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 « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]
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MessageSujet: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyDim 17 Avr - 23:19
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


Le temps passe, les cicatrices s’estompent mais dans sa tête le bordel demeure. Drathir s’en est rendu compte une fois de plus en sortant de chez elle, un couteau caché sous les vêtements tant la paranoïa semble être désormais un trait de personnalité ancré en elle. Si à son arrivée à Chicago le libre accès aux armes avait été quelque chose de choquant pour elle, désormais elle était ravie de posséder ce droit et éprouvait le besoin constant de posséder quelque chose avec lequel elle pouvait se défendre. Après tout elle n’était à l’abri de rien et la blonde demeurait convaincue que la majorité de la population jouait aujourd’hui au Darwin’s Game, la réalité n’était sûrement pas aussi effrayante qu’elle le prétendait mais encore une fois l’infirmière était devenue incapable de relativiser ou de faire la part des choses. Elle était également incapable aujourd’hui de sortir dans une tenue affriolante. S’il y a de cela plusieurs mois elle aurait tué pour voir les beaux jours arriver, et avec l’occasion de porter des robes légères, elle comprenait désormais qu’elle était incapable d’exhiber dans la rue les marques qui ornaient toujours ses jambes. Les cicatrices liées à la torture qu’elle avait subie s’estompaient progressivement, prenant désormais la forme de balafres blanchâtres dont seul le relief pouvait véritablement trahir les anciennes plaies ouvertes. Si les cauchemars se faisaient moindre également, bien vites remplacés par d’autres angoisses cependant, et si elle ne craignait plus qu’on ne la touche ou l’aborde, Dagger ne se sentait pas de dévoiler ses faiblesses. Seuls ses proches pouvaient avoir accès à ces cicatrices, mais le monde en général ne posséderait pas ce droit. Il s’agissait de sa honte, mais également d’un semblant d’aveu quant à son addiction pour le jeu. Or, si à ses débuts, la blonde n’avait éprouvé aucune gêne à l’idée de dévoiler jusqu’à son tatouage, il en était tout autre aujourd’hui et elle se faisait plus discrète, comme un dealer peu envieux de dévoiler ses activités illégales. En tous les cas c’est pour toutes ces raisons que la jeune femme arborait aujourd’hui un jean, couplé à un simple débardeur par-dessus lequel elle avait enfilé une veste de cuir. Une tenue somme toute normale, si ce n’est qu’en cet instant précis, elle aurait dû être au travail. Or elle ne l’était pas et le discours de ses supérieurs tournait en boucle dans sa tête. « Prenez vous un moment, vous êtes à cran, mais lorsque vous reviendrez je ne veux plus entendre la moindre plainte vous concernant. » Car les plaintes qui la concernaient se multipliaient désormais, malheureusement.

Drathir soupira au beau milieu de la rue, se trouvant paradoxalement à la fois lasse et énervée au possible. Cela faisait plusieurs semaines que les journées à l’hôpital la rendaient folle. Elle a toujours détesté son métier mais l’exercer dans ces conditions, à l’heure d’aujourd’hui, était pire encore. Son manque flagrant d’empathie prenait des allures de haine lorsqu’elle se rendait compte que ses patients pouvaient être des caho et depuis qu’elle occupait la position de meneuse atom, elle craignait également que lesdits patients cherchent à la tuer au beau milieu de son lieu de travail, une crainte qui suffisait à la rendre plus agressive encore. Les patients se plaignaient donc au point que certains refusaient tout bonnement qu’elle s’approche d’eux, et le soutien de ses proches qui, eux, la réclamaient, ne parvenait plus à compenser. L’agressivité de la blonde s’exprimait aussi envers ses collègues, l’infirmière n’avait jamais été patiente mais l’était encore moins aujourd’hui si bien qu’elle ne tolérait plus les erreurs de ses pairs, tout comme elle s’énervait de plus en plus face à la supériorité des médecins, ou encore face aux discours pauvres et navrants de ses collègues qui osaient lui demander comment s’était passé son week-end. Elle ne supportait plus rien, rien du tout, et seul le jeu semblait l’apaiser, de même que la présence de Roman dès lors qu’ils arrivaient à se retrouver entre deux journées chargées. Aujourd’hui encore elle était allée trop loin, allant jusqu’à bousculer violemment contre un mur une collègue un peu trop emmerdante. Bien qu’ayant compris son erreur dans la seconde qui suivit, le constat avait été sans appel et la blonde ne doutait pas du fait que ses supérieurs étaient on ne peut plus sérieux. La masse de travail faisait qu’elle n’avait pas été virée sur le champ, mais si malgré un peu de repos elle ne revenait pas plus calme, il était certain qu’ils finiraient par se passer de ses services. Pas que ça la dérangeait en soi, mais elle ignorait quoi faire de sa vie si on lui retirait son job, ne pensant pas avoir les capacités ou l’envie de faire autre chose. Se tourner vers la danse ? C’est une possibilité mais se faire une place dans le milieu deviendrait compliqué, et elle ne désirait pas non plus vivre sur le salaire de son compagnon sans apporter sa pierre à l’édifice. Surtout au vu des journées éreintantes que Roman subissait, ne rien faire de son côté serait un véritable manque de respect aux yeux de la jeune femme.

C’est ainsi en se demandant comment elle aborderait le sujet avec le policier, tout en sachant pertinemment au fond qu’au vu de son manque de tact cela se ferait d’une manière un peu trop franche à peine serait-il rentré, que Drathir continue de marcher, prenant le chemin du retour vers chez eux. Plongée dans ses pensées, elle n’aura pas remarqué que trois hommes la suivaient depuis un moment déjà, et sa paranoïa légendaire n’aura donc pas suffit à la préserver cette fois ci. Ce fut finalement au détour d’une ruelle que, profitant du peu de monde qui se trouvait là, l’un des hommes arriva dans son dos et l’enserra brutalement dans ses bras, pressant une main ferme contre sa bouche pour la faire taire. Le réflexe qu’elle eut de crier et gronder fut donc étouffé par avance, et son second réflexe fut alors de mordre férocement ces doigts à sa portée. Ça fonctionne, mais trop tard car elle est déjà balancée dans une ruelle bien plus sombre, expédiée derrière des poubelles qui sauraient masquer son cadavre pendant un temps. L’homme qu’elle a mordu jusqu’au sang lui jette un regard courroucé et elle se redresse rapidement pour en rajouter une couche, expédiant son poing férocement dans la gueule du concerné. Mais les deux sbires arrivent, et le combat inégal tourne vite en défaveur de la blonde, malgré les coups qu’elle a pu offrir et un poignet qu’elle a réussi à briser sauvagement. Mais voilà, elle finit à terre, et pas besoin d’avoir été élevée à la dur dans des rues malfamées pour savoir que quand on est à terre, on se redresse rarement. La situation s’inverse ainsi et elle se prend de nombreux coups. Dans le ventre, dans la gueule. « Dagger. Rien que ça, c’est notre putain de jour de chance. » Alors ça y est. Le jour est enfin arrivé. Des agressions de la part d’alcooliques ou de voleurs, elle en avait déjà connu. Des agressions liées au jeu, et à son rang dans celui-ci, c’était une première. Et en son for intérieur ça lui fout une trouille bleue. Ça l’inquiète que d’imaginer qu’elle aura à redoubler de prudence, à se laisser aller à des angoisses supplémentaires. Ça la tue aussi que de devoir raconter à Roman l’événement et le voir s’inquiéter encore plus pour elle. Mais pour l’heure elle devait agir, faire quelque chose car elle ignorait si ces enfoirés se contenteraient de lui filer la leçon de sa vie. Pour l’heure, sa vie était en jeu, et ce fut pour cela que, malgré la douleur et le manque d’espace pour agir, que la blonde gronda et, profitant de cette position fœtale qu’elle s’était imposée, glisse ses doigts dans sa chaussure pour en retirer un couteau qu’elle plante violemment dans le pied d’un de ses agresseurs. Ça suffit pour qu’il gueule et attire l’attention, potentiellement, et ça suffit pour calmer son partenaire. Ni une ni deux Drathir se redresse péniblement, agitant son couteau récupéré devant elle pour dissuader ses assaillants de trop s’approcher. « Allons bon, des caho pour la stupidité teinté de sauvagerie ? Ou des eshu pour le côté lâche ? » Qu’elle ironise avant qu’une quinte de toux ne la prenne, teintée du sang qui suintait dans sa bouche et au fond de sa gorge.

Elle a mal. Le nez en sang, de même que les lèvres, c’est sans compter sur la douleur qui la lance à hauteur de la poitrine et du ventre. Son ventre bon dieu. Ce qu’elle déteste quand on la touche là, ce qu’elle déteste de souffrir à cet endroit comme elle a pu souffrir durant sa fausse couche. Et elle a peur aussi, une peur teintée de colère, car elle voulait pas mourir. Et sûrement pas comme ça, en prise avec trois parfaits abrutis, au beau milieu de Chicago. C’est trop con. C’est pas pour elle. Mais désormais équipée elle arrive à maintenir à distance les hommes, suffisamment pour se redresser, suffisamment pour voir l’homme dans le fond sortir un flingue qu’il pointe sur elle, un sourire satisfait aux lèvres. Sans prendre la peine de réfléchir elle lance son couteau et en soupire presque de soulagement en le voyant se ficher dans l’épaule de l’individu, le faisant flancher. Mais le tir part également, atteint sa taille. Pas assez pour la perforer, suffisamment pour la frôler, déchirant le cuir de sa veste et entaillant sa peau, lui arrachant ainsi le réflexe qui consiste à plaquer une main sur la plaie dans un gémissement aussi rageur que douloureux. Les deux hommes restant allaient la buter, c’était clair et net. Ce que Drathir ignorait cependant, c’est que quelqu’un avait assisté à la scène, quelqu’un qui avait appelé les flics en urgence il y a de cela plusieurs minutes. Elle allait peut-être pas mourir en fin de compte.
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Paul Rhodes
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyMer 20 Avr - 1:24
Il dépose sur le bureau de son capitaine deux dossiers anémiques. Les dates inscrites sur ceux-ci sont depuis longtemps dépassées, mais le commandant ne semble pas s’en soucier. Roman ne prend même pas la peine d’écouter les remerciements teintés d’empathie que lui offre son vis-à-vis, se contentant d’attraper ses affaires à son bureau avant de repartir vers le garage. En remettant ces deux filières, il venait de tourner la page sur les décès regrettables de deux anciennes collègues – deux amies, même. Les documents que Phil lui avait fournis s’étaient révélés plus thérapeutiques que réellement circonstanciels, mais lui avaient permis de clore pour de bon cet épisode de sa carrière. Darwin’s Game aurait raison de sa santé mentale, si ça continuait ainsi. Pas directement, mais en soumettant ceux qu’il aimait à des situations qu’ils ne pouvaient éviter. Vivre ainsi dans la peur du moindre incident le rendait nerveux, lui qui était généralement posé et patient. Son partenaire, Matt Baker, l’attend déjà dans le véhicule, au volant. Tant mieux; Roman était crevé et préférait largement répondre aux appels dans le siège passager. Le silence est de mise entre les homologues, apprécié et valorisé par les deux occupants : surtout que le conducteur était parfaitement au courant de ce que Roman venait de livrer à leur capitaine. Il espérait sans doute ne pas être le prochain.

Ils s’arrêtent en début d’après-midi au coin d’une rue passante pour manger un bout, osant enfin briser le silence pour parler de tout et de rien – le beau temps qui arrive, le boulot qui s’accumule, la désuétude de l’édifice qu’ils sont contraints d’observer pendant leur repas improvisé. La radio accrochée au tableau de bord crachote une urgence à un coin de rue de là; Baker lance son sandwich sur la banquette arrière alors que Roman confirme qu’ils sont à une minute de là. Les gyrophares résonnent sur les murs tout près, faisant sursauter des passants – s’imposant à un feu rouge, Baker manie le véhicule à travers le trafic dense, s’arrêtant finalement devant une ruelle. Ils sautent tous les deux hors du véhicule, constatant aussitôt la scène : une poignée d’agresseurs devant une jeune femme blonde en piètre état. Un coup de feu se fait entendre et la femme grogne de douleur. « Police, lâche ton arme! » Son pistolet braqué sur le dos de l’assaillant, ce n’est que lorsqu’il daigne jeter un regard en direction des policiers que Roman voit le visage de la victime. Son souffle se coupe, ses yeux s’écarquillent – et l’un des voyous en profite pour partir au pas de course, sans doute en ayant constaté la surprise de la moitié du binôme.

« Baker, suis-le. » Il n’était pas en position de donner des ordres, mais son ton est sans appel et, jugeant la suggestion valide, l’interpellé se met à la poursuite du fuyard alors que Roman tient en joue les deux autres agresseurs. L’un d’eux, toujours armé, jette des regards nerveux à son compère. « J’ai dit lâche ton arme », qu’il siffle, s’approchant lentement, mais sûrement du criminel, qui refuse visiblement d’obtempérer. Mais Roman est patient, surtout en sachant ce qui est en jeu : la santé, sinon la vie, de celle qu’il aime. Il n’arrive pas à déterminer si c’est une chance ou un désastre que ce soit lui qui se retrouve dans cette situation. Dans un sens, il avait confiance en ses collègues – de l’autre, il préférait être responsable, même si un échec le tuerait. Croyant prendre le policier de court, l’homme armé braque son arme sur lui – au même moment, profitant de la distraction, le second voyou tire un couteau papillon de sa poche et fond sur Drathir. Deux coups de feu successifs suivent, deux grognements, deux corps s’effondrent au sol dans un bruit effacé par le vacarme du trafic. Le premier assaillant, touché à la gorge, n’émet plus le moindre son; le second, un trou sanglant en pleine poitrine, peine à respirer, marmonne des paroles inintelligibles.

Roman se précipite sur Drathir pour la serrer tendrement dans ses bras, étrangement calme, comme si l’adrénaline n’avait pas encore atteint son cerveau. La situation est surréaliste. De voir que le corps du criminel mort ne se dématérialise pas l’est encore plus. De réaliser qu’il estime son travail inachevé, encore davantage. La tête de Drathir sur son épaule, il pose une main sur son oreille exposée et tire une seconde balle sur le survivant, à l’intérieur de sa cuisse. L’artère fémorale éclatée le ferait rapidement succomber à ses blessures. Il ignore comment il justifierait la seconde plaie, inutile, mais il y penserait une autre fois, quitte à perdre sa carrière. Ça n’importait plus autant, soudainement. Il range son pistolet à sa hanche et saisit doucement le visage de Drathir entre ses doigts. « Tu vas bien? » Ses pouces caressent tendrement les joues de la blonde. « C’est fini », qu’il murmure, serrant à nouveau l’infirmière contre lui pour apaiser ses tremblements.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyMer 20 Avr - 2:56
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


Elle allait crever. C’est ce qu’elle se dit, c’est ce qu’elle assimile difficilement, au point que ça lui bouffe les entrailles et la paralyse sur place. Elle avait qu’une putain de vie ici et elle allait la perdre à cause d’un jeu. C’était con, terriblement con, et la blonde avait beau affirmer au quotidien que mourir était facile -que c’était dur pour ceux qui restaient-, son discours change intérieurement. Elle veut pas mourir. Elle veut pas laisser ceux qu’elle aime. Elle veut profiter d’eux, encore et encore, vivre, rire, aimer. Mais elle en aura sûrement plus l’occasion parce que si sa lame a touché sa cible, si le tir entaille sa taille plutôt que de lui déchirer les entrailles, elle ne doute pas du fait que l’homme visera juste dans les secondes qui suivent. Sauf que finalement, au milieu de ce bordel, elle l’entend, ce fameux avertissement propre aux policiers. Alors même qu’elle n’a pas entendu les sirènes, perdue dans cette bulle effrayante. Mais là elle l’entend, cet homme qui prévient, à moins qu’il ne menace. Et elle comprend rapidement qu’il s’agit de Roman. Un coup d’œil en direction du concerné suffit à confirmer ses impressions et l’étau qui la clouait sur place s’envola presque aussitôt. Elle n’avait pas à avoir peur, pas avec lui, jamais avec lui. Si la présence d’autre policiers n’aurait rien eu de spécialement rassurant aux yeux de l’infirmière, celle-ci étant trop méfiante pour compter sur autrui surtout depuis qu’elle jouait au Darwin’s Game, celle du brun lui apportait toutes les garanties qu’elle pouvait espérer de la vie. Il ne la laisserait pas tomber, jamais. Alors c’est sa présence qui la sort de sa torpeur bien qu’elle ait du mal à cesser de le dévisager, et bien qu’elle ait conscience d’être complètement et irrévocablement inutile. Désormais dépourvue de sa lame et bien trop occupée à presser sa main sur la plaie, somme toute superficielle au vu des circonstances, elle n’ose pas faire quoi que ce soit. Après tout un de ces enfoirés a un flingue et la blonde semble seulement en prendre conscience. Elle visualise cette arme bien mieux que lorsqu’elle était en joue et elle comprend le danger : cette fois c’est Roman qui est en danger. Et ça la tue, ça l’incite à retenir son souffle comme si cela permettrait à son compagnon de s’en tirer plus facilement. Elle doutait pas de lui, n’avait jamais douté de lui, mais l’angoisse qui l’étreint balaie toutes les certitudes qu’elle peut avoir.

L’un des hommes fout rapidement le camp, et le partenaire du brun se lance à sa poursuite, sous l’injonction de ce dernier. Mais ça change rien à la situation, ça change rien au danger. Elle ouvre la bouche, tentée de lancer une de ces provocations dont elle avait le secret pour attirer l’attention, quitte à se bouffer une nouvelle balle. N’importe quoi tant que ça pouvait donner un avantage certain à l’homme au bout de cette foutue ruelle. Mais rien ne sort, Drathir ignore si c’est sa gorge nouée –pour son plus grand agacement- ou si c’est le sang qui suinte dans sa bouche qui la dérange le plus et qui l’empêche finalement de mettre à exécution son ridicule plan. Pas le temps de s’en inquiéter toutefois car si les secondes sont synonyme d’éternité pour l’infirmière, les choses s’accélèrent soudainement toutefois. Un dernier avertissement de la part de Roman, une dernière erreur de la part du criminel. Elle a tout juste le temps de tendre le bras en voyant le voyou faire pivoter son arme en sa direction, un coup de feu plus tard et il s’écroulait alors qu’elle sursautait sous l’assaut. C’était systématique. Un coup de feu lui faisait forcément faire un bond de trois mètres sauf que cette fois ci elle eut peur que son cœur la lâche dans le processus. Elle voit même pas l’homme qui fonçait vers elle, elle ne le voit pas non plus s’effondrer alors qu’elle sursautait de nouveau face au deuxième coup de feu, terriblement rapproché. Et ce sont eux qui s’écroulent. Pas Roman. C’est pour cela que son bras retombe mollement contre son corps, que ce souffle qu’elle retenait depuis tout à l’heure s’évacua sous forme d’un soupir infiniment soulagé, contenant presque un semblant de sanglot. Elle étouffait, elle étouffait depuis ce qui lui semblait être des années, mais le carcan qui l’oppressait se relâche soudainement tandis que le policier accourt en sa direction dans le même temps. L’ensemble de son corps était parcouru de frissons irrépressibles et si elle demeurait trop tétanisée pour briser la distance qui pouvait les séparer, ce fut dans un réflexe des plus poignant qu’elle referma ses bras autour du cou de son compagnon, s’agrippant férocement à lui et ce malgré son sale état, malgré tout. Il était calme, elle était dépendante. Elle a pas été formée pour ça, malgré ce qu’elle peut faire en jeu, malgré les atrocités qu’elle pouvait y commettre, elle était pas formée pour ça à Chicago. La distinction entre jeu et vraie vie était encore réelle pour elle, au point qu’elle avait conscience du fait que malgré sa capacité à se défendre -encore que l’on puisse en douter en cet instant- elle n’était pas faite pour demeurer aussi calme dans ce genre de situation. Mais la présence du brun changeait désormais la donne et lui rappelait l’évidence : c’était fini.

Ou presque. Sentant cette main qu’il utilise pour protéger son oreille, cela ne suffit pas à masquer entièrement le bruit de cette nouvelle détonation et de nouveau elle est prise d’un soubresaut. Ses doigts se crispent plus férocement sur l’uniforme du policier alors qu’elle prend doucement conscience du fait qu’il venait de tuer. Ce n’était plus de la légitime défense pour ce cas précis, c’était un meurtre, tout simplement. L’idée se fraye un chemin dans l’esprit de la blonde, mais pas assez vivement pour qu’elle y réagisse. Sur le moment sa seule préoccupation c’est l’homme qui la tient contre lui, cet homme qui doucement s’empare de son visage en lui demandant si elle allait bien. La sensation est étrange et, pour une raison qui lui échappe totalement, l’infirmière essaye presque d’échapper à cette emprise. Parce qu’elle sent ce sang qui suinte de son nez, de sa bouche. Parce qu’elle se sent sale, pathétique. Parce qu’elle a peur de dévoiler cette frayeur qui a pu la saisir. Il a beau être l’homme à qui elle confierait tout, elle n’a jamais tenu à ce qu’il la voit ainsi. Elle se sent conne, estime qu’elle aurait dû être la même femme qu’elle peut être dans le jeu : celle qui n’a peur de rien, celle qui n’hésite jamais, et celle qui pouvait être assez forte pour se défaire de trois connards. C’est puéril, mais elle craint que ce décalage entre ce qu’elle est à Chicago et ce qu’elle est en jeu puisse lui porter préjudice, puisse la faire baisser dans l’estime du brun. C’est parfaitement con et elle le sait d’elle-même. Pourtant, malgré ce désir de vouloir cacher ses plaies, elle ne peut se résoudre à se dérober entièrement. Parce qu’elle aime trop la sensation de son corps contre le sien, de ses doigts sur sa peau, de son souffle qui la caresse et la rassure. C’est parce qu’il la tient ainsi que Drathir finit par calmer progressivement les battements de son cœur. C’est parce qu’il est là, foutrement aimant, qu’elle ne s’écroule pas en pleurant ni ne tabasse qui que ce soit sous le coup d’une colère belle et bien présente. Tu vas bien ? C’est ce qu’il avait demandé, et elle n’a toujours pas répondu. Ce fut donc dans un léger hochement de tête qu’elle confirma que oui. Malgré le tabassage en règle, malgré ce tracé de balle qui balafre sa taille mais dont elle se contrefout dans l’immédiat, elle allait bien. Surtout maintenant, alors qu’il lui confirmait que c’était fini et la serrant de nouveau dans ses bras. Et elle ne se fait pas prier, soupirant au creux de son cou, inspirant et expirant presque férocement pour se calmer. L’une de ses mains remonte le long de sa nuque, joue avec quelques mèches comme elle aimait tant le faire, et l’évidence lui échappe alors, dans un souffle soulagé. « Je suis contente que tu sois là. »

Elle sait pas combien de temps elle demeure là, pressée contre son torse, à bousiller son uniforme en attendant que son corps daigne lui répondre de nouveau. Mais ça lui fait un bien fou. De le sentir, de savoir qu’il était en vie, mieux qu’il était indemne. Ça la rassure autant que de savoir qu’elle était en vie, qu’elle était pas morte comme une conne en le laissant derrière. Ils allaient bien. Ils iraient bien. Oui, elle était contente qu’il soit là car encore une fois elle n’aurait voulu de la présence de personne d’autre. La réussite d’un autre policier pour la sauver n’aurait sûrement fait que la rendre agressive, de par la compassion qu’il lui aurait offert et dont elle n’aurait guère voulu. Quant à un échec… Elle aurait maudit le malheureux sur cent générations là où elle aurait été bien évidemment incapable de blâmer son compagnon. En tous les cas la réalité finit par la rattraper et quitte à dire quelque chose, elle tenait à le dire avant que le partenaire de Roman ne revienne. Et quitte à dire quelque chose, autant que ce soit important. « Cet enculé a bousillé ma veste… » Qu’elle rajoute dans un souffle, s’autorisant l’esquisse d’un sourire encore sanguinolent et un début de ricanement rapidement interrompu quand elle comprend que ça lui fait un mal de chien. Soupirant de nouveau, constatant que ses tremblements sont moindres, elle se recule légèrement. Muette, cela ne l’empêche pas de réclamer, faisant glisser son front jusqu’aux lèvres du brun pour quémander un baiser sans un mot, ses mains glissant déjà le long de son torse. Nouvelle inspiration, comme pour se donner du courage, et elle dégage définitivement son visage, essuyant d’un revers de manche ce qui dégueulassait à ce point la partie basse de son visage. Ses prunelles d’émeraudes quant à elle se plantent sur les deux cadavres, Drathir ayant à décaler légèrement sa tête pour cela. C’était peut-être ça, finalement, qui la différenciait des autres victimes. Certes comme n’importe qui elle avait eu peur, paralysée au possible. Certes le soulagement avait été intense, les tremblements nombreux également. Mais elle ne comptait pas fermer les yeux sur ça. Elle voulait les voir, ses agresseurs, les mares de sang se formant déjà sous eux. Et nul dégoût ne se lit sur ses traits, nulle compassion également. Ce n’était pas dans ses habitudes, ça l’était encore moins en ces circonstances. Mais c’est à cet instant qu’elle se souvient du deuxième tir, celui qui ne pouvait être justifié par de la légitime défense.

Le meurtre lui saute aux yeux mais son inquiétude première va à Roman, et son regard d’émeraude se plante alors dans le sien. « T’aurais pas dû … L’inquiétude est sincère tant elle se sent concernée, et rapidement elle effleure sa joue du bout des doigts, comme si ce simple geste le ramènerait à la réalité, lui rappellerait la gravité de la situation, ce qui était en somme assez égoïste et dégueulasse. Elle s’agite alors soudainement, passant son autre main dans ses cheveux à elle, signe de nervosité chez elle. Comment tu vas justifier ça… Comment tu va… Elle s’interrompt brutalement, dans un froncement de sourcils. Elle faisait quoi là ? Certes la carrière du policier était importante, il accordait beaucoup d’intérêt et de crédit à son travail et pour rien au monde la blonde ne voudrait le voir déchu de son poste à cause d’elle. Mais malgré tout, ce discours ne lui ressemblait qu’à moitié. Elle se blâme aussitôt, comment diable pouvait-elle se plaindre ? Comment diable pouvait-elle juger une réaction hâtive qui lui avait sauvé la vie, comment diable pouvait-elle juger une action même irréfléchie. Elle était bien trop sanguine pour se permettre de juger une réaction à chaud comme celle de son compagnon. De plus… Merci. Ce n’est plus de l’inquiétude qui fait luire son regard mais une forme de détermination, celle qui accompagne toujours ses excuses les plus sincères ou ses promesses les plus importantes. Ses doigts glissent le long de sa joue jusqu’à sa nuque qu’elle agrippe un peu plus fermement. Merci… Elle l’affirme encore, car elle était là, cette putain de vérité, cet aveu à peine dissimulé qui témoignait de la colère qui l'habitait et qui finirait sans nul doute par prendre le dessus à un moment ou un autre. Au fond elle était soulagée, presque satisfaite, d’apprendre qu’il avait tué pour elle. Il le savait sûrement, elle se serait vengée. Pas ici mais dans le jeu, elle aurait arraché le cœur du survivant à dix reprises sans hésiter et finalement elle n’aurait pas à le faire car lui aussi, dans un sens, avait éprouvé le besoin de la venger. De faire payer à ces ordures. Il est indéniable que le jeu les poussait tous les deux à ces extrémités, à ce manque de compassion ou d’humanité qu’il soit passager ou plus permanent, et c’est sûrement le jeu qui la poussait désormais à apprécier ce geste qui, d’un point de vue extérieur, devait pourtant sembler bien barbare. Mais ça ne l’était pas pour elle, pas maintenant, et pas alors même qu’elle estimait que leur couple était la base de tout. Elle était rien sans lui, il était rien sans elle, point barre. Il n’y avait pas à négocier, à tergiverser, c’était ainsi. Elle s’estimait plus forte avec lui, malgré la trouille que certaines situations pouvaient provoquer en elle. De ce fait, elle arrivait à apprécier ce meurtre, d’une certaine façon. Je tuerai cent fois pour toi. J’te jure je… Dans le jeu comme en dehors. Elle se mord doucement la lèvre inférieure, malgré la douleur que cela diffuse en elle. Ça aussi, elle tenait à le préciser. Elle voulait qu’il sache que si la situation avait été inversée, si d’une quelconque façon elle pouvait le sauver, elle tuerait sans hésiter. Tant pis les cauchemars, les carrières qui s’envolent, la taule ou n’importe quoi d’autre. Elle tuerait pour lui, dans le jeu sans hésiter, et ici malgré ce que ça pourrait bousiller en elle. Son regard ancré dans le sien, elle rajouta dans un dernier murmure, rappelant une énième évidence. Je t’aime bon dieu. » Comme une dingue.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyJeu 28 Avr - 16:35
Bien sûr qu’il était là. Ça ne relève pas de l’évidence, certes – c’était plutôt de l’ordre du miracle, les chances que ce soit lui qui intervienne étant quasi nulles en raison du nombre assourdissant de crimes et de patrouilles policières à Chicago. Mais il était là, et il n’échangerait sa place avec personne. Drathir demeure immobile, aussi se contente-t-il de caresser doucement ses longs cheveux blonds, comme s’il espérait la rassurer – ce qui semble, malgré tout, fonctionner. L’humour douteux de l’infirmière refait surface et Roman esquisse un petit sourire, qui s’effondre aussitôt. Il évite de paniquer, mais il n’apprécie pas la tache cramoisie qui macule désormais les vêtements de Drathir. Le policier dépose un tendre baiser sur son front avant de succomber à son désir d’être rassuré. « Voyons si c’est grave. » Sûrement superficiel : si une balle avait transpercé l’infirmière, ils ne seraient pas en train d’avoir cette conversation. Il soulève lentement le bas du t-shirt jusqu’à la taille, posant les yeux sur la plaie. C’est moche, mais peu profond, et malgré les ecchymoses qui commençaient déjà à se former autour de la blessure, il y avait certainement eu plus de peur que de mal. « Rien que tu puisses pas rafistoler toi-même », qu’il finit par lâcher, hochant la tête, avant d’aussitôt recouvrir la peau de sa compagne. C’est dur, de la voir blessée; ça l’est encore plus de la voir effrayée. Lui-même est terrorisé. Et s’il était arrivé quelques secondes plus tard? S’il n’avait pas eu de meilleurs réflexes que ceux des agresseurs de Drathir? Il n’ose même pas y penser. Il ne se serait jamais pardonné de l’avoir ainsi laissée tomber.

C’est le reproche de la blonde qui le fait revenir à la réalité. Il n’aurait pas dû. Il ancre son regard dans celui de Drathir, puis le fait lentement passer au cadavre qu’il avait achevé quelques instants auparavant. C’est comme s’il n’avait pas fait la distinction entre la mort dans le jeu et la mort ici, là où tout compte. Il pensait que ça le déchirerait, de réaliser qu’il avait mis à mort un inconnu – qu’il s’était hissé au-dessus de la loi, qu’il avait exécuté sa propre justice. Or, il n’en était rien. C’est l’indifférence qui sature ses traits alors qu’il reporte ses yeux sur le visage amoché de l’infirmière. « T’en fais pas pour ça. » Elle n’a pas à le remercier. D’autres avaient fait pire pour protéger celles qu’ils aimaient; il ne fait pas exception à la règle. Il trouverait une façon de se blanchir, quitte à devoir perdre son boulot, même s’il préférait largement éviter. Il avait l’impression que c’est tout ce qui le raccrochait à la réalité, en ce moment, même si, de toute évidence, il avait quelques moments d’absence. « C’est pas grave », qu’il la rassure encore, toutefois bien conscient de la bourde qu’il a sur les bras, sans pouvoir se résoudre à paniquer devant une Drathir encore soufflée par l’incident qu’elle venait de vivre. Roman dépose un nouveau baiser sur son front alors qu’elle jure pouvoir tuer pour son bien-être à lui. Ça l’amuse, vaguement. N’importe qui aurait mis ce genre de propos sur le compte de l’adrénaline qui course encore dans les veines de l’infirmière, mais Roman sait qu’elle pèse chacun de ses mots. « Évite, quand même », qu’il lui souffle dans un petit rire nerveux. Pas besoin qu’ils cumulent les crimes.

Il serre tendrement Drathir contre lui, en profitant pour inspirer et expirer profondément quelques fois. Ça le rassure, ça le calme. Parce qu’il entend les pas de son collègue, lourds et sûrs, suivis de ceux, traînés et las, du criminel qu’il a appréhendé. « Je t’aime aussi. » Profondément, sincèrement. Même s’il ne l’avait pas toujours montré. Il finit par apercevoir la silhouette de son collègue, traînant un voyou menotté qui retient un air dégoûté lorsqu’il voit les cadavres de ses deux complices. Roman fait signe à son partenaire, Baker, d’appeler une autre voiture pour emmener le criminel au poste le plus proche. Une autre patrouille vient rapidement coffrer le badaud, qui se laisse emporter sans trop d’histoires. « Baker… Drathir », qu’il les présente presque timidement. Le flic comprendrait rapidement de qui il s’agissait. « Tu veux bien aller attendre dans la voiture? » qu’il demande finalement à la blonde, d’un ton doux, mais sans appel. La demoiselle désormais en sûreté dans le véhicule de police, Roman inspire sèchement. « Écoute… » qu’il entame, se voyant coupé dans son élan par son collègue. « Laisse tomber. Je sais de quoi du veux parler. » Baker sort son arme de service, retire le chargeur et en fait sauter une balle, qu’il tend à Roman pour qu'il renfloue son chargeur. « C’est moi qui ai tiré la deuxième, en même temps que toi. J’ai pas besoin que tu parles pour comprendre ce qu’il s’est passé. Ton secret est en sécurité avec moi. » Roman pousse un soupir de soulagement, osant espérer que son vis-à-vis était sincère. Baker lui abat une main amicale sur l’épaule, lui assurant qu’il prendrait soin de tout boucler ici. Roman retourne vers le véhicule pour reconduire Drathir à leur appartement, n’osant pas la laisser seule dans la ville. […]

Il rentre quelques heures plus tard, dès que la possibilité s’offre à lui, refusant poliment une offre d’heures supplémentaires qu’il aurait autrement accueillie avec joie. Il avait autre chose en tête, d’autres priorités qui demeureraient plus importantes qu’un chèque de paie plus gras pendant un temps. Il ouvre la porte de son appartement – leur appartement – et constate aussitôt la présence de Drathir, affalée sur le canapé, la télé allumée à un canal qu’elle ne regardait visiblement même pas. « Alors, comment tu vas? » qu’il s’inquiète alors qu’il ôte sa chemise d’uniforme pour la lancer sans cérémonie dans la chambre. « J’ai fait aussi vite que j’ai pu. » Il avait aussi pris congé pour le lendemain, mais préférait largement lui faire la surprise.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyJeu 28 Avr - 21:02
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


L'empathie n’était pas sa qualité première, et malgré les inquiétudes naturelles qui pouvaient la saisir dès lors qu’il s’agissait du brun, l’infirmière demeurait encore trop perturbée par les évènements récents pour songer d’elle-même à le rassurer. Elle en était bien incapable, et lui-même tenait trop à elle pour se permettre ouvertement de réclamer quoi que ce soit. Ce fut pour cela que Drathir se focalisa sur la présence du policier, et sur le bien être que cela lui procurait, avant d’être légèrement surprise en le sentant se reculer. Sourcils froncés, Roman explique bien vite vouloir observer la blessure qui balafrait sa taille et ce n’est qu’à ce moment que la blonde imagina la peur qui devait le saisir. Evidemment, ne serait-elle pas paniquée si elle avait eu à le tenir dans ses bras, blessé de part en part ? Compréhensive elle ne cherche donc pas à plaisanter sur le sujet alors que dans d’autres circonstances elle se serait sûrement un peu amusée à ses dépens. Immobile et muette, l’infirmière le laisse soulever avec précaution son haut, exhibant ainsi la plaie. Il a beau ne pas y toucher directement, elle ne parvient pas à retenir un frisson d’appréhension. Certes ce n’était pas grand-chose, certes elle pouvait affirmer qu’avec le darwin’s game elle avait vu pire, mais ça restait une plaie et elle ne tenait pas spécialement à ce que quiconque y touche. En tous les cas cela rassure jusqu’à la blonde qui n’avait pas encore eu l’occasion de constater les dégâts, or, comme le disait si bien le policier, ce n’était rien qu’elle ne saurait gérer elle-même. Entre son métier d’infirmière et ce que le jeu lui avait appris en matière de débrouillardise lors des soins, elle saurait se démerder. En tous les cas l’attention de la jeune femme se voit bien vite accaparée par les deux cadavres, tandis que son compagnon rabaisse avec précaution le vêtement. Si elle s’inquiète des répercussions d’un tel meurtre sur la vie du policier, ce sentiment se voit bien vite remplacé par de la gratitude qu’elle juge bien plus adaptée. Il venait de lui sauver la vie, tout simplement. Certains diraient que c’est son métier, qu’il a été formé et préparé pour de telles situations mais elle savait qu’il n’en était rien. Il avait eu à passer outre ses propres sentiments pour demeurer aussi calme, il avait fini par tuer alors même qu’il ne s’agissait pas le moins du monde de l’objectif principal des forces de l’ordre. Tout le monde ne l’aurait pas fait, tout le monde n’en aurait pas été capable. Lui, si. Elle avait conscience de la valeur de ce simple geste et l’en remerciait donc naturellement, déterminée.

Il lui dit de pas s’inquiéter, que c’est pas grave, et cela ne fait qu’inciter la blonde à insister un peu plus. Non, c’était peut-être pas grave, encore que… Mais c’était important quand même. Tout aussi important que d’affirmer désormais qu’elle saurait faire de même, qu’elle saurait faire ce qu’il fallait pour lui. Ce n’était pas des mots en l’air et il doit sûrement s’en douter, elle n’est par ailleurs pas véritablement surprise de l’entendre lui conseiller d’éviter d’en arriver à de telles extrémités. Le ricanement du brun trouve écho dans le sourire de sa compagne. Une esquisse tout au plus, qui disparaît tandis qu’il la serre de nouveau contre lui et qu’elle souffle alors en guise de conclusion : « ça ne dépend pas de moi. » Evidemment elle espérait qu’elle n’aurait jamais à en arriver là, ne serais ce que parce qu’elle ne voudrait pour rien au monde se retrouver dans ce genre de situation, mais si ça devait arriver elle n’hésiterait pas. Et sûrement que, le jeu aidant, sa culpabilité serait moindre. Parce qu’après tout ils ont rien demandé, ni lui, ni elle. Malgré la violence du jeu, ce qui se passait à l’intérieur de celui-ci restait dedans, or il semblerait que tout changeait désormais. On l’attaquait pour son rang de chef atom, et elle savait que si sa relation avec le policier venait à se savoir, il serait une cible tout aussi privilégiée. Et cette idée la terrorisait. C’est d’ailleurs parce que ce constat ne quittait pas son esprit que la blonde se détacha de son compagnon en entendant des pas vers eux. Elle se détache dans un dernier sourire, indéniablement touchée par la déclaration qu’il lui offre en retour, avant de se fermer face à l’arrivée du policier et de son criminel. Imposant discrètement une distance entre elle et Roman, folle d’inquiétude à l’idée que son agresseur encore vivant puisse comprendre la relation qu’ils entretenaient et finisse par s’en servir s’il n’était pas purement et simplement condamné à des années de prison, Drathir ne se détendra finalement qu’une fois le concerné emmené par une autre voiture de patrouille, les laissant ainsi seuls. Tous les trois. Le semblant de quiétude apporté par les étreintes de Roman lui parait déjà bien lointain et soudainement l’infirmière semble prendre conscience de la douleur qui l’étreint de part et d’autres de son anatomie. Prise d’une soudaine quinte de toux, elle fait de son mieux pour l’atténuer, portant son poing à ses lèvres et ravalant le sang qui menaçait de lui échapper. Inutile de paraître plus misérable qu’elle ne pouvait déjà l’être. Ce fut alors à ce moment là que Roman la présenta à son partenaire, rapidement, et la concernée se contenta d’hocher doucement la tête en fixant ledit partenaire. C’était poli et suffisant vu les circonstances, mais au fond elle n’avait pas besoin de plus pour savoir que l’homme qui lui faisait face ne convenait pas. Il n’était pas Abigaëlle, tout simplement.

Pas le temps de s’attarder sur la question cependant que déjà Roman reprenait la parole, l’invitant doucement à l’attendre dans la voiture. Tu veux bien ? La concernée ne peut retenir un sourire suivit d’un coup d’œil amusé. Elle serait presque tentée de dire non, comme elle savait si bien le faire pour jouer sur les mots ou tester la patience du brun, mais elle n’est pas assez sotte pour ne pas prendre conscience de la gravité de la situation. Et elle savait reconnaître un ordre dissimulé lorsqu’elle en entendait un venant du brun. Hochant alors de nouveau la tête en guise d’approbation, ce fut sur un commentaire ironique qu’elle s’éloigna doucement : « Je vais essayer de pas trop la dégueulasser. » Difficile quand on pisse le sang, mais bon. Une fois installée à l’intérieur, la jeune femme ne se gêne pas pour piquer un paquet de mouchoir à l’avant, se servant de ces derniers pour maîtriser le flot de sang à hauteur de son visage. L’une de ses mains demeurait désormais maintenue sur la plaie à sa taille, sachant pertinemment qu’elle ne pouvait rien faire de plus pour le moment. Espérant toutefois que Roman ne tarderait pas trop, ce fut ainsi sans le quitter des yeux qu’elle constata que la conversation ne dura pas bien longtemps. Elle sait pas ce qu’ils se disent, perçoit à peine ce qu’ils font et si elle admet intérieurement être curieuse, elle n’ose pas réclamer aussitôt des détails lorsque son compagnon se glissa à son tour à l’intérieur de l’habitacle. Le chemin jusqu’à l’appartement du policier -leur appartement- se fit relativement en silence, la blonde se contentant généralement de fixer le paysage qui défilait dehors, soudainement mal à l’aise. Pourtant elle ne tient pas à en parler, ni même à le montrer même si cela est sûrement peine perdue, se contentant de ce fait de jeter quelques coups d’œil à Roman, gratifiant ce dernier d’un sourire destiné à le rassurer. Ça irait bien. Elle irait bien. A force. Elle irait bien, même si en cet instant précis elle aurait aimé ne pas avoir à le quitter sur le seuil de la porte. Elle sait bien que c’est passager, qu’une fois sa journée terminée il reviendrait en courant s’assurer qu’elle allait bien, pourtant elle aurait tout donné pour qu’il reste, comme lors de cette fameuse nuit cauchemardesque. Etrangement toutefois, lorsqu’elle se retrouva seule dans le salon, la blonde ne paniqua pas tant que ça. En vérité, elle constata rapidement qu’elle était juste fatiguée, et inquiète, et que la colère qu’elle avait pu éprouver s’était envolée plus vite que prévu.

Profitant des heures qu’elle avait devant elle, Drathir commença par s’occuper de ses plaies, désinfectant celle à la taille et s’octroyant un large bandage tout autour de sa taille afin de s’assurer qu’elle cesserait rapidement de saigner. Elle nettoya son visage, grimaçant face à son nez douloureux mais néanmoins toujours relativement droit, et demeura de longues minutes devant le miroir de la salle de bain, ne sachant trop que penser de son reflet. Dagger. C’est notre putain de jour de chance. C’était donc ça, le reflet dans la glace ? Juste Dagger ? Juste un concentré de stress, de haine et de pragmatisme ? Sa chevelure blonde se résumait-elle juste à être un signe pour ses ennemis, destiné à la trahir ? Les traits de son visage étaient-ils condamnés à ne laisser transparaître que le mépris et la froideur que Dagger pouvait laisser paraître ? C’était ça son identité maintenant ? Devait-elle abandonner ce prénom offert à la naissance, seule chose pour laquelle elle remercie par ailleurs ses parents ? La situation la dérange, la perturbe. Cette séparation qui existait entre jeu et réalité venait de se fissurer, indéniablement, et elle ne savait qu’en penser, ou comment y réagir. N’avait-elle pas pris assez de précautions, bon dieu ? Elle devenait paranoïaque dans chaque aspect de sa vie, pourquoi fallait-il en plus que cela ne suffise pas ? Ravalant un soupir aussi las qu’amer, Drathir se détourna du miroir et se décida à se décrasser, péniblement au vu de ses plaies qui ne cessaient de gêner. Ce fut dans un frisson qu’elle effleura son ventre, meurtris par les coups. Déjà des ecchymoses se révélaient, lui arrachant une grimace. Elle se demandait parfois quand elle ferait officiellement le deuil de cet enfant, de cette fertilité tout simplement. Tout ce que pouvait contenir son ventre, c’était une putain de défaillance qu’on ne cessait de pointer du doigt, inconsciemment. Nouveau soupir alors qu’elle achève de se laver et se dirige vers la chambre, enroulée dans une serviette. Peu envieuse de devoir se rhabiller, la blonde se contenta alors d’une culotte et d’un t-shirt appartenant à son compagnon et elle alla s’allonger aussitôt dans le canapé après avoir pris un bloc de glace destiné à calmer les élancements de son visage. Se trouvant une position confortable, des oreillers servants d’appui à hauteur de sa nuque, elle alluma rapidement la télé, faisant défiler les chaînes sans vraiment être intéressée par ce qu’elle découvrait. Faut dire qu’il n’y avait que des mauvaises nouvelles aussi se contenta-t-elle finalement d’une chaîne de musique qui servait avant tout à faire face au silence poignant qui régnait dans la pièce. Elle avait besoin d’un bruit de fond, indéniablement, et en soupira d’aise. Il ne lui fallut pas longtemps pour s’endormir même, l’adrénaline retombant et son corps la rappelant à elle. Une sieste d’une heure, peut être deux.

Se réveillant d’elle-même, et s’étirant au passage, quelques dizaines de minutes furent suffisantes pour que finalement la porte s’ouvre, laissant apparaître la silhouette de Roman. Jetant un coup d’œil au concerné, ignorant l’image ridicule qu’elle devait renvoyer à ainsi se maintenir de la glace sur le coin du museau, la blonde ne daigna pas prendre la parole et se contenta de sourire doucement. Elle n’en a de toute manière pas le temps car déjà le policier s’inquiète à son sujet, prenant de ses nouvelles. Elle a pas non plus le temps de lui répondre que déjà il ôtait sa chemise, s’attirant d’office une œillade intéressée. Il a fait aussi vite que possible et elle le croit aisément. « Je sais, rassure-t-elle dans un sourire, se redressant légèrement sur le canapé à l’aide de son coude. L’observant un instant, elle reprend alors : Viens par là. Réclame-t-elle naturellement, ramenant ses jambes vers elle pour faire de la place et accentuant ledit espace en se mettant en position assise, non sans une grimace. Le laissant s’installer au plus près d’elle, la blonde redéposa ses jambes sur les cuisses du policier, ayant toujours apprécié les caresses dont il pouvait la gratifier à cette hauteur. Ce fut à ce moment là qu’elle finit par relever légèrement le haut qu’elle portait, dévoilant le bandage imposant mais surtout efficace qu’elle avait réalisé. Bien que déjà rougit, le sang avait finalement vite séché, témoignant du fait qu’il n’y avait plus rien à craindre. Faudra que j’en fasse régulièrement et que je limite mes mouvements mais ça ira. J’ai mal au bide, et même si ça m’empêche pas de parler j’ai la mâchoire et le nez défoncés. Comme pour accentuer ses propos, elle récupère son bloc de glace et le maintien à hauteur de ladite mâchoire. Haussant les épaules, elle conclut dans un léger sourire. Pour le reste eh bien… On verra. Elle voulait évidemment parler des séquelles psychologiques que cela laisserait. Il était évident que vu les circonstances, sa méfiance se verrait décuplée et cela se voyait déjà par la présence d’un couteau sur la table basse du salon, la blonde ayant éprouvé le besoin de la savoir non loin. Conservant son regard ancré dans celui de son compagnon, Drathir ramena finalement sa main libre sur la nuque du bun, la massant avec douceur et s’interrogeant désormais à son sujet. Et toi ? L’intérêt est sincère, l’inquiétude sous-jacente. Sourcils froncés, elle précise sa pensée bien que cela n’eut sûrement pas été nécessaire. Comment ça s’est passé pour… Tout ça ? Et, outre la carrière de Roman, elle songe également à la paperasse liée à l’agression, et aux aveux potentiels du seul agresseur encore en vie. Soudainement un peu plus tendue, elle demanda également quelques détails à ce sujet : Et lui… Le gros con là, il a dit quoi ? » Avait-il avoué son allégeance au jeu, avait-il expliqué pourquoi il s’était jeté sur elle ?
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Paul Rhodes
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptySam 21 Mai - 3:02
Un rapide passage dans la chambre suffit pour qu'il ressorte changé, vêtu d'un simple jean noir et d'un t-shirt orné des armoiries d'une des maisons de Game of Thrones - il ne pouvait pas se permettre ce genre d'écart vestimentaire au travail, aussi profitait-il de ses retours à la maison pour assouvir ses pulsions de s'habiller comme un adolescent. Il prend place sur le canapé, posant délicatement les jambes de Drathir par-dessus ses cuisses, parcourant sa peau du bout des doigts alors qu'elle relève son chandail, dévoilant le bandage qu'elle avait fait elle-même. Le sang avait passé à travers les épaisseurs de gaze, imbibant le tissu immaculé d'une large tache carmin. L'avantage d'être policier, c'était qu'à force d'être confronté à d'horribles situations, rien ne le dérangeait vraiment; le sang, les viscères, les mutilations, les cadavres... mais être confronté à la souffrance de la femme qu'il aimait, ça, il ne s'y ferait jamais. « Tant mieux », finit-il par souffler, rassuré, décochant un regard bienveillant à la blonde. Évidemment, la douleur partirait, les cicatrices s'estomperaient; les séquelles psychologiques, elles, n'étaient pas aussi simples à traiter. L'infirmière avait la chance d'en connaître un rayon, en plus de partager sa vie avec un travailleur social - il n'était pas psychologue ou psychiatre, certes, mais il savait gérer ce genre de situation sans paniquer, ce qui n'était pas donné à tout le monde.

Roman pose la tête sur le dossier du canapé, s'accordant finalement un moment de répit, rassuré sur l'état de santé de Drathir. Il ne s'attendait pas à ce que la blonde revienne directement sur le geste qu'il avait posé - il ne le regrettait pas, mais il préférait l'oublier le plus rapidement possible. Ça ne lui ressemblait pas. La blonde n'était plus en danger lorsqu'il avait achevé son agresseur, qui serait probablement mort avant l'arrivée des services d'urgence. Il s'était laissé porter par une hargne qu'il s'ignorait, qu'il n'aurait jamais imaginé ressentir. Un geste aussi calme qu'irréfléchi. « Tout ira bien. » Il adresse même un sourire à l'infirmière, bien qu'incertain de sa crédibilité. Oui, si son partenaire tenait parole, alors il s'en sortirait indemne. Il redoute laisser le poids de sa carrière toute entière sur les épaules d'une tierce personne de qui il serait à la merci, mais c'était la plus sûre de ses options.

Quant au quidam qu'ils avaient réussi à embarquer, la situation était moins claire. Il hausse les épaules, hochant la tête pour marquer son irritation. « Il dit qu'il a suivi les autres et qu'il s'imaginait pas que ça irait si loin; c'est pour ça qu'il s'est barré. » Enfin, ça, c'est ce qu'il disait. C'était la faute de Roman si personne ne pouvait témoigner en sa faveur, ses deux acolytes sans doute en vacances à la morgue à l'heure qu'il était. « Personne n'a mentionné le jeu, mais son tatouage était sur son avant-bras : CAHO, 3 vies. Il devait pas être très stable d'avance. Par contre, c'est pas le genre d'argument qui tient en cour. » Parce que procès il y aurait. La nouvelle s'était vite rendue jusqu'au procureur. Heureusement, Drathir aurait quelque temps pour se remettre - autant mentalement que physiquement - avant de faire face à cet événement à nouveau. Roman sait qu'elle n'ignore pas qu'elle devra sans doute témoigner, aussi passe-t-il ce détail sous silence, enchaînant directement : « Je peux pas témoigner, mais Baker le fera si nécessaire. C'est un bon flic. » Mais il y serait, pour soutenir Drathir dans cette épreuve.

Pour la journée, toutefois, il en a eu assez de cette affaire. Il déteste autant qu'il chérit son travail pour ce genre de situation. D'un côté, il aime pouvoir conserver ses moyens, savoir que faire et quand le faire, avoir la chance d'intervenir dans de telles situations - de l'autre, il abhorre devoir supporter ses échecs, les avoir sous les yeux, sous la forme cette fois de la blessure qui balafrait la taille de Drathir. Il éteint la télévision, par réflexe, ne supportant pas les inepties qui en sortaient, se dirige vers la cuisine pour tirer une bière du réfrigérateur qu'il entame sans tarder, puis en extirpe des ingrédients qu'il apprête, l'air absent. « J'irai faire des courses demain matin », qu'il signale, avant de réaliser qu'il venait de gâcher sa surprise. Tant pis.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyDim 29 Mai - 17:12
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


Elle ignore si elle cherche en premier lieu à le rassurer lui, ou à se rassurer elle-même. Sûrement un mélange des deux. Ils en voyaient tous les deux assez au quotidien pour ne pas paniquer devant un bandage ensanglanté, et ils se faisaient suffisamment confiance pour savoir qu’il valait mieux ne pas se mentir mutuellement sur leur état. Alors elle ment pas, la blonde. Elle annonce que la plaie guérira, malgré les mouvements difficiles, tout finira bien par cicatriser. Les hématomes finiront par s’envoler également, et seule resterait l’angoisse, la peur de voir les événements se produire de nouveau, la peur de finir saignée et abandonnée au bord d’un caniveau. Et là non plus elle ne cherche pas à mentir, admettant volontiers que ces séquelles psychologiques ne seraient pas si aisées à traiter, et seul le temps leur dira comment elle va réussir à gérer ça. Car pour l’heure, elle n’en a aucune idée. Consciente des nuits cauchemardesques qu’elle avait passées suite à une torture dans le jeu, elle se demandait comment elle réussirait à passer outre une tentative de meurtre au sein même de Chicago. Peut-on seulement réussir à oublier, un jour, qu’on a tenté de vous tuer à cause du rang que vous possédez dans un monde virtuel ? Ce fut finalement dans un soupir que l’infirmière rabaissa doucement ce haut ainsi piqué à son compagnon, avant de sourire à ce dernier, satisfaite de voir qu’il ne paniquait pas non plus. Il la croyait et semblait de ce fait tout aussi soulagé qu’elle. Mais ce fut ainsi en mettant fin au chapitre qui la concernait que Drathir en vint à s’inquiéter des conséquences que cette journée allait avoir sur le policier. Avait-il réussi à trouver une feinte pour justifier la présence de deux cadavres ? Allait-il se faire virer pour tout ça ? Ce fut donc aussi curieuse que soucieuse que la jeune femme le questionna à ce propos et si son interlocuteur ne s’amusa pas à changer de sujet, ce qui était déjà un exploit en soi le connaissant, il se contenta de la rassurer en quelques mots sans lui offrir plus de détails. Tout irait bien. Quelques mots qui la font tiquer, arrachant un regard à la fois agacé et suspect à l’infirmière. Elle hésite à insister, à réclamer plus, car décidément cela ne lui convenait pas. Elle avait besoin de détails, de connaître les plans de son compagnon, de savoir ce qu’il avait décidé de faire pour régler le problème car la jeune femme savait pertinemment qu’il n’avait pas suffi de faire les yeux doux au supérieur du brun pour obtenir gain de cause. Il y avait autre chose, et demeurer dans l’ignorance la rendait folle. N’avait-il pas confiance ?

« J’arrive pas à savoir si tu ne me donnes pas de détails car t’estimes que c’est pas important ou si c’est parce que t’es pas convaincu par ce que tu dis. » Enonce-t-elle simplement, sans le quitter des yeux. Il a beau sourire, cela ne constitue pas une preuve en soi. Mais elle sait également que Roman ne s’épanchait jamais, n’étant pas le plus démonstratif des deux ni celui qui parlait le plus. Et c’est parce qu’elle le connaît, et sait donc dans quoi elle s’engage à le côtoyer au quotidien, que la blonde finit par hausser les épaules sans insister, préférant se focaliser sur un autre aspect de l’histoire : le discours du seul de ses assaillants encore en vie. Qu’avait-il pu dire, avouer ? Avait-il dit qu’il s’était jeté sur elle à cause de ce qu’elle incarnait dans le jeu ? Avait-il avoué qu’il avait désiré sa mort ? Bien sûr que non. On avoue jamais ses crimes ici et les propos de Roman confirmèrent rapidement cette impression. Le concerné avait préféré dire qu’il avait été entraîné par ses pairs dans cette histoire, qu’il s’était pas attendu à aller aussi loin. Mon œil ouais. Ravalant un grondement amer face à ces mensonges éhontés, Drathir garde toutefois son calme et se contente d’écouter la suite des informations formulées par le policier. Apparemment son agresseur était un caho, un trois tatoué sur l’avant bras ce qui explique, en partie du moins, le fait qu’il ait pété un câble. Mais de toute manière, ce tatouage ne constituait pas un argument en soi et c’est à ce moment précis que la blonde prit conscience du procès qui aurait lieu suite à cette attaque. Désormais habituée à faire justice elle-même, l’idée même d’un procès la faisait doucement ricaner et elle n’en attendait pas grand-chose : le mec s’en sortirait, finirait par crever à cause du jeu toutefois, et la justice de ce pays lui donnerait la gerbe une fois de plus. Pour l’heure toutefois le brun venait de lui rappeler qu’elle aurait donc à reparler de cet événement devant un paquet de monde et Drathir en vient surtout à se demander ce qu’elle pourrait bien dire. Devait-elle dire la vérité ? Avouer qu’elle jouait, elle, la compagne d’un policier, juste pour pouvoir défendre sa cause en sachant même que cela ne servirait sûrement à rien. Si un tatouage témoignant de l’agonie de son propriétaire n’était pas un argument recevable, elle doutait que vanter son rang chez les atom en soit un.

Muette, ce fut de nouveau le policier qui la ramena à la réalité en signalant qu’il ne pourrait pas témoigner, mais que son collègue le fera si nécessaire. Un bon flic, qu’il dit. Consciente des efforts fournis dans le but de la rassurer, la blonde garde le silence, n’évoquant pas le fait que la présence ou non d’un compagnon du brun la laissait de marbre. Elle y croyait pas à ce procès, n’espérait pas grand-chose de tout cela et savait juste qu’on ne pourrait rien leur reprocher à eux vu les circonstances. Aussi bon soit ce Baker, Drathir doutait que sa parole fasse une grande différence, mais peut-être était-elle une fois de trop défaitiste au possible. Un peu trop. Se contentant alors d’hocher doucement la tête pour signifier qu’elle comprenait, elle n’ose pas toutefois apporter une forme de conclusion à cette histoire, tant les questions se bousculaient dans sa tête. L’infirmière comprend bien pourtant que son compagnon aimerait changer de sujet, cela se voit à sa manière d’éteindre la télé, de repartir non sans une dernière caresse le long de ses jambes. Elle le comprend à cette bière qu’il entame et cette cuisine qu’il monopolise soudainement, s’occupant autrement qu’en entretenant la conversation quant à ce qu’il s’était passé plus tôt dans la journée. Drathir fut tentée, l’espace d’un instant, de ne pas relancer la discussion, mais ses questions demeuraient trop fermement ancrées dans son esprit, et elle estimait préférable de dire ce qu’elle avait à dire maintenant, pour ne plus avoir à en parler les jours à venir. Tant pis pour Roman, tant pis ça le dérangeait, il devra passer outre cette fois ci. Ce fut donc dans une grimace, et prenant son temps malgré tout, que la blonde délaissa à son tour le canapé tandis que son partenaire annonçait dans le même temps qu’il irait faire les courses demain. Parfaitement au courant de l’emploi du temps du concerné, la jeune femme comprend alors qu’il venait de prendre sa journée et un sourire ravi orne rapidement son visage alors qu’elle achève de se lever, brisant rapidement la distance qui les séparait. Se glissant dans le dos de son compagnon, elle referma instinctivement ses bras autour de sa taille avant de déposer un baiser sur la nuque du brun, se hissant sur la pointe des pieds pour cela. « J’adore quand tu m’annonces de bonnes nouvelles. On ira ensemble. Pas tant parce qu’elle avait besoin d’être collée aux baskets du policier, encore que ces temps ci elle aimait saisir la moindre occasion pour être avec lui même pour quelque chose d'aussi futile que des courses, que parce qu’elle voulait pouvoir ressortir de chez elle au plus vite sans paniquer. Or, quoi de mieux que la présence de Roman à ses côtés pour oser. Oui je lèverai mon cul, oui. » Anticipe-t-elle dans un sourire, consciente du nombre incalculable de blagues qu’il aurait pu lui lancer concernant son amour pour la grasse matinée.

Sur une légère caresse, la blonde se décolla finalement de son compagnon, se reculant et allant s’adosser à un mur non loin de là. De prime silencieuse, l’émeraude de ses yeux se focalisant sur les ingrédients que le brun continuait de manipuler machinalement, elle finit par lui demander son avis concernant ce qui la dérangeait, d’avance dérangée par la frayeur qu’elle risquait de causer au policier. « Ils m’ont appelé Dagger. Commence-t-elle dans un souffle, relevant ses yeux à hauteur du visage de Roman, consciente du fait qu’elle risquait de très vite s’octroyer son attention. Je sais pas s’ils ont juste saisi une occasion de s’en prendre à moi en me croisant dans la rue ou si c’était prévu depuis longtemps, mais ils m’ont pas attaqué par hasard. Elle n’avait rien d’une victime imprévue, rien d’un dommage collatéral. Elle était la cible, que ce soit par opportunisme ou par réel désir de s’en prendre à elle. Soudainement gênée, et sans nul doute en colère également à l’idée qu’elle puisse passer du statut de prédatrice à celui de proie même à Chicago, c’est toujours avec sérieux qu’elle en vient à questionner plus franchement Roman, sourcils froncés par l’incertitude. Je dois le dire ça pour le procès ? Je vois pas en quoi dire la vérité servirait à quoi que ce soit, ils en ont rien à foutre du fait que je sois chef et que ça m’ait porté préjudice, et puis… Admettre que je joue, ça poserait des problèmes. Mais en même temps … Mentir ? Il suffit que l’autre con se décide à balancer la vérité pour que je me retrouve grillée, comme une idiote à ce procès. Lâchant un soupir, déjà exaspérée par la complexité de la situation, la blonde passa une main lasse sur son visage avant de laisser ses doigts glisser jusqu’à sa nuque endolorie par le stress de l’après midi. Je me contrefous de ce procès, je compte pas sur ça pour obtenir une quelconque justice. Je veux juste… Nous éviter des emmerdes supplémentaires. A tous les deux. » Qu’elle conclut dans un souffle. La justice lui importait peu, trop habituée à la faire elle-même désormais et n’ayant de toute manière pas confiance en celle-ci, mais elle voulait peaufiner un discours, qu’il soit véridique ou mensonger, juste pour éviter au policier des reproches inutiles. Drathir sait pertinemment qu’il tient à son travail, contrairement à elle et par ailleurs elle ne sait toujours pas comment aborder avec lui les menaces qu’elle a reçu de ses supérieurs quant à un potentiel renvoi, d'autant plus qu'il finirait par remarquer qu'elle aurait du passer la journée au travail et non pas se faire agresser dans la rue, et elle ne souhaitait pas qu’il le perde à cause d’elle et de ses mots déplacés.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyLun 6 Juin - 22:45
Un peu des deux. Rien de tout ça. Comment dire; il parle parce qu'il refuse d'opposer un odieux silence à la souffrance de Drathir, mais sa réaction naturelle face à la situation aurait été un mutisme borné. Elle n'est pas sotte et lui n'est pas un menteur chevronné. Elle lit ce sourire comme on lit une fortune dans un biscuit chinois : avec une facilité déconcertante, un nonchalance qui le prend inévitablement de court. Il fige, un instant, croisant le regard émeraude de l'infirmière, ayant presque oublié à quel point il était inutile de lui cacher quoi que ce soit. Elle lui tend la perche même en sachant qu'il ne la saisirait pas; qu'il se contenterait de changer de sujet, de passer à autre chose. Et c'est ce qu'il fait, enjoint par la demoiselle de lâcher quelques précisions sur l'agresseur, bien qu'il aurait sincèrement préféré abandonner le sujet. Il sait Drathir insistante, tenace, et n'ignore pas qu'elle aurait sa réponse, tôt ou tard, à force de questions. Dans l'espoir de la rassurer, il n'est guère avare de détails, même s'il sent que l'intérêt de la blonde flétrit rapidement lorsqu'il ne s'agit plus de l'auteur du crime.

Alors il s'éloigne, profitant d'un instant de répit, comme pressé de poser les yeux sur le fond de la bouteille qu'il a entamée. Il est évident qu'il se sent bien dans cette cuisine. Il peut concentrer son énergie ailleurs, se vider la tête. Il ose même espérer, l'espace d'un instant, lorsqu'il sent les bras de Drathir glisser autour de sa taille, qu'ils ont définitivement mis le sujet derrière eux. Un petit sourire flotte sur ses lèvres lorsqu'il constate que la blonde a compris ce qu'il sous-entendait, n'osant guère lui faire des remontrances. Si elle voulait venir, il ne l'empêcherait pas. C'était elle, après tout, la mieux placée pour savoir si elle était en état de se déplacer. Il tourne la tête, l'air moqueur, prêt à lui faire remarquer que sa performance en matière de réveils hâtifs est loin d'être stellaire; elle le prend de vitesse, lui arrachant un petit rire. « Tu sais ce que j'en pense, de tes promesses matinales », qu'il fait, amusé, en retournant à sa tâche. Il ne pouvait jamais s'empêcher de taquiner la blonde quant à son attachement viscéral au concept de la grasse matinée, lui qui était indéniablement matinal.

Il ne proteste pas lorsque Drathir s'éloigne, s'imaginant qu'elle reprendrait sans doute place sur le canapé pour alléger ses souffrances. Or, il n'en est rien, et quelques instants suffisent pour qu'elle reprenne de plus belle. Ses doigts se resserrent instinctivement autour du manche du couteau. Il comprend à quel point elle peut être ébranlée par l'événement - il l'est, lui-même, après tout. Il s'en veut de ne pas avoir envie de transporter le travail à la maison. L'opportunisme, prémédité ou non, des agresseurs de Drathir était irréfutable, mais les circonstances du crime ne tiendraient jamais en cour; pas maintenant. La ville commençait doucement à prendre des mesures quant au jeu, mais avant que les autorités ne commencent à protéger ceux qui se faisaient victimiser en raison de celui-ci, il s'en passerait, du temps. Dans les questions de Drathir, il décèle une lassitude fatiguée, une crainte en sourdine. « Je doute pas du fait qu'il crèvera avant même qu'une date soit fixée. » D'une façon ou d'une autre. Naturellement... ou non. Roman prendrait l'affaire entre ses mains s'il le fallait. Le pauvre plouc n'avait qu'à espérer ne pas tomber sur le policier dans le jeu à moins qu'il ne veuille finir dans un état similaire à celui de son camarade. « Tu devrais même pas t'en faire avec ça. » Il change son discours, comme convaincu par les questions de la blonde qu'il peut faire preuve de moins de détachement. Qu'il peut lui dire ce qu'il pense réellement, lui faire comprendre qu'il regrettait ne pas avoir été là lorsqu'elle était pour la première fois passée par là. Il enfourne un plat, se lave les mains en silence. Les dernière paroles de Drathir sont en suspens, rendent l'atmosphère vaguement tendue avant qu'il ne se décide à les réfuter. « Rien que tu fasses me causera jamais d'emmerdes », qu'il finit par lui dire. Son ton est sec, mais pas mécontent - il espère simplement qu'elle le croirait au mot. « J'ai trop d'échecs à mon actif. Je compte plus le nombre de fois que j'ai lamentablement failli à un tâche pourtant simple : veiller sur toi. » Il accuse un petit rire nerveux, rangeant machinalement les articles de cuisine qu'il a utilisés, hochant la tête comme s'il répétait un discours dans sa tête - or, elle est singulièrement vide; c'est son cœur qui parle. « Pour moi, c'était certain que ton nouveau statut te poserait des problèmes. En jeu, j'veux dire; mais j'allais quand même pas t'empêcher. » Il n'avait pas cherché, à l'époque, à retenir Drathir ni à la dissuader de prendre la tête de l'équipe à la suite de Faust. Il pouvait bien lui signifier ses réticences, mais elle demeurait indépendante et, disons-le, plutôt têtue. « Les problèmes de Dagger ne sont pas les problèmes de Kraken. Mais tes problèmes à toi, ce sont aussi mes problèmes, et le jour est pas venu où je vais laisser des crétins s'en prendre à la femme que j'aime. » La vengeance est un plat qui se mange froid, et Roman avait toujours eu cette agressivité passive qui le poussait à tout prendre avec un grain de sel avant de rendre la monnaie de sa pièce à quiconque s'en prenait à lui. Ça restait toujours, malgré tout, bon enfant; personne ne l'avait jamais lésé à un point de non-retour, mais il aimait remettre sur le nez des gens - surtout Iago, à une époque - les blagues et les mauvais coups qu'on pouvait lui faire. Cette fois, c'était autre chose. C'était réel, dangereux, et ça visait Drathir.

C'est une pente glissante. Il ne peut pas encourager l'infirmière à se faire justice, que ce soit à Chicago ou dans le jeu. Mais il ne peut pas rester là à rien faire, non plus. Il trouverait un plan. « T'inquiète pas. Ça rentrera dans l'ordre », répète-t-il comme un tourne-disque déraillé. Or, ce n'était plus un mot rassurant, mais bien une certitude presque déstabilisante. Il ne peut guère garantir ce genre de trucs, mais il y croit dur comme fer. Ce qui compte, pour l'instant, c'est que la blonde se remette sur pied. Comme frappé par la réalisation qu'il avait énormément parlé, il se tait, profitant d'avoir déballé ce qu'il avait à dire pour mettre la table en silence.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyMar 7 Juin - 20:44
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


Elle se souvient. Elle se souvient qu’elle adorait le voir sourire, qu’elle adorait quand il lui jetait un de ces regards plein de moquerie ou de faux reproches, quand il la touchait, l’embrassait. Elle se souvient qu’elle aime plus que de raison les moments qu’ils peuvent passer à deux, ces instants où il la câline devant un film dont elle se moque totalement mais qu’elle regarde juste pour passer un moment avec lui, un moment qu’elle passera finalement à guetter ses réactions dans un sourire. Et elle se souvient que son cœur fait systématiquement un bond dans sa poitrine quand elle constate avec délice qu’il ne la connaissait que trop bien, et qu’elle-même le connaissait assez pour savoir qu’il se jetterait sur la première occasion pour rire d’elle. Bon dieu ce qu’elle aimait ça chez lui, le fait qu’elle n’avait pas à se cacher pour la simple et bonne raison que c’était parfaitement inutile. Les efforts ont beau être de mise dans un couple, le fait de ne pas avoir à en faire en ayant des secrets lui convenait parfaitement et la soulageait grandement. Alors elle rigole la blonde, haussant les épaules pour montrer qu’elle n’a que faire de la suspicion, naturelle, de son compagnon. Certes elle n’était pas matinale et certes le brun devait bien souvent insister pour qu’elle daigne se lever, mais elle estimait que ce n’était pas si grave, et puis demain, elle serait au rendez vous. En tous les cas, la blonde aurait volontiers aimé en rester là elle aussi, se contenter de cette innocence, de ces taquineries. Mais l’incident d’aujourd’hui ne cesse de lui trotter dans la tête et, consciente du fait que ses questions n’auraient de cesse d’agacer plus ou moins facilement Roman, elle ne peut s’empêcher d’être gênée de remettre ça sur le tapis. Drathir ne cesse de se demander ce qu’il se serait passé si elle ne s’était pas mise à jouer, et que lui non plus d’ailleurs. Auraient-ils fini par se retrouver malgré tout ? Elle en doutait et c’est ce détail qui fait qu’elle assumait son inscription au Darwin’s Game et qu’elle ne regrettait rien. Cependant, quitte à retrouver l’homme qu’elle aimait, il est indéniable qu’elle aurait préféré retrouver un quotidien plus simple en sa compagnie. Elle leur aurait souhaité autre chose, quelque chose de meilleur, que de demeurer sur la corde raide, rendus soucieux par les tatouages qui ornaient leur peau et le chaos qui régnait en ville. Et en cet instant, elle lui aurait souhaité autre chose que de devoir l’entendre s’inquiéter sans cesse pour quelque chose de sûrement futile.

Alors elle interroge, elle fait part de ses doutes, elle questionne le policier pour obtenir son avis car elle y accordait une importance majeure. Elle se foutait du monde entier, à quelques exceptions près, mais sûrement pas de lui, ou de ce qu’il pouvait penser. L’infirmière réclame l’avis de celui qui, de près ou de loin, vivait ce genre de situation plus souvent qu’elle et maîtrisait un peu plus les rouages de la justice. Parce qu’elle sait pas ce qu’elle doit dire, si elle doit avouer ou mentir, quel rôle elle doit jouer pour lui éviter plus d’ennuis que nécessaire car c’était bien là la seule chose qui la dérangeait. Ce procès elle s’en moquait, n’attendant rien de celui-ci ci ce n’est une déception amère, de ce fait elle voulait juste s’assurer que le déroulement de celui-ci ne porterait pas préjudice à son compagnon car, définitivement, elle ne se le pardonnerait pas. La blonde exhibe ainsi ses craintes dans un froncement de sourcil et lorsque son interlocuteur daigna lui répondre, sa première remarque fut suffisante pour la prendre au dépourvu. Elle se sent conne, l’espace de quelques secondes. Evidemment qu’il vivrait pas. Avec trois misérables vies, il ne saurait tenir aussi longtemps, d’autant plus que ce simple constat lui rappelle qu’elle pouvait s’en mêler. A Chicago elle n’était rien et il valait mieux en un sens qu’elle ne se permette pas de jouer les justicières. En jeu cependant, c’était bien différent. La justice c’est elle qui la faisait et si elle s’était déjà vengée de son tortionnaire, elle saurait aisément se venger de celui qui avait cherché à la tuer au cœur même de la ville. Pourquoi diable n’y a-t-elle pas pensé avant ? Au fond, ce n’était peut être pas plus mal, cela prouvait qu’elle n’était pas encore folle au point de songer d’office à régler ses problèmes dans le sang. Mais maintenant que, involontairement sûrement, le brun venait de lui mettre la possibilité sous le nez, il était certain qu’elle s’engagerait dans cette voie sans l’ombre d’un scrupule. Il a donc bien raison d’affirmer qu’elle ne devrait pas s’inquiéter, que ce procès n’était qu’une formalité qu’elle n’aurait même pas à passer tant l’agresseur ne tiendrait pas jusque là. Hochant doucement la tête comme pour approuver ce qu’il venait de dire, rassurée par ces quelques mots bien choisis, la jeune femme aurait pu se contenter de ça, se dire qu’elle n’avait pas à réfléchir de ce qu’elle aurait à dire ou non à un juge étant donné qu’elle n’aurait pas à se retrouver dans cette position, mais Roman ne s’arrête pas là.

Déjà prête à faire demi tour pour retourner s’allonger dans le canapé en attendant que le plat soit prêt, Drathir s’interrompt lorsque le policier affirme que rien de ce qu’elle puisse faire ne saurait l’emmerder. Le ton est sec mais elle n’y lit nulle trace d’animosité. Le ton est sans appel car l’homme avance des certitudes si profondément ancrées en lui qu’elles arrachent un frisson à l’infirmière. Celle-ci pivote, ancrant son regard sur son compagnon et retenant presque son souffle. Et son cœur loupe un battement, encore, lorsqu’il évoque ses échecs. Ces échecs qui ne concernaient qu’elle, ces échecs qu’elle lui avait craché au visage lors de leur dispute chez Roy, ces échecs qui, à ses yeux, n’avaient jamais perturbé le brun. Il a toujours semblé si impassible à ce sujet, et il a toujours tellement changé de sujet dès lors qu’elle abordait leur passé qu’elle n’avait finalement jamais su ce qu’il pouvait bien penser de la situation. Mais la vérité lui explosait enfin au visage et bien que celle-ci soit imprévue, ça la touche profondément. La gorge nouée par les aveux, par ces regrets dont il lui faisait part et qui la renvoyaient au fait qu’elle avait toujours désiré l’entendre lui prononcer ces mots, l’entendre admettre qu’elle aurait mérité mieux qu’un départ précipité lorsqu’elle était au plus bas, la blonde n’ose pas dire un mot. Elle ose pas l’interrompre, de peur qu’il ne cesse de s’ouvrir à elle, de peur de ne pas entendre la fin de ce discours. Nerveuse, elle ignore la remarque concernant son rang dans le jeu, car elle aussi se doutait bien que devenir chef ferait d’elle une cible privilégiée, elle n’avait toutefois pas pensé que cela la suivrait jusqu’ici. Et puis, peu importait, elle s’en foutait bien de Dagger en cet instant précis, ou de Kraken. Il n’y avait que Drathir, Drathir et Roman. Un Roman qui finit par lui arracher l’esquisse d’un sourire, doux, un peu triste aussi sans que cela ne soit pourtant une mauvaise chose. Je t’aime aussi, clament ses yeux tandis qu’elle caressait du regard le dos du policier, sans jamais chercher à attirer son attention. Elle le laisse faire, elle le laisse dire et ce ne fut finalement qu’après un court silence qu’elle souffle à son attention, le plus sincèrement du monde. « T’es parti, c’est vrai. Inutile de le nier, inutile de nier le mal que ça lui a fait, inutile de nier les doutes qu’elle a pu avoir lorsqu’il est revenu également. Ce serait lui manquer de respect que de prétendre avoir oublié, que d’affirmer qu’il n’avait pas failli à sa tâche à l’époque, car il avait failli. Clairement. Mais t’es revenu. Cette fameuse nuit, tu es revenu, tu es resté. C’est tout ce que je désire, c’est tout ce que j’espère, que tu sois là. Tu peux pas être constamment à mes côtés et pourtant t’arrives malgré tout à l’être. Tu peux plus parler d’échecs désormais, pas alors que t’as été là pour moi, pas alors que tu viens de me sauver la vie. Peut-être n’étais ce pas judicieux que d’évoquer à nouveau le fait qu’elle avait frôlé la mort, mais cela lui semblait important. Il avait échoué, certes, mais par pitié qu’il ne s’estime plus en erreur. Inspirant profondément, la blonde conclut sur le même ton. On devrait peut être… Arrêter de penser qu’on est un fardeau pour l’autre. » C’était peut être ça le problème, elle qui demeurait inconsciemment convaincue qu’elle ne cesserait de lui poser des problèmes qu’il ne méritait pas. Et lui qui, de ce qu’elle en comprenait, estimait peut être qu’il devait se racheter, signe qu’il ne la méritait sûrement pas dans l’immédiat.

Conservant le silence, ce fut en demeurant immobile qu’elle l’observa installer la table, lui-même offrant sa conclusion en affirmant que tout rentrerait dans l’ordre. Et malgré l’émotion qui l’étreint toujours, la blonde ne peut retenir un léger rire. « Ah bah c’est sûr que maintenant que tu m’as fait comprendre que ce con pouvait mourir d’ici là, et que j’étais par conséquent en mesure d’accélérer le processus, je m’inquiète plus en effet. Ironise-t-elle sans honte, nullement gênée de laisser transparaître ainsi qu’elle n’aurait pas de scrupules à pousser la vengeance aussi loin. L’on parlait de meurtre, à nouveau. Pourtant, elle ne s’en inquiète pas, convaincue peut être à tort qu’il la connaissait assez pour savoir que c’était une réaction normale venant d’elle. S’emparant de la bière que n’avait pas fini le policier, elle en dégusta une gorgée avant de le rejoindre, déposant la bouteille sur la table avant d’effleurer de nouveau la taille de son compagnon du bout des doigts pour s’accaparer son attention. Hey… Ancrant son regard dans le sien, l’infirmière alla se lover dans ses bras, glissant ses mains à hauteur de sa nuque, gratifiant cette dernière de douces caresses. J’ai compris. C’est juste toi et moi. Et t’as raison. Ça a toujours été toi et moi. Toujours. Il était risible de constater que la femme pragmatique et terre à terre qu’elle était puisse s’accrocher à une notion aussi abstraite et niaise que celle d’âme soeur, pourtant elle y croyait farouchement dès lors que cela les concernait tous les deux. Elle n’avait jamais imaginé sa vie autrement qu’avec lui, n’avait jamais désiré avoir quelqu’un d’autre à ses côtés. Et quand elle voit le bordel qui régnait dans sa vie, elle était on ne peut plus heureuse de le savoir dans les parages. S’autorisant un sourire, Drathir s’empara alors des lèvres de son compagnon, l’embrassant avec tendresse à plusieurs reprises, comme pour faire taire les doutes qui pouvaient les saisir. Il n’y avait qu’eux qui comptait, rien d’autre. Décalant à peine son visage une fois qu’elle daigne mettre fin à l’étreinte, ce fut en se raclant la gorge et en conservant une note d’humour qu’elle demanda, son regard dans le sien. Mais du coup… Si mes problèmes sont les tiens. Je peux en évoquer un autre ou… ? Elle grimace, à peine, suffisamment pour faire comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une blague, pas assez pour qu’il n’en vienne à imaginer quelque chose de plus grave encore que le sujet qui avait été évoqué jusqu’alors. Captant l’œillade forcément curieuse du policier la blonde soupira et, le lâchant pour mieux reculer d'un pas expliqua la situation : J'ai... Reçu une plainte d'un patient aujourd'hui. Comme c'est pas la première fois que mes supérieurs ont à se plaindre de moi ils m'ont foutu dehors aujourd'hui en me conseillant de prendre un instant pour réfléchir à ma situation avant de revenir. Mais si je revenais, il voulait plus entendre parler de moi. Haussant les épaules comme pour atténuer la gravité de la chose, la blonde s'empressa de préciser : Je t'assure que ça se reproduira plus mais... Je sais pas. J'vais peut être, chercher autre chose quand même à côté ? J'en ai marre de ce boulot de merde. Supporter ce quotidien à la con était déjà pénible, mais vu la situation du moment c'est pire et... » Elle garde le silence, ne sachant que dire de plus. Tout avait été dit. Elle a toujours haït son travail, mais ignorait ce qu'elle pouvait bien faire d'autre. Aujourd'hui le problème était amplifié, ce qui l'incite plus fortement à se trouver un autre travail, mais là encore elle ignorait ce qu'elle pouvait bien faire à la place.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyJeu 30 Juin - 22:06
Ça le saisit un moment d'entendre les accusations aussitôt pardonnées de Drathir. Ils n'étaient jamais revenus sur le sujet, pour le mieux; point de discorde, il était préférable qu'ils passent sous silence les divers événements qui avaient mené à leur rupture précédente, qu'il avait toujours imaginé permanente. Pourtant, comme elle le lui rappelait si bien, il était revenu - et il était resté. Ce qu'il préfère ne pas ajouter, c'est qu'on lui avait un peu forcé la main. C'est qu'on l'avait fortement encouragé, pour ne pas dire forcé; que Roy avait montré à cette occasion plus d'autorité que ne le requérait le rôle d'ami qu'il interprétait à Chicago et que Roman s'était laissé influencer par l'image du chef. Pour le mieux; c'est indiscutable. S'il ne remercierait pas l'ancien chef - il n'était même pas sûr de lui en avoir reparlé spécifiquement -, il ne regrettait toutefois pas d'avoir cédé.
La conclusion de Drathir, toutefois, semble raisonnable, souhaitable, même, et il hoche la tête, sans rien ajouter, pour montrer son approbation. Roman poursuit son entreprise, n'hésitant pas à se montrer un peu trop tatillon quant à la disposition de la table, l'activité parvenant étrangement à éloigner son esprit des questions trop philosophiques qui l'accablent. Il décoche une œillade faussement outrée lorsqu'elle se sert dans sa bouteille, sans toutefois émettre de commentaire. On lui avait toujours appris de ne pas mélanger antidouleurs et alcool, mais elle sait sans doute ce qu'elle fait, après tout.

Elle se glisse contre lui et il laisse de côté sa tâche pour serrer la blonde dans ses bras. Elle est courageuse, un ouragan d'émotions et de force brute; et pourtant, là, entre ses bras, elle lui semble petite, fragile, une possession précieuse à protéger au péril de sa vie. Il n'arrive toujours pas à se débarrasser de l'impression persistante qu'il cumule les échecs, malgré les assurances de Drathir. Ça passerait, un jour, sans doute. Ça passe, temporairement, en tout cas, lorsqu'il s'abandonne quelques instants aux baisers de la blonde, ses mains ancrées sur la taille de cette dernière, dans une étreinte qui semble sceller tacitement leurs nouvelles promesses. Lorsqu'elle reprend la parole, malgré la gravité potentielle des propos qu'elle pourrait lui adresser, il comprend par son ton qu'il vaut mieux prendre le tout calmement. Alors il l'enjoint silencieusement de poursuivre alors que la sonnerie du four retentit. Il l'écoute alors qu'il se charge des derniers préparatifs du repas, sentant sa poitrine se serrer lorsque Drathir lui évoque le problème qu'elle vit. Il a toujours su qu'elle n'était pas spécialement heureuse dans son métier, mais n'avait jamais eu l'audace de lui proposer de réorienter sa carrière à ce point-ci de sa vie. Maintenant, la situation était tout autre. Si en plus elle se coltine des griefs, ajoutant sans doute à son malheur...

« Et si tu retournais pas? »

La proposition tombe dans un certain silence, sans même qu'il ne se retourne. Ce n'était pas si bête, dans un sens. Il peut largement les supporter tous les deux pendant un temps, et sait que Drathir n'est pas du genre à se tourner les pouces; elle trouverait quelque chose, que ce soit un autre travail ou un retour aux études. Osant finalement faire face à la blonde, il reprend : « Je suis sérieux. Retourne pas si t'as pas le cœur à ça, ça te donnera plus de temps pour faire des recherches. » Il a l'impression que c'est la moindre des choses qu'il puisse faire pour soulager les inquiétudes et les préoccupations de Drathir, même si ça signifie sans doute accepter plus d'heures supplémentaires qu'à son habitude. Au moins, il aimait son travail, contrairement à elle; l'échange n'était pas si mauvais que ça. « Penses-y bien, mais dis-toi que cette option-là est aussi envisageable, et que si je te le propose, c'est que ça m'embête pas. Même si j'ai pas spécialement hâte de voir comment tu t'en sortirais comme femme au foyer », blague-t-il alors qu'il sert les assiettes. Il a un petit côté « homme rose » qui avait toujours amusé ses amis et ses collègues, mais dans leur situation, c'était préférable; autrement, ils mangeraient du resto et des repas surgelés bien trop souvent.
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MessageSujet: Re: « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman]   « J'y crois toujours. A cette fin heureuse. [Pv Roman] EmptyJeu 30 Juin - 22:10
 

Drathir ∞ Roman.

J'y crois toujours. A cette fin heureuse.


C'était compliqué, comme à chaque fois que cela les concernait et ce malgré l’image de couple harmonieux qu’ils semblent continuellement renvoyer. Certes ils se sont bien trouvés et pour rien au monde elle ne voudrait d’un autre dans sa vie, mais ils n’étaient pas parfaits. Ils avaient leurs défauts, leurs blessures et leurs fardeaux. Un cumul de regrets qu’ils se trimballaient comme un boulet au pied. Alors peut-être devraient-ils arrêter, de se soucier de ces chaînes, d’imaginer qu’ils étaient respectivement le boulet de l’autre. Guettant une réaction de la part de son compagnon, ignorant le semblant de malaise qui avait pu le saisir lorsqu’elle eut évoqué avec une certaine légèreté les reproches qu’elle avait pu lui faire, Drathir se voit soulagée de constater qu’il hochait désormais la tête, approuvant ainsi ses quelques propos. Evidemment ça n’aura rien de facile, ni pour elle ni pour lui, mais si essayer pouvait leur faciliter la vie, elle serait la première à faire des efforts. Muette l’espace de quelques secondes, elle l’observe ainsi dresser la table, faisant preuve d’une minutie qui, sans aller jusqu’à être inquiétante venant de lui, suffisait à lui faire comprendre qu’il avait encore et toujours besoin de s’en occuper. De son côté, c’est instinctivement qu’elle s’octroie une gorgée de bière, captant l’œillade faussement courroucée du policier. Sur le moment elle s’en amuse, s’autorisant un sourire moqueur, avant qu’elle ne se rappelle avoir pris des médicaments. Les deux ne faisaient pas bon ménage, elle le savait bien, mais ses pulsions d’alcoolique avaient pris le dessus sans qu’elle n’y pense. La prise de médicaments était déjà trop lointaine pour qu’elle se soucie de ce que cela impliquait : à savoir éviter l’alcool. Consciente toutefois du fait que cela ne la tuerait pas, d’autant plus qu’elle comptait certainement pas sortir ou prendre le volant, Drathir passe ce détail sous silence et se contente de se moquer des élans maniaques de son compagnon, sans se départir de ce sourire aussi taquin que tendre. « Vu que t’as l’air à fond, je tiens à te rappeler qu’il y a le linge à étendre. » Si jamais il avait envie de s’aérer l’esprit, autant qu’elle lui donne des idées. Il paraît que chez certaines personnes, accrocher le linge était bénéfique.

L’infirmière ne se contente cependant pas de cette pique, rejoignant son compagnon, se glissant contre lui et passant ses bras autour de son cou. Elle frissonne de satisfaction en le sentant refermer ses mains sur sa taille, appréciant de le sentir précautionneux malgré tout. Elle est bien là, comme depuis toujours, n’éprouvant jamais ce sentiment de sécurité et de quiétude ailleurs que dans ses bras à lui. Et elle en avait besoin. Tout le monde la voyait comme une femme forte, inébranlable, que rien n’effrayait ou n’arrêtait. Il y avait du vrai dans tout cela bien sûr, mais on oubliait parfois que pour en arriver là, il y avait forcément quelqu’un dans l’ombre, qui vous poussait à vous surpasser. Il était sa motivation, à tous les niveaux, de toutes les manières possibles. Il était son refuge, celui-là même où elle pouvait se permettre toutes ces faiblesses qu’elle s’interdisait auprès des autres. Elle s’est peut être forgée une réputation dans le Darwin’s Game, seule cette fois, mais à Chicago elle n’était rien sans lui. C’était aussi simple que ça. Consciente du fait que leur relation se basait sur la confiance, tout du moins l’avait-elle toujours envisagé ainsi, et au vu des circonstances actuelles, la jeune femme se permit alors de reprendre la parole une fois quelques baisers échangés pour évoquer ses altercations avec sa hiérarchie. Ces derniers temps rien n’allaient plus, elle n’en parlait pas bien sûr et ce pour un tas de raisons : ne pas le plomber avec ses difficultés au travail, parce qu’elle était persuadée de pouvoir s’en sortir seule, parce qu’elle estimait également qu’elle se plaignait déjà bien assez de sa condition d’infirmière ainsi. Mais désormais c’était différent, c’était le stade d’au dessus, là où on commençait à la menacer de la virer si elle ne faisait pas d’efforts. Or, des efforts, elle doutait d’être capable d’en faire. Drathir cherche à rassurer son compagnon bien sûr, promettant de faire attention alors qu’au fond elle craint de ne pas en être capable. Le jeu la bouffait bien trop, la changeait trop, et si ses crises de colère avaient toujours été impressionnantes, inutile d’évoquer ce que cela donnait aujourd’hui, alors même qu’elle était continuellement à fleur de peau dès lors qu’elle se devait de côtoyer des inconnus. Des potentiels ennemis. Et avec l’agression d’aujourd’hui… Elle ne pouvait vraiment pas garantir quoi que ce soit en fin de compte. Il le sait sûrement, qu’elle ment sans le vouloir.

Dans l’attente d’une réaction quelconque, ce fut finalement en s’installant à table -incapable de rester debout plus longtemps au vu de ses blessures- qu’elle observa Roman achever de préparer le repas, apportant le plat jusqu’à elle. Ce fut finalement sur le ton de l’évidence que le policier lui proposa simplement de ne pas y retourner. D’arrêter cette comédie. Ça la surprend, pas tant parce qu’elle le pensait incapable de formuler une telle option que parce qu’elle n’avait jamais cherché à véritablement l’envisager. A force de ne jamais en parler, à force de ne jamais oser, ce métier qu’elle détestait tant s’était inscrit dans une routine qu’elle a toujours eu peur de perturber. En partie parce qu’elle culpabilisait, surtout en ce moment, de le laisser supporter leurs finances seul. Elle n’apprécie pas de dépendre de lui sur ce point, ayant l’impression d’accumuler des dettes à son sujet dont elle se serait volontiers passée. Elle sait cependant qu’il ne le voit pas de cet œil et de ce fait elle le croit aisément lorsque, lui faisant de nouveau face, il affirme être sérieux. Elle n’en doute pas, car Roman n’est clairement pas du genre à faire quelque chose qu’il ne désire pas faire, il ne lui proposerait donc pas cette alternative s’il ne se sentait pas capable d’assumer tout ce que cela impliquait derrière. Elle pouvait tenter autre chose, quelque chose qui lui plairait peut être un peu plus. La danse lui semble être encore un rêve impossible à atteindre, plus à son âge et pas quand on en a jamais pu en faire véritablement auprès d’écoles particulières. Mais en même temps, vu la situation catastrophique à Chicago, peut être que les employeurs sont moins regardants, sur tout. Peut être que, aussi ignoble que ce soit à dire, elle pourrait profiter du chaos ambiant pour se faire une place dans un milieu qui la fait rêver. En tous les cas il est certain que la proposition de son compagnon la fait réfléchir, ça fuse dans son esprit, ça tourbillonne et ce fut finalement dans un soupir las que la blonde s’estima trop fatiguée pour réfléchir à tout cela dans l’immédiat. Elle avait le soutien du policier, c’est tout ce qu’elle avait besoin de savoir pour le moment. Elle finit même par rire, levant les yeux au ciel comme exaspérée par cette pique pourtant bien trouvée. Ancrant son regard dans celui de son partenaire, elle répliqua alors, amusée : Qu’est ce qu’il y a Zielinski, la tenue de soubrette ça titille pas ton intérêt ? Sur cette remarque elle remplit alors leurs verres respectifs, attendant qu’il daigne s’asseoir pour commencer à manger en sa compagnie. J’y réfléchirai, conclut-elle simplement. Dans tous les cas, faut que je profite de … D’aujourd’hui pour me foutre en arrêt, une connerie du genre, j’pourrai faire des recherches tout en étant sûre d’être payée au moins à la fin de ce mois-ci. Autant profiter du système, comme on dit. Et sur ces explications, la blonde s’efforça de ne plus trop y penser, sa blessure la rappelant de toute manière à elle. Au point que, une fois le repas fini et quelques propos plus légers échangés avec son compagnon, la blonde insista pour débarrasser sa place avant de rejoindre le policier, déposant un baiser dans son cou et le gratifiant d’une caresse sur la joue. J’vais me coucher, j’en peux plus. Et si, par le plus graaaaand des hasards, j’me réveille pas demain matin, insiste. Je tiens vraiment à venir. » Qu’elle s’amuse, consciente qu’un réveil matinal n’avait jamais été son fort et que ça le serait encore moins dans ces conditions, mais elle voulait l’accompagner. Elle avait trop de choses à se prouver dès le lendemain pour se permettre de faire une grasse matinée.
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