Ta naissance ne fut pas la plus heureuse qui soit, tu sais ? Fruit d'une relation purement charnelle entre deux êtres n'ayant jamais dû se rencontrer, je pense que le terme exprimant le plus clairement cet état de fait serait " bâtard ". Bien que tu aies ta petite idée sur la question, tu n'as jamais su les circonstances exactes ayant poussé ta mère a t'abandonner auprès de ton géniteur. Ce dernier dû rapidement décider ce qu'il ferait de toi. Te briser le cou et être débarrassé de ce fardeau qu'il n'avait pas désiré ou bien tenter de te façonner à son image. J'imagine que tu sais sur quelle option c'est porté son choix. Tu devins une marchandise aux yeux de ton père. Un investissement à faire fructifier qu'importe la méthode. Bien que ton père n'ait jamais montré le moindre signe de réel intérêt envers toi, ne vaut-il pas mieux que ta mère tant aimante qu'elle abandonna le rejeton qu'elle a porté neufs mois en son sein. Un père froid et une mère absente. Quelle belle famille tu as là.



Ton existence n'avait pour l'instant que peu d'intérêt aux yeux de ton paternel. D'aussi loin que tu te souviennes une succession de précepteurs ont prit en charge ton éducation. D'une certaine façon, ton père t'a donné la chance de vivre cependant, était-ce vraiment vivre ? N'aurait-il pas mieux valut mourir dignement avant même de comprendre la cruauté du monde ? Cette demeure opulente t'as toujours semblé sombre et froide. Enfermé entre ces murs à devoir réciter les leçons de la veille sous peine de châtiments, tu rêvais de liberté. Tu n'as jamais réellement compris ce que désirait de toi ton procréateur. D'ailleurs, tu n'as jamais réellement rien compris. On n'a jamais pris le temps de t'expliquer quoi que ce soit.



Ta tête heurtait violemment à la porcelaine d'un lavabo. Alors que tu perdais conscience, ta vision s'obscurcissait progressivement sur les trois ombres hilares t'entourant. Cette période de ta vie ne t'avait laissé que de vagues souvenirs erratiques. À cet âge, la société n'a pas encore réussi à emprisonner les instincts primaires des Hommes. Or, s'il y a bien une chose que tes souvenirs douloureux t'ont appris c'est que l'essence des êtres humains n'est autre que vice et péché.

Qu'importe l'internat disciplinaire pour gosses de riches dans lequel ton père t'a envoyé passé ta jeunesse ton désir de liberté te poussait à ne pas te laisser mater. Que ce soit par les surveillants ou les étudiants plus âgés qui te bizutaient.



Un sourire malsain étirait ton visage alors qu'à de multiples reprises tu enfonçais lourdement ton talon dans les côtes d'un étudiant plus âgé. Tu ne sentais pas les coups de ces camarades couvrant ton corps d'ecchymoses. Seul un rire dément s'échappait de tes poumons parfois coupé par un souffle court dû à un coup un peu trop violent que tu encaissais. Ce fut la dernière fois que tu mis les pieds dans cet établissement. Ce fut également la dernière fois où on te molesterait impunément.



Commença alors cette vie ponctuée par cette lutte perpétuelle pour demeurer libre dans un environnement privé de liberté. Peu à peu, comme l'a mis en évidence Ivan Pavlov, ton corps commença à accumuler des réflexes conditionnés. Après quelques années, tu n'avais même plus besoin de réfléchir, ton corps suivait le rythme de cette valse monstrueuse à laquelle on te conviait bien trop souvent. Et alors, tu dansais. Tu dansais jusqu'à ce que ton partenaire ne puisse plus suivre. Tu commenças alors à prendre du plaisir en ces danses. Sentir la douleur de tes poings s'écrasant  contre les corps d'une autre bête comme toi te procurait un plaisir.. Jouissif.



Alors que ta vie commençait à se teinter d'un gris monotone, le monde se mit à changer drastiquement. Une véritable révolution s'organisait sous le terme de Darwin's Game. Songeur, tu observais de loin les différentes répercussions qu'un simple jeu pouvait avoir sur la société. Notre monde régit par des règles s'était déréglé, chose que l'on pensait impensable.



On venait d'arracher les pages souillées d'un livre pour en écrire un nouveau, un meilleur. Tu allais être enfin maître de ton destin. Tu n'avais pas réellement saisi ce qui avait pu arriver à l'homme qui avait été ton père, tu ne pouvais que constater. A-t-il cédé à la tentation de jouer au Darwin's Game ? Ce serait la seule explication satisfaisante expliquant sa disparition soudaine. Un rire dément t'agitais alors que tu songeais à l'existence qui s'offrait à toi.



Une fois de plus, ivre, tu fixais l'écran de ton ordinateur assis dans ton appartement luxueux du Nord de Chicago. Hésitant à t'inscrire une énième fois. Maintenant que ton père n'était plus, tu avais pu échapper au dernier établissement dans lequel avait décidé de t'inscrire ton père ainsi qu'hériter d'une petite fortune. Passé quelques formalités administratives, tu t'étais approprié à cet appartement. Vint alors un problème que tu n'avais pas soupçonné. Que faire ensuite ? Tu avais enfin acquis la liberté pour laquelle tu t'étais tant battu pourtant tu n'étais pas satisfait. Privé de but, tu t'étais adonné au vice de la bouteille. Ivresse qui fini par te faire faire un pas dans l'abysse après l'avoir tant contemplé.

Un - Ta première connexion n'avait pas duré bien longtemps. Un nouveau, un vétéran, une lame, un liquide vermillon, un triste matin.
Deux - Le jeu ne permet pas d'entredeux, tu l'avais appris durement. Tu réservais pour chacun de tes adversaires un destin hideux.
Trois - Depuis que tu avais succombé à l'attrait du Darwin's Game, tes possibilités sont assez limitées, vivre comme une proie ou un roi.
Quatre - Bien que tu ne l'aies pas trouvé, peut-être existe-t-il une autre réponse au Darwin's Game que se battre ?
Cinq - Ta proie préférée c'est porté sur l'Homme. La chasse as particulièrement éveillé ton goût pour les plaintes et l'absinthe ; pour ne pas ressentir un semblant de pitié, tu trinques.
Six - Tes tatouages se situent tous deux dans ton dos.  Un endroit relativement inoffensif qui n'est pas vraiment à ton goût. Tu aurais préféré quelque chose de plus excessif.
Sept - Depuis que ton équipe t'a transmit une partie de son savoir-faire dans la conception de poisson, tu t'adonnes régulièrement à la cueillette dans le but de concocter de nouvelles recettes.
Huit - As un combat incertain, tu préfères la fuite.
Neuf -  Même si tu prétends ne pas te sentir impliqué par ta team, c'est du bluff.
Dix - Tu te souviens encore du premier joueur que tu as tué. Tu avais utilisé une petite hache usée que tu avais trouvé au gré de tes divagations. Tu te remémores parfaitement le flot d'adrénaline t'ayant transcendé au moment où ton arme rencontrer une résistance alors qu'elle s'écrasait lourdement contre la cage thoracique de ta victime impuissante. Les coups suivants se firent plus dur jusqu'à ce que ses os cèdent. Une fois ton méfait accomplit, tu avais dépouillé sa dépouille puis, l'avait laissé pourrir là, satisfait par ton injustice.
Onze - Que ce soit IRL ou dans le Darwin's Game, ta meilleure arme reste la tromperie et le mensonge.
Douze - Trop téméraire, il n'est pas rare qu'il faille qu'on te recouse.