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 Prière vulnéraire - Ännchen (FB)
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MessageSujet: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyDim 7 Aoû - 13:34
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Ft Ännchen


Tu l’avais cherché partout. Avais parcouru les comtés les plus reculés, les coins omis du monde, mussés aux yeux de la société. De Springfield à Urbana en passant par Willow Springs, les paysages de l’Illinois avaient défilés, invariables de placidité, à travers les vitres de ta berline. C’était une course à la rencontre incessante, échevelée, harassante, de nuit comme de jour; à combler les maigres parcelles horaires vacantes de cette recherche au nom de l’amour. Car c’était pour elle que tu t’entêtais sur les routes, sur les seuils des portes closes, sur les sentiers déchirés de roses. Pour elle que tu sacrifiais sommeil et sédentarité, pour elle, pour ta sœur, ta colombe aux lendemains éclamés.  

Il te fallait bien retrouver cette enchanteresse du cerveau, celle dont la fonction promettait guérison et économie de sanglots. Bien entendu, tu croyais encore aux miracles en ce temps-là, à une résolution imminente, une purge immédiate de sa sève incarnat. Si miss Meier s’était révélée blouse blanche mirage lors de son premier passage en restant muette, inerte, contrefaite face à ton bastion d’interrogations, elle devrait pouvoir se rendre utile maintenant; maintenant qu’ironie du corps, l’affliction de Bloom rentre désormais dans ses cordes. Elle pourrait alors préserver le siège mental de l’assaut d’une möelle épinière fatale, lui rendre affranchie de maladie sa vénuste vestale.

Collecter, recouper, interroger, ainsi se résumait le refrain effréné, frénétique, zététique de ton temps inoccupé. Un mois entier durant, à se perdre en hypothèse, fausses pistes, témoins incertains et dossiers sans fin. Certes, le commissariat te pourvoyait accès à de bien utiles paperasse, mais les changements d’adresses peinaient souvent à être recensés, la faute à une administration nonchalante, languide, aberrante d’inanité. Et puis enfin, enfin, l’information tant espérée, le lieu inscrit dans un coin de papier. West Side, ton propre quartier.

Evidemment, ce fût le paroxysme d’exacerbation. Stérile, ce circuit à travers le dédale désertique, obsolètes, ces kilomètres à courir l’état sans interruptions. Et tout ça pour un prétendu thaumaturge en mal d’hôpital.

C’était le déclin du jour, les feux couchants; rayons de soleil flavescents nimbant les parterres de Chicago. L’asphalte rayonnait de mille promesses sous tes rangers immaculées, il était temps, temps d’amorcer ce pour quoi tu avais prospecté quantité de contrées. Toc toc toc. Ton pas impavide s’emboîte au devant des marches anthracites; à la fois résolu délicat, sur le battant ton poing s’abat.

« Fearghus O’Twomey », tu clames, offrant ta plus belle poigne.

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Dernière édition par Fearghus O'Twomey le Dim 7 Aoû - 23:53, édité 2 fois
Shana Horak
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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyDim 7 Aoû - 20:07
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Ft Fearghus (Flashback)


Seul le ronronnement discret d'un ordinateur perturbait le silence ambiant qui régnait dans la pièce. Sur le bureau couleur anthracite, près de la machine électronique, reposaient quelques dossiers et courriers non ouverts. Le tout était incroyablement mal rangé, sans aucun soin. L'occupante des lieux semblait être quelque peu vivre dans l’indifférence de ce désordre chaotique. Installée dans son fauteuil de direction, Ännchen était en pleine érudition. Elle lisait évasivement les grandes lignes de ce qui constituait sa lettre d’arrêt de travail, la notifiant que sa période de repos arrive bientôt à terme. Lorsqu'elle termine sa lecture, elle repose le papier dactylographié sur le bureau au milieu de sa paperasse ; Elle connait déjà l’issue qu’il lui reste à prendre. Un soupir s’échappe de ses lèvres, elle se lève et délie ses membres, endoloris par la même posture adoptée depuis plus de trois heures. Elle glisse ses mains dans ses poches, s'approche sans grand entrain de la baie vitrée et se met à contempler le monde extérieur.

Elle se masse le cuir chevelu du bout des doigts avant de relever ses prunelles vertes vers l’astre solaire, resplendissant de son éclat naturel.  Le soleil se couche comme un cheval noir, ses pensées s’entremêlent et ses yeux s’émerveillent à l’idée de voir le ciel s’embraser. Elle se redresse un peu plus, ses mains agrippées au bord de sa fenêtre, elle n'arrive pas à se concentrer sur ce qui est en train de se passer devant ses yeux. Elle tremble, elle palpite, comme un papillon. Un sourire énigmatique se dessine sur ses lèvres rouges, elle regarde discrètement par de-là les portes vitrées : personne à l’horizon. Et pourtant la ville continuait de briller de mille feux, une véritable étoile sur terre qui ne s'éteindra peut-être jamais. Chaque rose a ses épines, elle le sait mieux que quiconque, oh oui elle le sait mieux que quiconque. Ännchen se demande encore, comment les habitants de Chicago perçoivent-ils cette vie ? L’existence du Darwin’s Game et les incidences désastreuses sur l’Economie. Les jours où l’on se demande ce qu’on peut bien foutre sont de plus en plus nombreux.  

Deux coups donnés à la porte suffirent à l'arracher de ses sombres pensées. Elle se retourne vivement tout en jetant un regard à l’horloge. Tiens, Solel est en avance pour la pizza, songe-t-elle tout en quittant sa fenêtre et la contemplation du paysage. Vêtue d’un short noir et d’un débardeur blanc, elle attrape un châle noir avec lequel elle se couvre à défaut de pouvoir aller chercher un pull. Après avoir tourné la clé dans le verrou, elle ouvre la porte et tombe nez à nez avec un jeune homme qui n’est pas le livreur de pizza. La surprise illumine son visage lorsqu’elle constate l'identité du visiteur, automatiquement, elle adopte une posture de repli. Bouche bée de voir la famille d’une patiente de l’hôpital face à elle, elle cligne des yeux avant de reprendre contenance après quelques secondes de flottement. Ah, vous, soupire-t-elle alors que ses doigts grattent nerveusement sa porte. Prise au dépourvu, elle se réjouit silencieusement d’être présentable de la couronne de sa chevelure jusqu’au bout de ses pieds. Bien qu’elle arbore une mauvaise mine, le reste ne trahit pas son mode de vie. Je peux savoir comment vous avez eu mon adresse ?

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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyLun 8 Aoû - 17:10
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Ft Ännchen


Äncheen Meier. Des heures à parcourir des casiers débordés et débordants, compiler fiches d’impôts et de paie, interroger moult soignants récalcitrants. De cette recherche chronophage, en résultait une épiphanie d’humanité, un brin de femme doté de sa propre insertion dans la société. Et puis, ce n’était qu’obvie, après tout. Qu’espérais-tu ? La trouver, diaphane, diaprée dans sa blouse immaculée ?
Foutaises Fearghus, grandis un peu, bien sûr qu’elle rentre chez elle le soir, qu’elle ne clot pas ses paupières au fond d’un brancard, qu’elle entretient des amitiés avec d’autres apôtres que les abîmés, les éclopés, les écorchés qui se pressaient aux portes de son cabinet.

Comme pris au dépourvu par cette présence soudaine, tu détaillais ces traits que tu n’avais plus fréquenté que par fragments depuis votre première et dernière rencontre, plus de trois mois auparavant. Ton semblant de souvenir ne tenait qu’à  une interposition de photos volées, saisies au détour d’un dossier, papillons de pixels échappés d’une archive trop vite refermée.  
Et voilà que l’avènement tant convoité se tenait là, apathique dans sa dimension de chair absolue, d’émotions non-contenues par une profession qui inhibe et contraint aux sourires polis, paisibles, avec ton genre d’individu.

Non, c’était encore une petite femme propre, rangée, melliflue, qui prépare chaque soir le dîner pour son chorus de marmots, récite deux fois le bénédicité et se précautionne d’éteindre la télé avant vingt-deux heures trente révolues. Mélodie d’un bonheur convenu, soutenu par tenue et coiffure congrues, qui se chante à voix coulante, caressante, les yeux à demi-fermés pour ne pas réaliser son insanité. Perçant, observant, tu récitais tes gammes sur son pallier, et le tout tombait en une sentence unique, relique d’un esprit cynique : la placidité faite femme.

Attends. Tu recommences. Tu recommences à te fier à des idées préconçues dans l’instant, à céder intérieurement à la fougue de tes sentiments qui étiquettent, prophètent, tempêtent; te susurrent la bonne aventure d’un être dont tu ne perçois que la devanture.

« Ah vous. Je peux savoir comment vous avez eu mon adresse ? »

Ce visage, cette voix, éveillaient en toi les ruines d’une colère morte, inutile, futile. La rage de la stérile incompréhension, s’était, de toute évidence, noyée en cette confrontation. Démunie de sa machinerie d’hôpital, de la valse des radios, des scanners préfrontals et des termes alambiqués inhérents aux neurologues patentés, ton interlocutrice partageait, subitement, ta pitance d’être humain faible, fataliste et  inconstant.

Ta paume de main demeura suspendue et chuta peu à peu, presque touchée de nécrose; condamnée à la gravité par la force des choses. Ainsi, tu ne savais réellement de quelle manière te comporter, quelle position adopter, toi; ce transfuge de réalité, incapable de se soumettre à la plus nue vérité. Toi qui avais opté pour la tangente et le timbre tonitruant comme échappatoire au terne trépas.

« Voyez-vous, il m’est assez aisé d’obtenir un renseignement », tu proclames, éludant le conséquent laps de temps destiné à la définition de son positionnement.

En guise d’explication aussi brève que sans appel, tu sors, posément, au-devant de la potentielle conjuratrice, la plaque attestant de ton appartenance aux forces de police.

« Je m'excuse d'avoir eu à mobiliser ces moyens peu orthodoxes. Entendons-nous bien, ce genre de pratique ne fait pas partie de mes habitudes, mais il se trouve que j’avais le besoin imminent et immanent de vous retrouver. Ne vous inquiétez pas, je ne m’apprête pas à vous déclarer ma flamme », tu ricanes, comme pour instiller une note légère dans l’inflexible atmosphère. « Je serai concis afin de ne pas abuser de votre temps que je suppose très prisé : l’état de Bloom a empiré depuis votre départ - je ne vous précise pas le numéro de sa chambre comme il en est d’usage avec chaque patient, je présume que vous voyez tout à fait à qui je fais allusion - la petite effrontée de dix-huit ans à peine, vous savez, celle qui trop vivante pour un fauteuil ».

Ou trop jeune pour le linceul. Sourire de tristesse.

« Je suis venu à vous parce que, aussi fou que cela puisse paraître, vous représentez peut-être ma ... notre dernière chance. »

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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyJeu 18 Aoû - 23:47
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Ft Fearghus (Flashback)


L’interrogation a franchi le seuil de ses lèvres d’une manière un peu plus abrupte que prévu, mais le ton ne changeait pas la tournure de son questionnement. Comment avait-il pu la retrouver, elle, dont l’identité –en dehors de son nom et sa fonction– doit rester inconnue pour les patients et leurs proches ? Elle referme un peu plus son châle contre sa poitrine en un geste qui semble anodin, mais qui témoigne de sa méfiance soudaine. Elle se sent presque vulnérable pour ne pas dire violée dans son intimité. N’avait-il pas été mis au courant de sa prise de congé ? Les bruits qui couraient par-ci, par-là à l’hôpital trouvaient toujours ici un semblant de vérité. Plus d'une fois, Fearghus aurait dû entendre parler d’un médecin du Chicago Hospital qui n'était jamais revenu. Derrière, les rumeurs grondaient. Les langues affamées de ragots soupçonnaient de nombreuses raisons pour justifier son arrêt maladie. Du brouhaha, des voix qui ne font que la juger. Une chanson folle dans ses oreilles, comme une ritournelle qui déraille son esprit. A la manière d’une mauvaise symphonie qui se répète. Lancinante, elle vacille contre les tympans, noie le cœur sous ses notes stridentes. La seule présence du jeune homme lui donne l’impression de ne pas être sur la même fréquence.

Il m’est assez aisé d’obtenir un renseignement, dit-il. Elle arque un sourcil réprobateur tandis que sa langue claque sous une irritation naissante. Mais était-ce même légale comme pratique ? Elle se passe une main derrière sa nuque alors qu’une plaque de police arrive sous ses yeux. Elle ne peut s’empêcher de rire intérieurement : ainsi il est la Loi. Le doute s’insinue. Un demi-tour nécessiterait-il une autre introspection futile ? Il semblerait. Et plus le policier parlait, moins clair elle y voyait, au contraire. Elle fronce les sourcils, s’adosse contre sa porte tout en croisant ses bras contre sa poitrine. Il se trouve que j’avais le besoin imminent et immanent de vous retrouver. Oh ? La jeune femme redouble d’attention bien que le débit de parole de son interlocuteur semble quelque peu l’égarer. Elle ne relève pas la petite touche humoristique qu’il tente de glisser pour détendre une atmosphère assaisonnée par la méfiance. L’état de Bloom a empiré depuis votre départ. Nous y voilà, songe-t-elle dans un soupir. Aussi fou que cela puisse paraître, vous représentez peut-être ma ... notre dernière chance. Regarder par-dessus son épaule, c’est s’assurer du bien-fondé de sa fuite, c’est regarder en face les fantômes qui la poursuivent mais c’est surtout être confrontée à un homme désirant qu’elle exerce à nouveau une profession qu’elle met en suspens.

Quel regard peut-elle avoir sur lui ? Le savoir est aussi intriguant que terrifiant. Compassion ou regrets ? Dans son cas, il faut parier sur les deux de façon continue. Eternelle comparse à la douleur quasi-immortelle. La culpabilité de cet homme est égale à sa malchance. Bourreau et victime, ces deux notions le forgent irrévocablement en une contradiction qui le rend à la fois admirable et légèrement insistant. Inutile de mentir sur ce fait. La preuve, ce monologue s’allonge jusqu’à dépasser la notion de la brièveté. Combien de secondes laisse-t-elle couler encore, à tisser sa réflexion sur l’aveu du jeune Fearghus ? Le plan du désespoir, venu se précipiter dans les méandres de son cerveau : représente-t-elle réellement sa dernière chance ? On aurait pu croire qu’après plusieurs années d’exercice, un certain détachement lui permettrait d’assumer ce petit service hors de l’hôpital, mais c’est bien l’inverse qui s’invite dans son esprit. Fatiguée par sa propre absence d’initiative, elle hasarde lentement un coup d’œil vers l’arrière. Elle accompagne sa réflexion d'un léger froncement de sourcils, avant de réaliser avec stupéfaction que sa présence la dérange énormément. Vous m’en voyez désolé pour votre sœur, vraiment. Le soupir se calque sur le même modèle que la réplique. Ännchen recule alors de quelques pas, la main tremblante. Et enfin son regard prend le risque de venir s’accrocher à celui de Fearghus. Happée par ces nuances qu’elle connait par cœur, c’est le sol qui menace de se dérober sous ses pieds. La jeune femme collée contre sa porte ne bouge pas, faisant vaciller son regard vide du jeune homme à l’intérieur de son appartement. Incapable de savoir ce qu’il doit faire, redoutant l’erreur. Elle se mord la lèvre inférieure avant de poursuivre d’une voix neutre : Mais je ne peux rien faire pour vous, je suis en arrêt. Je peux cependant vous transmettre les coordonnées d’un confrère qui pourra reprendre le dossier et s’occuper du cas de votre petite sœur. Il est Neurologue, il saura mieux aborder la maladie de l’hôpital plutôt que moi depuis mon logement, vous comprenez ?

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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptySam 20 Aoû - 17:23
Prière vulnéraire
Ft Ännchen - flashback


Le corps est une invention formidable. Chaque parcelle répond à une impulsion notable, se forge autour d’un but s’articulant lui-même autour d’un fonctionnement central. Machine bien huilée, elle s’applique à pourvoir de quoi contrer la nécessité, ingérer, respirer, interagir, communiquer. L’enveloppe charnelle consiste en notre ressource ultime, notre lot originel. Cadeau ou fardeau, il est, quoiqu’il en soit, destiné à accompagner notre sentier de la vie au trépas, du berceau à l’échafaud.
La Doxa se plaît d’ailleurs à supputer que la nature est bien faite, contemplant, par cet entrefaite, pâquerettes en fleur, nature luxuriante et cohorte de jeunes sylphides chantantes.
Mais qu’en est-il des cellules délirantes, des infections latentes, de la chair purulente ?
Il est si aisé de se pâmer de la beauté des choses quand c’est la nitescence qui accroche notre regard inconstant. C’est un fait, depuis la nuit des temps, notre attention se porte plus volontiers sur le vizir que la mendiant.

« Vous m’en voyez désolée pour votre sœur, vraiment », la blouse blanche raccrochée soupire, obviant à tes prunelles emplies d’exigence, espérant sans doute par ce procédé esquiver ta sentence.

Face à la pléthore de drames qui entachent son mirage lénifié, l’humanité à la conscience absente demeure inexorablement indifférente. Conclusion évidente d’un refus, négation perceptible dans son attitude désengagée, ses mouvements précipités, fuyants, pressés. La preuve en est que la jeune est prise à reculer, brusque marche arrière dans son dévouement de sainte supposé qui se révèle on ne peut plus inhospitalière .

Désespéré, tu observes l’acculée progressivement s’effacer dans l’entrebâillement de la porte, certainement trop hâtée de retourner à son monde immaculé plutôt que de dilapider de précieux instants en paroles rassérénées.
Alors, alors la détresse croit en toi à mesure qu’elle te file entre les doigts, poussière d’espoir déjà balayée par la réalité individualiste, égoïste dans lequel ce siècle s’enlise. Ici c’est chacun pour soi, chacun qui régente ses propres émois, chacun qui manie les armes pour estourbir ses larmes. On méprise le collectif au profit de sa propre justice et voilà que - prévisible résultat – nous en sommes réduits aux évasions chroniques par interpositions d’écrans, pixels qui font figure de portes pour univers façonné de délices factices.
Piètre manière d’éluder ses cicatrices.  

La surprise arrondit soudain tes lèvres en forme de S.O.S. Est-ce vraiment son appartement que tu aperçois en deçà du scabreux battant  ? Du palais que tu t’imaginais sur le pallier, que persiste t-il dans la crue réalité ? Cette bribe d’intérieur n’est que chaos consumé, sinistre témoignage d’un quotidien négligé. Epargné par la lumière du jour, ton regard s’abîme au sein du sombre séjour, pièce croulante, désordonnée, écroulée sous les déchets d’une existence vidée.  

« Mais je ne peux rien faire pour vous, je suis en arrêt. Je peux cependant vous transmettre les coordonnées d’un confrère qui pourra reprendre le dossier et s’occuper du cas de votre petite sœur. Il est Neurologue, il saura mieux aborder la maladie de l’hôpital plutôt que moi depuis mon logement, vous comprenez ? », elle invective doucement, à demi-évanouie dans son antre primitive.

« Non, je ne comprends pas », tu répliques, buté, robotique. « Je ne comprends pas ce qu’une jeune femme que j’ai constaté en pleine possession de ses moyens, auréolée de diplômes et bardée d’axiomes fait en ces lieux. Malgré la lecture de votre dossier et de votre casier au complet, je ne prétends pas connaître votre personne en intégralité. Pourtant ; je présume que vivre retranchée dans une piaule insalubre à noyer vôtre talent dans un cadre lugubre ne faisait pas partie de vos projets, enfant. Cela tombe bien, j’ai justement une gosse qui m’attend, et que vous le croyiez ou non ; vous pouvez l’aider. Il ne s’agit là que d’une question de volonté »

Un sourire bravache en étendard sur ta carapace, tu décides de jouer le tout pour le tout, d’abattre ta dernière carte, ton dernier atout, ultime rempart avant de tomber fou.
Si elle te pressens déjà insistant, elle n’a encore rien perçu. Plein d’espérance et d’audace, tu ponctues :

« Mais d’abord, laissez-moi vous invitez à dîner. »

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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyMer 7 Sep - 14:29
Prière vulnéraire
Ft Fearghus (Flashback)


Le jeune policier avait absolument mal choisi son moment pour intervenir : à cette heure où la nuit commence à tomber et où les rues se vident, où le silence se fait tandis que les foyers s'animent. Les gens bien à l'abri chez eux ne se préoccupent plus du dehors, ceux qui restent se parent des atours de la festivité nocturne. Lorsque la silhouette se découpe à quelques centimètres devant elle, c'est tout son corps qui se raidit dans l'attente d'une confrontation éventuelle mais elle ne modifie rien à son attitude. Elle continue dans sa détermination, sans amorcer de demi-tour et feint d'ignorer le regard qu'elle sent rivée sur elle.

Les épaules légèrement courbées, le regard fuyant et la main toujours à proximité de la porte qu’elle vient de claquer avant de ranger ses clés dans sa poche. Une attitude instinctive, transpirant la déroute redoublée de la jeune Neurologue. Piégée par sa propre faute dans une situation sous tension, elle commence à regretter d’avoir ouvert cette foutue porte. Non, je ne comprends pas ! Cette exclamation file entre les deux interlocuteurs pour ne récolter qu’un regard méprisant et la jeune Ännchen, déjà passablement excédée par cette réponse butée, ne s'embarrasse pas de cacher son agacement avant d'opter pour un tactique bien plus offensive. Je ne comprends pas ce qu’une jeune femme que j’ai constaté en pleine possession de ses moyens, auréolée de diplômes et bardée d’axiomes fait en ces lieux. Malgré la lecture de votre dossier et de votre casier au complet, je ne prétends pas connaître votre personne en intégralité. Pourtant ; je présume que vivre retranchée dans une piaule insalubre à noyer vôtre talent dans un cadre lugubre ne faisait pas partie de vos projets, enfant. Cela tombe bien, j’ai justement une gosse qui m’attend, et que vous le croyiez ou non ; vous pouvez l’aider. Il ne s’agit là que d’une question de volonté. Elle sent sa veine palpiter contre sa tempe, son corps encaisse difficilement la longue tirade du jeune policier. Mais une seule pensée ne la quitte pas. Des mots qui ne font que raisonner en écho dans son esprit. Comme une sérénade, un vacarme qui retentit à chaque instant depuis quelques secondes. Ses doigts se joignent entre eux, se renferment pour ne former qu’un poing qui se lève dans un geste vif. Un excès de zèle qui lui vaudra sans nul doute plus qu’une conséquence désastreuse. Elle arrête son mouvement à temps, à quelques millimètres du visage du jeune homme qu’elle dévisage d’un air ahuri. Ses quenottes emprisonnent sa lèvre inférieure à quelques reprises, nerveusement. Non seulement Fearghus outrepasse ses fonctions mais en plus, il l’immerge dans une histoire sordide dont elle n’a aucunement la possibilité de prendre en charge. Il ignore les règles, les enjeux, ni même la destination. Le téméraire évolue en eaux troubles. Ses dents se serrent, sa mâchoire craque. Sa patience s’effrite de seconde en seconde. Cette discussion la lasse, l’irrite et baisse drastiquement sa vigilance déjà bien trop précaire. Cette requête entretient d’autant plus une psychose qu’elle avait finie par étouffer depuis son arrêt d’exercice de la médecine : l’horreur de se savoir impuissante.

Elle se sent jugée à nouveau. Il n’est pas différent de son ex-mari, à exiger quelque chose de sa part, à pointer du doigt son mode de vie pour le qualifier à sa guise, à lui faire comprendre toute la dévalorisation de sa situation. Encore et toujours cette suffisance qui l’agace tant chez Reinar, et qu’elle n’accepte pas venant d’un inconnu tel que Fearghus. Cette seule idée lui donne de l’urticaire. Elle se sent étouffer rien qu’en l’envisageant, à nouveau captive d’une certaine façon. D’un regard, d’un jugement. Privée de sa liberté de mouvements. Elle ne peut pas le tolérer. Un rien la provoque, suscite des réactions démesurées. La brune réajuste sa posture, ré-endosse une fausse confiance. Peut-être qu’elle perd vraiment la tête ceci dit. Ça ne serait pas la première fois. Ni la dernière malheureusement. Mais d’abord, laissez-moi vous invitez à dîner. Elle abaisse son poing tout en secouant la tête de droite à gauche, déclinant sèchement son invitation. Prenez les coordonnées de mon confrère et allez-vous-en. Elle a souhaité son ton dur, âpre, méprisable mais ce qui a remonté son larynx est un concept erroné. Celui de l’affliction. Celui de la désillusion. Celui du cauchemar. Je ne vous aiderai pas, conclue-t-elle alors que sa voix se brise à mesure qu’elle prononce les mots fatidiques qui ponctuent son refus. Dans un geste brusque, elle pose le bout de papier contre le torse du jeune homme, qu’elle coince avec sa main. Elle le défi du regard, silencieuse avant de le pousser tout en maintenant sa main appuyée. La faiblesse se livre sur son visage, transperce son regard et laisse couler des larmes. Qu’il parte donc. Si je suis en arrêt c’est pour une bonne raison. Je vous interdis de contester cela en invoquant ma volonté, je vous l’interdis. Je vous emmerde, vous et vos opinions ! Vous ne savez absolument rien sur moi, alors fermez-la bien fort ! Un coup contre son torse, un second coup part, puis un troisième, elle ne les compte plus, elle le rejette à chacun de ses mouvements. Foutez le camp, laissez-moi tranquille, rentrez chez vous et ne revenez plus jamais. Allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en, ALLEZ-VOUS-EN ! Elle étouffe une suffocation, elle se sent vaciller, que ses pieds se dérobent du sol, alors ses mains empoignent la veste du jeune homme. Je ne peux pas exercer, je ne PEUX PAS, pourquoi vous insistez ? Elle éclate en sanglots. Elle aimerait le détester pour ramener l'étendard de la médecine qu'elle repousse tant, mais elle ne parvient pas à lui cracher une goutte de venin à la figure. D'une certaine manière, elle comprend sa lutte, elle en aurait fait de même si cela était arrivée à sa petite Sarah. Mais il se trompait de personne, elle n'est pas sa dernière chance. Elle est loin de pouvoir sauver sa sœur, elle n'a pas les épaules pour cela. Comment peut-elle sauver cette pauvre fille alors qu'elle est incapable de se sauver elle-même ?

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MessageSujet: Re: Prière vulnéraire - Ännchen (FB)   Prière vulnéraire - Ännchen (FB) EmptyDim 25 Sep - 14:56
Prière vulnéraire
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Tu saisis d’un coup d’œil la lumière que découpe la silhouette d’espérance, juchée en travers de l’espace liminaire. Prostrée au devant du battant, elle se tient, droite et courbée à la fois, ruine de fierté fragile aux allures indociles. Pourtant tu sais juste qu’il te faut trouver les bons mots pour déverrouiller cette âme en peine de tristesse, arborant le regard méprisant comme rempart inconscient à ton être gênant.

Tu pressens l’impact. L’éclat se précipite sur toi, fruit d’une rage unique concentrée en un poing sphérique,  qui soudain vers ta mâchoire se précipite. Tu t’apprêtes à arrêter son bras par automatisme, cœur et le corps tendus à l’extrême suite au surprenant phénomène ; mais c’est en vain que tu amorces ce mouvement : celui de la brune s’est déjà suspendu de lui-même à quelques centimètres de ta peau céruléenne. Pourquoi cette réaction ponctuée d’une vive interruption ? Sans doute une escarbille de fureur ayant transpercé ce visage d’apparente candeur, impulsion freinée dans son élan par l’impassible poids de la norme sociale qui interdit à tout un chacun de distribuer des marques violacées aveuglément.  

Ta bouche reste entrouverte quelques instants sur une rangée de perles adamantines. Une courte éternité plus tard, tu retrouves le contrôle de tes esprits, une certaine conscience de ce micro-événement fortuit. Un long et lourd regard s’ensuit.

« Prenez les coordonnées de mon confrère et allez-vous-en. Je ne vous aiderai pas »

Comment aurais-tu pu deviner, toi, le môme correctement né, gracié par une bonne santé, que pour ces quelques syllabes, ton monde pourrait s’écrouler ? Ton visage se démunit comme un tableau délavé par la pluie. Les couleurs s’entremêlent et s’écroulent sur la ruine de ton faciès, de ton mental dépité par une telle bassesse. Intérieurement, tu contestes mais ton apparence demeure inerte. Froid mur de fermeture, tu la toises de haut en bas, la parcourant avec la même estime qu’un misérable scélérat. Comment vous, l’humaine, la docteur, la mère, pouvez-vous nous infliger cela, à Bloom et à moi ?

Une feuille se glisse entre tes doigts, contre ton torse incarnat. La rouler en boule, la déchirer, la jeter au faciès élimé de la jeune femme désabusée : voilà ton interne et entêtant projet. Mais cette violence demeure contrite, tu maintiens, bouillonnante et sauvage, ton ce tapage en ton antre, au fait qu’une fleur de brutalité ne ferait que retrancher l’indocile dans son foyer.

Si je suis en arrêt c’est pour une bonne raison. Je vous interdis de contester cela en invoquant ma volonté, je vous l’interdis. Je vous emmerde, vous et vos opinions ! Vous ne savez absolument rien sur moi, alors fermez-la bien fort ! Foutez le camp, laissez-moi tranquille, rentrez chez vous et ne revenez plus jamais. Allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en, ALLEZ-VOUS-EN !

Elle pleure. Elle pleure en faisant s’abattre une pluie de coup sur ta poitrine. Tu les sens à peine, mais ils génèrent en toi une autre forme de douleur, plus ténue, plus profonde. Le visqueux masque du méchant, de l’importun insistant se colle soudainement à ton visage. Empoicré, sali, blessé, tu ne peux te résoudre à cette image de persécuteur débordé d'incontrôlées ardeurs. Une moue de dégoût mêlée d’incompréhension se dessine en amont de ta mâchoire. Tu mors le velours interne de ta joue, comme pour rendre un peu plus supportable la situation détestable.

« Je ne peux pas exercer, je ne PEUX PAS, pourquoi vous insistez ? », elle profère, aiguë, perdant presque pied dans tes bras, accrochée à ta veste de soie.

« Par amour et bêtise madame. C’est le lot commun des gens amoureux, j’imagine. J’ai le sang aussi chaud que mon cœur, mais peut-être me manque t-il l’intelligence nécessaire pour accepter l’inacceptable, surtout confrontée à la personne qui pourrait rendre son affliction curable.  Vous avez perçu comme une insulte ce qui n’est que le témoignage d’un profond respect : c'est un fait, je vous estime suffisamment pour vous croire à-même de rendre ma sœur déjà un peu plus éternelle. Mes méthodes ont pu être abruptes, je le conçois ; mais sachez que, quand le temps menace de vous prendre ce que vous préférez à chaque mesure qu'il outrepasse, votre comportement ne peut que se montrer indigent par moment », tu souffles, magnanime mais déphasé comme une fêlure légitime.

Il faut que tu continues à parler, pour la convaincre, certes, mais également pour tenir éloignée la peine prête à te submerger, pour garder cet espoir à moitié enterré digne du rang de potentialité.

« Vous avez dû vivre des choses déplaisantes pour en arriver là. Mais sachez que l’on est pas seul face à la notion de problème. Il ne s'agit pas là de vous rappeler qu’il existe chez autrui une propension à apaiser vos maux – vous le savez déjà - mais parce que vous n’êtes pas la seule à avoir vécu des complications. Or, vous disposez probablement des facultés nécessaires pour faire cesser la catastrophe existentielle de deux personnes, deux atomes atones ne vous demandant que de mettre à profit vos études et votre mansuétude. »

Tes mains s'agitent, périclitent à mesure que tes expressions déclarent la même supplication que ton décousu discours. Elle n'a pas compris la brune, elle ne saisit pas que tu ferais tout pour obtenir son concours, quitte à emménager sur son pallier et faire traîner tes ongles sur sa porte écorchée durant des années ; si c’était le peu qu’il fallait pour qu’elle joue de sa science et ressuscite ta nitescence.

« Je ne vous demande pas de souffrir, je ne vous demande pas de sourire. Je veux juste, juste que vous preniez le temps d’examiner son système nerveux et que vous envisagiez cet angle pour traiter sa moelle épinière, pour prévenir ma délétère de s'affaler à jamais dans un fauteuil décharné. Ne vous méprenez pas, je vous prie ; ce que je vais vous annoncer n’est pas une tentative de chantage, mais vous devez vous rendre à cette évidence : fermer cette porte, c'est me la laisser pour morte. »

Il est temps de mettre toute l'intensité dont tu disposes dans ton regard, vision sans fards que tu lui offres comme une rose, lui porte avec la douleur de tes ecchymoses. Aidez-moi, aidez-nous, agissez s'il vous-plaît. Non, je suis confus, peut-importe après tout que cela vous plaise ou non, faîtes le au nom des idéaux qui vous conviendront: philanthropie, attachement, dépassement, pitié, ennui - que sais-je. Tout vous est permis tant que vous lui redonnez un semblant de vie.  

« Préférez-vous la cuisine italienne ou française ? »

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Shana Horak
Shana Horak
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Prière vulnéraire
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Son égoïsme l’étrangle et pourtant, elle ne peut accepter cette supplication avec des bons sentiments qu’elle ne possède pas. Cette crainte délictueuse et inavouable, elle n’a aucun alibi, aucun endroit où se terrer et par-dessus tout, elle est fière de sa simple condition. Elle existe, elle persiste, elle se divulgue dans son entièreté. Elle la lit dans ses yeux soumis à son règne, la déchiffre derrière les nuances opalines de son teint et la maudit de tout son être. Même si elle se détourne, elle est là, elle la traque. Elle la ronge de l’intérieur. Elle est captive de cette peur et de sa léthargie  tout autant que cette sœur pour qui il lutte autant sera bientôt prisonnière d’un triste sort. Elle ne sait comment lui dire parce qu’avec effroi, elle doit admettre qu’elle ne saura pas comment stopper le fléau qui gangrène sa douce colombe. Elle n’en a pas le pouvoir, pas la force, pas le savoir. Elle désespère. Ses doigts s’élancent comme pour retenir cette optimisme qui lui fait tant défaut et s’attardent sur le pessimisme glacé qui la domine par sa vérité. Par amour et bêtise madame. C’est le lot commun des gens amoureux, j’imagine. J’ai le sang aussi chaud que mon cœur, mais peut-être me manque-t-il l’intelligence nécessaire pour accepter l’inacceptable, surtout confrontée à la personne qui pourrait rendre son affliction curable.  Vous avez perçu comme une insulte ce qui n’est que le témoignage d’un profond respect : c'est un fait, je vous estime suffisamment pour vous croire à-même de rendre ma sœur déjà un peu plus éternelle. Mes méthodes ont pu être abruptes, je le conçois ; mais sachez que, quand le temps menace de vous prendre ce que vous préférez à chaque mesure qu'il outrepasse, votre comportement ne peut que se montrer indigent par moment. Ses paroles lui parviennent par bribes, des bourdonnements venant titiller ses tympans. Elle se perd, elle le perd, elle perd la fréquence. Elle s’enferme dans le vacarme de ses idées noires. Elle la dresse, difficilement, à bout de bras, devant elle. La distance. Celle qu'on instaure à contre cœur, celle qu'on désire abolir mais qui est nécessaire. Celle qui s'impose, celle qui rassure, celle qui déchire. Relative, impertinente, présente ou absente. Une circonstance qui l’oblige, un choix difficile, une obligation qu’elle tente de faire adhérer au policier. Une centaine de raisons pour un unique objectif. Ännchen, écartée des directions, éjectée des trajectoires, vouée aux départs avortés, destinée à aucune arrivée, elle s’impose la sécurité. Entre deux tangentes, elle tente de s’adapter, elle ne veut rien risquer, ne rien parier. Elle se noie entre ses désirs sans jamais s'adonner aux conséquences. La limite entre elle et le policier, elle s'acharne à y veiller, pour l’empêcher d’empiéter dans son espace vital.

Tout détachement est mesurable, quantifiable, elle lutte pour ne pas franchir une ligne qu’elle pourrait regretter. Ainsi elle avait immobilisé son poing dans les airs, pour ne pas marquer le glas d’une dégringolade vertigineuse. Il la supplie, il la supplie si fort. Alors oui, la distance est une bouée à laquelle elle se raccroche pour ne pas chavirer sous le flot intarissable de ses paroles. […] Ne vous méprenez pas, je vous prie ; ce que je vais vous annoncer n’est pas une tentative de chantage, mais vous devez vous rendre à cette évidence : fermer cette porte, c'est me la laisser pour morte. Le temps semble superflu, absent, incongru. Défilant derrière eux, comme une âme en peine. Les paroles du jeune homme sont éteintes de toute ambiguïté. Le temps semble avoir disparu, sur les rivages de cette rencontre. Dépossédée de la moindre conséquence si ce n'est celle d'exister. Fearghus et Bloom, c’est tout une histoire. Une histoire qu’il espère sans fin … Elle soupire, elle ferme les yeux, elle n'y arrive plus. Elle n'arrive plus à lui tenir tête, à le rejeter en dressant son bouclier pour seul rempart, ses propos ne lui facilitant pas la tâche. J'abandonne, songe-t-elle avec amertume. Je n’aime ni l’une, ni l’autre, déclare-t-elle en réponse concernant ses goûts culinaires. Un dîner, c’est une concession inavouable qui lui garantira un espoir fugace. C’est tout ce qu’elle peut lui offrir. Tout ce qu’ils peuvent se permettre. Tout ce qu’il peut obtenir d’elle. Tout ce qui conclura cette altercation. Avant qu’il puisse douter de ses paroles, elle amorce quelques pas en arrière afin de retourner chez elle en claquant la porte. Porte qui s’ouvre à nouveau au bout de quelques minutes, afin d’y laisser une Ännchen chaudement habillée d’un slim noir, d’un haut blanc cassé, accompagné d’un long manteau noir par-dessus lequel elle noue un foulard gris. Je préfère la cuisine chinoise, il y’a un bon restaurant dans le quartier … Sa voix s’éteint un bref instant, elle détourne le regard embarrassée avant de poursuivre calmement : Je peux vous accorder la soirée pour vous écouter, mais je ne fais aucune promesse, que ça soit bien clair. Dans un léger soupir, elle relève le regard et l’invite à se fondre dans la fourmilière de Chicago, ville en éveil en ce début de soirée pétante.  

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