(GUERRE) L'EXODE

L'EXODE

if we burn, you burn with us

topic réservé aux gaia

Les flammes ont tout ravagé sur leur passage. Devant les yeux des survivants qui se sont rassemblés et de ceux qui ont eu la force de se reconnecter, c'est un désastre innommable qui s'étend à l'infini. Tout est noir, poussière et désolation. Le brasier a été éteint par l'averse violente qui s'abat sur les joueurs dépités, au bord de la crise de nerf. Une partie de l'usine - la plus grande majorité - est tombée en cendres. Il est impossible d'y retourner maintenant, les GAIA seront une cible trop facile. Ils ne résisteraient pas à une nouvelle attaque de l'ennemi, et n'ont ni la force ni le courage de se battre pour le moment. L'heure est donc au voyage, en espérant que celui-ci soit plus serein que la nuit qu'ils viennent de passer.

▬ ce rp compte comme un rp de guerre/une quête, donc participez activement encore une fois. vous nous avez prouvé que vous pouviez être réactifs, c'était dingue.
▬ inutile de faire mille réponses, un post par tour suffit. idem, limitez-vous à des petits posts rapides qui arrangeront tout le monde. cela devrait donc signifier 3/4 posts en tout par personne.
▬ encore une fois, il va falloir être réactif. nous ne vous attendrons pas : si vous ne répondez pas, l'intrigue avancera sans vous. chaque tour durera cinq jours grand maximum.
▬ j'interviendrai avec un pnj à chaque tour pour faire avancer les choses. le sujet se déroulera ainsi :
tour 1. réaction face à la nuit passée, début du voyage.
tour 2. ellipse/voyage à travers la forêt. pause (campement) ou en marche, à voir.
tour 3. découverte du nouveau lieu, exploration de l'intérieur pour se l'approprier.
▬ le nouveau territoire qui deviendra Q.G GAIA (momentané ou définitif) sera dévoilé au troisième tour. à ce moment-là, le lieu sera crée sur le forum et vous serez libres d'y vivre pleinement et reprendre vos activités. j'entends par là qu'il sera possible de retourner (logiquement) ailleurs sur la map, recommencer les entraînements, la chasse, le vol, etc.
▬ si vous avez la moindre question, vous pouvez mp mera-ann birdwhistle.

☆☆☆
flashed up in my wildest dreams,
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stretch out like vast cracked ice
the veins of you, the veins of me, like great forest trees
@snow patrol ~ lifeboats

Capuche rabattue sur la tête, Isaÿr fixait la scène de désolation qui s'étendait à l'horizon. Elle ignorait ce qu'elle ressentait en cet instant précis ; peut-être ne ressentait-elle rien. Ou tout à la fois. Un mélange de tristesse infinie, de colère, et de honte aussi. Elle n'avait pas été capable de protéger l'Usine, les GAIA, ni les ATOM. Rien de rien. Etait-ce digne d'un Chef de guerre ? Elle avala sa salive avec difficulté et s'arracha à la contemplation de leur monde en ruine pour aider à ramener les blessés au campement de fortune qu'ils avaient installé sous une pluie battante, lieu de rassemblement dans lequel ils attendaient le plus gros de leurs troupes, et ceux qui voudraient se reconnecter au jeu. […] Quand la majorité fut de retour et disposée à recevoir des ordres, Isaÿr sauta sur une caisse de nourriture sauvée in extremis, le cœur battant la chamade, et s'éclaircit la voix pour couvrir les gémissements, les cris, les questions et murmures paniqués qui fusaient de part et d'autre. Elle baissa sa capuche afin de dévoiler son visage terreux et fatigué - ayant souffert autant que chacun cette nuit-là - puis commença d'une voix puissante pour que chacun l'entende : « Cette nuit, j'ai échoué à vous protéger en me montrant irresponsable. Nous aurions du savoir que l'ennemi ne nous laisserait pas le temps de savourer la victoire. C'était une erreur monumentale ! Mais ne nous laissons pas abattre par une défaite, car GAIA comme ATOM sont assez forts pour surmonter cela, et surmonter tout le reste ! » Elle prit une bouffée d'oxygène et releva fièrement le menton en sentant son propre courage réchauffer à nouveau son cœur brisé. « Cette nuit, nous avons perdu notre maison. Ils pensaient s'attaquer à ce que nous avions de plus cher, mais c'était un leurre. Notre usine n'était pas ce que nous avions de plus cher non, ce que nous avons de plus précieux, c'est nous. Ils peuvent détruire nos refuges les uns après les autres s'ils le veulent; ils tomberont, comme l'Usine, mais nous resterons debout tant que nous serons ensemble ! » Isaÿr fut soulagée de constater qu'elle pouvait encore se conduire en Chef alors que sa seule envie était de se rouler en boule pour fondre en larmes. Son regard azur balaya la foule de GAIA et d'ATOM qui se tenaient devant elle, en évitant soigneusement de croiser celui du Chef allié. « Les ATOM ont gentiment proposé de prendre en charge nos blessés pour leur éviter un voyage dont nous ne savons rien et qui les épuisera inutilement. Ceux qui préfèrent les suivre peuvent les rejoindre. Nous viendrons vous chercher dès que nous aurons un endroit sûr où nous arrêter. Les autres, rassemblez le minimum d'affaires que vous pouvez porter, nous partons. » A ces mots, elle descendit de l'estrade de fortune en tournant la tête pour ne pas voir combien de gosses GAIA préféraient rejoindre les rangs ATOM plutôt que de les suivre dans cette épopée mystérieuse et dangereuse. Elle remercia Faust d'un simple hochement de tête en passant devant lui, le cœur serré et sans lui accorder un regard, et se perdit parmi les siens pour prendre – naturellement – la tête du convoi.

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GAIA family

Lâches. Ce sont des lâches. Des moins-que-rien qui n’ont aucune décence, aucune limite.

Voilà ce que Nightingale répétait. Elle venait de jeter Mercurial dans le feu, elle avait regardé son corps se faire consumer par le brasier, elle comprenait sa souffrance, la nature de ses cris : elle avait eu la même expérience. Il y a un an de cela. C’est pour cela qu’elle avait peur du feu et c’est probablement en sachant cette conséquence qu’elle s’était permis de faire preuve d’une inhumanité sans pareil dans sa carrière de militaire ou bien dans son temps de jeu. Parce que ce que les ESHU et les CAHO avaient fait était un acte de lâcheté. Avaient-ils si peur que cela d’affronter les GAIA ? À un tel point qu’ils ont attendus que les survivants sortent de la forêt pour les massacrer ? Elle avait gagné son combat, mais elle savait que beaucoup étaient tombés. Des alliés, des amis, des connaissances : cela ne comptait pas dans ce genre d’instant. Il allait falloir être solidaire. N’hésitant pas à tuer sur son chemin tout ennemi apeuré, n’ayant pitié aucune : Nightingale retrouva les survivants. Elle fut soulagée de voir Isaÿr en vie. Le feu les avait séparés et elle avait eu peur qu’on prenne la vie de son chef adoré.

Regardant cette dernière prendre position, Nightingale regardait l’assembler pour regarder les survivants. Ils partageaient tout ce même regard. Inquiet, perdu, à la dérive. Les paroles de leur chef montèrent, faisant taire les plus récalcitrants à écouter. Un frisson parcourut son échine en entendant ces paroles qui lui allèrent droit au cœur, qui faisait écho avec son courage, sa rage de vivre qui l’avait maintenu depuis si longtemps en vie. Posant son regard sur Faust et sur les ATOM, elle esquissa un bref sourire. Pour les remercier. Les alliances étaient faites pour cela. Les bleus et les verts étaient dans le même bateau. Rassembler des affaires… Nightingale regarda autour d’elle et soupira : il n’y avait plus rien… Serrant son arc contre elle, au fond dans DG il n’y avait besoin de rien d’autre que ses armes et son courage. Pour avancer sans peur là où le vent nous porte.

La GAIA prit le pas derrière son chef, s’avançant d’un pas las. Regardant l’autre autour. Pourquoi est-ce qu’elle avait cette impression de déjà-vu ? Peut-être était-ce parce qu’elle avait déjà marché avec des survivants, des personnes qui avaient tout perdu. La dernière fois cependant, elle portait sur son dos un enfant. C’était peut-être la seule chose qui soulageait son âme. De savoir qu’elle n’aurait pas à porter sur son dos la vie d’un être. Nightingale n’osait pas demander aux autres comment ils allaient. Surtout pas à son chef. Pourtant, si une personne pouvait bien comprendre Isaÿr en cet instant, c’était bien elle. Certes, elle n’avait pas eu sous son commandement autant de personnes, mais elle avait également connu le goût âpre de l’échec et de l’impuissance ; la perte de ses hommes.

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G.a.i.a

Assise à même le sol, chose qui lui était pourtant rare. D’ordinaire, perchée en haut d’un arbre, elle se sentait à sa place ? Aujourd’hui, il lui semblait qu’elle ne pouvait être mieux qu’au milieu des siens. Là, à partager leurs peines, leurs souffrances. Elle s’en nourrissait, elle ne voulait pas oublier pourquoi est-ce qu’elle était en colère. Pourquoi est-ce que cette soif de vengeance lui asséchait la gorge. Elle avait envie de hurler, de leur dire à tous de la fermer. Que pleurnicher ne ramènerait pas les personnes qu’ils avaient perdues cette sombre nuit, que crier à l’injustice ne les aideraient pas dans cette guerre. Pourtant, elle n’en fit rien, comment aurait-elle pu ? Son regard azur était aussi sombre qu’un océan déchiré par la tempête. Elle observait toute ces personnes autour d’elle, tous bouleversé par l’acte inhumain qui les avaient terrassé et elle se senti vide. Etait-ce normal de ne pouvoir ressentir autre chose que de la haine, de la colère ? Cela faisait bien longtemps qu’elle semblait bien incapable de ressentir autre chose. Une rage sourde qui semblait anesthésier ses sens, qui semblait lui donner la force de se relever. Se relever pour mieux entraîner ses ennemis dans sa chute. Entraîner ces salopards qui avaient osé blesser ces gens qu’elle n’affectionnait pourtant pas autant qu’elle l'aurait voulu. Comment aurait-elle pu ? Elle ne ressentait que ça, la colère, la haine. Pourtant, ils étaient la seule famille qu’il lui restait et elle mourrait pour les venger, pour les faire vivre.

La brune avait reporté son attention vers leur chef, un fin sourire vint à éclairer son visage terreux et maculé de sang sec. Son courage et sa force étaient admirable. Sa volonté d’aider son peuple l’aurait presque ému. Et l’essentiel du message était empreint d’optimisme. Reconstruire pour survivre, ça semblait utopique pourtant, elle voulait y croire, elle voulait les aider. Le sang n’appelait qu’au sang et la mort des siens, la vengeance. La brune se releva, s’épousseta légèrement, bien que cela fusse inutile. Pour la forme, probablement. Elle vint passer le bras d’une jeune femme autour de ses épaules, la soutenant, lui donnant un appuie. En silence. Pour la survie des siens, elle était prête à remettre sa vendetta de côté. Pour les siens, pour cette famille qui l’avait accueillie, sa famille. C’est ainsi, qu’elle prit la suite du convoi. Béquille de cette GAIA, symbole de son soutient pour les siens.

acidbrain

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G.a.i.a

Je n'avais pas prononcé un mot depuis que je m'étais reconnecté, trop occupé à regarder les ruines de ce qui avait été notre foyer durant des mois, trop occupé à regarder la désolation qui s'étendait sous mes yeux. Je ne savais pas comment je me sentais, je ne savais même plus quoi penser, un instant j'avais envie de hurler et d'aller égorger de mes propres mains les responsables de ce massacre mais l'instant d'après je me rappelais les morts, le 5 gravé dans ma peau et j'avais l'impression que tout cela ne servait à rien, que tout cela n'avait absolument aucun sens.
Parfois mon regard s'égarait sur le visage des autres joueurs, je me demandais quelles étaient leurs pensées à cet instant, qui était trop détruit, trop choqué pour penser à l'avenir, qui était habité par la haine, la colère, par un désir de revanche insatiable et qui avait besoin d'aide, de quelqu'un pour le soutenir afin de ne pas s'effondrer.

Ce ne fut qu'en entendant la voix d'Isaÿr s'élever que je finis par tourner la tête la fixant intrigué, tout le monde attendait ses ordres, tout le monde attendait d'elle quelque chose, qu'elle répare tout, qu'elle fasse un miracle mais moi je savais qu'elle n'était qu'humaine comme nous tous, qu'elle avait des failles, des faiblesses et qu'elle ne pourrait pas nous ramener ce qui avait été perdu aujourd'hui.
Et pourtant son discours était réussi, porteur d'espoir et de vie alors que tout sombrait dans le chaos, discrètement je lui souris avant de me relever, ramassant le peu d'affaires qu'il me restait encore.

Et sans vraiment comprendre pourquoi, je tendis la main à la personne la plus proche de moi, une main encore partiellement brûlée d'avoir tenté vainement de sauver tout le monde.
Isaÿr avait raison, aussi idéaliste que pouvait me paraître cette manière de penser, l'usine n'était définitivement pas ce que nous avions de plus précieux, notre équipe l'était et tant que nous serions là les uns pour les autres, alors nous ne pourrions pas perdre, jamais, nous vivions ensemble, nous combattions ensemble et si il fallait mourir, alors ce serait ensemble, comme au premier jour.

« Allez viens, il faut y aller »

Il n'y avait plus rien pour nous ici, ça ne servait plus à rien de s'éterniser, ça ne servait plus à rien de pleurer, il y avait encore une guerre à gagner.

acidbrain

L'EXODE

G.a.i.a

Itzapapalotl avait passé sa courte nuit à tenter de sauver les autres. Elle venait à peine d'arriver au QG quand le drame est arrivé ayant été retenu à Chicago. Son premier réflexe avait été de chercher Mera, criant son nom ingame, tentant de chercher sur chaque visage les traits de sa nièce. En la voyant à un moment avec Nightingale, elle fut rassurée et pouvait maintenant aider les autres membres de son équipe. Tentant d'évacuer les rescapés, elle eut le temps de faire deux allées et retours avant que le toit s'effondre. Tout s'était passé vite, une barre en métal tombé de la charpente était tombée sur son bras : brûlant sa chair et lui arrachant un cri. Au sol, près de l'incendie : elle ne dut son salut que par un miracle. Un espion qui passait par là et qui la prit en sac à patate pour l'évacuer. Lorsqu'elle se réveilla, Itza était parmi les survivants. Peu nombreux, trop peu nombreux. Un bandage de fortune était autour de son bras, mais la douleur était toujours là. Elle pouvait se couper encore et encore, cela ne la dérangeait pas. Cependant, depuis sa plus tendre enfance où elle s'était brûlé avec du lait : Itza avait toujours détesté les brûlures. Les cicatrices que cela causait n'étaient, par ailleurs, pas réellement glamour. Déjà qu'elle n'avait pas de chance, mais autant dire que cela les réduisait un peu plus ! Frappant l'arbre avec son crâne et plantant ses dents dans sa lèvre inférieure, elle laissa ses sanglots sortir de son corps. Oui. Elle venait de réaliser la situation. Ils n'avaient plus de maisons. La guerre avait touché sa famille.

Rapidement, de plus en plus de personnes revenaient. En sang, terrorisé, encore plus choqué. Lorsque la vérité tomba, son sang se glaça. Ils attendaient les survivants. Ils avaient tué tous ceux qui avaient miraculeusement échappé au brasier. Ses poings se serrèrent et c'est alors qu'elle eut la force de se lever. D'agir. D'aider. Elle avait compris que se lamenter et pleurer ne servait à rien en cet instant. Il allait falloir, être fort et leur prouver que rien ne pouvait abattre les GAIA.

Lorsqu'un peu plus tard Isaÿr prit la parole, son cœur respira à nouveau. Elle allait bien. Itzapapalotl souriait, de joie, de soulagement. Elle semblait fatiguée, inquiète, probablement coupable de ne pas avoir pu protéger son équipe, mais elle était en vie et cela était la meilleure chose possible et imaginable. Elle avait foi en sa nièce, elle savait que cette dernière les emmènerait dans un lieu sûr. Elle voulait y croire. Parce qu'il n'y avait que l'espoir maintenant qui pouvait les sortir de cette impasse. Le silence dans l'assemblée est seulement brisé par ce discours. Au loin, elle reconnaît la silhouette de Nightingale qui prit le pas derrière son chef ; elle vit également Maï et son sourire s'agrandissait à vue d'œil en voyant que Gabriel et elle étaient présent. En voyant Ida, elle s'empressa de se mettre à ses côtés pour la prendre dans ses bras et nicher sa tête dans son cou.

« Lofn... » Chuchotait-elle avant de s'éloigner : « Ça va ? Tu n'es pas blessée ? »

Glissant sa main dans celle de sa meilleure amie, elle suivit le mouvement avant de passer son bras autour des hanches d'un de ses espions.

acidbrain

L'EXODE

G.a.i.a

Lofn avait perdu sa première vie, mais cela n'était rien comparé à ce que ce feu, venu tout droit des Enfers, avait détruit sur son passage. Il n'y avait plus rien. Que des cendres. Que les cendres de son QG. De sa maison. Les larmes n'avaient pas cessées de couler alors qu'elle était retournée à la réalité, brusquement et violemment déconnectée par le coup du Diable en personne. Elle n'avait pas mit longtemps avant de se reconnecter. Sa priorité était de retrouver les membres de sa team. Sa deuxième famille. Elle voulait, de la même manière, retrouver Itzapapalotl et Baal. Elle espérait qu'ils n'aient pas succombé à l'attaque qui avait décimé leurs rangs. Pas comme elle. L'espionne s'en voulait de sa défaite. Elle n'avait pas réussi à les venger rien qu'en tuant un de leurs ennemis. Ses yeux balayaient les décombres. Elle essayait tant bien que mal de ne pas laisser les larmes passer le seuil. Elle ne pouvait pas se le permettre. Pas se permettre de se montrer faible dans un moment pareil. Pas ici. Ses pauvres larmes ne seraient pas capables de leur rendre ce qu'ils avaient perdu. Rien ne le pouvait.

Contrairement aux autres jours, elle n'avait pas la force de consoler. D'aider. Plus rien n'avait de sens. Plus rien ne pouvait la consoler ou l'aider elle-même, alors elle n'arriverait pas à le faire pour les autres. Lofn se trouvait à l'écart du groupe. Aucun son n'arrivait à ses oreilles, pas même le discours de leur chef. Son monde s'était écroulé en même temps que leur QG. Le regard de l'espionne restait fixé sur le sol. Elle comprit rapidement que la tristesse laissait place à de la haine. Pure et dure. Une haine qui se tairait dans le sang. Dans la mort. Elle allait se venger. Ils allaient le faire. La jeune femme avait déjà un plan bien en tête. Un plan qui était aussi impulsif que stupide. Elle réfléchissait comme une CAHO. Comme les êtres qu'elle détestait le plus, au même titre que les ESHU, et qui avaient probablement eu raison de sa bonté de cœur dans ce jeu. Reprenant ses esprits, elle secoua la tête doucement, puis se mit à marcher jusqu'à l'endroit où se trouvait le plus de GAIA qui commençaient à se lancer dans une marche qui les conduirait jusqu'à leur nouvelle maison. Ses mains allèrent se poser sur tellement d'épaules qu'elle arrêta de compter après cinq. Des mots se voulant réconfortants sortirent de sa bouche. Des mots auxquels elle ne croyait plus. Elle arriva même à étendre ses lèvres en des sourires légers. Lorsqu'elle aperçut la silhouette d'Itzapapalotl, des larmes de joie lui montèrent aux yeux. Les deux femmes se prirent dans les bras en un moins de temps et alors que la brunette posa sa tête dans son cou, elle lui caressa les cheveux en réprimant un sanglot. Alors que cette dernière s'éloigna d'elle, la demoiselle résista contre l'envie d'enrouler, quelques minutes de plus, ses pauvres bras fatigués autour de son corps. « Lofn.. Ça va ? Tu n'es pas blessée ? » La main de son amie alla se glisser dans la sienne et Lofn la pressa doucement. « Nous le sommes tous, furent les seuls mots qui sortirent de ses lippes. » Les deux femmes se mirent à suivre le mouvement. L'espionne posa la tête sur l'épaule de sa chef tout en ne lâchant pas une seule seconde sa main.

acidbrain

Arrachée de son sommeil forcé, Phil bondit de sa chaise de bureau à bout de souffle et dans un réflexe idiot mais plus qu'humain elle se mit à se toucher les bras, le ventre, le visage. Il lui fallut bien quelques secondes avant de se rendre compte qu'elle était de retour à Chicago et qu'elle était en vie sans aucune blessures si ce n'est que le traumatisme de cette mort lente. C'est quelques minutes supplémentaires dont elle eut besoin pour se calmer et comprendre ce qu'il venait de se passer. Si ce n'est que l'usine s'était faites dévorer par les flammes d'un claquement de doigt alchimique, elle ne trouvera pas vraiment de réponse. Elle prit le temps d'aller se rincer le visage à l'eau fraiche. Si ça lui permit de se calmer ça ne retira pas son envie de reconnecter aussitôt. Elle regarda son ordinateur qui affichait [ Il vous reste 09 vies ]. Elle souffla et revint aussitôt à son bureau. « Va chier jeu. »

La rouquine dégagea les débris qui la clouaient au sol et se surprit même dans un cri de stupeur quand elle remarqua que l'une des planches brûlait encore sur sa cuisse. Elle s'extirpa des ruines calcinées et trébucha le plus loin possible des flammes qui résistaient à la pluie déchaînée. C'est en prenant du recule qu'elle vit l'ampleur des dégâts et qu'elle comprit que ça n'avait rien d'un barbecue loupé ou d'un innocemment accident. Avaient-ils sérieusement été jusque-là pour une guerre dans un foutu jeux vidéo ? Phil avait du mal y croire tant c'était aussi improbable que désolant. Elle avait laissé la pluie coller ses cheveux le long de son visage tandis qu'elle regardait cette forêt qu'elle avait appris à aimer n'être qu'un tas de cendre fumant. « Non, merde. » Soudain elle retourna là où elle s'était reconnectée et d'une certaine maladresse dégagea des ruines sa carabine qu'elle avait tenue jusqu'à sa mort. D'un simple coup d'œil elle vit que seul la cross boisé s'était assombris mais rien de grave. Pourtant la seule chose dont elle avait envie : c'était d'enfoncer son canon au fond de la gorge de celui-ci qui avait tenu le briquet. Puis elle essuya son visage trempé pour cette pensée violente. C'était un cercle vicieux contre lequel elle se battait. Mais la vengeance devenait désespérément tentante.
En remettant son fusil sur son épaule elle vit quelques joueurs se rassembler et c'est instinctivement qu'elle les suivit jusqu'à découvrir qu'un bon nombre de gaia se tenaient là. La jeune femme s'en approcha en quelques pas et ne saisit que la fin d'un discours que semblait tenir leur chef. Elle ne savait pas quel mot elle avait choisi pour réconforter ses joueurs après un tel événement mais forcé de croire qu'elle les avait bien choisit au vu des gaias qui se regonflait de courage. L'accablement se lisait sur tous les visages (et sur le sien aussi malgré ses efforts) et pourtant elle pouvait ressentir le regain d'énergie transmise par ses paroles. Si bien que ça réussi même à l'affecter. Alors au lieu de suivre ceux qui s'étaient dévouer pour amener les blessés restant jusqu'au chantier naval, elle emboîta le pas des gaias qui, convaincus par leur chef, s'enfonçaient dans la forêt. Après quelques mètres seulement elle dépassa la plus part des joueurs puis Isaÿr et lança sans vraiment s'adresser à quelqu'un : « J'vais ouvrir la marche quelques mètres plus loin. » Descendant sa carabine de son épaule, elle fit quelques foulées plus rapides pour s'avancer devant, laissant qui voulait la suivre.

Arrivé après les ennuis, Hamilton avait constaté que la forêt était en feu avant de voir le QG détruit et en feu aussi. Par mesure de sécurité, il avait décidé d'être extrêmement prudent et s'était rapproché d'une porte de sortie aussi vite que possible, pour éviter de se faire buter comme un imbécile et un débutant. Chamboulé et revenu dans l'IRL, il était allé sonner chez la voisine, Abigaëlle, histoire d'avoir des infos supplémentaires, vu qu'elle était chez les GAIA comme lui, et qu'elle avait été peut-être présente. Résultat, à la première question, elle lui avait explosé en larmes dans les bras, encore sacrément secouée par l'incendie et l'embuscade des CAHO et ESHU.

* * *

Se connectant de nouveau plus tard dans la soirée, le but d'Hamilton était de mieux comprendre ce qu'il s'était passé, sans traumatiser encore plus sa coéquipière chasseuse. Et pour ce faire, il avait dans l'espoir d'aller interroger un autre de ses coéquipiers. Marchant un petit moment dans la forêt pour rejoindre l'ancien QG en ruine, il y trouva ses compères GAIA et des ATOM. S'adossant à un arbre, l'air méfiant et hagard, il attendit jusqu'à ce qu'Isaÿr prenne la parole en un discours électrisant et réconfortant -autant qu'il pouvait l'être. Et puis la colonne se mit en branle, Isaÿr à la tête, suivie de près par Nightingale, sa garde du corps. Hamilton jeta un regard en arrière, conscient que ça serait certainement le dernier moment où ils seraient dans le coin, désormais synonyme de mort et de deuil. Et puis il emboîta le pas à ses camarades. Ses grandes jambes et son pas rapide l'amenèrent à en dépasser certains qui aidaient des blessés minimes et à chaque fois, il avait un sourire amical à l'adresse de ceux dont il croisait le regard. Hamilton était confiant : certains prendraient ça peut-être pour de l'arrogance, ou de la bêtise, après tout, il n'avait pas subi l'attaque de plein fouet, mais il était simplement dans une optique de ramener un sourire aux autres. Rien n'était perdu -à part une vie sur les dix qu'ils avaient au départ du jeu, normalement. Et probablement la tranquillité d'esprit qu'ils avaient eu pendant un moment.
Dépassant Artémis, il se rapprocha d'elle un moment, adaptant son allure à la sienne, passant un bras autour de ses épaules et déposant un baiser d'encouragement sur les cheveux -tout en marchant- puis en lui ébouriffant les cheveux tout en lui adressant un : « Ça va aller, ma belle. Vivement la nouvelle maison, hein. À toute, faut que je demande un truc à Isaÿr. »

Et de reprendre l'avancée et la remontée de la colonne pour enfin atteindre la hauteur de leur cheffe, dépassée par une autre chasseuse, Treesh. « Isaÿr., pour la saluer sans fioritures et lui demander une certaine attention. Ça va aller ? Désolé de pas avoir été là —même si ça aurait sans doute pas changé grand chose. » Un temps où le bruit qu'il produit n'est plus que celui de ses pas sur le sol de la forêt. « … Dis, on sait comment ils ont fait, d'ailleurs ? » Ils, les ennemis. Sans doute que l'identité des non-nommés ne sera pas très difficile à deviner, cela dit. Il culpabilise un peu, le Hamilton, a pas avoir été là avec les autres -même si intérieurement, il est rassuré parce qu'il est prêt à parier qu'il aurait perdu une vie tout connement.

L'EXODE

G.a.i.a

Dans la panique, Lagertha avait fuit. Même face à Aluvaia, même face à la détresse de sa team. C'était comme si le jeu avait rappelé une règle : Chacun pour soi. Mais ce n'est pas pour autant qu'Erin déserta, car aussitôt rentrée chez elle, elle voulu appuyer sur le bouton connexion. Or, la voleuse s'était vite rendue compte qu'elle ne pouvait, dans l'immédiat, rien faire. Elle ne serait que la simple spectatrice du désastre. Elle ne voulait pas voir ça. Les corps en feu, la forêt en souffrance. Alors Erin avait attendu, elle avait aussi dormi et prit une douche. Ce n'est que quelques heures plus tard, les plus longues de sa vie, qu'elle se reconnecta.

C'est à tout rompre qu'elle couru, elle devait les retrouver. Flare. Nightingale. Isayr. Et c'est un paysage de désolation qui s'offrit à ses yeux. Tout n'était plus que cendre. Tout était réduit à néant. Lagertha l’aperçu, Isayr, sur sa caisse, mais elle arriva à la fin du discours. Cependant, son amie lui lança un regard, ce genre de regard apaisant, rassurant. Les GAIA savent renaître de leurs cendres. Ils montreront qui sont les véritables et les plus honorables guerriers. La ruse et la solidarité était bien trop puissante ici. Alors, tout naturellement, incertaine du destin mais espérante, la blonde prit place parmi ses frères et sœurs, pour un nouvel horizon. Elle était si muette. Car elle n'avait plus rien à dire, elle n'avait pas les mots face à l'horreur. Elle se vengerai.

acidbrain

La douleur pulse encore dans ta jambe meurtrie, mais tes yeux sont secs. Tu faisais pourtant moins la fière, à ta déconnexion subite. Le choc de l'incendie, la colère envers vos ennemis, la fatigue se sont mêlées en un tourbillon de larmes irrépressibles dont Lawrence a fait les frais. Ça... et la douleur qui fuse de ta jambe. Cette jambe depuis trop longtemps immobile, cette jambe qui ne t'avais plus envoyé le moindre signal depuis des mois. Tu ne te fais aucune illusion. Cette sensation soudaine n'est pas un signe d'espoir. Juste l'ironie de ce maudit jeu dont il faudrait te défaire. Et auquel tu te reconnectes sitôt les larmes taries, sur la promesse de faire appel à ton voisin si tu avais besoin de quoi que ce soit.
Mais tout ce dont tu as besoin, c'est de retrouver la garce qui t'a mise hors jeu. Et ça, il ne pourra guère t'y aider, le timide Hamilton.

Tu t'es reconnectée juste à temps pour entendre le discours d'Ysaïr. Juste à temps pour te mettre en marche, le regard noir, guère disposée à parler à quiconque. Tu l'aimes pourtant ta team – et la voir ainsi, ramassis de blessés en exil, ça te crève le cœur. Mais pour l'heure, tu ne veux pas parler.
Un bras se glisse en douceur autour de ses épaules, te faisant sursauter, suivi de la voix douce d'Hamilton à qui tu adresse un signe de tête rassurant. Oui, ça ira.
Il le faudra.

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@snow patrol ~ lifeboats

Isaÿr regarda Treesh dépasser la tête du convoi et soupira. Trop fatiguée pour dire non et lui ordonner de rester dans les rangs, elle se contenta d'un : « Reste prudente et surtout, dans mon champ de vision. » La vérité était la suivante : Treesh, ou Phil Clemens, ou peu importait son nom, savait trop de choses sur elle pour qu'elle ose clairement lui donner le moindre ordre. Ou le moindre refus. Elle la savait à l'hôpital, affaiblie. Caïn aussi savait, mais sa confiance en Caïn était sans limites. Pas comme cette femme. Son attention se porta sur Hamilton qui se posta à ses côtés et manqua de la faire sursauter en l'interpellant. Isaÿr avait fini par s'habituer aux arrivées silencieuses de ses soldats. « Hamilton, » salua-t-elle en retour, avec calme. Elle l'observa un instant avant de reporter son attention sur la route. Ils n'étaient pas à l'abri d'une nouvelle attaque de l'ennemi. Qui savait ce que ces derniers préparaient ? Qui savait s'ils n'étaient pas cachés quelque part, prêts à les attaquer d'une minute à l'autre ? Le cœur serré et le souffle court, Isaÿr secoua lentement la tête en guise de négation. Reconnaître son erreur publiquement avait déjà été difficile, reconnaître son ignorance l'était tout autant. « Mais on va le savoir très vite. Et cela ne restera pas impuni. Je ne pourrai pas empêcher les GAIA et les ATOM de réclamer vengeance, quand bien même je l'aurais voulu. » murmura-elle d'une voix rauque, pas tout à fait emballée par les représailles à venir. Mera n'était pas de ceux qui criaient vengeance chaque fois que quelque chose se produisait : c'était un cercle vicieux qui ne trouvait jamais de fin. Ils se vengeraient, puis les ESHU et CAHO se vengeraient, et ils se vengeraient encore, et encore, et encore, et encore. « Pour l'heure, nous méritons simplement le repos et la sécurité. Nous tâcherons de découvrir qui a mis le feu et comment il a fait lorsque nous aurons un endroit où nous arrêter. » expliqua-t-elle en frottant son bras, frigorifiée, fatiguée, terrifiée, mue par l'envie de se rouler en boule et pleurer.
Elle se tourna pour tâcher de trouver ses amis du regard et s'assurer qu'ils suivaient la marche. Cela semblait être le cas de chacun d'entre eux, ce qui ne l'étonna guère. Même dans la fatigue et le désespoir, les plus faibles des GAIA se montraient étonnamment courageux. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Pour eux, elle n'abandonnerait pas. Elle ne se roulerait pas en boule, ne se mettrait pas à pleurer. Parce qu'eux ne le faisaient pas. « Allez, on continue d'avancer. » ordonna-t-elle en voyant quelques jeunes traîner du pied plus loin.

L'EXODE

if we burn, you burn with us

topic réservé aux gaia

Une journée de marche, et rien. Rien du tout. Pas l'ombre d'un abri, d'une grotte vivable, d'un bâtiment abandonné. Dans les rangs GAIA, l'on commence à se demander si la décision d'avoir migré dans cette direction était la bonne. La fatigue générale et l'abattement se faisant ressentir plus encore qu'au moment du départ, Isaÿr ordonne que l'on prenne une pause générale assez longue pour pouvoir manger et dormir un peu. Un camp de fortune est installé et les très (très) maigres réserves de nourriture distribuées. Les plus courageux décident d'essayer de chasser ou ramasser des fruits et baies pour les plus faibles. Les GAIA observent les flammes de leurs feux de camp briller avec crainte et amertume. Les souvenirs de la veille sont toujours aussi intenses dans les esprits. Au désir de vengeance s'ajoute à présent la peur de ne pas trouver un abri. La même question brûle toutes les lèvres : que va-t-on devenir ?

▬ ce rp compte comme un rp de guerre/une quête, donc participez activement encore une fois. vous nous avez prouvé que vous pouviez être réactifs, c'était dingue.
▬ inutile de faire mille réponses, un post par tour suffit. idem, limitez-vous à des petits posts rapides qui arrangeront tout le monde. cela devrait donc signifier 3/4 posts en tout par personne.
▬ encore une fois, il va falloir être réactif. nous ne vous attendrons pas : si vous ne répondez pas, l'intrigue avancera sans vous. chaque tour durera cinq jours grand maximum.
▬ j'interviendrai avec un pnj à chaque tour pour faire avancer les choses. le sujet se déroulera ainsi :
tour 1. réaction face à la nuit passée, début du voyage.
tour 2. pause au campement, occasion de se reposer et/ou parler avec les autres.
tour 3. découverte du nouveau lieu, exploration de l'intérieur pour se l'approprier.
▬ le nouveau territoire qui deviendra Q.G GAIA (momentané ou définitif) sera dévoilé au troisième tour. à ce moment-là, le lieu sera crée sur le forum et vous serez libres d'y vivre pleinement et reprendre vos activités. j'entends par là qu'il sera possible de retourner (logiquement) ailleurs sur la map, recommencer les entraînements, la chasse, le vol, etc.
▬ si vous avez la moindre question, vous pouvez mp mera-ann birdwhistle.

La douleur, la marche, l’épuisement. Ses membres endoloris malgré un rapide passage à la réalité lors duquel il avait constaté avec émoi que les brûlures qui avaient ravagé son corps étaient fictives. Il était le premier à clamer haut et fort que Darwin’s Game était ce qu’il annonçait – un jeu, rien d’autre qu’un divertissement, bien que technologiquement avancé. Mais cette attaque, ces flammes… cette peur. Rien ne lui avait jamais semblé si réel. Il accompagne les autres à la recherche d’un nouveau quartier général, solidaire, solitaire – il se contente de plonger ses mains dans ses poches et son regard au sol, se laissant porter par la vague. Treesh s’était avancée. L’une des rares personnes qu’il puisse prétendre « bien » connaître dans le jeu, voire dans l’équipe. De quelques longues enjambées, il finit par la rejoindre, lâchant un soupir las lorsqu’il arrive à sa hauteur. « Tu comptes chasser? » Il hoche la tête vers la carabine de la femme, puis en direction d’un bosquet. Il ajoute, dans un murmure : « Tu dois le savoir, mais les espèces de petits lapins adorent ces arbustes. On risque d’en attraper quelques-uns, si on s’y attarde un peu. » On, parce qu’il comptait bien aider Treesh dans sa tâche, aussi didactique son aide puisse-elle être.

Ils finissent par rejoindre le campement, tenant chacun un ou deux petits lièvres cornus. Ça ne nourrirait pas toute la procession, mais rien que l’odeur du lapin qui braise risquait de remonter le moral de tous. Mais c’est elle, la chasseuse – il la laisse donc repartir avec ses prises, se contentant de se laisser choir sur un tronc, non loin du feu, l’air pensif. Ils trouveraient, même si certains se laissaient déjà gagner par le défaitisme. Peu désireux de se mêler à la masse, encore sous le choc, Charles se contente d’observer les silhouettes familières des GAIA sans s’y mêler.

L'EXODE

GAIA family

Nightingale marchait derrière son chef, ses idées vagabondaient à droite et à gauche. Tantôt raisonnable, tantôt incontrôlable. Elle tentait de se rappeler des paroles de son chef lorsqu'elle l'avait trouvé sur le point de torturer des ennemis.

« La couleur de l'espoir ne doit cependant plus jamais être souillée par celle du sang au nom d'un seul individu. Si nous devons trahir nos principes, c'est en nos noms à tous. »

Oui. Le vert était la couleur de l'espoir. Où était-il seulement ? Pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas le lire sur les visages des autres joueurs ? Elle aurait aimé pouvoir croire que le pire était derrière eux. Qu'arriverait-il dans le cas où ils ne trouveraient pas d'abri ? Allaient-ils être des nomades ? Si cela arrivait, ils seraient comme des lapins qu'on tire à vue. Ils seront des proies faciles. Traverser DG en si grand nombre était presque du suicide, une sorte de pot de miel pour des abeilles tueuses. Pourtant, Nightingale faisait partie de ce convoi. Parce qu'ils étaient une famille. Ils allaient tôt ou tard remonter en selle et lorsque cela sera le cas : ils trouveront un moyen de se venger sans aller à l'encontre de leur principe. Le garde du corps vit Treesh prendre les devants, entendit la remarque d'Isaÿr avant de voir Hamilton s'approcher. Nightingale approuvait les paroles de son chef. Qu'importe son souhait de faire taire son envie de vengeance, elle revenait toujours. Pourtant, elle respecterait la décision de son chef. Elle était un soldat après tout, suivre les ordres restait ce qu'elle savait faire de mieux.

Le groupe s'arrête. Nightingale tente de sourire à Isaÿr, pour lui montrer que même si elle ne parlait pas : elle avait son soutien inconditionnel avant de partir dans le reste de la forêt pour tenter de chasser. Les animaux avaient pourtant déserté les lieux, il n'y avait pas une seule trace. Être loin des autres avait quelque chose d'agréable. Cela était presque un soulagement. L'ambiance était lourde. Voyant un mouvement à sa gauche, elle eut le réflexe de charger son arc et était sur le point de lâcher sa flèche lorsqu'elle réalisa que c'était un GAIA. Soupirant, elle baissa son arme et demanda :

« Tu as trouvé quelque chose ? »

Le garde du corps rangea son arme avant de se rabattre sur la cueillette de baie. Elle était fatiguée, affamée, mais elle ne voulait pas se laisser abattre.

L'EXODE

G.a.i.a

Itzapapalotl savourait cet instant avec son amie retrouvée. Oui. C'était bon de voir qu'elle n'était pas seule au final. Ils étaient tous ensemble. Elle avait vu sa Poison Ivy un peu plus loin et Smaug... Ils étaient là. Elle ne savait pas s'ils avaient perdu une vie ou bien s'ils avaient été blessés dans l'incendie... Maintenant proche de sa meilleure amie, elle la regarda de haut en bas pour vérifier si elle n'avait pas de blessures apparentes. Elle souligna cette inspection par cette fameuse question qui semblait raisonner comme un écho dans le groupe : comment ça va. Une question bien idiote en vue de la situation. Les seules qui devaient se réjouir de cet état lamentable d'une équipe adverse étaient les CAHO et les ESHU. Cela étirait un sourire à Itza : ils n'avaient rien pour festoyer. Pas de nourritures pour fêter la victoire et il y avait quelque chose de réconfortant dans cette idée. Ils étaient mal lotis, mais au moins, ils n'étaient pas les seuls. Pourtant, elle s'en voulut de penser cela, car le sentiment de faim n'était pas une chose des plus agréables. Itzapapalotl glissa sa main dans celle de son espion, posa sa tête contre la sienne avant d'attraper un autre de ses hommes pour suivre le mouvement. En entendant Isaÿr rappeler les nouveaux à l'ordre, elle ralentissait son pas pour les attendre et tenter de les réconforter. Ils étaient le plus choqué par les événements.

La pause arriva enfin. On monta le campement et le chef des espions mit la main à la pâte en aidant à monter quelques abris de fortunes qui feront l'affaire le temps qu'ils se reposent. La nourriture manquait. Embrassant les cheveux de Lofn, elle remarqua Archimede dans un coin. Alors, elle décida d'aller le voir. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus... Lui tendant sa portion, elle eut un sourire en coin :

« Faut que tu reprennes des forces. Je ne sais pas où on va, mais une chose est certaine : on y va ! »

Bienveillante, elle l'avait toujours été. Et puis, Charles était un ami. Leur correspondance avait été un bonheur incommensurable pour Felicity qui se sentait soutenue. Le destin les avait séparés, mais elle comptait bien renouer avec lui.

acidbrain

L'EXODE

G.a.i.a

La souffrance se lisait sur le visage de chacun des GAIA. Il n'y avait pas seulement la douleur physique, mais également la douleur morale. Une douleur impossible à soigner. Ils avaient tout perdu. Il ne restait plus rien. S'il n'avait s'agit que de Lofn, elle se serait laissée mourir jusqu'à sa dernière vie. Seulement, ce n'était pas le cas. Ils étaient certes affaiblis, mais ils n'en restaient pas moins forts. Les GAIA étaient une famille. Dans cette foule, les mains se rejoignaient. Les doigts s'entremêlaient et les paumes se serraient. Les corps se réchauffaient. Les visages s'illuminaient à la vue de ceux qu'on croyait avoir perdu. Ce n'était pas terminé. Cette team n'avait pas dit son dernier mot. Ensemble, ils arriveraient à reconstruire ce qu'ils avaient perdu. Reconstruire un foyer. Un lieu d'espoir. Un lieu de chaleur et d'entraide. Ici était la force des GAIA. L'espionne ne lâchait pas une seule seconde la main de sa chef. Son contact avait le don de l'apaiser. De soigner ses maux. Tout ne marchant, elle posa sa tête sur son épaule tandis qu'avec sa main libre (et toujours blessée), elle attrapa celle d'un autre espion avec un sourire timide qui se voulait réconfortant. Eux aussi étaient une famille. La jeune femme releva la tête au son de la voix d'Isaÿr et ralentit, tout comme Itzapapalotl, pour attendre les derniers du convoi. Lâchant la main de cette dernière et de l'autre espion qu'elle tenait fermement, elle passa ses bras autour des épaules de deux des jeunes que leur chef avait rappelé à l'ordre. Lofn essayait tant bien que mal de les réconforter, en essayant de le faire pour elle même par la même occasion.

Lorsque la pose arriva, elle fit ce qu'elle pouvait pour aider à monter le campement. Après que ce soit terminé, l'espionne s'assit à même le sol et regarda les membres de sa team avec fierté. Oui, elle était fière d'eux. Fière de sa famille. Les deux jeunes avec qui elle avait parlé précédemment semblaient moins mornes. On lui apporta quelque chose à manger. Pas grand chose, mais assez pour tenir un peu plus longtemps. Elle remercia le GAIA qui venait de la servir et un sourire sincère s'étendit sur son visage assombri par la fatigue et la souffrance. Voyant une personne seule dans un coin du campement, elle ne mit pas longtemps avant de la rejoindre. « Je peux me joindre à toi? Entendant une réponse positive, elle s'assit à ses côtés et regarda les autres. Je ne sais pas toi, mais quand je nous vois aussi unis malgré une épreuve comme celle-ci, je me dis que nous pourrions soulever des montagnes si l'envie nous prenait. » Elle le pensait vraiment.

acidbrain

☆☆☆
flashed up in my wildest dreams,
like red blood streams,
stretch out like vast cracked ice
the veins of you, the veins of me, like great forest trees
@snow patrol ~ lifeboats

Terrassée par la fatigue, Isaÿr acheva de donner les dernières directives et passa son tour de garde à quelqu'un de plus robuste, et s'arrêta net quand Nightingale leva son arc pour viser un ennemi invisible. Mera n'était pas d'humeur à affronter qui que ce soit, aussi fut-elle soulagée de constater qu'il ne s'agissait que de l'un des leurs. Elle se laissa choir sur un tronc d'arbre auprès du feu, les jambes tremblantes, le cœur serré et les mains moites. Elle avait faim, elle avait peur, et surtout elle ne savait pas du tout où elle allait. Où ils allaient. Le tour était de tromper les apparences en gardant son flegme habituel, comme s'il y avait forcément quelque chose au bout du chemin. Ce qui, au fur et à mesure qu'ils avançaient, semblait de moins en moins sur. Elle accorda à peine un regard aux autres assis autour du feu, craignant de devoir affronter leurs questions pour lesquelles elle n'avait pas de réponses. Mera aurait donné n'importe quoi pour troquer sa tenue de Chef pour celui de la soldate lambda qu'elle fut un jour. Les voir malheureux lui était insupportable. Et même si elle ne pouvait pas porter toute la culpabilité du monde sur ses épaules, Isaÿr préféra se relever et aller traîner aux abords du campement pour ne plus être témoin des regards perdus et des questions sans réponses. Elle s'assit sur le sol qu'elle gratta de la lame de son poignard, en priant pour qu'ils trouvent quelque chose le lendemain. Les GAIA ne supporteraient pas une journée de plus comme celle-là.

EXODUS ft. GAIA.

Les jambes molles comme des chiffes Horcrux te lâchent à peine arrivés au campement de fortune, t’es qu’un petit gabarie pas vraiment capable de tenir la distance. Et la difficulté de ce nouvel enjeu, ça te déprime encore plus. T’es pas vraiment le genre de gars avec le courage au ventre, t’es plutôt le timide un peu effacée. Et au milieu de cette troupe, de ces visages effacés, éreintés, t’as encore plus de mal à entrevoir les lueurs d’espoir qui miroitent au creux des esprits. T’y a cru toi aussi, la terre promise, lieu de repos tant rêvé après les horreurs de la guerre. T’y avait cru fermement, parce que t’es bien naïf mon gars. Et ce fardeau est lourd à porter, même à plusieurs, même au sein d’une famille comme les GAIA.

Tout était à la fois lent et rapide, si bien que tu n’arrivais pas réellement à savoir où était ta place. Incapable de soutenir les autres, tu tentais de maigre sourire pour essayer de capter à nouveau ce feu crépitant qui donnait l’envie d’avancer, de continuer, tous ensemble, contre vents et marrés. De tes petits yeux observateurs tu regardes chacun des membres de cette team, les traits de chacun tirés apr la fatigue. Sauf les plus vaillants d’entre vous. Il y en a une là bas, que tu admires beaucoup. Nightingale ta protectrice. Furtivement tu te lèves, reprenant avec toi ton maigre paquetage, tes bibelots qui ont survécu à l’attaque. Tu te figes en voyant Isaÿr la rejoindre. Tu préfères rebrousser chemin et les observer de loin. Là où est ta place. La chef des GAIA ne semble pas rester longtemps à son compagnie. L’équilibre est fragile, surtout quand l’avenir d’un peuple repose sur une paire d’épaule. Toi petit Horcrux, avec tes faibles résistance et ta tête bouillonnante tu aimerais pouvoir aider, te sentir utile enfin quelque part. Alors tu reviens sur tes pas, allant rejoindreNightingale. Un peu intimidé. Tu la vois qui déjà cherche des bais dans les fourrés, de quoi manger, pour tous ces gens à qui ce maigre repas ne suffira jamais. Mais là au moins tu peux t’occuper Horcrux, t’occupe et apporter un semblant d’aide. « Besoin d’aide ? » Tu tentes un maigre sourire, te baissant à ton tour à la recherche d’un substitue de nourriture qui pourrait aider les ventres affamés. « A vrai dire je pensais que tu allais chasser. J’essaie toujours de m’entraîner en toutes les occasions, même si là… » Tu racles un peu ta gorge, soupirant longuement et de lassitude et de fatigue. « C’est pas vraiment le moment. On a bien d’autres choses en tête. » D'un geste sûr tu attrapes quelques baies qui semblent consommables à tes yeux de médecin et de ton estomac poussés par la faim.

Isaÿr n'avait pas tort, et Hamilton était vaguement rassuré de savoir que leur chef n'avait pas en son cœur un désir de vengeance exacerbé. Parce que ça n'arrangerait rien à leurs affaires, de vouloir sans cesse obtenir réparation. Il avait senti qu'elle semblait exténuée, mais par respect, il n'avait rien dit dans ce sens : il ne voulait pas qu'elle lui craque dans les bras alors il s'était rangé à l'idée de ménager leur chef et n'avait plus vraiment rien dit dans leur avancée. Il aurait bien voulu lui dire qu'ils étaient chanceux de l'avoir, elle, en leader, mais il ne savait pas comment ça aurait pu être pris, alors il s'abstint.

* * *

La pause fut bienvenue et Hamilton se délesta de son barda et se posa sur le sol forestier, le cul sur une racine qui ressortait de terre, étalant ses longues jambes de coureur devant lui. Il était à l'écart des autres, parce que songeur et s'interrogeant sur ce que faisait Evey. Son regard cherchait Artémis, sa coéquipière chasseuse, plus pour s'assurer qu'elle était toujours là qu'autre chose. Et puis du mouvement, et une des espionnes vint s'asseoir à ses côtés. Lofn, s'il ne se trompait pas. Elle avait l'air pas mal fatiguée, mais il y avait quelque chose dans son regard qui transpirait l'optimisme. Il avait hoché la tête sans un mot lorsqu'elle lui avait demandé la permission de se poser à côté de lui, et il l'écouta tandis qu'elle articulait ce qu'il interprétait comme une quête de confirmation. « Je ne sais pas toi, mais quand je nous vois aussi unis malgré une épreuve comme celle-ci, je me dis que nous pourrions soulever des montagnes si l'envie nous prenait. »

Loin de partager sa positivité de façon démesurée, Hamilton hocha tout de même la tête tout en mâchonnant un bout de viande séchée qui faisait partie de la maigre ration qu'on leur avait octroyé. « Ouais… Je t'avoue que je culpabilise pas mal de pas avoir été là, mais c'est vrai. C'est vrai, ça rassure de voir qu'on est restés soudés et qu'on n'est pas à se bouffer comme des chiens. » Son regard lancé au delà suivit la silhouette d'Isaÿr qui s'éloignait vers la limite du campement. « Elle a l'air claquée, la patronne. J'espère qu'on va trouver quelque chose vite, sinon, j'ai un peu peur qu'elle ne s'en juge responsable. Alors qu'elle n'y est pour rien, clairement. » Et d'ajouter, en quittant Isaÿr des yeux et en guettant ses compères chasseurs : « Va peut-être falloir qu'on aille faire des courses si on veut tenir un peu mieux le voyage. » 'Faire des courses', ou l'expression qu'il emploie ironiquement pour dire "chasser", assurer le ravitaillement, voilà ce en quoi il est bon, lui. « Tu veux t'y essayer, Lofn ? »

L'EXODE
AVEC LES GAIA.
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Il y avait une question qui revenait sans cesse dans la tête de Sparrow : qu'est-ce que je fous ici ? Depuis le début de cette marche forcée, elle se la posait. Les derniers évènements avaient été particulièrement épuisants et la situation actuelle lui rappelait de façon un peu trop doucereuse la réalité. Elle galérait en ce moment autant qu'elle galérait dans la rue et elle détestait ça. C'était partout pareil au final. Seulement sa vie dans la réalité avait un sens alors qu'ici... Ici, Sparrow ne savait pas où se placer. Elle se sentait impaire au milieu de ces gens et les tenants et les aboutissants de cette guerre restaient particulièrement obscurs à ses yeux. Être nouvelle lui pesait pour la première fois car pour la première fois elle était réellement obligée de coller le train de sa team. Au vu de la situation, il aurait été beaucoup trop dangereux d'aller vagabonder seule au milieu des bois et la dernière chose qu'elle voulait était bien d'être confronter à la mort. Elle avait eu une chance digne d'un cocu durant l'attaque et elle serait probablement posé des questions si cela avait eu un quelconque intérêt à ses yeux.

Lorsque la pause avait été annoncée, Sparrow s'était postée dans un coin, le dos calé contre un arbre. Elle se tenait dans le cercle de lumière produit par le feu sans réellement profiter de sa chaleur malgré le froid qui lui traversait la peau. Son équipement laissait encore à désirer, il faudrait qu'elle remédie à cela bientôt. Son ventre la tiraillait aussi, mais elle ne parvenait pas à faire un geste pour trouver de quoi se remplir l'estomac. Alors, elle tira ses jambes contre elle et posa le menton au creux de ses genoux, les dents mordillant légèrement la blessure à la lèvre qu'un coup d'un ennemi lui avait laissé. C'était douloureux, mais c'était une preuve nécessaire. Au moins, elle était vivante. Le reste importait peu tant que son cœur continuait à pulser férocement contre ses côtes.

L'EXODE

G.a.i.a

Lagertha n'avait envie de parler à personne. Parce qu'elle était fatiguée, hantée. Quand ses paupières lourdes tombaient l'instant d'une seconde, la voleuse revoyait ces images abominable, toutes ces flammes, celles qui ont tué, blessé. Elle n'encaissait pas le coup. Même si Erin se trouvait lente, elle était à la tête du groupe, parce qu'elle voulait mettre le plus de distance entre elle et l'ancien QG. Qu'allait t'ils pouvoir trouver de mieux ? L'espérance semblait vaine, mais Lagertha résistait, tant bien que mal. Et elle pensa à Isayr, non loin d'elle. Cela devait être le chaos total pour elle, une douleur que Lagertha ne pouvait comprendre. C'est pourquoi elle s'avança encore et prit place à ses côtés, non loin de Nightingale non plus. La blonde aurait voulu donner un geste attendrissant à son amie, mais cette dernière semblait si pensive et contrariée, encore sous le choc. Elle avait peur de la terrifier. "Isaÿr, je suis là pour toi. Toujours." Et elles continuèrent de marcher, encore. Pour l'espoir.

acidbrain

L'EXODE

GAIA family

Nightingale était à l'affût. Le moindre mouvement était un ennemi potentiel. Ils étaient assez lâches pour se permettre de ne plus avoir de décence et d'attaquer un cortège affaiblis, abattus. Il n'y avait pas de sourires sur les visages des GAIA, juste des traits las et épuisés par le voyage. Ils devaient trouver rapidement un endroit où lécher leurs blessures. Cherchant des ennemis potentiels, elle était également aux aguets pour trouver un animal. De la viande ne serait pas de refus. Cependant, il était presque évident qu'aucun gibier ne monterait le bout de son nez. La forêt était bien trop meurtrie. Se tournant vers Isaÿr, elle murmura doucement à son attention avec un sourire en coin :

"Je ne suis pas loin, je vais chercher de quoi ravitailler l'équipe."

S'éloignant, son arc dans son dos, mais prêt à être ressorti en cas de besoin : une voix lui fit relever la tête. Reconnaissant les traits d'Horcrux, un sourire étira son visage fatigué et pâle. Un coup de main ne serait pas de refus. Surtout si la personne qui vous le propose est votre protégé.

"Toujours."

Répondit-elle avant de reprendre le travail. Son protégé l'apaisait. La rendait considérablement plus douce, et plus, féroce à la fois. Ils n'avaient que quelques années de différence, pourtant, elle prenait à coeur de le protéger, de lui montrer tous les recoins de DG et perfectionner ses aptitudes à tirer à l'arc. Nightingale arrêta ses gestes l'écoutant. Tournant son regard pour le poser sur le GAIA, elle rangea les baies dans une petite bourse accrochée à sa ceinture pour pouvoir poser sa main sur son épaule :

"C'est toujours le moment de s'entraîner. Nous restons dans le jeu ne l'oublie pas. Je voulais chasser, mais..."

Nightingale regarda les alentours silencieux et sans vie :

"Les animaux ont déserté les lieux... On ne peut pas les blâmer hein ? On fait de même. Notre habitat naturel détruit, il va falloir qu'on soit fort pour trouver un nouvel endroit pour s'installer."

Ebouriffant ses cheveux, elle prit sur elle pour affirmer d'une voix plus légère :

"On est en famille, c'est le principal."

Nigthingale reprit la cueillette par la suite, relevant souvent son visage pour tenter de voir si un ennemi s'approchait.

"Promis, une fois qu'on est installé, je t'emmènerais chasser d'accord ?"

Parlé de l'avenir, des jours qui allaient venir tôt ou tard. En voilà une bonne idée. C'est ce que son psychologue lui avait conseillé à son retour. Pour une fois que ce charlatan servait à quelque chose.

L'EXODE

G.a.i.a

Après une longue journée de marche aussi épuisante que désespérante et peu concluante, Isaÿr finit par nous autoriser une pause, le temps de manger et de dormir un peu, mais l'ambiance était loin d'être à la fête et à la plaisanterie. Pire encore que le matin même, chacun était épuisé, désemparé, des heures de marche sans rien trouver, une seule question se lisait dans tous les regards « Et maintenant ? » Maintenant quoi ? Qu'allait-il advenir de nous ?

J'avais marché seul toute la journée, sans trouver la force de tenter de communiquer avec qui que ce soit, alors, voyant Poison Ivy dans un coin, toute aussi isolée que moi, je m'empressai de la rejoindre, prenant place à ses côtés, luttant contre mes paupières qui voulaient se fermer toutes seules et contre mon estomac qui me rappelait sans cesse que je ferais mieux de manger si je voulais tenir debout, me concentrant plutôt sur le visage de la jeune voleuse.

« Poison...Ça va ? »

Question stupide, personne n'allait bien ici, je me corrigeais d'ailleurs immédiatement

« Pardon. La question serait plutôt, à quel point ça va mal ? »

Un sourire se dessina malgré moi sur mes lèvres, décidément pour ma première interaction sociale de la journée je faisais original dans la médiocrité

acidbrain

L'EXODE

G.a.i.a

Elle était confiante Lofn. Confiante du fait que les GAIA se remettraient de cette tragédie et qu'ils en ressortiraient plus forts. Ils étaient sa famille. Ses amis. Il n'y avait pas moyen qu'ils n'y arrivent pas. C'était impossible. Se levant pour se rapprocher d'Hamilton, elle voulait communiquer sa positivité. Ses paroles étaient certes démesurée, mais elle le pensait dur comme fer. Elle n'avait pas le choix. C'était ça ou mourir de chagrin. « Ouais… Je t'avoue que je culpabilise pas mal de pas avoir été là, mais c'est vrai. C'est vrai, ça rassure de voir qu'on est restés soudés et qu'on n'est pas à se bouffer comme des chiens. » Un sourire compatissant s'étendit sur son visage qui ne montrait que la souffrance de ses heures passées. « Tu ne pouvais pas savoir et il n'y a rien à s'en vouloir. Les CAHOESHU sont les seuls responsables. » Elle n'avait pas gardé sa risette bien longtemps. La pensée de leurs ennemis lui fit froid dans le dos et lui donna envie d'étrangler quelqu'un par la même occasion. Lofn mâcha un bout de viande qui se trouvait dans son assiette. Ce n'était pas très appétissant, mais elle ne se plaignait pas. Au moins, ils avaient quelque chose à se mettre sous la dent. « Elle a l'air claquée, la patronne. J'espère qu'on va trouver quelque chose vite, sinon, j'ai un peu peur qu'elle ne s'en juge responsable. Alors qu'elle n'y est pour rien, clairement. » Les yeux de l'espionne allèrent se poser la silhouette de leur chef. Il était visible sur son visage qu'elle s'en voulait. Qu'elle était fatiguée. Qu'elle souffrait. Toute la pression était sur ses épaules et elle s'inquiétait pour le bien être des siens. La demoiselle hocha tristement la tête en guise de réponse sans savoir quoi rajouter de plus. « Va peut-être falloir qu'on aille faire des courses si on veut tenir un peu mieux le voyage. » Lofn ne pouvait qu'approuver les paroles du chasseur. Ils n'allaient pas tenir bien longtemps s'ils n'avaient pas de nourriture à leur portée. « Tu veux t'y essayer, Lofn ? » Elle hocha les épaules. « Pourquoi pas. » Sur ses mots, elle se leva en suivant Hamilton à la trace. La jeune femme savait qu'elle ne serait pas d'une grande utilité, mais pourquoi pas essayer. Pour ce qui était de la discrétion, Lofn savait comment faire. Il n'y avait pas de problèmes pour ça.

(...) Plusieurs minutes s'étaient écoulées et ils n'avaient toujours rien. Les animaux semblaient avoir désertés les lieux. L'espionne ne pouvait que les pardonner. Les GAIA faisaient la même chose. Se retournant vers son ami, elle lui tapota l'épaule avant d'ajouter: « Je suppose qu'il est mieux qu'on se mettent à cueillir des baies et des fruits. On aura plus de chance. » Elle n'attendit pas une seule seconde avant de se pencher pour en attraper, en prenant bien soin de ne pas en cueillir des toxiques.

acidbrain