La fuite qu’il prend. Le monde dont il se cache. La peur de retourner derrière les barreaux, la peur d’errer entre les murs de la prison une fois de plus.
Le jeu.
Le monde parfait pour la mort. Le monde parfait pour verser le carmin sans y retourner. La prison qui change l’esprit, qui change le crâne. Les faiblesses apparentes, les faiblesses exposées. Le loup égaré, le loup qui ne sait plus vivre correctement.

La famille qu’il retrouve en venant ici. Ça ne lui ressemble pas. Aider. Soigner. Faire partie d’une famille, faire partie d’un clan. Lui le loup solitaire. Lui le tueur. Le carmin qui manque, les effigies qu’il ne fait plus dans le monde réel. Que les parfaites qu’il tue ici, que les douces dont il avale la vie et les figures parfaites, les œuvres qu’il aime créer.
Lui qui vacille entre les envies et la raison. Brisé. L’esprit explosé. La confiance emportée par les années enfermées, par les folies, par eux pour sonder son esprit, pour ronger son crâne, pour comprendre la folie. Il n’y a rien à comprendre. Il n’entre pas dans le moule. Il n’est pas comme les autres. Un passé simple. Un passé heureux. Que la folie présente depuis toujours, que l’obsession pour le carmin.
L’esprit trop fragile, la confiance qu’il ne retrouve qu’à moitié et les pensées qui se tournent vers lui. L’esprit qui vacille et l’attache qu’il n’accepte pas. Il ne sait plus Keld. Il ne sait plus vivre correctement et il se réconforte dans ce monde, dans ce clan, parmi eux.

La patiente qui quitte l’endroit. Le corps réparé. Le regard qui s’accroche et lui qui se laisse tomber doucement au fond de la chaise.
Les pensées qui se bousculent, les phalanges qui fuient dans la chevelure sombre. Les folies au crâne. Les envies de carmin. Les envies de briser. Les envies de le revoir, mais rien pour le retrouver, qu’un an pour le séparer. Que la peur pour le ronger, mais rien qu’il ne laisse filer sur les traits, les masques qu’il sait poser, les semblants dont il sait jouer.
Une ombre qui apparait. Le blond des cheveux qui se dessine sous les yeux. Le prédateur qui gronde au fond du ventre et les entrailles qui se tordent. Elle entre. Le parfaite. La blonde. La femme. La superbe à tuer. Une blonde. Les beautés qu’il trouvait par le passé. Les beautés à sacrifier.
Quelques semaines qu’il se trouve ici. Quelque temps qu’il erre dans le monde informatique. Le regard qui s’accroche au visage, les iris sombres qui détaille les traits et un souffle qui passe entre les lèvres, un soupir qui échappe. « Qu’est-ce que tu veux?» La voix qui gronde, la gorge qui se serre et la mâchoire qui se contracte. Rien pour les trahir, mais le loup qui se fait sentir, la folie qui guette.
Keld. Il vacille. Il est instable. La folie qui rôde, mais la peur qui empêche le tueur de revenir. Ce besoin des autres, trop de temps passé derrière les barreaux. Rien de stable. Rien de certain.