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S'inscrire au DARWIN'S GAME, c'est montrer de quoi nous sommes capables et prouver que nous sommes l'avenir. Une seule regle : survivre. A partir de maintenant, c'est chacun pour soi. Nous devons oublier qui sont nos freres, nos femmes, nos amis, parce qu'aujourd'hui ils sont nos ennemis. Tuer ou etre tue est notre seule motivation. Le jeu debute.



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 LEAST AND MOST / MARKUS
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MessageSujet: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 8 Mai - 0:34
Depuis l'open space, on pouvait voir l'intérieur du bureau vitré du rédacteur en chef. Celui-ci demeurait incroyablement impassible devant la journaliste rousse qui montrait son désaccord par des gestes grandiloquents. Mais beaucoup passèrent à côté. Il s'agissait d'une énième animation de fond parmi les téléphones, les imprimantes et autre agitateur bruyant. Et puis finalement, même lorsque la porta claqua, aucun regard prit la peine de se défaire des écrans. Phil, elle, traverse le dédale de bureau d'un pas colérique, certes, mais habituel. Elle s'arrête à celui de Markus, non loin du sien d'ailleurs. Elle posa sa main sur ses dossiers pour s'assurer qu'elle avait son attention. Cette fois, promis elle fuyerait pas. « Je sais, je t'ai pas dit bonjour ce matin et j'ai toujours pas vu le café que tu m'as apporté ce matin. Mais il est froid et j'étais occupée. » Qu'elle annonce de but en blanc. Les quelques mèches rousses qui se font la malle et son tailleur chiffonné témoignent de sa récente agitation. Elle soupire puis essaye d'aborder une posture moins crispée, moins hostile aussi. « Alors me voilà. Il faut qu'on parle donc laisse-moi me rattraper en t'offrant un café. » A vrai dire, elle ne lui laisse pas vraiment le choix. Il lui faut que quelques pas pour récupérer son sac et sa veste, bien décidée à sortir d'ici. Elle l'attend plus loin, devant le hall où les ascenseurs vont et viennent. Et dans un timing parfait, elle s'engouffre dans la cabine métallique quand le photographe la rejoins. Les portes se ferment et avant même qu'il est le temps d'en placer une, elle précise. « Te fais pas d'idée. C'est uniquement pour parler travail. » Elle fixe les portes de l'ascenseur avant de relever son regard vers lui. Et à cet instant elle ne peut s'empêcher de sourire en le voyant, lui et son air si tranquille. Et charmant. Mais surtout tranquille.

Il ne leur faut quelques minutes pour traverser le parvis du building du Chicago Tribune puis pour atteindre la première enseigne Starbucks qui ferait l'affaire. Elle lui offre le café, comme promis, et ce sans même lui demander ce qu'il prenait. Un détail qu'elle avait étrangement retenue, ou relever. De retour dehors, gobelet en main, ils font la route du retour, avec bien moins de précipitation cependant.  « Je suppose que tu as reçu le même mail que moi ce matin ? On a rendez-vous avec les autorités pour couvrir la manifestation de cette après-midi. Mais je veux savoir ce que t'en penses d'abord.  Elle s'arrête devant un passage piéton, café aux lèvres et reprend. Je veux dire, ce que tu penses de la manifestation même. Si demain tu te lèves main avec le Tribune pour seul information, qu'est-ce que tu voudrais savoir ? » Elle le teste, elle veut le cerner. Elle veut, aussi et surtout, qu'il pense comme quelqu'un censé. Elle s'attache au maigre espoir que, quoiqu'ils ont pu faire ensemble, il pense avec les yeux ouverts. Il y avait que les outsiders pour voir que cette ville n'allait vraiment pas et donc que cette manifestation était plus importante qu’un simple regroupement de casseur.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 8 Mai - 1:25
Nouvellement revenu parmi les siens, il avait à nouveau foulé il y a de ça une courte semaine le sol américain. Après des mois à entendre rugir des ordres, vrombir des moteurs, éclater des balles dans la chaire, le brouhaha des bureaux lui semblait être une comptine enfantine. Avachie dans son fauteuil, le coude mollement plié afin de soutenir sa tête de patibulaire ambulant, il semblait comme aspiré par son écran, complètement perdu dans l’immensité des pixels recroquevillés. C’est un nouveau rythme qui le tira doucement de sa fausse concentration, quelque chose de mécanique, un crescendo strident contrastant avec le reste qui l’attira à nouveau à la réalité. Une main posée sur ses dossiers, il remonta son regard de ses phalanges jusqu’à ses cheveux roux, esquissant un sourire. « Je sais, je t'ai pas dit bonjour ce matin et j'ai toujours pas vu le café que tu m'as apporté ce matin. Mais il est froid et j'étais occupée. » Markus plissa les lèvres tout en haussant les sourcils d’un air faussement coupable, levant les mains à hauteur de son torse comme pour se rendre, plaider coupable. Ça l’amusait de la voir débouler ainsi, électrique, tout en tentant d’écraser sa fierté dans cette position crispée. Alors il ne disait rien, il observait simplement, la moindre parole aurait court-circuité le reste.

« Alors me voilà. Il faut qu'on parle donc laisse-moi me rattraper en t'offrant un café. » Il s’enfonce dans son fauteuil, le bout des doigts joints tel un thérapeute, il hoche la tête pendant qu’elle s’en va prendre ses affaires. Il aurait pu répondre sur une note d’humour que ça ne serait pas gratuit, mais il n’était pas sûr qu’elle comprendrait cette blague qu’il venait de se faire à lui-même, qu’elle n’aurait pas tendance à mal le prendre, à penser que. Saisissant sa veste, il se releva, une main dans sa barbe tandis que l’autre barbouillait sur son bureau le bazar continuel, à la recherche d’éléments tels que son porte monnaie et autres babioles. Piochant au hasard, il fourra l’objet convoité dans sa poche avant de presser le pas, rentrant à un cheveux près au dernier moment dans l’ascenseur. Soufflant — dû moins, il tenta, continuellement coupé par la facétieuse, l’électrique, l’autorité Phil — il se mit finalement à rire. « Te fais pas d'idée. C'est uniquement pour parler travail. »

Dire qu’une seule nuit aurait créé un tel accueil, une telle tornade. Mais cela l’amusait, alors il continuait de ne rien dire, de répondre par un regard, une mimique, jouant au muet, au mime. C’était l’art matinal : se faire comprendre sans avoir à parler, continuer en partie son sommeil, s’économiser pour lorsque le soleil sonnera midi et qu’il pourra enfin s’estimer heureux d’avoir passé le plus difficile. Une fois l’aller-retour fait, sa récompense dans la main, il murmura un rapide « Merci », conscient qu’il serait bien vite coupé par le moulin à paroles qu’elle était devenue. « Je suppose que tu as reçu le même mail que moi ce matin ? On a rendez-vous avec les autorités pour couvrir la manifestation de cette après-midi. Mais je veux savoir ce que t'en penses d'abord. Je veux dire, ce que tu penses de la manifestation même. Si demain tu te lèves main avec le Tribune pour seul information, qu'est-ce que tu voudrais savoir ? »

Elle lui laisse enfin un temps parole. Cependant, celui-ci empiétant sur le temps qu’il s’était réservé pour déguster son café, Markus grogna, se brûlant à moitié en voulant se dépêcher. Il tapota son torse, cherchant du bout des doigts dans ses poches une cigarette pas trop maltraitée, pas encore déchirée, ainsi qu’une allumette. Une fois l’opération périlleuse terminée, il s’appuya contre le feu tricolore, soufflant à un cycliste pressé son nuage de macadam — chacun sa santé après tout —.

« Bonjour Phil. C’est un plaisir de te voir ce matin car comme à ton habitude, la grâce de ton pas te précède et la douceur de ton ton excédé détend mes synapses maltraitées. » Il sourit, la fumée s’échappe et tout en secouant le gobelet afin de remuer le sucre coincé en bas — c’est comme orangina, si tu secoues pas, la pulpe reste en bas et c’est dégueulasse — il se racla la gorge, marquant la fin des hostilités afin de parler plus sérieusement. « Si demain matin je me lève, le Chicago Tribune à côté de mes cornflakes, je sais déjà à quoi m’attendre. Tu sais pourquoi? Tout est dans le titre du journal. Chi-ca-go Tri-bu-ne. » Articulant en exagérant, il compartimenta les syllabes à l’aide de ses mains, sa cigarette coincée entre ses lèvres.

« On décrit des situations inintéressantes comme tout le monde fait en exagérant avec des figures de styles. En restant collé aux autorités, on montre qu’on prend ces manifestants pour des animaux, qu’on les craint car ils sont une menace. C’est pas le cas. Alors que, si on se mêle à eux, qu’on rentre dans le tas, on est dans leur point de vue, on devient eux. C’est là que ça devient censé. Crois-moi que si demain on y va pour faire le pied de grue à côté des flics, je me pointe même pas. »


Dernière édition par Markus Kapel le Dim 8 Mai - 3:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 8 Mai - 2:36
Les yeux au ciel, Phil soupire sans la moindre intention de cacher l'exaspération qu'il provoquait en elle. S'il n'arrivait pas à se décider entre parler et boire, elle n'osait imaginer ce qu'il donnerait une fois au milieu de la manifestation. Elle refusait d'avance de jouer à la garderie. Le brun se lance enfin et la rouquine demeure impassible devant sa tentative d'humour. Elle finit par croiser les bras, coinçant habillement son gobelet entre sa main et sa poitrine. « Markus. » Elle jurait que s'il continuait, elle écrasait sa cigarette dans son café. Mais il faut croire que son regard ait parlé pour elle. Pourtant à peine a-t-il commencé à ouvrir la bouche qu'elle veut l'interrompre. Une fois. Deux fois. Elle inspire puis se voit à chaque fois coupée par une nouvelle phrase. Elle peut pas s'empêcher qu'il ferait un terrible journaliste a ainsi tourner autour du pot. Elle n'arrive même pas à voir où il veut en venir, ne serait-ce qu'il énonce des faits qui l'agace de jour en jour. Le Chicago Tribune n'a rien d'unique. On sert à tout le monde ce que tout le monde veut.

Puis il en vient au fait. Et soudain, le regard de Phil change en quelque chose de plus intéressée. Elle n'arrive décidément pas à comprendre comment marche ce cerveau sous cette tignasse bouclé, mais qu'importe. Elle se met à rire, appréciant pour une fois le je-m'en-foutisme dont il était capable. « Alors quoi ? Tu me laisserais tomber parce que, moi, j'obéis aux ordres ? » Ils étaient censé travailler à deux sur cette histoire. C'était déjà suicidaire à la base, alors là ça devenait impossible pour elle. Le café à nouveau à ses lèvres, elle le regarde par-dessus son gobelet, les yeux rieurs. « Et puis qui te dis que les autorités n'ont pas raison ? Ces derniers mois, on est passé à des manifestants mécontents à une ouverture des cages aux fauves. Se mettre de leurs côtés signifie tolérer la violence dont ils font preuves. » La passage piéton se libère et c'est presque la moitié du trottoir qui s'engouffre sur la route. Mais ils campent tout deux sur les places, trop occupé à se juger.

« Sans oublier que, lorsque ces gens hurlent dans les rues, ils hurlent aussi contre nous. La presse. Comment tu crois qu'ils vont nous accueillir si on leur pose des questions ? On passe notre temps à les rabaisser et on se mettrait soudainement à leur faire des éloges ? Autant dire qu'avec ta tête de mexicain, tu feras qu'attiser la haine. » Et elle rit à l'idée qu'il soit confondu avec un agitateur de bas étage. D'autant plus qu'elle l'imaginait mal, aussi costaud soit-il, se mêler à une foule pareille.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 8 Mai - 3:16
Campé sur sa position, gênant les piétons pressés, il eut un haussement d’épaule, son regard souriant à la place de ses lèvres. Ce genre de confrontations de bon matin, à la fois intéressées, intéressantes et absurdes lui rappelait qu’au fond, Chicago lui avait manqué. Ou peut-être l’impertinence d’une rouquine vipérine. « Oui Phil, je t’abandonnerais car tu es un bon petit soldat et moi Che Guevara. Mexicain c’est réducteur. » Buvant une nouvelle gorgée, il balança sa cigarette sur les pieds d’un passant, faisant profiter la foule de sa maladresse, de son je-m’en-foutisme contagieux. On finit par lui donner un coup d’épaule qui lui fit hausser un sourcil consterné, apostrophant l’inconnu. « Quoi? C’est quoi votre problème? Vous compensez votre entrejambe avec votre égo? Facho va! Phallocrate! »

Soupirant, il alluma une nouvelle cigarette, comme si celles-ci avaient un quelconque pouvoir sur lui, celui d’ignorer le reste du monde. « Reprenons. » Se coupant le temps d’allumer sa nouvelle victime tabagique, il prit ses doigts comme témoins afin de numéroter ses arguments. « Premièrement. Je te trouve bien sur tes gardes, bien trop sage. Secondo. Si cette manifestation était seulement un regroupement d’ados boutonneux, tu t’y intéresserais pas. Troisièmement. Les lecteurs d’il y a, trois, six mois, ne sont plus les mêmes qu’aujourd’hui. Les lecteurs, ce sont les gens dans la foule. Si on fait front commun, BOOM. » Tapant son poing contre son café, il ignora le fait que le breuvage avait délicatement coulé, réchauffant ses mains de manière désagréable. Mais à la place, il balança le gobelet, sans gênes, continuant sa conversation animée. « On leur démontre qu’on est pas là pour les descendre mais les défendre, ils nous acceptent, on fait le papier du millénaire et pour fêter ça on se paye une super bouffe dans un restaurant où il n’y a rien en-dessous de trois chiffres. Et quand je dis ça, je parle de ces restaurants où même les entrées sont pas à volonté si tu vois ce que je veux dire. »

Essuyant ses mains sur son pantalon, il les secoua tel un félidé ayant trempé ses pattes dans une flaque. Haussant un sourcil amusé il continua. « Si t’as peur de la foule, faut me le dire. Elle va pas te manger tu sais. »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyVen 13 Mai - 23:51
Phil lève les yeux au ciel. Pourquoi la combien-tième fois depuis qu'elle l'avait abordé ? Trop. Elle ne pouvait pas nier qu'il avait le mérite de penser autrement. il portait peut-être le collier du Chicago Tribune, ça ne l'empêchait pas d'adhérer totalement au troupeau. Mais il restait photographe. Captureur d'instant, œil du monde. Il constatait certes, mais il le semblait pas aller plus loin. En tout cas, c'est ce que la rouquine tire de cet échange. Il avait beaucoup à apprendre. Peut-être serait-elle qui lui apprendrait. Avec beaucoup de patience. Et les yeux fermés aussi.
« Bien sûr que j'ai peur de la foule. » Et elle n'avait aucune honte à leur dire, parce que cela relevait du bon sens. « Parce que cette foule hurle, pille, frappe,... Elle tire sur son chemisier, découvrant que trop sa peau pour mieux apperçevoir les tâches de café qui tâchaient le tissu. Elle frappe fort et tue. Elle relève son regard vers lui. Comme moi quand j'vais voir la note du pressing pour faire retirer ça. » Elle semblait plus que sérieuse. Les nerfs à vif par ce jeu, un rien devenait une raison de tuer, de se venger pour trouver le moindre soulagement. Son agressivité redescend néanmoins soudainement, abordé par la fin de café qu'elle ingurgite. « Enfin bon, on verra tout ça cette après-midi. Elle se tourne en direction de la route pour mettre fin à cette entrevu. Et appel-moi petit soldat encore une fois, Che Guevara, et brûle ta maudite barbe de mexicain. » D'un geste aussi vif que souple, elle saisit sa barbe entre deux doigts, glissant dessus en une caresse brûlante. Jusqu'à ce qu'elle puisse enfin traverser.

Ils s'étaient quitter le temps de la fin de mâtiné. C'est les yeux fatigués devant son écran (qui lui criait de se connecter), qu'elle avait passé le reste de son temps à traquer l'hashtag #dgplayerswillwin. Jamais une recherche n’avait été aussi facile. Elle était une chasseuse dans un poulailler. Il n'y avait qu'à ouvrir Google pour tomber dessus dès les premiers pages. Même une élection présidentielle ne faisait pas autant de bruit. Et c'est bien ce qui lui faisait redouter la suite de la journée. Une telle ampleur médiatique retranscrite dans les rues de Chicago aurait l'effet d'une bombe.

« T'as du retard. » La rouquine n'en perd jamais une. Elle sourit néanmoins en l'apercevant à quelques mètres. On entendait déjà au loin la foule. Celle-ci était étrangement calme. Cela faisait une bonne heure que les gens avaient commencé à marcher dans les avenues principales, bloquant la circulation. Au contraire des autorités qui, elles, restaient sur leurs gardes, tendues mais surtout prêt au moindre débordement. C'était non loin d'une voiture de police que la journaliste l'attendait, enfilant son gillet pare-balle en attendant. Elle lui tendit le sien à son arrivé, l'air de se sentir plus maline. J'avai raison, que ses yeux disaient. En effet, le mot « PRESSE » était écris en grosse lettre devant et derrière les épais gillet à porter obligatoirement. Sans, ils pouvaient être confondu dans la foule, et traitée comme elle. « Il faudra que tu me montres comme tu te fonds parmi eux avec ça sur le dos. C'est la première fois que j'en porte un, j'ai besoin qu'on me montre. » Qu"elle fait, rieuse. Même si la simple présence de ces gilets devaient pourtant donner un aperçu de la gravité de la situation. C'était ceux qu'on portait sur des terrains à risques, pour ne pas dire en pleine guerre. Débattre sur leur présence en pleine métropole était une perte de temps.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptySam 14 Mai - 22:46
C’était drôle. De manière nuancée évidemment, car du point de Markus, tout cela était un tout nouveau jeu aux règles encore floues. Alors il testait les limites, se permettait, s’imposait. « Bien sûr que j'ai peur de la foule. Parce que cette foule hurle, pille, frappe,...  Elle frappe fort et tue. Comme moi quand j'vais voir la note du pressing pour faire retirer ça. » Levant les yeux au ciel avec un léger sourire, secouant la tête tout en regardant autour de lui, il finit par passer sa main sur sa barbe. « Vinaigre et alcool pour la tâche. Recette de grand-mère. Me remercie pas. » La voyant s’éloigner, il sortit une cigarette, comptant rester encore à l’extérieur afin de s’acheter probablement un autre café, le précédent ayant fait les frais de sa passion débordante. « Et appel-moi petit soldat encore une fois, Che Guevara, et brûle ta maudite barbe de mexicain. » Riant, il fit quelques pas en arrière, avant de lever le poing en l’air, hilare, hurlant : « VIVA LA REVOLUCIÓN! » avant de s’en aller à son tour.

L’après-midi venue, c’est le pas pressé qu’il arriva sur les lieux, sa carte de presse autour du cou qu’il montra rapidement aux forces de l’ordre afin de pouvoir passer le petit barrage faisant partie du dispositif de sécurité. Soupirant en arrivant, cernés par des uniformes de l’ordre, il en poussa un second, les yeux levés au ciel lorsque les premiers mots de Phil furent : « T'as du retard. » Arrivant à sa hauteur, il esquissa un sourire en voyant la foule, mettant sa main au-dessus de ses sourcils afin de regarder à contre-jour l’amoncèlement de manifestants.« J’aime bien ta chemise au fait. » Se retournant vers la rouquine, il haussa un sourcil en voyant les gilets criards, tuant toute possibilité de discrétion. Le regard de la journaliste en disait long et Markus soutenu celui-ci durant quelques secondes, le sentiment d’avoir gagné versus la déception d’être enguirlandé de la sorte pour des raisons de soit-disantes sécurité. « Il faudra que tu me montres comme tu te fonds parmi eux avec ça sur le dos. C'est la première fois que j'en porte un, j'ai besoin qu'on me montre. »

Secouant la tête en riant, il posa le sien sur le capot de la voiture. « Rigole autant que tu veux. Parce que le tiens est mal mit. Tu permets? Parce que ça t’évitera peut-être les balles, mais pas le ridicule. » Se mettant derrière elle, il passa ses mains près de sa taille avant d’effleurer ses côtes, décrochant la partie avant. « Lève les bras. » Le remontant afin de le retirer, il le retourna, le plaçant cette fois-ci à l’endroit. « Je suis plus doué pour déshabiller que pour rhabiller, je te laisse le reste. » Allumant une cigarette, semblant ne pas tenir sur place, il maintint le silence durant quelques secondes à peine avant de se tourner à nouveau vers Phil, contrarié. « On va vraiment faire les piquets ici? On s’approche même pas un peu? » Sortant son appareil photo, il le glissa autour de son cou, braquant l’objectif sur la jeune femme afin de faire le point. Et tout en continuant ses réglages, un œil fermé, la clope au bec, il souffla la fumée, agacé d’être coincé ici tel un enfant privé de sortie. « On fait quoi alors? Tu prends des notes, moi des photos et on se taille chacun de notre côté? »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 15 Mai - 19:57
La jeune femme se surprend à obéir sans la moindre réflexion, montant les bras dès qu'il le demande pour remettre son gilet dans le bon sens. Elle observe la différence, n'y connaissant définitivement rien à ce genre d'équipement. Phil avait tout la parfaite new yorkaise urbaine. Difficile de croire qu'elle se soit retrouvée chez les gaias. C'est sans un merci qu'elle finit par attacher le tout, quelque peu dérangé par le poids de sa protection. Surtout qu'elle n'en voyait pas vraiment l'utilité au vu du calme plutôt surprenant dont fait preuve la foule. « De quoi j'ai l'air ? » Demande-t-elle, curieuse devant l'objectif braquée sur elle. Elle s'improvise modèle, surement pour la première fois de sa vie, et ça ne semble pas lui déranger. Elle s'assure avoir tout ce dont elle a besoin sur elle, bien qu'elle doute faire vraiment quelque chose. Ses yeux seront son principal outil. « On va vraiment faire les piquets ici? On s’approche même pas un peu ? - J'ai parlé à mes supers amis les policiers et... Et rien. Ils sont trop sur les dents pour se soucier d'où on est. » Elle aurait pu pendre au nez du policier un sachet plein de cocaïne qui l'aurait ignoré de la même force. Elle est fin prête quand il demande ce qu'ils vont faire, cigarette toujours au bec et nullement équipé. Ce qui a pour effet de la faire soupirer. Mais elle évite toutes remarques. « Du moment que tu me laisses faire mon boulot et que je te laisse faire le tiens, je m'en moque. Essayons néanmoins de ne pas trop s'éloigner l'un de l'autre. » Engageant le pas, elle passe à ses côtés et en profite pour le secouer légèrement avant qu'il s'endorme.

Si au début elle s'assure qu'il n'est jamais très loin, elle finit par oublier le photographe pour mieux se concentrer sur la situation. Elle laisse ses oreilles traîner, relève les paroles de manifestant, ce qui est crié et ce qui est murmuré. Elle s'arrête pas moment, transcrivant le tout sur son téléphone avant de reprendre. Si au début elle se contente de marcher péniblement sur le trottoir, questionnant plusieurs personnes sur leurs motivations mais aussi leurs impressions. Elle voulait comprendre au mieux le phénomène. Des tonnes de lois passaient sur le travail, l'économie, la politique extérieur. Mais personne sortait chez de soi. Alors que voulait vraiment dire ce jeu et les restrictions misent en rigueur par le gouvernement pour ces gens, visiblement, tous joueurs du Darwin's Game.

Elle remonte la tête du corpus comme on lui a conseillé. Là-bas, elle y retrouverait les véritables têtes pensantes de ce mouvement, les initiateurs de tout cela. Autant dire qu'ils sont pour la plus part surpris de voir la presse de leur côté de la barrière. Mais ils oublient rapidement cela pour répondre à ses questions malgré le brouhaha environnant qui rend de plus en plus les réponses inaudibles. Nombreux sont ceux qui accélère le pas, les esprits s'échauffent, les mains sont brandis. Et soudain, alors que la rouquine s'apprêtait à demander à son interlocuteur de répéter ce qu'il venait de dire, une détonation fait sursauter le cœur de la foule. Une simple fusée de détresse. Un tir sortit de nul part. Et l'instant suivant, les rues de Chicago deviennent les rues de Darwin Harbor. La rouquine se retourne, pensant y retrouver Markus à ses côtés mais le brusque mouvement de foule l'empêche d'y voir quoique ce soit. Si ce n'est le chaos.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyDim 15 Mai - 23:11
« De quoi j'ai l'air ? » Terminant les réglages, un sourire aux lèvres, il se mit à rire en la voyant se prêter au jeu, appuyant sur la gâchette histoire d’immortaliser ce moment durant lequel Phil était apparue dans une innocence totale, loin de la mine sérieuse, renfrognée qu’elle servait chaque jour en professionnelle qu’elle était. « D’un modèle préraphaélite. Ophélie, sans le côté cadavre noyé. » Regardant rapidement les quelques clichés, amusé, les mains occupées par son appareil, il ne prit pas la peine de retirer sa cigarette, l’expulsant un peu plus loin en la crachant. Jetant un rapide coup d’œil derrière lui, il observa rapidement la gilet, refusant de le porter. Sur un véritable front, il l’aurait fait, mais ici en pleine ville, il trouvait le principe sécuritaire ridicule.

D’après les dires de la rouquine, ils allaient néanmoins pouvoir aller et venir à leurs aises, sans se sentir comme des enfants en garderie lors du moment de la récréation. Prenant une grande inspiration, il regarda autour de lui, prêt à se mêler à la foule. « Du moment que tu me laisses faire mon boulot et que je te laisse faire le tiens, je m'en moque. Essayons néanmoins de ne pas trop s'éloigner l'un de l'autre. » Riant en se sentant secoué, il vînt tel un enfant tiré la manche de sa chemise. « J’te siffle si je te perd! »

Partant de son côté, il commença par photographier le front principal de la manifestation, celui où les gens avaient le poings levés, la gueule rugissante, les banderoles frémissantes. Quelques gros plans sur différents visages : des jeunes, des vieux, tout âges, tout genres. C’était aussi ça le Darwin’s Game, réunir une population qui ne pouvait se mélanger dans un autre contexte que celui-ci. Poussés à la survie, rang social, aprioris, tout s’effondrait pour créer un nouveau système aux fondements pouvant paraître rustre et animalier mais qui pourtant, fonctionnait, qu’importe ce que les détracteurs avaient à dire. Car leurs seuls arguments étaient de mettre en avant la violence, ignorant celle présente au quotidien, la niant.

Relevant la tête de temps à autre afin de tenter d’apercevoir une chevelure rousse, il finit par changer de point de vue, décidant de s’enfoncer un peu dans la foule. Les photographes n’étaient pas toujours bien accueillit, voir quelqu’un nous prendre en photo sans notre accord paraissait pour certains comme un viol d’intimité, promettant à Markus qu’ils réussiraient à lui « coller un procès au cul, parce qu’on est en Amérique monsieur! ». Tandis que d’autres se prêtaient volontiers au jeu, demandant au reporter pour quel journal il travaillait. Il expliquait évidemment à qui voulait l’entendre, que son point de vue était en leur faveur, qu’il était lui-même un membre du jeu.

Alors au cœur des autres manifestants, entouré de toute part, il prend un malin plaisir à capturer les provocations des uns et des autres, les regards silencieux des forces de l’ordre, la niaque, la nique des manifestants. Le regard encadré par son objectif, la vision du photographe était concentrée sur des détails et non l’ensemble. Appuyant sur le bouton, une détonation se fit à ce moment précis. L’appareil toujours en main, il releva la tête, la fumée de la fusée de détresse venant englober telle une grande brume une partie de la foule. Se fût le coup d’envoie, le signal pour que les forces de l’ordres interviennent. Comme le départ d’une course de lévriers, ils s’élancèrent contre les manifestants, la panique et la résistance se scindant en un mouvement de foule. Poussé, repoussé, balloté entre les uns et les autres, Markus se souvînt des paroles de la rouquine. Ne pas se perdre de vue.

« Parfait. » Jouant des coudes, il tenta de s’extirper, de prendre du recul, n’oubliant pas sa mission première. C’était maintenant que les clichés les plus intéressants allaient se faire. Se rapprochant des plus violents, il mitrailla la grande avenue, ne cessant de bouger, éviter, se faisant pousser par certains tentant de fuir. C’était son moment à lui, celui de l’excitation enfantine pourtant dénuée d’innocence. « ATTENTION! » Abaissant son appareil photo, prêt à prendre de nouvelles images, c’est la voix d’un manifestant qui lui fit tourner la tête. Tombant lourdement au sol, sonné par le projectile qu’il venait de prendre, il porta cependant immédiatement sa main à son œil, tâtant du bout des doigts la chaire ensanglantée. Soufflant, il n’osa pas ouvrir les yeux, seul le bruit ambiant l’entourant venant bourdonner dans ses oreilles. Ouvrant l’œil intacte, il regarda autour de lui, regardant tout d’abord l’état de son appareil. Éraflé à certains endroits, le reste lui semblait cependant encore actif.

La paupière tremblante, il tenta d’ouvrir l’autre, une vision rouge s’offrant à lui, tel un filtre démontrant le chaos de la situation. Se relevant, il ne prit pas le temps de s’épousseter, tendant bien droit devant lui son appareil photo pour prendre un dernier cliché dont il ne vérifia ni le cadrage, ni rien, s’en allant rapidement. Sur le chemin menant jusqu’à leur point de départ, Markus chercha du regard la rouquine, évitant un autre accident en se montrant cette fois-ci plus prudent. Arrivé au niveau du barrage, il montra sa carte de presse, se faufilant. « Rha ça va lâchez-moi! » Grogna-t-il aux policiers l’interpellant. Passant une main dans sa barbe, il pointa du doigt le bordel, vociférant. « Vous voyez ça? C’est de votre faute, vous êtes nuls, incompétents vous êtes vraiment qu’une bande de cons! C'est vous qu'on devrait gazer! » Se tournant, il vit son reflet dans la vitre d’une voiture de police. C’était moche à voir. Et il avait perdue une rouquine dans la foule et si elle l’engueulait en revenant, il savait qu’il ne dirait rien.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyLun 16 Mai - 0:54
Phil avait une impression de déjà-vu. Prise entre deux feux d'un combat qui n'était pas le sien lui rappelait cette première connexion cauchemardesque mais heureusement expéditive. Elle était cette même victime des dommages collatéraux d'il y a six mois de cela. Aujourd'hui elle n'est peut-être pas sur le chemin de balle perdue, mais l'effet est le même. Poussée, bousculée, emportée, elle perd ses repères le temps d'un instant. Elle tombe et elle n'a qu'une envie : s'enfoncer dans le sol pour ne plus qu'on l'atteigne. Elle était Simba devant le troupeau de gnous. Et malgré la comparaison enfantine, elle se sentait tout aussi effrayé que le lionceau. Il lui faut quelques secondes pour que sa hargne revienne, pour que l'idée de mourir la secoue suffisamment pour la pousser ses jambes. L'illusion de la mort à Darwin Harbor n'était rien contrairement à celle qui nous menaçait à Chicago.

La rouquine s'extirpe comme elle peut de la mêlée, sa manche contre son nez et sa bouche pour ne pas succomber au fumigènes créaient un épais brouillard de guerre. Elle peine à voir. Elle ne sait même pas si elle va dans la bonne direction quand on la saisit soudainement par les bras. Elle pense d'abord à se débattre quand elle voit l'insigne de la Chicago Police sur l'uniforme de l'homme qui la tire une bonne fois pour toute de là. Son gilet a au moins servit à l'identifier. L'homme en question la traîne presque, la rouquine étant trop occupée à reprendre son souffle sans que sa gorge ne s'enflamme à cause des différents gaz lancés. C'est en pensant se remettre sur pied pour se débarrasser du policier qu'une douleur électrique lui prend depuis la plante des pieds. Et en plus il lui manque son talon. Lorsque le policier lui demande si tout vas bien, elle parait prendre conscience. Son regard s'agite tout autour d'elle. « Mon collègue. Mon collègue... ? Le.. Le photographe, il était.. Il était avec moi et... » Elle est aussitôt rassurée quand il lui explique que celui-ci est déjà arrivé jusqu'à eux. La rouquine prends pas le temps d'écouter la suite qu'elle passe derrière le barrage, boitant douloureusement.

« Je t'avais dis qu'on devait rester ensemble ! » Sa voix s'élève, fatiguée, enrouée, mais elle trouve la force de venir l'engueuler. Parce qu'elle l'avait prévenue. Parce qu'à deux, ils auraient pu sortir de ce foutoir plus vite. Elle s'avance vers aussi vite et avec autant de grâce que sa cheville lui permet. « Je demandais qu'une chose c'est qu'on... Elle met fin à ses remontrances quand elle vient lui faire face. La journaliste étouffe un cri de stupeur contre sa main et, devant tout le sang qui coule depuis son œil, elle oublie la leçon qu'elle voulait lui faire. Mon dieu, Markus qu'est-ce... » D'un geste attentionné qu'on lui ne connait pas, elle veut porter sa main à son visage mais s'arrête en court de chemin en prenant conscience des dégâts. Cela dure un bref instant avant qu'elle fonce les sourcils. « T'as vu ta tronche ? Qu'est-ce que tu fous encore ici ? Par ici ! On a besoin d'aide ! »

[...] Lorsque l'infirmière ouvre la porte avec un fauteuil roulant vide, Phil veut rire en signalant que le vrai blessé était dans la chambre d'à côté. Mais elle lui rappel l'état de sa cheville et l'ordre formelle du médecin de ne pas poser le pied par terre ce soir. Alors oui, la fauteuil est bien pour elle si elle voulait rendre visite à son ami, comme elle l'avait demandé. C'est donc dans ce ridicule accoutrement qu'on l'amène à la chambre de Markus avant d'être laissé seul. « C'est ridicule. Qu'elle commence à moitié dans un rire alors qu'elle se trouve près de son lit. On dirait un pirate mexicain maintenant. » Elle ose, encore une fois, l'embêter après cette rude journée. Mais elle peut s'en empêcher. C'est sa manière à elle de ne pas se laisser submerger par tout ce qu'ils venaient de vivre et de ne pas s'inquiéter. « Si on vient soudainement te parler de ta petite amie, panique pas, c'est moi. Sinon j'aurais dû attendre demain pour voir ta tête. »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyLun 16 Mai - 2:20
Elle gueule. Forcément. Markus n’est pas fier, il ne fanfaronne plus comme auparavant, il est même étrangement silencieux, calme malgré sa paupière ensanglanté, son orbite proprement écrasé, sa rétine éclatée. Comme si on lui avait coupé la langue, il reste muet, se contentant de plisser ses lèvres comme coupable, les bras ballants le long du corps et les deux mains jointes, attendant sagement de se prendre l’engueulade du siècle. Et puis, il ne faut pas mentir, il a mal. S’il se laissait aller, s’il n’était pas encore sous le choc, il serait probablement en train de se rouler par terre en hurlant qu’on lui injecte de la morphine, la dose qu’il faudra pour qu’il se réveille recousu. La réaction de Phil face à sa gueule cassée le met davantage mal à l’aise, ce cri étouffé, ce geste. Il lève ses épaules sans les rabaisser, les crispe l’espace d’un instant. « J’suis ok. Ça va. » Finit-il par dire, hochant la tête.

Un peu plus tard, une fois les urgences atteintes, Markus décida de rester calme. Il répondait calmement aux questions qu’on lui posait. Vous pouvez suivre la lumière? Comment décrivez-vous la douleur? Il se laisse faire docilement, tente d’oublier qu’il est entre quatre murs, qu’on lui a enlevé ses affaires lorsqu’il est arrivé ici. Bêtement, il aurait voulu vérifier une dernière fois son appareil photo, voir si celui-ci avait réellement tenu le choc, que rien n’était perdu. Que l’œil éclaté vaille bien cette série, mine de rien. Une fois les premiers soins faits, on l’installa dans une chambre. Quatre murs livides, une odeur de naphtaline constante agressant ses sinus, il aurait désiré signer une décharge, repartir chez lui mais il est coincé là, comme un con. C’est le bruit de la poignée de porte qui le fit se tourner, un unique sourcil haussé car il craignait que le moindre geste un peu brusque tire les fils fraîchement cousu cachés sous son pansement.

Esquissant un sourire en voyant la rouquine en chaise roulante, il se redressa dans son lit, riant à sa remarque. Un pirate mexicain. « Je pensais que ça me donnait un certain cachet, dommage. » Étouffant un rire face à l’histoire de la petite amie il se racla la gorge, hochant la tête hilare, les yeux rieurs. « C’est vrai que je me serais posé quelques questions. J’aurais sûrement demandé à une infirmière qu’on me fasse une IRM pour vérifier que le pavé a pas non plus atteint un quelconque nerf responsable de la mémoire. » Et puis ce détail qui l’avait tant amusée à son arrivée vînt enfin frapper sa spontanéité latente. La chaise roulante. Se déplaçant afin de voir le reste de ses jambes ainsi que ses pieds, il remarqua une attèle, fronçant les sourcils. « T’as pas été épargnée non plus. Tu vois à nous deux, on réuni les caractéristiques du pirate. Borgne et jambe de bois. Bon, pour ça t’aurais pas dû te rater là pour le coup c’est pas non plus ça encore. Tu feras mieux la prochaine fois. » Reposant à nouveau sa nuque contre les oreillers, il glissa son regard en direction de la rouquine après un silence. « Je veux pas rester ici. Je crois que je suis claustro en fait. » Se mettant à rire, il soupira, regardant autour d’eux. « Tu veux pas qu’on parte? J’pousserais le fauteuil si tu veux, mais je veux pas rester ici. Je me ferais prescrire des médicaments pour la douleur, je reviendrais un peu plus tard vérifier que je vais pas devenir aveugle, mais là, maintenant tout de suite Phil. Tu sais de quoi j’ai envie? De me barrer, d’aller bouffer un hot dog avec une bière et ensuite de dormir quinze heures d’affilées. Mais seul c’est pas drôle. » Remontant le coin de ses lèvres tel un enfant, il la fixa, sachant pertinemment que c’était plus tentant que de rester ici à comparer la blancheur des murs.
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyVen 27 Mai - 1:13
Phil passa sa main devant son visage, comme pour balayer cette histoire quand il fit remarquer l'état de sa cheville et la ridicule nécessité du fauteuil. Ce n'était rien qu'elle était persuadée. D'ici trois à quatre jours elle ne sentirait plus rien. Avant d'empirer les choses. « Je pleure plus mon talon  perdue dans la mêlée que l'état de ma cheville. J'aimais bien cette paire. » Elle haussa les épaules, à moitié sincère, à moitié désabusée. Ils avaient l'essentiel, ils avaient les informations qu'ils voulaient.

La rouquine rit dans un soupir, son nez piquant vers le bas pour s'enfermer derrière un rideau de mèche qui tomba sur son visage. Elle avait honte. Honte de s'être comportée ainsi ces dernières semaines. Elle était désolée de lui avoir fait croire à un semblant de sympathie avant son départ avant d'espérer qu'il ne revienne jamais, quitte à ce que cela revienne à souhaiter le pire. Et elle se sentait pleine de regret sans savoir pourquoi. Cet endroit la rend faible. Il lui rappelle qu'il n'y a pas si longtemps que ça, elle était une habituée des médecins et des infirmières et que son corps ne suivait pas ses excès. Aujourd'hui, elle avait de nouveau mis un pied sur cette pente glissante. La jeune femme releva son regard vers Markus et pendant quelques secondes, elle eut l'impression qu'il tenait les ficelles qu'elle s'était tant obstinée à contrôler. Elle s'humecta les lèvres, regardant autour d'elle comme si elle trouverait l'avis de quelqu'un avant de se prononcer. « Seulement si tu les fais maisons et que tu as de la bière au frais. » Le temps d'un instant le sérieux de Phil revient de plus belle avant qu'elle ne brise le tout par un sourire qu'elle s'empresse de dissimuler à nouveau.

Bien sûr qu'elle voulait partir et fuir cet endroit. Aussi grave l'état de Markus soit-il, elle savait qu'il allait s'en remettre tant qu'il avait la force de sourire. Elle se lève, et s'active soudainement autour du lit de photographe pour récupérer ses affaires dans son sac à main. Elle lui montre que son appareil photo est en sécurité avant qu'il ne dise quoique ce soit puis lui fait signe de la suivre. « La moitié de l'hôpital est mobilisé pour les urgences. J'ai vu les blessés tout à l'heure, c'est pas jolie à voir. Trop pour qu'on prête attention à nous. » Qu'elle fit remarquer après avoir passé sa tête à travers la porte. Elle tendit son bras avant de s'engager dehors, et s'agrippa à lui comme la petite amie parfaite qu'elle devait être. Elle se devait aussi de le tenir pour minimiser son poids sur sa cheville. Ils contournèrent les urgences, esquivèrent les médecins les plus pressés et sortirent sans même avoir été interrompu. Et il valait mieux pour eux que personne ne se dresse sur leur chemin.

Dehors, la rouquine tend une main en l'air pour intercepter un taxi déjà présent qui n'a qu'à s'avancer jusqu'à eux. Elle le fit rentrer en premier dans le véhicule, de peur que son oeil en moins réduise sa notion des distances et qu'ils soient obligés de retourner à l'intérieur pour une arcade ouverte. Une fois assise dans le taxi, l'adresse donnée au conducteur, Phil se rendit compte de la situation. Ouvrir la porte de la voiture et sauter fut sa première idée. Et puis, d'un rapide coup d'oeil en sa direction, elle tenta de se raisonner. « Alors, quoi ? On est vraiment en train de le faire ? » Elle laisse tomber sa tête sur l'appui, un léger sourire aux lèvres alors qu'elle se laisserait bien bercer par la route. « Ne fais pas l'innocent Markus et réponds à ma question. »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyLun 30 Mai - 20:00
Cette réponse positive créa un élan soudain durant lequel Markus oublia toute l’effervescence créée par la décision commune. Grisé par l’euphorie et sûrement par la morphine coulant dans ses veines, il se mordit la lèvre inférieure, arrachant la perfusion attachée à son bras, la laissant goutter sur le sol javellisé. Automatisé, il se leva doucement afin de jauger la solidité de ses deux piliers lui servant de jambes, récupérant ses affaires tendues par la jeune femme. Les passages dans les couloirs, les arrêts transitoires afin de se faire oublier par la foule médicale pressée sembla être bien lointaine et relative. Ne pipant pas un mot, il se contenta de suivre, s’orienter par de simples regards instinctifs, appréciant l’air sec de la ville une fois les portes battantes derrière eux. Le cul posé sur les vieux sièges patinés en cuir, l’odeur du sapin vert se remuant devant le pare-brise, il tâta les poches de sa veste, sortant son paquet de cigarettes. Il ouvrit la fenêtre en grand, voulant profiter de l’air, allumant son cylindre de tabac. Les premières cendres s’en allèrent dans le courant d’air tandis qu’il était totalement tourné vers la fenêtre, le spectacle des rues et du trafic s’offrant à lui. « Alors, quoi ? On est vraiment en train de le faire ? »

Il ne sourcilla pas, intensifiant son attention sur l’extérieur. L’autorité naturelle de la rouquine le rappela cependant à l’ordre. « Ne fais pas l'innocent Markus et réponds à ma question. » S’humectant les lèvres, il souffla la fumée pensif, son unique regard sur la situation le rendant peu bavard contrairement à ses habitudes. Il ne pouvait pas dire qu’il ne l’avait pas souhaité, qu’il ne le souhaitait dorénavant plus, au contraire. Mais face aux choses concrètes, à la rectitude de tout cela, il perdait curieusement son arrogance habituelle, celle qui le faisait foncer tête baissée, qui l’aidait à enfoncer des portes scellées. « J’en sais rien. Tout ce que je peux dire c’est que je suis loin d’être innocent. » Esquissant un sourire, il retînt un léger rire, sachant qu’il avait fait le mariole jusqu’au bout afin de parvenir à ses fins. « La nuit porte conseille comme on dit. » Se tournant vers elle, un unique sourcil haussé, retrouvant quelques bribes de son humour particulier. Sachant pertinemment que la réponse ne conviendrait pas, il balança le reste de sa cigarette, rectifiant sa réponse. « T’es sûre et certaine de vouloir une conversation d’adulte à adulte, maintenant? Parce que si tu veux enfoncer le doigt là où ça gêne, on peut y aller et mettre les pieds dans le plat, j’suis doué pour ça. » La fixant, quelque peu agacé dans ses paroles il la dévisagea durant quelques secondes, n’aimant pas jouer à la confrontation.

« Je suis pas là pour te rassurer en te disant ce que tu sais déjà. Phil, je… » Il se coupa, passant une main dans son visage, il était fatigué, il aurait pu s’écrouler. Lui qui avait vécu bien pire en étant sur le front se voyait aujourd’hui ébranlé par si peu. Ou peut-être était-ce car elle était à côté, il avait davantage de mal à ne pas s’inquiéter, à ne pas faire semblant. « Je veux pas être désagréable, là, dans l’immédiat. Je suis fatigué, ces médicaments m’ont… assommés. J’ai pas la force d’être le joyeux luron là tout de suite maintenant, je suis pas un concentré de bonne humeur en tube constant. Je suis humain, fatigué et désolé. » Insistant sur sa dernière phrase, il s’humecta les lèvres, son briquet entre les doigts avec lequel il jouait. « Mais oui, faut croire qu’on le fait, malgré tout. »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyJeu 2 Juin - 0:15
Elle n'attendait pas autant de sa part en posant cette question. Elle se saurait même compté d'un haussement épaule. A vrai dire, elle aurait même préféré. Parce qu'elle aurait pu aussitôt le classer dans la catégorie des hommes qui ne réfléchissaient pas, signe qu'ils s'en moquaient grandement. Elle aurait tant voulu avoir la confirmation qu'il s'agisse de n'importe quel homme, pour qu'elle cesse de prendre peur à la moindre différence. Mais à la place, il s'exposait à dire la vérité. Il avoue n'avoir rien de surhumain, rien d'un comique éternel. Il pouvait avoir ses moments de faiblesse et il pouvait tout aussi bien la renvoyer à sa place. En le regardant avec sa cigarette, la rouquine lui aurait bien fais la morale pour qu'il arrête de s'empoisonner dès qu'il s'ennuyait mais à la place elle se contenta de l'observer un moment. Aucun sourire mais autant regard dur non plus. Finalement, elle tendit sa main en sa direction et vint la réajuster les boucles noire au-dessus son oreille. Elle finit son geste dans une caresse à hauteur de sa nuque avant de lui adresser un pâle sourire. Gênée, fatiguée, attentionnée et étrangement triste. Puis elle se retourna en direction de sa vitre et l'abandonna jusqu'à la fin du voyage.

Sortie du taxi, elle passa du côté du conducteur pour régler la note d'un billet trop gros pour ce qu'ils devaient. Tant pis qu'elle se disait pour ce soir. Mais le Chicago Tribune avait intérêt à rembourser. Reposer son pied au sol lui faisait un mal de chien. C'est donc en grimaçant qu'elle suivit Markus jusqu'à son immeuble, accompagné par les vagues de cette unique nuit passée ici. Profitant d'être dans son dos, elle tira sur son chemisier pour s'assurer qu'elle ne portait pas un sous-vêtement trop honteux. Quoiqu'il se passait, elle refusait de passer pour une négligée.

C'est avec une certaine appréhension qu'elle entra en emboîtant ses pas, une main sur le premier meuble qui venait à elle pour se tenir au cas où. « Je suis même pas vraiment sûre d'avoir faim, pour tout t'avouer. » Elle dépose son sac là où il ne gênera pas et dépose les affaires du photographe dont son appareil sur la table basse pour qu'elle n'emporte rien à son réveil par mégarde. La journaliste le rejoignit dans la cuisine, pièce qu'elle n'avait pas vraiment pris le temps de visiter à vrai dire. D'un léger bond, elle vint s'asseoir sur le plan de travail, là il y avait de la place. Puis elle se libéra des différentes attaches qui empêchaient ses mèches rousses de descendre devant son visage et laissa enfin sa crinière vivre. Elle n'avait qu'à se pencher pour jeter un œil par-dessus la porte du frigo ouverte, devinant qu'il cherchait de quoi les rafraîchir et les assommer à la fois. « On dit que les mexicains ont bon goût pour la bière. Fais honneur. » Elle se tenta à sourire, bien qu'elle même agacer par son listage des stéréotypes mexicains. Alors elle haussa les épaules en relevant son regard vers lui, promettant d'arrêter. « Et c'était ma dernière blague, elle marqua une pause, de la soirée, évidement. »
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MessageSujet: Re: LEAST AND MOST / MARKUS   DGPLAYERSWILLWIN - LEAST AND MOST / MARKUS EmptyJeu 2 Juin - 20:02
C’est face à la gestuelle soudaine dans ce taxi, que Markus se figea le temps d’un instant. Le mouvement était doux, tendre et il se laissa faire sans un mots, se refusant de ne pas profiter de ce genre de moments arrachés à une personne protégée, blindée à tours de clefs à coups de verrous.   Malgré ses mains collées à ses genoux, lourdement posées, il esquissa à son tour un sourire en demi-teinte. Abandonnés au silence, il attendit d’arriver enfin devant son immeuble pour se raviver, voulant retrouver un peu de sa vivacité perdue au cours du voyage. Les habitudes lui vinrent rapidement malgré la fatigue, ouvrir la porte, déposer les clefs sur le comptoir, se diriger machinalement vers la cuisine. Accroupie au pied du frigo, sa tête enfoncée dans celui-ci, il sourit en attendant la voix de la rouquine, non loin. Elle s’était déjà installée, comme chez elle et il appréciait que le tout redevienne détendu, ils en avaient eu assez pour aujourd’hui. « On dit que les mexicains ont bon goût pour la bière. Fais honneur. »

Haussement d’épaule exagéré afin qu’elle puisse le voir de là où elle s’était perchée, espérant trouver de quoi la satisfaire. Il n’était pas un grand buveur, il en avait quelques unes, les habituelles qu’il glissait machinalement parce qu’après tout, s’il les rachetait à chaque fois, il y avait bien une raison. « Et c'était ma dernière blague, elle marqua une pause, de la soirée, évidement. » Sortant enfin sa tête de son terrier réfrigéré, il déposa deux bouteilles à côté d’elle, la regardant d’un air taquin. « Vraiment? Tu vas réussir à tenir une soirée? Ça me paraît beaucoup, c’est vrai quoi, tu peux pas t’en empêcher. » Il marqua une pause le temps d’ouvrir la bière de la jeune femme tout d’abord, la lui tendant, avant de réserver le même sort à la sienne. « La bière, les irlandais, tout ça. Vous êtes plus dans le houblon que nous sérieusement. » Buvant une gorgée, il se posa contre le comptoir à côté d’elle, regardant face à lui.

« La chambre est au fond à droite. » Voyant le silence qu’avait provoqué sa phrase, Markus qui fixait toujours le vide se ressaisit soudainement. « … Je dis pas ça parce que voilà hein. C’est au cas où si t’es fatiguée, que tu saches où c’est. C’est compliqué la subtilité, dans notre état. » Esquissant un sourire, amusé par sa propre maladresse, il soupira, sachant très bien qu’à partir du moment où il avait ouvert cette bière, son temps était compté jusqu’au moment où il déciderait qu’il était temps pour lui de se reposer.

[THE END]

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