l'arme à feu que je dissimule dans mon veston. Je m'accroupis et sors de petites lames cachées dans mes bottes et termine ce striptease d'armes en regardant le garde avec fermeté « J'espère qu'il ne leur arrivera rien, petit hippie. » Hé ! Je ne vais pas commencer à caresser le pacifiste dans le sens du poil ; ce serait pas dans mon caractère.

Grinçant des dents, je pénètre dans l'antre des peace and love de Darwin, regardant alentour afin de m'assurer qu'aucune menace ne va me tomber dessus. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre ; c'est la première fois que je remets les pieds ici depuis que l'île a été prise d'assaut et barricadée par les miliciens. C'est d'abord la silhouette de cette blonde que je connais bien que je distingue, et je me fige en une fraction de seconde. Bien. Némésis. L'exilée, par sa propre volonté. Car si j'ai exigé qu'elle abdique, cela m'était parfaitement égal qu'elle reste ou qu'elle parte de la pieuvre. Et si je suis vaguement heureuse pour elle qu'elle soit en vie, je ne peux m'empêcher de penser que cela cache quelque chose qu'elle soit ici, avec John. Qu'il n'est peut-être pas digne de confiance. Mais qui l'est, à la Pieuvre, sinon moi-même ? J'écarte les pensées parasites et avance d'un pas sûr vers le duo, déjà en vive discussion. Je n'entends que quelques bribes de conversation, des je ne te laisserai pas tomber ainsi que quelques questions, légitimes. Oui, où était-elle passée ? Et surtout, à quoi bon jouer à la fière en se barrant ? Sans doute qu'elle a dû se dire que j'étais derrière tout ça. Ce qui est franchement vexant, parce que je ne suis pas stupide au point d'attenter à la vie de la personne que je veux virer de l'échiquier sous risque de la transformer en martyr... il faut réfléchir les gars. Je m'approche, avec fausse nonchalance. « Tu voulais discuter, John Doe ?  ... Je vois que tu es accompagné. »

Un plan derrière la tête ?! Némésis est intriguée. Ce qu'elle aimerait pouvoir pénétrer dans la tête du joueur, ou ne serait-ce que pouvoir lire dans ses yeux le plan qu'il compte mettre en place. Elle ne tient plus, ses yeux pétillent alors qu'elle se contraint de ne pas le presser davantage pour qu'il lui avoue ce qui trotte derrière ce visage accueillant. « Qu'est-ce que tu manigances, John ? », dit-elle alors qu'un sourire pointe au coin de ses lèvres. Elle est touchée, plus qu'elle ne se l'avoue d'ailleurs. Sa main se pose sur le bras du jeune homme, comme si ce contact pouvait lui permettre d'en savoir plus, comme si elle cherchait toujours à se fixer un peu plus dans la réalité alors que tout lui échappe. Son sourire s'élargit lorsqu'elle entend John Doe se plaindre en quelques sortes. Elle se retient même de rire, elle le trouve attendrissant. Il ressemble à un enfant, même si il n'en pas l'allure, au contraire. Némésis s'apprête à lui répondre alors qu'il continue lui avouant la véritable raison de cette rencontre. « Tu as fait quoi ? ». Sa bouche s'ouvre et se referme, elle cherche ses mots, les idées fusent, les potentielles insultes aussi sans qu'elle ne les prononce à haute voix toutefois.

Se sentant comme trahie, elle tourne la tête pour vérifier si la reine des abeilles ne s'est pas cachée parmi la foule « d’honnêtes gens » attendant le moment propice pour faire irruption dans la conversation. Il ne lui semble pas la reconnaître mais le doute demeure. A-t-elle véritablement envie de la rencontrer ? Némésis hésite, avançant sa main contre sa taille pour attraper son pistolet, se rappelant alors qu'elle ne pouvait plus l'avoir dans cette île de paix. Elle soupire avant de croiser le regard de son fidèle allié alors qu'il passe sa main dans ses cheveux blonds et les ébouriffe. Si le geste est tendre, elle ne reste pas moins sur la réserve, s'attendant à tout moment à voir apparaître la joueuse qu'elle méprise sans doute le plus ici. Sa blague lui arrache un timide sourire alors qu'elle secoue la tête pour remettre ses cheveux en place, ses idées aussi par la même occasion. « c'est comme le développement durable. », répète-t-elle comme si il s'agissait de leur nouveau slogan. Les mousquetaires ont leur fameux un pour tous, tous pour un, tremblez devant le toi et moi, c'est comme le développement durable. Cet interlude permet de faire redescendre la pression chez Némésis qui décide de rester évasive sur ses dernières escapades. Les murs ont des oreilles, à Avalon, elle est loin d'être sereine. « J'ai pas mal traîné dans le désert dernièrement, ça m'a permis de me rapprocher de ma sœur... », décide-t-elle tout de même de lui révéler sans rentrer dans les détails néanmoins. Le fait qu'elle puisse s'être rapprochée de sa sœur en dit déjà assez long. Sans doute aurait-elle du se taire d'ailleurs car Harley Quinn en personne fait alors son apparition. Némésis s'étonne qu'elle ne soit pas venue avec ses chiens de garde. « Il était en bonne compagnie, oui. », réplique-t-elle alors que la joueuse semble décidée à faire semblant de l'ignorer, s'adressant uniquement à son second comme si son ancienne alliée n'était pas présente avec eux. « Inutile de tourner autour du pot, plus vite l'échange sera fait, plus vite nous pourrons repartir d'ici. Et récupérer nos armes. ». Cette dernière phrase résonne comme une menace, il n'en est rien. Némésis s'amuse. Finalement, John Doe a eu une excellente idée, à défaut de parvenir à les réconcilier, il aura réussi à la distraire.