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S'inscrire au DARWIN'S GAME, c'est montrer de quoi nous sommes capables et prouver que nous sommes l'avenir. Une seule regle : survivre. A partir de maintenant, c'est chacun pour soi. Nous devons oublier qui sont nos freres, nos femmes, nos amis, parce qu'aujourd'hui ils sont nos ennemis. Tuer ou etre tue est notre seule motivation. Le jeu debute.



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 gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.
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MessageSujet: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyDim 22 Nov - 1:23
Elle a tenté de comprendre, en vain. Ses yeux entre les lignes ont cherché une explication, une justification. Quoi que ce soit qui aurait pu l'aider à comprendre. À pardonner. À oublier. Elle a relu la lettre dix fois, vingt fois. Chacun des mots, les uns après les autres, a résonné en elle comme un gong dans un temple, comme le crépitement de l'allumette qui vient d'être allumée, brisant le silence tendu et sombre. Mais au fond, peut-être qu'elle ne veut pas comprendre, Cosmo. Peut-être que ces mots, elle n'a pas envie de leur donner le moindre sens. Et peut-être qu'à force de les répéter, peut-être qu'à force de les ancrer dans son esprit, ils perdront tout sens ? C'est ce qu'elle espère, du moins. Alors elle se force à relire la lettre qui n'aurait jamais dû arriver dans ses mains. Et puis, au-delà des mots, au-delà des phrases, elle ne peut croire à la signature. Le prénom écrit à l'encre lui fait sursauter le cœur. Allume la mèche. Mais là la bombe c'est son cœur. Et il ne reste que peu de temps avant que la mèche se consume. Ensuite... boum. Elle a l'impression de revivre encore et encore, impuissante, la scène où sa meilleure amie transperce de son katana le cou de sa bien-aimée. L'incompréhension d'abord et puis la surprise, la surprise de la voir là, dans le jeu. La surprise de voir en revenant à elle son propre tatouage brûlant pour encore quelques temps, une trace indélébile du passage d'Alaska sur le cou d'Hanni. C'est comme se planter dans le cœur une dague, toujours la même, plusieurs fois. C'est comme se faire mal sans être capable d'arrêter. Elle se fait mal ; elle réveille une douleur trop forte en relisant la lettre. Mais elle ne peut pas s'en empêcher. Elle essaie d'imaginer Hanni l'écrire, ses mains qui, posées sur le papier, laissaient filer l'encre au gré de leur inspiration, qui, sans doute en tremblant disaient adieu à celle qui pourtant faisait circuler le sang du cœur jusqu'à ces mêmes mains. Ou semblait le faire circuler du moins. Parce qu'elle a mal, Cosmo. Et ses mains qui roulent en boule la lettre d'Hanni sont emplis de rage, de colère ; les larmes qui coulent sur ses joues lui laissent l'amer goût d'adieu.
Alors, sans plus réfléchir, elle a laissé tomber la lettre sur le sol. A quitté la pièce, a déconnecté son cerveau. Pourtant, à mesure qu'elle marchait dans les rues, la disparition d'Hanni résonnait dans l'espace désormais creux de son cœur. Alors à trop vouloir jouer avec le feu, elle s'est brûlée, Cosmo ?
Elle a monté les marches du vieil immeuble sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait là ni pourquoi elle était allée ici plutôt qu'ailleurs. Elle aurait pu aller chez Alaska, aurait pu se connecter au jeu, aller brûler un joueur dans l'espoir que, malgré la douleur qui ne partirait sans doute pas, ce soit moins difficile. Mais quand Gabriel ouvre la porte, plus rien n'a de sens dans l'esprit de Cosmo. Elle ne pense plus vraiment, ne réfléchit plus aux conséquences de ses actes, saoule sans pourtant avoir bu une seule goutte.
Elle ne lui laisse pas même le temps de dire quoi que ce soit avant de s'avancer vers lui et de déposer ses lèvres sur les siennes, ses mains agrippant sa mâchoire, son cou.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyMar 24 Nov - 0:51
Allongé sur mon lit, je fixais désespéramment le plafond, refusant de me rendre à l'évidence, refusant de réaliser qu'une fois encore le sommeil ne viendrait pas. Pourtant j'étais épuisé, au quotidien chaque geste était une torture, j'aurais tué pour quelques secondes dans les bras de Morphée et pourtant quand enfin je pouvais me libérer, arrêter la torture, je restais là, allongé, muet l'esprit assailli par des pensées que j'aurais préféré oublier, des pensées que pourtant je savais réduire au silence la journée. Mais une fois la nuit venue mes démons s'éveillaient et murmuraient à mon oreille, je repensais à mon grand frère, meurtrier du plus jeune de la fratrie, je repensais à ma sœur que je risquais de devoir tuer dans cette guerre virtuelle, ou que mes coéquipiers risquaient de tuer, sans savoir si ils lui ôteraient ou non sa dernière vie, je repensais à mes proches tout simplement, à ceux que j'avais perdu, à ceux que je risquais de perdre, je repensais au Darwin's Game, le poison de ce monde qui était en train de tout détruire de l'intérieur, ultime drogue qui ferait tout basculer dans le néant.

Ce furent quelques coups frappés à la porte qui me sortirent de mes pensées et de ma lutte contre l'insomnie, pourtant à ma connaissance, je n'attendais personne, surtout pas à une heure aussi tardive. Méfiant je me décidais tout de même à aller ouvrir, enfilant un pantalon à la hâte.
Ouvrant la porte prudemment je restais un instant stupéfait devant la personne qui se tenait devant moi, j'entrouvris la bouche, probablement pour dire quelque chose comme  « Cosmo qu'est-ce que tu fais ici ?  » mais elle ne m'en laissa pas le temps, se jetant sur mes lèvres sans prévenir.
Surpris tout d'abord, je finis par l'attirer contre moi et partager ce baiser, il fallait profiter des bonnes choses, à ce qu'il paraît. Après de très longues secondes, je fus le premier à rompre le baiser, clignant des yeux et revenant doucement à la réalité et à mes questionnements

« D'accord...C'est pas moi qui risque de m'en plaindre, mais, en quel honneur ? »

Après tout, entre nous, c'était censé être un jeu, rien de plus qu'un jeu.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyVen 27 Nov - 23:23
Alors tout s'écroule comme un château de cartes. Elle n'a pas eu le temps de s'y préparer, à cette chute vertigineuse. Elle est tombée de la cime des arbres sans aucun matelas au sol pour prévenir les blessures, les cicatrices indélébiles que rien ne pourra lui enlever. Finalement tu l'auras trop bien appliquée, l'expression parce que t'es d'abord tombée avant d'être amoureuse de cette blonde. Et tout en toi regrette. T'as l'impression d'avoir fait les mauvais pas trop d'erreurs pour ne serait-ce que les compter. Chaque mot de la lettre d'Hanni a résonné en toi ; alors sans pitié s'est écrasé sur les parois de ta cage thoracique, de ton cœur. La culpabilité te ronge. Les pensées sont floues dans ton esprit, désormais. Quelle belle, belle connerie, tomber amoureuse. Elle aurait mieux fait de se plonger dans la solitude, de rester seule de ne pas écouter cet organe stupide, qui est trop peu fiable. La lettre vient de le prouver. Elle ne pense plus ; elle ne pense qu'aux mots, et aux raisons d'Hanni. Pourquoi l'avoir laissée ? Pourquoi maintenant ? Mais au fond, Cosmo, elle sait pourquoi. Elle sait, même si elle ne veut pas l'avouer. Elle se rappellera toujours du katana de sa meilleure amie sur le cou de la Rockfeller ; comment oublier la douleur, les hurlements ? Le hurlement. Elle a tout perdu. Ses mains chancelantes les larmes roulant sur ses joues tristes, elle ne les oubliera pas. La nuit a été longue. Trop longue. Elle n'a pas réfléchi. Ses pas ont glissé là dans les rues désertes de Chicago, alors que ses épaules à demi-dénudées lui donnaient presque l'air d'une prostituée qui sort de soirée, d'une danseuse qui a terminé son ballet. Elle a marché longtemps, sans vraiment savoir où elle allait, mais elle s'est retrouvée devant sa porte. Elle n'a pas réfléchi, quand elle s'est presque jetée sur lui, avide de ses lèvres et que ses mains ont agrippé sa mâchoire, sa gorge, ses cheveux. Elle n'a pas réfléchi quand elle l'a surpris, sans même dire un mot, alors qu'il devait probablement tenter de sombrer dans le sommeil. Et c'est lui qui rompt le baiser d'un geste, lui qui reprend ses esprits, clignant des yeux, ne comprenant pas vraiment ce qui se passe. « D'accord...C'est pas moi qui risque de m'en plaindre, mais, en quel honneur ? » Prise au dépourvue elle ne sait pas quoi répondre Cosmo. Elle ne sait pas quoi lui dire, à cet homme dont elle a envie simplement parce qu'elle est perdue, déboussolée. Elle sait juste qu'elle regrettera, le lendemain. Elle fait quelques pas vers lui, le force à reculer. D'un geste elle se tourne, claque la porte dans ses gonds. Se retourne. Le fixe. Elle enlève sa veste, qui couvre déjà à peine ses fines épaules. Soulève son t-shirt, et ne gardant ainsi qu'un dernier bout de tissu sur la poitrine elle lui lance un regard en coin un regard comme elle a l'habitude de lui lancer. « Aucune raison pour la connerie que je m'apprête à faire. » Car cette fois le jeu a changé, le jeu prend d'autres formes. Il est plus vivant. Plus intense. Plus passionnel.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyMar 1 Déc - 3:56
Pendant quelques instant je m'était octroyé le droit de profiter de ce baiser, le droit de goûter ces lèvres que j'avais tant observé, l'espace de quelques instants j'avais décidé délibérément d'ignorer la réalité mais j'avais dû me forcer à reprendre mes esprits, j'avais dû me forcer à prendre conscience de ce qu'il se passait et avec autant de douceur que possible, une délicatesse infinie, j'avais mis fin au baiser, j'avais écarté la jeune femme de mes bras pour la dévisager, l'observer de haut en bas, à la recherche d'un signe, une explication avant de renoncer et lui demander directement pourquoi elle avait agit ainsi, en quel honneur était ce baiser. Après tout entre nous tout avait toujours été un jeu, un jeu d'adulte, d’ambiguïté et de désir mais un simple jeu, jamais nous n'avions prévu d'aller plus loin, alors je voulais comprendre, comprendre ce qu'il s'était soudainement passé dans sa tête pour qu'elle débarque chez moi au beau milieu de la nuit.

Pourtant je n'obtins aucune réponse, pas directement en tout cas, elle claqua simplement la porte derrière elle, commençant à retirer ses vêtements un à un, jusqu'à ne plus être qu'en soutien gorge devant moi. Je me mordis les lèvres, tentant de garder mon calme face à ses regards, face à ses provocations et face aux courbes de son corps. J'aurais pu craquer facilement, retirer mes propres vêtements, j'aurais pu lui sauter dessus à mon tour et juste mettre fin à cette tension qui existait entre nous depuis un long moment déjà,. J'aurais pu, si seulement elle n'avait pas prit la parole juste après m'avoir regardé droit dans les yeux.

« Aucune raison pour la connerie que je m'apprête à faire. »

La connerie, c'était sur ce mot que je m'étais arrêté, je ne savais pas ce qui n'allait pas chez elle mais elle n'était clairement pas dans son état normal, personne ne se jette dans les bras d'un homme volontairement en étant certaine de le regretter ensuite, personne à moins d'être désespéré, à moins d'être entré dans le cercle vicieux de l'auto-destruction qui pouvait prendre des formes diverses et variées. Je refusais d'être complice de ça.

« Viens là »

Je l'incitai à prendre place sur le lit à mes côtés, posant sur ses épaules une de mes vestes

« Tu... »

Et voilà que je ne savais même pas comment dire ça sans la blesser, je ne voulais pas qu'elle se sente rejetée ou qu'elle imagine ne pas être désirable, mais je ne voulais pas qu'elle regrette non plus.

«Je serai pas une connerie, je te laisserai pas faire ça. Je suis désolé.»
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyDim 6 Déc - 16:54
Elle avait abattu sa conscience d'une balle. En plein cœur. Crève, ordure, qu'elle avait pensé. Involontairement, d'abord ; puis par colère, par désespoir. Elle est désespérée, Cosmo. Désespérée qu'Hanni ait pu l'abandonner maintenant si vite si facilement, sans éprouver la moindre pitié. Le moindre amour. Alors elle avait douté, Cosmo, elle avait douté d'elle, elle avait douté de leur histoire, elle avait douté d'Hanni. Plusieurs fois pendant les heures suivant la première lecture elle ne parvenait qu'à cela. Douter d'elle-même, de toutes les illusions dans lesquelles elle parvenait à se complaire. Désormais, plus rien. Juste elle, bannie d'une vie qu'elle n'avait aucune envie de quitter. Qu'elle avait été forcée à quitter. Et encore ; encore, elle se répétait les mêmes mots. Foutue lettre. Hanni l'avait-elle au moins aimée ? Ou ses belles paroles, ce n'était que du flan, que des mensonges ? Elle était incapable de penser. Incapable d'être consciente. Alors elle oscillait entre envie de tuer, envie de se perdre dans les rues, dans les quartiers mal famés, envie de ne plus penser. Et puis envie de faire une connerie. Dommage pour toi, c'est toujours les conneries qui l'emportent. Elle avait ignoré la réalité. Craché sur les principes qui lui semblaient dénués de sens. Elle avait fixé l'autre moitié du lit, vide désormais, elle avait observé en silence ce morceau de drap dans lequel Hanni s'était couchée à peine quelques heures plus tôt, elle avait observé tout son appartement, et son esprit avait vilement transmis vers ses iris des images d'Hanni. Partout. Elle la voyait partout. Et c'était insupportable. Insupportable de croiser son regard, de sentir sa peau là, juste là, tout près de la sienne. Désillusion totale lorsque l'image disparaît. Désespoir lorsqu'elle se rend compte que ce n'est qu'illusion. Que mirage. Pourtant, elle, elle n'en voulait pas de ces illusions. Elle voulait s'en aller, de cette réalité. Alors. Elle avait abattu sa conscience d'une balle. En plein cœur. Auto-destruction. C'était le mot. Le mot parfait. Le mot qui se dessinait sur ses courbes, alors que, de toutes ses forces, elle serrait les dents pour ne pas laisser les larmes couler sur ses joues. Pour ne pas tout perdre, face à lui. Elle l'avait rendu complice de son suicide émotionnel, la poupée brisée. De son auto-destruction. À demi-dénudée, elle avait attendu que Gabriel arrête de réfléchir, lui aussi. Qu'il brise le mur qui les séparait encore, qu'il se laisse berner par une Cosmo trop désespérée pour ne serait-ce que penser. Elle avait failli serrer les poings. Mais pas la peine Cosmo, tu te trahis très bien autrement. Tu es tellement occupée à ne pas laisser les larmes salées dévaler tes joues que tes mots, eux, dévalent très bien la pente. Et Gabriel comprend. « Viens là »  Réveille-toi, Cosmo, il ne se passera rien. Parce que ; parce que tu t'es rendue aveugle dans ton désespoir. Parce que t'es désespérée. Que tu te rends bien compte que venir là, c'était une mauvaise idée. Mais tu l'as fait quand même. Prostrée, silencieuse, elle se laisse faire, quand Gabriel lui pose une veste sur les épaules. Elle serre les poings. Abandonne le duel avec son propre cerveau. Elle se laisse faire quand il, sans la brusquer, lui propos de venir sur le lit, près de lui. Instinctivement, sans ajouter un seul mot, elle laisse son corps se replier sur lui-même, se blottissant au creux des bras de Gabriel. « Tu... »  Elle sait qu'il s'excusera, elle sait qu'elle se sent coupable de l'avoir rendu complice, que ce n'était pas à lui de pâtir de son état, de son désespoir. Elle fixe l'autre bout de la pièce, ramenant plus près encore ses genoux de sa poitrine, comme pour se protéger. Elle ne répond rien reste silencieuse, incapable de poser des mots sur ça. Mais c'est quoi, Cosmo, ça ? « Je serai pas une connerie, je te laisserai pas faire ça. Je suis désolé. »  Prévisible. Quoiqu'elle aurait volontiers pensé qu'il profiterait de l'occasion. Qu'ils pourraient satisfaire leur désir inassouvi. Je serai pas une connerie. Dans un autre temps, elle en aurait ri, de cette phrase, parce qu'il veut être autre chose qu'une connerie. Que si elle avait employé un autre mot, ça se serait passé sans doute différemment. Mais l'empêcher de faire ça, c'est tenir à elle. Et elle ne l'aurait jamais cru capable de ça.
Les larmes dévalent ses joues. Elle n'en peut plus, de se battre. Elle abandonne. Et pendant une seconde pleurer calme la douleur. Le vide, le froid. L'absence. « Elle est partie. » Il ne comprendra sans doute pas, mais elle l'a dit ; elle l'a dit, et, et son cœur bat plus vite. Plus il bat, plus il semble refroidir. Congeler. « Elle est partie, et elle ne reviendra pas. » Elle a mal, Cosmo, elle a mal alors elle laisse couler les larmes, elle reste là, blottie près de Gabriel. Elle aurait pu partir fuir et ne pas se retourner juste vouloir oublier ce moment. Pourtant elle ne bouge pas. « Elle est partout. C'est insupportable. » Silence. Sa voix faiblit. Elle plonge sa tête dans le cou du jeune homme, ses bras doucement se posent sur sa nuque. « Je suis désolée. »


Dernière édition par Cosmo-Luan Evans le Mar 8 Déc - 18:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyDim 6 Déc - 23:43
Séducteur, je l'avais toujours été, j'avais rapidement appris à utiliser mes sourires à mon avantage, à charmer mes interlocutrices pour obtenir ce que je désirais, j'avais vite compris que je n'étais peut-être pas banal mais le genre d'homme capable de faire chavirer les cœurs. En revanche je m'étais toujours refusé à mal agir, j'avais été élevé dans  le respect de certaines valeurs et j'étais incapable d'abuser de la confiance qu'on voulait bien m'accorder, tout comme j'étais incapable de profiter d'une situation si j'avais des doutes sur le consentement ou même les raisons des actions de l'autre personne.
Et c'est ce qu'il s'était passé face à Cosmo, même si toutes les cellules de mon corps me hurlaient de m'abandonner à elle, même si une partie de moi désirait ardemment oublier mes principes, la raison était plus forte que tout, et bien que conscient que je loupais ma chance, et que je risquais peut être de la blesser, je l'avais repoussé avec toute la douceur dont je pouvais faire preuve, lui posant une veste sur les épaules avant de l'inviter à prendre place à mes côtés pendant que je m'excusais, et m'expliquais.
Je n'avais juste pas prévu qu'elle se mette à pleurer  soudainement, aussi soudainement qu'elle était apparue, et ses larmes me brisaient le cœur, je n'avais jamais supporter de voir les gens que j'aimais être malheureux et je l'aimais elle, même si je m'amusais beaucoup à la taquiner, même si je jouais beaucoup avec elle, je tenais à elle.
Par réflexe je la serrais dans mes bras, écoutant ce qu'elle avait à dire, ses excuses certes, alors qu'elle n'avait rien à se faire pardonner, mais aussi ce qu'elle disait sur « Elle », une personne dont j'ignorais l'identité mais qui visiblement était partie, l'avait laissé seule et qui lui manquait atrocement.
Et je ne pouvais que la comprendre, le manque était une telle partie de ma vie que sa douleur m'était tristement familière, que ce soit lorsque j'avais dit à Pearl de s'en aller, ou quand mon frère était mort, moi aussi j'avais connu ce désespoir, moi aussi j'avais retrouvé leur présence à chaque endroit, moi aussi je m'étais aventuré dans la spirale infernale de l'auto-destruction tentant d'oublier à l'aide de substances plus ou moins illégales ce qu'il s'était passé mais au final la seule chose qui avait fonctionné, c'était le temps, et pour la disparition de mon frère, le temps était encore en train de faire son effet. On ne guérissait pas du jour au lendemain, chaque blessure avait besoin de cicatriser.

« Je suis là Cosmo, t'es pas toute seule »

J'essuyais ses larmes du bout de doigts, caressant son dos de l'autre main, je voulais qu'elle réussisse à comprendre, qu'elle n'était pas seule et qu'elle n'avait pas besoin d'être nue pour exister à mes yeux, qu'elle pouvait compter sur moi quoiqu'il se passe.

« Je sais ce que ça fait tu sais »

Mais je n'arrivais pas à développer plus, ni le prénom de Pearl, ni celui de Colin ne franchirent mes lèvres parce que j'étais tout simplement incapable de parler de ce que je ressentais, incapable bien souvent de répondre ne serait-ce qu'à la question « Ca va ? », bloqué par une trop grande pudeur, ou bien par une trop grande fierté.
Je soupirai, déposant un léger baiser sur son front.

« Tu veux m'expliquer ? »
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyLun 21 Déc - 17:58
Malgré la douleur, malgré la solitude qui pesait sur son cœur, elle ne se sentait pas seule, ainsi blottie dans ses bras. Elle avait beau n'être pour lui qu'un jeu, elle n'avait beau que le taquiner, que tendre ses doigts vers lui sans prendre le risque de se brûler, elle se sentait rassurée. Elle laissait volontiers les larmes couler sur ses joues, dégringoler telles des pierres, dessiner les traces indélébiles sur son visage. « Je suis là Cosmo, t'es pas toute seule »  Pas toute seule. Mais si tu es bien seule, Cosmo. Tu es seule, depuis qu'Hanni a disparu. Depuis qu'elle t'a trahi, ne laissant pour traces qu'une lettre. Qu'un futile, inutile, bout de papier. Elle devait avoir ses raisons. C'est ce que se répète Cosmo. Encore et encore. En vain, elle tente de se convaincre, de se persuader que ce n'est pas sa faute. Ça ne l'est sans doute pas, mais alors tout s'écroule sans qu'elle y puisse quelque chose. Ses illusions. Les images. Les rêves. Toute cette douleur qui pèse, qui scarifie. L'absence devient le couteau de ses conneries. Ses yeux viennent se baigner dans ceux de Gabriel. Elle a envie de lui. Elle a envie de se perdre dans ses bras, d'oublier, de passer à autre chose le temps d'une nuit. Si ce n'est pas avec lui, ce sera avec un autre. Un qu'elle trouvera sur un trottoir, un qu'elle ne connaîtra pas, qu'elle ne connaît pas, un qu'elle oubliera avec trop de facilité. « Je sais ce que ça fait tu sais »  Non, elle ne savait pas. Mais elle imagine sans mal que lui aussi a eu une vie compliquée un passé qu'il préfère de loin oublier. Elle le laisse essuyer ses larmes, ferme les yeux un instant. Elle ferme les yeux lorsqu'il dépose un baiser sur son front. Cherche sa main et y blottit la sienne sans dire un mot, silencieuse, muette. « Tu veux m'expliquer ? »  Expliquer ? Que doit-elle expliquer ? Pourquoi elle s'est jetée sur ses lèvres, pourquoi elle voulait se perdre dans ses bras ? Ou expliquer pourquoi elle est dans cet état, pourquoi elle pleure comme une gosse à cause de sa blonde, de son fantôme tant désiré, trop désiré ? « Si ça n'avait pas été toi, si ce n'est pas avec toi, ce sera avec un autre. Trouvé sur le trottoir, dans la rue, peu importe. Ce sera avec quelqu'un de facile à oublier. À toi de voir ce qui est le mieux, Gabriel. » Elle le rend coupable. T'es stupide, Cosmo. Stupide de lui assener ça à la figure, de l'obliger, de le forcer. Peut-être qu'il te dira non, qu'il voudra pas être coupable de ça. Il l'a déjà dit. Il peut le dire à nouveau. Ou il peut comprendre. Comprendre que tu feras une connerie, de toute façon. Qu'avec lui, ce sera mieux. « Et, pour le reste... on n'y peut rien. J'y peux rien. Elle est juste partie, a laissé une lettre. Une foutue, foutue lettre. » La balle est dans son camp.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyJeu 24 Déc - 3:31
J'aurais tant voulu réussir à lui faire comprendre que peu importe ce qui lui était arrivé, elle ne devait pas prendre le chemin de l'autodestruction, j'aurais tant aimé qu'elle comprenne que parfois la voie la plus simple pour oublier est aussi la plus dangereuse, j'aurais aimé mais je savais aussi qu'à son âge je n'aurais pas plus écouté mes aînés qu'elle, alors je ne dis rien, serrant juste sa main dans la mienne et la gardant dans mes bras aussi longtemps qu'elle le désirerait.

C'est elle qui finit par briser le silence qui s'était installé entre nous, je l'écoutais attentivement me dire à peu de choses près que si je n'acceptais pas de coucher avec elle, ici et maintenant, elle s'en irait et coucherait avec n'importe qui d'autre, je l'écoutais attentivement me faire du chantage, me forcer à culpabiliser et pourtant je savais bien que malgré ça, je ne céderai pas. Même quand elle m'expliqua pourquoi elle était aussi mal, je restais ferme, j'avais mes principes, mes valeurs et ma fierté, je ne couchais qu'avec des femmes entièrement consentante, des femmes qui avaient envie de moi pour de bonnes raisons et pas juste pour oublier leurs ex.

Il ne fallait pas non plus me prendre pour un sans cœur, comme tout un chacun j'avais eu mon lot de désillusions sentimentales, j'avais été quitté, j'avais quitté des femmes, on m'avait brisé le cœur, j'en avais brisé en retour, c'était ainsi qu'était faite la vie. Je soupirai doucement, glissant mes doigts dans cheveux de Cosmo.

« Moi aussi elle est partie, ou du moins je lui ai demandé de partir parce qu'elle ne s'intéressait plus à moi, et quand je l'ai revue, elle s'est volatilisée...»

Je parlais de Pearl bien entendu, une de me histoires les plus récentes et les plus passionnées, je l'avais aimée sincèrement, jusqu'au jour où séduite par un autre elle m'avait délaissé. Je lui avais demandé de partir et je ne l'avais plus revu, jusqu'au jour où elle s'était retrouvée sous mes ordres dans le jeu avant de se volatiliser à nouveau...
Je secouai la tête doucement, c'était mon histoire ça, pas la sienne, et ce n'était pas mon histoire qui posait problème ce soir.

« Mais c'est comme ça, et c'est pas une raison valable pour se jeter dans les bras du premier venu. Que ce soit moi, ou un autre, c'est même pas la question, tu regretteras tout autant demain matin et je suis désolé mais je refuse toujours d'être complice de ça »

Bien sûr une partie de moi s'en voulait de refuser une telle occasion, et une autre partie encore me soufflait qu'avec moi au moins elle ne souffrirait pas, mais je ne les écoutais pas, comme toujours j'essayais d'agir de la manière la plus juste qui soit, dans un monde où la justice comme le reste ne rimait plus à rien.
Je la regardais dans les yeux, soudainement encore plus sérieux qu'auparavant.

« Alors maintenant si tu veux sortir de chez moi, aller dans la rue, allumer le premier minable qui passe et écarter les cuisses sans envie juste pour oublier, si tu veux te détruire et piétiner ta fierté, vas y, je te retiendrai pas. Mais tu peux aussi rester avec moi et garder ta dignité. C'est à toi de voir ce qui est le mieux, Cosmo »

J'avais volontairement repris ses mots, j'attendais juste sa réponse, espérant enfin une réaction, qu'elle se réveille maintenant, avant qu'il ne soit trop tard.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyDim 27 Déc - 15:46
Et pourtant, elle y plongeait tête la première, dans l'autodestruction. Elle voulait se détruire, parce que c'était plus facile, pour oublier. Elle aurait pu acheter une bouteille d'alcool, déchirer le goulot sans réfléchir et boire d'une seule traite, elle aurait pu terminer sur un trottoir, assise contre le mur. Allongée dans la pisse, incapable de penser parce que son esprit ; parce que son esprit serait pourri, plein de bile, parce que son esprit vaincu laisserait l'alcool prendre le contrôle. Et pour les autres, elle ne serait plus qu'un fantôme, qu'un cadavre vivant, qu'un cadavre dans l'absence de l'autre, de l'être, de ce corps qu'elle désire tant. Et pourtant, elle y plongeait tête la première, dans l'autodestruction. Ne pas réfléchir ne vouloir qu'oublier, que pardonner. Elle se perd dans la folie, dans la décadence. Elle veut faire payer à Hanni, elle veut effacer ; effacer toutes les traces des mains sur son corps, des baisers dans son cou, sur ses seins, partout. Elle veut se laver de cet amour du passé, elle veut se laver de la crasse des sentiments, de la sueur des corps qui s'entrechoquent. Mais, interdite, elle regarde sa main dans celle de Gabriel, et elle attend. Elle attend qu'il culpabilise, qu'il lui dise non, qu'il lui dise oui, qu'il fasse un geste. Elle regarde sa main venir caresser ses cheveux, et la douceur la rend coupable. Pourquoi doit-il être aussi doux, aussi gentil ? Elle n'a besoin que de violence que de passion, mais il est là, il est là avec son innocence, avec ses putains de valeurs. Et elle n'y peut rien, elle le sait. Il ne changera pas d'avis. « Moi aussi elle est partie, ou du moins je lui ai demandé de partir parce qu'elle ne s'intéressait plus à moi, et quand je l'ai revue, elle s'est volatilisée... » Elle se sent fautive. Elle se sent égocentrique, parce qu'il y a bien d'autres malheurs dans le monde que celui de sa perte, que son absence. « Je suis désolée. Je ne savais pas. » Elle baisse les yeux, honteuse. C'est bien beau d'être désolée, Cosmo ; mais tu dois te reprendre en main, qu'elle pense. « Mais c'est comme ça, et c'est pas une raison valable pour se jeter dans les bras du premier venu. Que ce soit moi, ou un autre, c'est même pas la question, tu regretteras tout autant demain matin et je suis désolé mais je refuse toujours d'être complice de ça » Les mots claquaient sur le palais, ils claquaient de vérité et elle continuait à garder les yeux baissés parce qu'il avait raison. Parce qu'elle ne pouvait pas s'autodétruire, pas comme ça, pas maintenant. Elle releva les yeux pour croiser les siens, se mordit la lèvre pour s'obliger à ne pas baisser la tête de honte. « Alors maintenant si tu veux sortir de chez moi, aller dans la rue, allumer le premier minable qui passe et écarter les cuisses sans envie juste pour oublier, si tu veux te détruire et piétiner ta fierté, vas y, je te retiendrai pas. Mais tu peux aussi rester avec moi et garder ta dignité. C'est à toi de voir ce qui est le mieux, Cosmo » Et elle regarde une fois encore. Elle regarde la pièce, elle regarde leurs mains liées, elle regarde Gabriel, elle regarde ses jambes nues, elle regarde ce qui reste de sa fierté. Rien, sans doute. « Je peux rester, je peux dormir ? Promets-moi que tu seras là, que tu vas rester. » Que tu vas pas m'abandonner, comme elle. Game over. Elle a l'air tellement faible, là. Tellement loin d'Hannibal. Elle se retourne, et dos à lui, elle vient se blottir entre ses bras, ramène ses genoux vers sa poitrine, comme un fœtus trop faible pour se mettre autrement, qui veut juste se réchauffer parce que l'air est trop froid. Elle sent son souffle chaud sur son cou, sa tête près de la sienne, et ça la rassure. Elle déclare forfait, le jeu est terminé. Ça suffit, de rendre les autres coupables.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptyJeu 7 Jan - 18:23

Désarmé face à la douleur de Cosmo je cherchais mes mots, les mots juste pour ne pas qu'elle fasse une erreur qu'elle regretterait probablement toute sa vie. Je cherchais à l'épargner à la protéger car j'avais bien conscience de ce qu'était les regrets, une mort au ralentis, rien de plus, rien de moins. J'avais envie de la secouer, de lui hurler dessus, de la supplier même d'ouvrir les yeux et de regarder la vérité en face mais pourtant je n'en fis rien, me mettant juste à parler calmement.
Moi qui n'avais jamais été un homme doué avec les mots, les utilisant simplement pour manipuler la plupart du temps, je me retrouvais à énoncer la vérité, aussi brutale qu'elle puisse être, je lui racontais ce que Pearl avait fait, m'avait fait tout en balayant d'un vague geste de la main ses excuses, j'avais eu le temps de m'y habituer, le temps de m'y faire, bientôt ce ne serait plus qu'une pièce de plus dans le puzzle de ma mémoire. Puis je lui expliquais, utilisant des mots crus, blessants même, qu'elle valait mieux que ça, qu'elle n'était pas le genre de fille à aller se perdre dans des bras inconnus pour se sentir mieux, je lui laissais le choix, celui de partir d'ici, de signer un pacte avec le diable, d''embrasser l'autodestruction qu'elle recherchait tant ou de rester avec moi, de rester digne, de rester fière. Je lui laissais le choix, parce qu'en vieillissant j'avais aussi appris que c'était par les erreurs qu'on grandissait, qu'il fallait parfois tomber dix fois pour se relever plus fort la onzième, parce que je voulais qu'elle utilise sa propre volonté, son propre libre arbitre.
Alors je me tus plongeant juste mon regard dans le sien et attendant son verdict, son choix. Je la vis hésiter, regarder la pièce autour de nous, nos mains toujours liées, moi et ses jambes nues, j'aurais aimé savoir ce qu'elle pensait de tout ça, de l'absurdité de la situation en elle-même mais je ne dis rien, j'en avais déjà fait suffisamment.
Enfin sa voix finit par briser le silence qui s'était installé autour de nous, une voix si faible, si fragile par rapport à ce qu'elle avait été que je n'avais plus qu'une envie, celle de la serrer contre moi, de ne plus la laisser partir et de la protéger, au prix même de ma propre vie si il le fallait.

« Je peux rester, je peux dormir ? Promets-moi que tu seras là, que tu vas rester. » 

Je souris doucement, en silence, j'avais réussi à la toucher suffisamment pour qu'elle fasse le bon choix, j'avais réussi et pour quelqu'un comme moi c'était énorme, ça me prouvait que je pouvais exister autrement qu'à travers les mensonges et les manipulations, que le vrai Gabriel pouvait être utile lui aussi.
Je passais doucement mes bras autour d'elle, tentant de lui apporter la chaleur humaine et le réconfort dont elle avait besoin.

« Reste, ici ce sera toujours chez toi. Et je ne bougerai pas, je te le promets, tu peux me faire confiance »

Et elle le pouvait, jamais je ne promettais,à moins d'être sûr de pouvoir respecter ma parole.
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MessageSujet: Re: gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes.   gabriel ✞ alors tout s'écroule comme un château de cartes. EmptySam 16 Jan - 13:09
Elle se noyait dans les nuits fauves. Elle se perdait dans la déchéance, dans la démesure. S'autodétruire, là, tout de suite, c'était se venger. C'était ne pas la laisser gagner, la belle blonde enfuie, le fantôme qui résonnait au creux des reins, dans les esprits confus. Le fantôme dont l'absence parvenait sans peine à lui brûler la peau, les os, la moelle. Elle lui en veut ; elle lui en veut tellement. C'est invivable. Cette sensation de brûlure. D'absence. Ça la ronge, ça la brise, ça s'immisce là entre ses vertèbres. C'est pire qu'un virus qu'un cancer. Et elle n'y peut rien. Parce qu'elle n'y peut rien. Pas de traitement pour ce genre de maladies. Pas de traitement pour l'absence. Elle peut aggraver son cas, elle peut se jeter dans les bras, à la rue, d'un inconnu, elle peut se complaire dans le libertaire le temps d'une nuit. Ç'aurait été tellement plus facile, c'est à des kilomètres du choix d'Hanni. Pourquoi il a fallu qu'elle fasse ce geste stupide ? Pourquoi il a fallu qu'elle parte ? Les mots, les questions sont hurlées dans l'esprit de Cosmo. Elle a besoin de réponses qui ne lui seront jamais données. Elle, pourtant, elle était douce, elle avait changé. Elle calmait l'anxiété, l'impulsivité du jeu, elle masquait l'illusion, elle ne lui montrait pas Hannibal. Elle avait refusé de lui montrer Hannibal. Au diable les risques qu'Hanni croise le tatouage, sous le sein. Elle le verrait. Mais elle ne verrait pas les cheveux blonds, le sourire, le rire malsain caché derrière la flamme du briquet zippo. Elle ne verrait pas la folie, l'envie de meurtre, le sadisme à l'état pur. Elle ne verrait pas la cruauté en train de voler des vies humaines, alors que derrière l'écran elle faisait tout pour les sauver. Elle ne verrait pas l'adrénaline. Ah ce que c'est beau, d'y croire. D'espérer. Parce qu'Hanni a vu. Hanni a vu la meilleure amie d'Hannibal détruire son cou et laisser échapper des gerbes de sang. Hanni a vu Cosmo, là, dans le jeu, du sang sur les mains. Les mains sales. Elle a les mains sales, Cosmo. Elle ne voulait pas qu'Hanni voie ça. Est-ce pour ça qu'Hanni est partie ? Les questions remuent les esprits. Le sien, celui de Gabriel. Lui aussi doit se poser des questions. Lui aussi a des souvenirs douloureux. Lui aussi a souffert.
Et la voix se brise.
La voix se fragilise.
Cosmo a perdu, Cosmo rend les armes, Cosmo abandonne.
« Reste, ici ce sera toujours chez toi. Et je ne bougerai pas, je te le promets, tu peux me faire confiance » Maigre sourire sur ses lèvres. Elle voudrait lui dire merci, elle voudrait lui dire combien là, tout de suite, elle tient à lui, combien il a eu juste, comment il l'a touchée. Mais les mots restent bloqués dans sa gorge, incapables de se vomir. Alors elle se tait, elle se tourne vers lui, elle vient blottir sa tête dans son cou. Elle cherche sa chaleur, sa tendresse. Son pardon. Elle voudrait, se faire pardonner, Cosmo. Son désir d'autodestruction. Le baiser volé. L'envie furieuse. Leurs doigts liés, elle lève vers lui ses prunelles, croise son regard sincère.
Les larmes acides dévalent ses joues, viennent brûler ses lèvres. Et elle pleure. Elle pleure comme jamais elle n'a pleuré, comme jamais elle n'a osé, comme jamais elle n'a eu besoin. Elle pleure de l'absence, elle pleure de la connerie.
Et dans ses bras, rassurée, parce qu'il ne partira pas, parce qu'il a promis, elle se blottit au creux de ses bras, pour en être plus proche, toujours plus proche, et elle ferme les yeux. Elle laisse les larmes faire la course sur ses joues. Peu importe, qu'elles courent.
Noir.

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