L'EXODE
AVEC LES GAIA.
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Cette marche n'en finissait pas et, sincèrement, Sparrow se demandait si tout cela avait un sens. Ne s'était-il pas lancé dans une aventure désespérée et inutile ? Encore une fois, l'envie de se déconnecter se glissa dans sa tête, mais elle la chassa car ce n'était pas une option. Non, sa seule option était de rester avec les GAIA en espérant tout comme eux que Mera - non, il fallait qu'elle se force à retenir son pseudo -... Isaÿr allait trouver une solution pour les tirer de ce pétrin. Elle n'était pas exactement pleine de confiance, mais pour avoir vu la jeune fille se démerder dans la réalité, elle se disait que peut-être, juste peut-être, les espoirs n'étaient pas vains.

Quelques temps plus tard, après qu'elle se soit posé par deux fois sur un rocher avant d'être réprimandée car il fallait continuer, ne pas abandonner, une bonne nouvelle se présenta enfin. Elle avait bien vu que quelque chose se passait, mais se trouvant à la fin de la colonne, il lui fallut attendre quelques instants avant de savoir : ils avaient trouvé quelque chose. La route n'était pas terminée, mais avoir un objectif aidait à passer les dernières épreuves. Et c'est avec en tête la simple envie de se laisser happer par le sommeil dans un lieu sécurisé qu'elle découvrit ce qui devait être un rêve. L'Usine lui avait toujours semblé parfaitement acceptable, mais ça... Ça, c'était un autre niveau sur l'échelle du confort. Pendant que certains partaient vérifier les lieux, elle s'appuya nonchalamment contre un tronc d'arbre. Habituellement, elle n'irait déjà pas se jeter dans un potentiel piège, mais alors sans arme ? Jamais. De sa position, elle aperçu le drôle de gars qui lui faisait penser à un ermite sortir de la maison directement mis en joug par les GAIA, mais il disparu sans faire plus de vagues. Cela devait être bon signe. Voir les guerriers ranger leurs armes l'était encore plus.

Sans plus d'hésitation, elle suivit un petit groupe de GAIA qui découvrait les lieux et ses yeux s'illuminèrent un instant quand elle vit l'intérieur. C'était plus que le rêve, elle devait être morte dans cette guerre et maintenant elle explorait la partie paradisiaque du jeu. Avec son sans-gêne habituel, Jay se laissa lourdement tomber sur l'un des canapés. Un nuage de poussières s'envola et elle toussa un moment, pas heureuse de cette surprise, mais ne bougea pas. Elle avait trouvé un coin confortable, la poussière pouvait bien aller se faire voir.

Ouais, il aurait pas pu savoir ce qui allait arriver. Mais quand même, il culpabilise un peu, d'être soulagé d'avoir échappé à ce massacre, aussi. Ils commencent à avancer dans les fourrés, à la recherche d'un éventuel gibier. Bientôt convaincus que c'est le désert pour la faune, il se rabat sur les baies et les fruits, suivant la suggestion de Lofn.

* * *

Le lendemain, c'est la marche qui reprend. Le chasseur reste à l'affût et pousse enfin un soupir rassuré lorsque ça commence à gueuler qu'ils ont trouvé un QG. Les éclaireurs ont fini par tomber sur un refuge conséquent. Transmettant l'information, il reprend de l'ardeur et avance d'un pas décidé, peut-être poussé par cette énergie juste avant l'épuisement. Batte de baseball en main, il suit les indications d'Isaÿr et entre avec prudence dans la Cabane d'Hener. Se raidissant à l'apparition du beta-testeur, Hamilton bande ses muscles, prêt à frapper s'il le faut -même s'il est persuadé intérieurement qu'il n'y a AUCUNE raison pour qu'il réussisse à toucher un joueur légendaire comme celui-ci. Pas de rire jaune, de la part du chasseur, à la plaisanterie mal-venue.

Et puis l'ombre disparaît. Hamilton suit les ordres et, tandis que certains s'installent tranquillement, lui grimpe dans les étages pour fouiller et s'assurer qu'il n'y a pas de mauvaises surprises.

Plus tard, il redescend en affirmant à Isaÿr : « C'est bien, on a une bonne vue d'en haut. Pratique pour voir arriver des intrus éventuels. » Un sourire sincère est enfin adressé pour ponctuer cette installation : « C'est bon, Isaÿr. On est chez nous, on va pouvoir recommencer à vivre normalement. Merci d'avoir tenu le coup et d'y avoir cru, hein. »

EXODUS ft. GAIA.

Déjà la troupe des GAIA se relevait pour repartir à l'assaut des montagnes. Braver les nouvelles intempéries sans savoir vers où diriger leur regard que vers cette caillasse amoncelée. Esquissant un maigre sourire à Nightingale, il reprit la suite du cortège aux côtés de l'archère, suivant de ses petits pas comme il le pouvait les autres, la tête rempli de ce qu'ils venaient de partager. Ses pensées nourries du maigre espoir d'arriver un jour à la terre promise et de pouvoir comme son aînée le lui avait promis, enfin apprendre à se défendre, lui le gringalet blond.

Et quand la roche lui soulève le coeur, qu'il n'en peut plus de ses pieds endoloris, enfin, sous ses yeux fatigués, ses paupières lourdes, s'ouvre le coeur des montagnes, un écrin de nature privilégié. Un lac, aux abords duquel se trouve ce qui s'apparente à ses yeux à un château. Loin de ressembler à toutes les villas américaines qu'il peut s'imaginer, ce logis est un cadeau à ses yeux. C'est là qu'ils vont vivre désormais. Là qu'on leur à accorder un havre de paix après les difficultés que la guerre à engendrée pour la team. Un sourire béat aux lèvres, Horcrux est loin de remarquer ce qu'il se tramait, c'est Nightingale qui sur ses gardes fit se dresser les poils de sa nuque en apercevant finalement le bêta testeur. Peu familier avec ce genre de rencontre encore, le gamin restait en retrait observant l'homme qui s'éloigna finalement faisant redescendre d'un coup la pression. « Une nouvelle maison, pour une nouvelle vie hein ? » Horcrux acquiesça, esquissant un léger sourire sur ses lèvres desséchées. La brune ne savait pas à quelle point elle disait vraie pour le cas du jeune garçon. Ce jeu était sa nouvelle vie. Il s'avança vers la bâtisse, curieux de découvrir l'intérieur. Mais une foule de questions se pressaient déjà dans soin cerveau. La première lui échappa, alors qu'il jetait un coup d'oeil à Nightingale. « C'était qui ce gars ? » Il était curieux le gamin, les sens aux aguets, et ce malgré la fatigue, ce sacré défaut l'emportait toujours. En particulier quand il s'agissait du Darwin's Game.

Les voix des éclaireurs avaient délesté un poids énorme des épaules d’Archimède. Les autres étaient sans doute également ravis de savoir qu’ils pouvaient désormais considérer cette histoire comme un mauvais souvenir. La sensation de brûlure que Charles ressentait toujours, malgré la disparition de ses blessures physiques, semble s’estomper alors qu’ils reprennent la route vers leur nouvelle maison. Il n’avait pas envie de se faire des idées, de s’enthousiasmer trop vite et d’être déçu. Mais la simple pensée qu’ils pourraient bientôt être à nouveau en sécurité dans leur environnement lui donnait la force de continuer la marche.

Plutôt à l’arrière de la procession, Charles n’aperçoit pas le bêta-testeur, constatant simplement que plusieurs GAIA se sont déjà précipités à l’intérieur pour constater la viabilité du refuge. Ça ne payait pas de mine, mais ils arriveraient à en faire quelque chose d’agréable où vivre, il en était certain. Il capte d’une oreille la conversation d’Hamilton et d’Isaÿr, esquisse un sourire en entendant les paroles de son camarade. Ils sont tous reconnaissants envers leur chef, c’est indéniable, et il imaginait mal que qui que ce soit lui en veuille pour ce qui était arrivé à leur QG précédent. Il suffisait de repartir sur de nouvelles bases.

Adressant un hochement de tête à Hamilton en passant, décochant un bref sourire à leur chef, Archimède part à la découverte de leur nouvelle maison, échangeant volontiers ses impressions avec le reste des rescapés. Du haut, on pouvait constater la proximité avec l’eau d’un côté, les montagnes, la forêt – l’endroit serait tranquille, facile à protéger. Ça les rapprochait de leurs alliés naturels et les éloignait de leurs bourreaux. Rien n’était parfait, mais cet endroit s’en rapprochait.