Le son du vent dans les arbres est bien loin de distraire notre jeune cuisiné qui fixe au loin à une cinquantaine de mètres sa future proie. L’un des points forts de Soren est sans doute la chasse et sa pratique de l’arc, qui reste un élément important chez lui. En dehors de cela, en dehors du fait qu’il court bien, il faut admettre qu’il est plutôt malhabile, encore plus quand il est question de combat rapproché.

Pour mieux s’intégrer chez les Gaia, et afin de pouvoir être utile, il a très vite proposé ses talents en tant que chasseur. Le silence de la forêt commence à lui ouvrir quelques secrets bien gardés, et avec le temps il se fondra bientôt dans le paysage. Tout autour de lui, les arbres immenses frôlent de leur cime un ciel chargé et un peu nuageux, qui engage son déclin doucement. La journée est sans doute bientôt terminée, et dehors le bruit des animaux diurnes témoignent de ce changement de rythme de vie. Dans quelques minutes seulement, les animaux nocturnes prendront leur place, rendant l’endroit un peu plus inquiétant et mystérieux qu’en pleine journée.

C’est également un très bon moment de la journée pour chasser, bien que la visibilité réduise de minutes en minutes. Les animaux, fatigués de leur journée en oublient de faire attention, et le retour vers leur demeure facilite leur trouvaille. A l’aube, c’est assez similaire, mais il est très rare que Soren puisse chassez à l’aube sur Darwin’s Harbor, principalement car son métier irl est de nuit. Garder une certaine régularité dans sa vraie vie, c’est un peu crucial pour lui. Bien qu’il semble qu’il oublie bien souvent certains détails en préférant se connecter ici.

Prenant soin de ne pas faire craquer de branches mortes sous ses pas, il avance dans des petits mouvements, à pas de chat. Au loin il a aperçu un daim qui se faufile entre les arbres de manière gracieuse et lente. Un animal parfait, surtout pour une tribu, qu’il pourra ramener une fois dépecé au camp principal pour pouvoir la faire cuire. Une viande forte, mais qui sait remplir l’estomac correctement. Se cachant derrière plusieurs arbres, le jeune Gaia profite de l’arrêt momentané de l’animal pour pouvoir tendre son arc. Une fois l’arc tendu, la corde proche de son visage, et l’angla parfaitement adapté, il ne peut que tirer pour atteindre la cible. C’était sans compter un mouvement derrière lui, imperceptible pour beaucoup d’humains, mais suffisant pour que l’animal, doté d’une ouïe aiguisée s’enfuit.

Dans un mini juron exaspéré, Soren se retourne, relâchant son arc sans en projeter la flèche. Qui ou quoique ce soit, cela vient de lui gagner une prise qu’il vient de traquer depuis plusieurs minutes déjà. Le crépuscule arrivant vite, il ne pourra peut-être pas ramener de prise plus grosse que ce qu’il a dans son sac : plusieurs oiseaux et quelques écureuils.
Sans percevoir d’où provient le bruit, le brun se contente d’abord de plisser les yeux pour voir si quelqu’un arrive. Dans la logique des choses, c’est sûrement un Gaia, compte tenu du territoire. Peut-être même un chasseur ? Un chasseur qui comme lui aurait voulu attraper le daim.

Quoiqu’il en soit, ne sous-estimant pas non plus le danger, il se contente de tendre son arc pour accueillir qui que ce soit avec un minimum de sécurité. Sauf si bien sûr, il s’agit d’un fantôme, le moulin soit disant hanté surplombant le paysage au loin, les pales de bois ne tournant pas.